Je m'amusais à taquiner mon chéri et il ne marchait pas, il courrait. « Mais non voyons, ça ne cassera rien du tout. » Pour entrer un peu plus dans le jeu de séduction que je m'appliquais à suivre, j'ai enlevé mon haut avant de répliquer : « Et là ça casse la magie du moment ? Et mon soutif tu l'aimes j'espère ? »

Ma grève de bisous prit effet immédiatement. Je me suis éloignée de Jordan et il trouva une parade pour contre attaquer face à ma grève. Aucun indice si je continuais à gréver. On tournais en rond. J'étais toujours en soutien gorge et on tournait en rond. Mais je n'allais pas céder, pas maintenant. « Très bien, mais pas d'indice pas de bisou, pas de bisou, pas de câlin, tu y as pensé à ça ? » Je souriais parce que ça m'amusait bien mais s'il ne cédait pas non plus, je ne sourirais pas bien longtemps.

« Et si j'enlève le reste, la magie sera là aussi ? » J'allais loin mais je savais parfaitement comment réagirait mon petit ami. Lorsqu'il répondit à mon autre question, j'ai souri, une fois de plus. « Exact. Je vais peut-être en changer, tu le connais trop bien celui-là finalement. » Je parlais de mon soutien gorge. Autant dire que je n'aurais jamais agi de cette manière il y a de ça quelques mois.

Jordan me demanda si je me rendais compte de ce que ma grève de bisous entraînait. Et j'en avais malheureusement pris toutes les mesures. J'allais devoir me priver de toutes ces choses extraordinaires jusqu'à ce qu'il me donne un minime indice. « Oh oui j'y penses ! Mais je te l'ai dit, un indice et les tout sera comme avant. » Jouer les négociatrices ne me ressemblait pas tant que ça, mais je me plaisais dans ce rôle. Ce n'était que le début, j'allais vite déchanter. Jordan se rapprocha de moi et j'eus du mal à ne pas lui céder. Il souleva un point important mais pas question de céder, pas encore. Je suis donc entrée dans son jeu en me collant lui et en rapprochant mes lèvres des siennes. De cette façon je pus lui chuchoter : « Un indice et on pourra se balader à travers tout New York en amoureux, les bisous en prime/ »

Jordan se prenait au jeu et il voulut m'enlever mon pantalon de ses propres mains. Il s'approcha de moi pour se faire et ma réplique avait pour but de le faire sourire : « Fais-toi plaisir. »

Il ne voulait pas céder lui non plus. Notre petit jeu promettait d'être long, très long même. Mais rien à faire, j'aurai mon indice. « Tant pis, je ne te donnerai pas de bisou non plus. » On tournait vraiment en rond. Mais lorsque je me suis rapprochée de lui, il en profita pour m'embrasser. Je pris une mine offusquée comme je savais si bien les faire. « Tricheur ! Tu me dois un indice ! Triche égale indice. » Je venais d'inventer cette règle et j'en étais fière.

Jordan ne voulait rien savoir. Il persistait à dire que j'étais la seule incitatrice de la grève de bisous, il n'avait pas tort. Mais j'allais trouver autre chose pour arriver à mes fins. « Je retires ce que j'ai dit. Ne me touche plus. Tu as juste le droit de regarder. Et de loin. » Lorsqu'il commença à déboutonner mon pantalon, je me suis éloignée avec un « Hey ! » de protestation. Et j'ai continué ce qu'il avait entrepris mais loin de lui cette fois-ci. « Alors, ça fait quoi de ne plus pouvoir me toucher ? » Je détestais devoir être loin de lui de cette manière. Mais je devais m'en tenir à mon plan, pas de bisou, et surtout pas de câlins. Mais il était certainement plus fort que moi à ce jeu là.

Ah le sadique ! Il aimait me voir souffrir, tout comme j'aimais m'amuser à le voir me contempler de loin. Je détestais le fait de ne pas pouvoir le toucher mais rien dans ce que j'ai dit ne m'interdisait de le toucher. Mais si je m'approchais de nouveau, il en profiterait pour m'embrasser et pour m'enlever le peu de vêtements qu'il me restait sur le dos. Notre jeu était stupide mais aucun de nous ne céderait. « T'as pas droit de faire ça ! » Répliquais-je en grimaçant. J'étais à cours d'idée et je savais que Jordan avait l'avantage. Je n'allais décemment pas me laisser faire. C'était trop facile... « Très bien, vas-y continues. Te regarder de loin est mieux que rien. Mais tu n'auras pas la satisfaction de me voir nue aujourd'hui. Tu peux regarder, d'ailleurs regarde bien mon coco. Mais pas d'indice, tout cela ne t'appartient plus. » Fis-je en pointant mon corps de l'index.

