DREW & HEAVEN

« Don't ask me why I adore you ... »

Si j'me souviens de cette nuit ? Evidemment que je m'en souviens, j'ai eut la peuur de ma vie. Si, si, j'vous jure, j'étais terrorisée.
Il y avait quelques mois de ça, j'avais rencontré Drew, à la bibliothèque. Nous avions un devoir à faire ensemble et je ne m'en réjouissais pas du tout. A l'université, tout le monde connaissait Drew pour son égocentrisme légendaire. Pas besoin de vous dire que ça ne donnait pas très envie de le connaître, mais j'y étais quand même allée, sans grande joie. Je ne sais pas encore pourquoi ni comment je l'ai fait, mais tout ce qui compte c'est cet entrevu se soit très bien passé. Nous nous sommes bien entendus, confiés et j'avais vite compris que le Drew que l'on m'avait décrit n'était pas celui que j'avais rencontré. Assez vite, il est devenu quelqu'un en qui j'avais une totale confiance et à qui je parlais facilement, sans avoir à vraiment faire attention à ce que je disais. On me traite souvent de fouineuse, de curieuse. Ça me fait rire, mais ces questions, qui peuvent être lourdes, prouvent seulement que je m'intéresse à la personne, sinon je la laisserai parler sans rien dire et je ferais des hochements de tête hypocrites. Bref, c'était donc la première fois que j'avais vraiment parlé avec Drew, et quand je suis sortie de la bibliothèque, j'étais plutôt contente, jusqu’au moment où je m'étais rendue compte qu'on avait rien fait. Mais alors, rien fait du tout. Je m'étais mise au travail seule et nous avions eut une jolie note grâce aux écrits de Drew. Bref, cette rencontre avait été bénéfique pour tout, c'est drôle.

Plus tard, j'avais revu Drew, à l'université, encore, sur le toit en pleine nuit. Le froid, le noir, tout était réuni pour que je passe une nuit épouvantable, sur ce toit. J'étais blessée au bras et j'avais juste besoin de calme. Décidément, la chance n'était plus de mon côté. J'étais blessée, seule, et quelqu'un était passé sur le toit avant moi. C'était le seul moment où je voulais me retrouver seule pour réfléchir de ce qu'il m'arrivait en ce moment, et quelqu'un allait sûrement débarquer d'une minute à l’autre. Sur le sol, étaient jonchés mégots de cigarettes et tessons de verre. Mais un sac était aussi déposé sur le sol. Curieuse, j'avais jeté un coup d'oeil dedans et j'avais aperçu du chocolat des des bouteilles. Une sorte de "goûter nocturne", en fait. Et puis, au point où j'en étais, que quelqu'un vienne sur ce toit, même un inconnu, ça m'aurait me faire sentir moins seule. Toute la journée, j'avais lutté contre la solitude et l'ennui. J'avais révisé avec Jules, j'avais simulé une guerre des plus épiques avec Orlando qui avait dissipé les doutes des autres sur notre relation et je m'étais ennuyée tout le reste du temps. Bref. A cet instant, comme j'aurais pu le deviner, je n'étais plus seule. Une personne venait d'entrer sur le toit dans un vacarme à me faire passer dans le vide. Ses pas se rapprochaient de moi et ses bras se refermèrent autour de ma taille. Toute suite, j'ai pensé à Orlando. Mais j'en était pas sûr. Si c'était lui et que je ne l'avais pas reconnu, il allait faire une scène. Et une vraie, cette fois. J'avais quand reconnu Drew et sa présence me faisait vraiment plaisir. J’oubliais tout. Ma blessure, ma solitude... D'abord cette bataille de glace puis ce baiser. Je dois avouer que je ne savais pas trop quoi en penser mais que l'ont ne se posaient pas de questions.

