Cupcakes fondants, Macarons à la framboises, plats  divers et variés .. En  une matinée, je n’avais pas chaumé. Depuis cette nuit où j’avais appris l’accident de Matthew, je n’avais pas beaucoup dormi, mais depuis que je savais qu’il ne se souvenait strictement de rien, ça me faisait d’autant plus de mal..Toute notre histoire partie en fumée, tout ce que j’ai fait pour lui, le pousser de l’avant pour décrocher de la drogue, toutes ces après-midi câlines passés au lit, notre voyage à San Diego. J’avais beau me dire que ce n’était que temporaire, cette perte de souvenir me faisait beaucoup de mal. Micah m’avait bien dit de ne pas me braquer sur les souvenirs passés et d’en créer de nouveau, mais nos souvenirs étaient inoubliables. Nous n’étions plus ensemble, ce serait trop dur d’en créer de nouveau, voire impossible. Ces souvenirs-là, j’y tenais. C’était tout ce qu’il me restait encore de lui après notre séparation que j’avais encore du mal à accepter, malgré la présence de Nate et Noann pour me remonter le moral. Son plat préféré et ses desserts favoris préparés, j’étais prête à filer à temps à l’hôpital pour lui donner à manger un plat qu’il aimait avant qu’il ne se force à manger ceux que l’hôpital lui donnait. Ma voiture étant à plat, j’avais besoin de lui pour la réparer, mais elle n’était pas prête à être réparée celle-là..  Appelant finalement un taxi, peu importe le prix à payer, je me rendis à l’hôpital, les bras chargés avant de prendre l’ascenseur pour monter en médecine interne ou il avait été transféré. Cherchant sa chambre, je toqua doucement avant d’entrer. «Salut toi. Théa. C’est moi qui t’ai laissé un message sur ton Facebook. Comment tu te sens ? » demandais-je en posant mes sacs sur la table.  « Je t’ai apporté le diner, et les gâteaux que tu préfères. Je me suis dis que si tu ne te souvenais pas de moi, ma cuisine serait un bon commencement pour que tu récupères la mémoire. Tu adorais ma cuisine.. J’ose espérer qu’elle te dira quelque chose. Et puis tu mangeras autre chose que les plat dégelasse qu’ils te proposent » lui dis-je en lui servant une assiette énorme tout en m’installant dans le fauteuil près de lui.

Le revoir. Enfin. Depuis qu’il était partit, et en fait même depuis notre séparation, Matthew m’avait comme mise entre parenthèses. Comme si, notre relation ayant pris fin, il n’avait plus envie de me revoir à ses côtés. Bien qu’il m’ait juré qu’on resterait proches, j’avais du mal à le comprendre. Il préférait passer du temps avec tout le monde sauf moi, et ne semblait pas réellement se préoccuper de moi. Peut-être qu’au fond, j’étais plus un boulet qu’une petite amie malgré tous les efforts que j’avais fais pour lui. Enfin, notre relation oubliée, cela me faisait encore plus de mal et réouvrait les blessures que je m’efforçais de panser. Tout oublié, mon visage, mon parfum, mon prénom, le son de ma voix, toute notre histoire et nos souvenirs. Plus rien. Je conservais des souvenirs qui n’appartenaient plus qu’à moi seule .. Mais j’espérais bien lui rappeller quelque chose et pour cela, une chose infaillible. Ma cuisine. Celle là, impossible qu’il l’ait oubliée. « Zapper, zapper, zapper.. C’est une chose que tu n’as pas oublié ça. » lâchais-je en entrant dans la chambre avec un demi sourire. Le revoir me faisait du bien, sachant qu’il était en vie, mais me blessait aussi puisqu’il ne se souvenait pas de moi.. « Tu es en vie c’est tout ce qui m’importe. Pour le reste, je gère, je fais avec. Pas le choix. Si tu n’avais pas joué les gros durs peut-être qu’on serait entrain de manger du gâteau chez moi mais comme tu as oublié mon adresse comme tout le reste, c’est plutôt impossible pour le coup » ajoutais-je en m’installant à ses cotés. Déballant les affaires pour lui servir une assiette qui n’avait pas vraiment eu le temps de refroidir, je la lui donna, le laissant manger à sa faim lui qui semblait affamé. « Eh oui. On s’est rencontrés autour d’un verre et je t’ai séduit par ma cuisine. Ton ventre est toujours d’accord avec moi. Oh crois moi je sais ce que c’est que la bouffe d’hopital. J’ai déjà fais quelques séjours ici alors je sais ce que c’est. C’est pour ça que je t’apporte de quoi manger. Si tu préfères, je peux aller chercher un bon McDo et le plat, tu le garderas pour ce soir, ça me dérange pas du tout. » lui répondis-je. Oui. On raffolait des McDo. «Rien. Je voulais juste m’assurer que tu allais bien. Avoir la preuve sous les yeux que tu étais en vie. Pour le reste ça attendra. Je sais que tu ne souhaites pas en discuter et je n’ai aucune envie de t’assomer avec notre histoire alors commençons par manger puis pour le reste on a encore le temps »