Jordan jouait avec mes nerfs. Ou plutôt avec moi tout court. Il s'amusait à me taquiner comme je le taquinais. Mais je ne tiendrai pas la distance bien longtemps. Tôt ou tard, j'allais craquer. J'ai été stupide de mettre en place cette grève de bisous. Elle me prive plus qu'autre chose, c'est affreux. « Fais pas ça... » Répondis-je en un souffle. Le voir comme ça et ne pas pouvoir le toucher me tuait. C'était comme si quelque chose me rongeait de l'intérieur, je mourrais d'envoie de pouvoir m'approcher de lui pour caresser sa peau si douce que j'aimais tant. Mais je devais prendre sur moi. Tant qu'il n'enlevait rien d'autre, peut-être réussirais-je à ne pas céder et à ne pas me jeter sur lui. Ça promettait d'être difficile, très difficile même... « C'est ce que tu crois. Je peux résister mais toi, j'en suis pas si sure... » Répliquais-je en prenant sur moi. Je m'efforçais de ne pas lui montrer mes faiblesses bien que ma remarque précédente lui prouvait carrément que je ne tiendrai pas longtemps...

Il a repéré ma faille, je ne devais pas l'y laisser entrer. Hors de question qu'il réussisse son coup. J'ai pris sur moi pour tenter de jouer un rôle, comme je le sais faire en tant que comédienne. Mais c'était loin d'être aussi facile qu'à la FAC. Jordan connaissait tout de moi, jusqu'au moindre de mes défauts et surtout de mes failles, je ne devais pas lui laisser voir qu'il gagnait peu à peu du terrain. Je voulais mon indice et je devais me raccrocher à ça pour réussir. J'ai alors essayé de retourner le situation à mon avantage. « Parce que si tu le fais, tu voudras me sauter dessus après et je ne me laisserai pas faire. » C'était la pire excuse que je n'avais jamais sortie mais c'est tout ce qui m'est venu en tête à ce moment-là. Il a d'ailleurs bien compris que j'essayais de me convaincre en parlant tout haut. Je me devais d'être plus subtile. Mais le voir à demi vêtu juste devant moi ne m'aidait en rien. J'ai pris sur moi pour lui répondre : « Si c'était vrai, je ne te dirais pas de continuer de te déshabiller. » Je poussais le vice à son comble et rien ne disait que j'allais remporter la partie. Jordan tentait de trouver des solutions mais les négociations n'étaient pas de rigueur. « Non pas de chantage. Je reste comme ça, habille toi si tu veux mais moi je me sens bien comme ça. » J'espérais qu'il veuille se rhabiller pour que la tentation soit moins forte mais on peut toujours rêver n'est-ce pas ?

Si on continuait sur ce terrain là, j'allais devoir être plus déterminée que jamais. Je ne devais pas flancher mais ça devenait de plus en plus difficile. Et Jordan devenait de plus en plus ingénieux et malin. « Tu crois ça mais c'est prouvé, un homme nu a toujours envie de faire l'amour à sa copine. » Dire qu'il y a de ça quelques mois, je n'avais peur de sauter le pas avec lui et qu'aujourd'hui je parlais de tout cela librement, c'était carrément hallucinant. Il ne tomba pas dans le panneau et voulut enlever le reste de ses vêtements. Je devais déployer des efforts plus que surhumains pour ne pas flancher. « Vas-y, ne te gênes pas pour moi. » Mais je ne pourrai pas supporter qu'il enlève le reste. Sa proposition de se rhabiller pour sortir fut donc la bienvenue mais comment lui annoncer sans qu'il ne prenne ça pour un abandon ? J'avais peut-être la solution. « On se rhabille, mais ce n'est que partie remise. » J'ai commencé à renfiler mon pantalon tout en ajoutant : « Et je veux juste un indice, c'est pas quoi. Tu sais comme je suis, tu n'avais qu'à pas me mettre la puce à l'oreille sur tes autres surprises. »

Il n'avait pas tort mais ça ne serait jamais le cas. J'ai toujours été attirée par lui et ce n'était pas prêt de s'arrêter. «  Ça n'arrivera jamais, je serai toujours attirée par toi et tu le sais. » Je n'allais pas lui mentir. Comme pour me tester, il enleva son boxer. Mamamia il voulait ma mort ! J'ai détourné le regard sous peine de lui sauter dessus si je continuais de le regarder. Puis le temps était venu de nous rhabiller. On devait sortir et c'était tant mieux, je n'aurais pas pu résister à sa plastique de rêve plus longtemps. « C'est tout vu. » Répliquais-je un sourire en coin. Il commença lui aussi à se rhabiller. « Ou alors je sors comme ça, en soutien gorge, ça peut être pas mal, je pense. » Je plaisantais bien sûr, je n'en serai jamais capable.

Jordan savait lire en moi, c'est une des choses que j'adorais chez lui. Quelques fois, s'en était frustrant et énervant mais pas cette fois. Même si je m'efforçais de ne pas céder, je devais bien avouer qu'il était fort à ce petit jeu là. « Tu crois tout savoir de moi alors ? Voyons si tu as raison. » Je me suis assise et j'ai repris : « Là, qu'est-ce que je pense ? » Je l'ai regardé dans les yeux en attendant qu'il me donne une réponse. Mais il le savait, j'avais envie de lui et je ne pouvais le nier.

