Toute une matinée enfermée dans sa chambre, ça peut rendre dingue. Ou du moins, Stephen, aux alentours de midi, avait sentit le temps passer. Il s'était levé aux alentours de sept heures, histoire d'aller à l'université, rendre une composition en avance, histoire de ne pas oublier, et surtout, parce qu'elle était terminée, et qu'il ne voyait pas l'intérêt d'attendre pour aller la rendre. Une fois la feuille déposée dans le casier de son professeur, Stephen s'était accordé un détour par la cafétéria de l'établissement, histoire de manger un morceau et boire un café. Et ensuite ? Il avait l'intention de retourner dans sa chambre, pour travailler. Oui, les études avant tout, ce n'était pas une exception venant de lui. Son café et son croissant engloutis, l'étudiant revint dans sa chambre, pour prendre une bonne douche revigorante, et s'affaler sur son lit avec l'un de ses classeurs, ainsi que sa guitare. Une autre composition ? Bien sûr, mais cette fois-ci, de son plein gré. Il voulait montrer à son professeur ce dont il était capable en sujet libre, et voulait absolument exploiter ses compétences, au maximum. Il aurait très bien pu profiter de cette journée pour se reposer, dormir un peu avant de sortir avec des amis. Mais pas ce matin, il se devait de terminer cette composition, et surtout, de prendre son temps. A quoi bon se précipiter pour négliger un boulot aussi important... Alors, un crayon calé entre les dents, la guitare sur ses genoux, des feuilles de papier à ne plus en finir étalées sur son matelas, Stephen se plongea corps et âme dans des réflexions et une création, si bien que rien ni personne ne parvint à le déranger, jusqu'à ce que midi ne s'approche...

Il avait assez travaillé pour aujourd'hui, ou du moins, il était plutôt satisfait de ce qu'il avait fait. Il jeta un dernier coup d’œil à ses prises de note, empila les feuilles, et posa sa guitare sur le lit avant de se lever pour enfiler une paire de chaussures. Il s'assura, devant le miroir, qu'il n'était pas trop 'négligé'. Jean abîmé, troué au niveau des genoux, tee-shirt noir en col V, une paire de baskets, les cheveux en bataille, pas rasé... Bon, ça suffirait. Stephen prit son portefeuilles, son téléphone portable et ses clefs avant de se décider à quitter sa chambre. Il avait besoin de manger quelque chose, et ensuite, il improviserait en ce qui concerne le programme. Il allait probablement passer son après-midi seul, mais ce n'était pas un problème, non pas qu'il en ai l'habitude, mais il ne voyait pas l'intérêt d'harceler ses amis alors qu'il aurait pu tout prévoir bien plus à l'avance.

En sortant, il s'était arrêté pour acheter un sandwich, ça suffisait largement pour le moment, direction, le parc. Cette marche lui fit du bien, allez savoir pourquoi, mais il n'aurait pas pu supporter de rester immobile après toute cette matinée assit sur son lit. Une fois à l'espace vert, Stephen marcha le long de l'allée en graviers, jusqu'à ce qu'il ne trouve un coin tranquille, écarté du chemin, sous un arbre. Là, il serait tranquille pour un moment... Alors, après avoir terminé son repas, il jeta le papier dans une poubelle, et alla s'installer près du tronc, à l'abri du soleil. Il s'allongea dans l'herbe, poussant un profond soupir de bien être, et croisa ses bras derrière sa tête, les yeux rivés sur les feuillages au-dessus de lui.

Il avait probablement travaillé avec trop d'ardeur ce matin, il avait du mal à maintenir l'énergie quotidienne dont il était le propriétaire. Normalement, ce n'était pas un problème, il pouvait rester concentré et dynamique plusieurs heures avant que ce ne soit le temps de dormir, mais aujourd'hui, c'était différent. Non, il ne prenait aucune vitamine, aucune drogue ou je ne sais quoi, c'est bien ça qui le rendait parfois si confiant. Malgré la concentration, le travail qu'il fournissait, il n'avait aucun problème en ce qui concerne l'énergie, et ce depuis toujours. Probablement parce qu'il ne se laissait pas distraire facilement... Allez savoir. Quoi qu'il en soit, le fait qu'il est redoublé d'effort ce matin l'avait épuisé. Il aurait du rester dans sa chambre pour dormir un peu, faire une sieste d'une ou deux heures aurait pu être à son avantage. Mais maintenant, Stephen se voyait mal faire demi-tour pour rentrer à sa chambre d'étudiant. Tant pis, après tout, il pourrait s'assoupir quelques instants sur l'herbe, ça ne gênerait personne. Allongé, les yeux rivés sur les feuillages, l'étudiant se surprit à bâiller, avant de cligner plusieurs fois des yeux, frénétiquement. Il avait besoin de dormir... Alors, sans prévenir, sans se préoccuper de quoi que ce soit, ses paupières se clore, et il sombra dans un léger sommeil, en tout cas bien assez pour lui permettre de se sentir reprendre des forces petit à petit.Il lui suffirait probablement de quelques minutes pour s'endormir complètement, et ne se réveiller que dans une heure ou deux. Du moment que rien ne venait le déranger, il n'avait aucune raison de ne pas pouvoir se reposer en ce moment paisible...

Ça aurait pu être le cas, s'il n'y avait pas eu ce petit problème, ou du moins, cette intervention qui l'avait obligé à se réveiller. Impossible de respirer, comme si son nez était bouché. Stephen fut prit d'un léger sursaut, alors qu'il ouvrait les yeux, pour remarquer que son nez était vraiment bouché. Il dégagea alors la main de l'inconnue, et remarqua alors qu'il s'agissait de cette personne qu'il ne connaissait que trop bien maintenant. Juliette. Une bonne amie, avec qui il aimait passer du temps, s'amuser, et surtout, jouer la comédie... Oui, un petit truc entre eux, quelque chose de plutôt divertissant. Mais elle venait de le réveiller, et ce n'était pas spécialement à l'avantage de l'étudiant. Il lui lança un regard agacé, avant de soupirer en passant une main sur son propre visage dans un geste las.

« Oh bon sang... t'étais vraiment obligée de me réveiller comme ça ? » marmonna-t-il entre deux bâillements.

Il ébouriffa ses cheveux, par réflexe, puis s'allongea de nouveau dans l'herbe, les yeux rivés sur le feuillage qui mouvait au rythme de la légère brise qui soufflait sur le parc. Bon, il n'allait pas se plaindre d'avoir une compagnie, ne serait-ce que pour quelques minutes, elle n'était peut-être que de passage. Le brun tourna la tête vers la jolie brune, et lui adressa un léger sourire.

« Comment vas-tu ? »