C'était les vacances. La fin d'une année. La fin de nos récrés par terre à regarder les garçons passer, la fin de nos délires à la cafétéria, la fin de nos emmerdes, clashs et insultes, c'est la fin de cette année mais le début d'une nouvelle. Je dis ça mais certains "aurevoirs" ont été déchirants. Certains partaient pour de bon, d’autres ne reviendraient que dans quelques années, bref. Vraiment déchirants. La dernière journée, j'avais cherché Drew partout, il fallait absolument que je lui dise au-revoir. Maintenant que c'était les vacances et que l'université était fermée, je n'avais plus d'endroit où dormir. J’allais de temps en temps chez Logan, mais il est marié et il a un enfant et franchement, les déranger serait la dernière chose que je voudrais faire. Si je retournai à Londres, j'étais juste foutue ; je n'échapperai pas à la taule. La fin du dernier jour de cours ; je n'avais pas réussi à voir Drew. J'ai vraiment été déçue mais il m’envoyait des SMS. D'ailleurs ils n'étaient pas anodins, ses SMS. Il me disait que je devais faire attention à moi, le 20 juillet, il allait me kidnapper. Evidemment ces messages me faisaient mourir de rire, et je ne le prenais pas au sérieux, mais apparemment, j'aurais du. Dans la journée, quand je sortais, je vérifiais toujours que personne ne me suivait. Il insistait tellement que je commençais à prendre cette histoire au sérieux.

le 20 juillet 2012. J'avais complètement oublié cette histoire d'enlèvement et j'avais prévu de passer une journée formidable. Le soleil était au rendez-vous et mon père m'envoyait chaque semaines de l'argent pour que je puisse me payer un studio. Mon père, il est juste génial, ne pas lui avoir dit pour l'histoire du meurtre me bouffe chaque jour un peu plus mais je ne trouve jamais le courage de lui avouer. La nuit commençait à peine à tomber et je sortais de chez Logan. Il avait proposé de me raccompagner mais j'avais refusé, par fierté sûrement. Et puis j'avais commencé à connaître les environs, je le devais, si la police me prenait par surprise. Pour l'instant ça marchait bien, mais je n'était pas sauvée pour autant, il fallait que je reste sur mes gardes. Je marchais donc seule dans le rues de L.A quand d'un coup je sentais que quelqu'un derrière moi me suivait. Je me suis retournée, intriguée et là ; personne. Même chose la minute d'après, sans doutes des hallucinations. Je devenais folle, et mon subconscient avait retenu la date tout simplement. Non, ce n'était pas ça. J'étais vraiment suivie. Furtivement, je changea de direction et sursauta quand je remarqua que j'allais tout droit dans un cul-de-sac. Lentement, je me retourna, et la personne était bien là. Mon coeur cognait contre ma poitrine et mes mains devenaient moites. Tout habillé de noir, l'homme se rapprocha et sans le lâcher du regard, je reculai. J'avais peur, il n'y avait pas d'issue. Ma respiration s'accélérait et l'homme s’approchait encore. " Doucement...Heaven, Heaven attend, c'est moi..." Disait-il alors que je me débattais de toutes mes forces. Je hurlai. J'allais le tuer. Derrière moi, il y avait des cailloux, des pierres. Rapidement, j'attrapa la plus grosse et j'étais décidée à lui lancer à la figure. Dans tous les cas, ça aurait été de la légitime défense mais n'y avait pas pensé. Ce mec voulait me tuer, il fallait que je réagisse, pas que je réfléchisse. Mais il était vraiment décidé à m'avoir et je me prit la pierre dans la tête. J'étais comme vidée, je ne comprenais plus ce qu'il se passait autour de moi. J'entendis seulement une sirène, la police, sûrement. C'était une ruelle assez fréquentée, quelqu'un devait nous avoir vus.
Quand je me réveilla, il faisait déjà nuit. Un atroce mal de tête me prit dès que j'essayais de me lever. J'étais par terre, sur l'herbe. Je tourna la tête et l'homme qui semblait être mon agresseur se retourna vers moi. Je papillonna plusieurs fois des yeux avant de pouvoir voir clairement. Je n'avais pas la force de parler, de me défendre. D'ailleurs je compris que j'en avais pas besoin quand j'avais reconnu le visage de Drew... - Alors tu l'as vraiment fait... Avais-je réussis à murmurer.


[ J'ai pas pensé à "l'endroit préféré", mais plutôt à un endroit sombre...mwahaha. /OUT/]