Puis il enleva son boxer et j'ai fait de mon mieux pour ne pas le regarder. Il me demanda pourquoi je ne le regardais pas et j'ai été obligée de tourner la tête et de mettre ma main devant mes yeux pour ne pas céder à la tentation. Je n'ai pas répondu à ma question car il savait très bien ce que j'en pensais. Mais lorsque j'ai proposé de sortir en sous vêtements, il ne m'en cru pas capable. J'ai pris sur moi et je me suis dirigée près de la porte de la chambre. « Ah ouais, t'en es sûr ? » J'ai mis la main sur la poignée de la porte et j'ai appuyé lentement dessus en attendant de voir comment il réagirait. Il se mit à parler de chocolat et de baisers, chose à laquelle je me suis empressée de lui répondre, la main encore appuyée sur la poignée : « C'est une option, mais un indice avant. » Répliquais-je en souriant.

Je savais qu'il réussirait à me percer à jour. Après tut, il avait raison, on se connaissait depuis la maternelle, difficile de ne pas savoir ce que l'autre pense. Malgré tout, j'ai joué le jeu pour rétorquer en souriant : « Non pas du tout ! Ça c'est ce que toi tu penses, moi je penses à toute autre chose. » Comme il l'a si bien dit, seul mon regard me trahissait, c'est pourquoi j'ai détourné les yeux pour ne pas qu'il puisse lire en moi.

La stratégie de la main sur la poignée de porte porta ses fruits. Jordan ne voulut pas que je sorte habillée comme je l'étais, ou plutôt déshabillée comme je l'étais. Il me bloqua et prit un malin plaisir à me rappeler qu'il était nu. Comment pourrais-je l'oublier alors qu'il était juste devant moi et que mes hormones étaient en chaleur ?! Il me poussait au vice et je devais bien avouer qu'il y arrivait très bien. Je tenais bon mais je sentais que j'allais bientôt rendre les armes. Il me fallut prendre énormément sur moi pour lui dire et résister : « On sait aussi tous les deux combien je peux être têtue quand je m'y mets. Je veux juste un mini indice, tu peux vraiment pas me le donner ? » Peut-être que mes yeux doux le feraient flancher. Je m'appliquais à plonger mon regard dans le sien pour éviter de penser à tout ce qui se passait en bas.

Le regard encore détourné, j'ai fait de mon mieux pour être crédible auprès d mon petit ami. « Je penses à tout sauf à ça. » Répondis-je. Mais il s'agissait bien évidemment d'un mensonge.

Je n'avais aucune intention de sortir de la chambre déshabillée comme je l'étais. Et puis la police m'aurait certainement interpellée pour me coffrer pour prostitution. Pas la peine d'aller jusque là puisque je savais pertinemment que Jordan ne me laisserait pas franchir le seuil de la chambre. J'ai ri lorsqu'il se qualifia de sexy. C'est certain qu'il l'était, personne ne pouvait le nier. Mais l'entendre dire de sa bouche me fit rire, je ne saurais dire pourquoi. « Et qu'est-ce que tu veux exactement ? Tu ne veux pas que je sorte comme et ça et autre chose ? » Je le cherchais en attendant qu'il me donne un indice sur ses surprises. Ce qu'il finit par faire mais il ne m'aurait rien dit que ça n'aurait rien changé... « Tu te fous de moi là ? Blanc ? Ça peut aller de la neige à une colombe en passant par des blancs en neige sans oublier le mariage. » Autant dire que ça ne me menait nulle part et je détestais ça. « Très bien, tu l'auras voulu, je vais sortir comme ça. »

Jordan voyait clair dans mon jeu, je ne pouvais décemment rien lui cacher. « Je ne mens jamais. » Tentais-je vainement.

Jordan était jaloux, j'en savais quelque chose. Lorsque j'ai publié une photo de moi avec un de mes camarades de classe, Jordan a carrément pété un câble. Bon d'accord, il avait raison mais tout ça pour dire qu'il était extrêmement jaloux. C'est pourquoi je savais qu'il ne me laisserait jamais sortir en sous vêtements. « Personne t'es sûr ? » J'ai laissé un peu de suspens avant de reprendre : « Bien sûr que personne à part toi n'a le droit de me voir comme ça. Mais si tu m'y obliges, tant pis. » Cédant à la pression, il concéda à me donner un indice. Mais quel indice ! Il ne me servait strictement à rien. Et il ne voulait pas m'en donner d'autre... « C'est loin d'être un indice ! » Je me suis mise à réfléchir tout haut : « Je doute qu'on aille au pôle nord durant la semaine ou que tu m'offres une colombe, animal que Poutou adorerait soi dit en passant. Pour ce qui est des blancs en neige, tu ne sais pas pâtisser alors je peux faire une croix dessus. Il nous reste le mariage mais là encore, ce n'est qu'un doux rêve. Alors s'il te plaît aide-moi plus que ça ! » Il s'applique à frôler mes lèvres, choses qui me mis dans tous mes états. « Fais pas ça... » Répétais-je en un souffle.