Il suffit parfois d'un regard, d'une présence, d'un geste, pour que naisse l'amitié, par delà les différences qui nous retiennent et nous effraient ; il suffit d'une main tendue pour que s'imprime la mémoire d'un visage que jamais le temps n'effacera.

Weekend Camping!

« On est arrivés, on est arrivés. » chantonne Gabrielle à l’arrière de la voiture, tandis que Logan gare la voiture dans la forêt. Regardant la petite assise dans son siège auto, je la vois se dandiner tout en chantant sa petite chance ; cette vision me fait sourire largement, avant d’entendre le moteur de la voiture se couper. Retirant la ceinture, je descends de la voiture, admirant le paysage qui nous entoure. Au loin, on peut entendre le bruit des animaux logeant ici, faisant sursauter Gaby. « On va passer un super weekend ! » J’adore le camping. Plus jeune, nous passions de nombreux weekend à faire du camping : mes sœurs étaient plutôt du genre à râler à cette idée, tandis que je prenais un plaisir fou à chercher du bois pour le feu de camp ou faire griller des chamallows. Aidant Logan à sortir les sacs du coffre, je les pose un peu plus loin, avant de laisser de la place pour la tente. « Tu veux que je t’aide à monter la tente ? » lui demandais-je enthousiaste. Attrapant la tente dans le fond du coffre, on commence à suivre la notice afin de la monter rapidement. « On aurait dû prendre l’une de ces tente, qui se monte seule, lorsque tu la lances. » ajoutais-je, tout en continuant à monter la tente.

Après un long moment, la tente est enfin sur pied ! Fiers de nous, on se presse pour rentrer les sacs, tandis que Gabrielle s’amuse à ramasse des feuilles de toutes les couleurs. « On pourrait ramasser du bois pour faire du feu ? » lançais-je à la famille Dawson. Il est vrai que si l’on veut manger des chamallows grillés, il serait peut-être préférable de faire un feu de camp. Tous les deux d’accord avec cette idée, on commence à ramasser des bouts de bois à travers la forêt. « Ça change un weekend, sans portable, sans rien. » Ça fait du bien de couper les ponts avec le monde extérieur de temps en temps. Avec trois paires de bras, la ramasse de bois se fait à vitesse grand V, rapidement, nous avons assez de brindilles pour faire un feu. « Et voilà, papa n’a plus qu’à faire du feu ! » lançais-je à Gaby, tout en souriant largement. Pressée de jouer dans la chambre, la petite fille s’éclipse dans la tente, avant de jouer avec ses poupées. La regardant partir, je regarde Logan, m’avançant vers lui, l’aidant à entourer le feu de pierre. « Merci de m’avoir prise pour ce weekend. Ça fait des années que je n’en ai pas fait. »

Il suffit parfois d'un regard, d'une présence, d'un geste, pour que naisse l'amitié, par delà les différences qui nous retiennent et nous effraient ; il suffit d'une main tendue pour que s'imprime la mémoire d'un visage que jamais le temps n'effacera.

Weekend Camping!

Pendant quarante-huit heures, nous allons être coupés du monde. Fini les portables, les ordinateurs ou encore la télé. Il n’y aura que nous et la nature ! C’est grâce à mon père que j’ai cet enthousiasme pour le camping ; je me souviens des weekends que nous passions en forêt et des soirées que nous faisions autour d’un feu de camp à raconter des histoires d’horreurs et à manger des chamallows grillés. Des trois filles, je suis la seule à aimer ça : mes sœurs aînées étant bien trop « coquettes » pour aimer passer du temps dans la nature ; sans eau, ni électricité. Vous imaginez pour elles, le sacrifice que cela fut de passer un weekend sans mecs, ni maquillage. Elles étaient prêtes à nous faire une déprime pour deux jours. Bref. Lorsque Logan m’a proposé de les accompagner pour ce weekend aventure, je n’ai pas hésité une seule seconde ; bien sûr, je me suis assurée de ne pas les déranger dans ce moment père/fille, ne voulant surtout pas m’imposer. Comme toujours, le jeune homme s’était montré adorable et m’a certifié, ne pas déranger.

Nous voilà donc, au milieu de la forêt, en train de déballer les affaires et monter la tente. N’aimant pas rester à rien faire, je propose au futur avocat de lui donner un coup de mains, afin que notre toit pour la nuit, se monte plus vite. Le montage de tente n’est jamais une partie de plaisir chez les campeurs, c’est sans doute, le moment, le plus chiant du weekend ; autant le faire en arrivant, pour ne plus avoir cette corvée à faire plus tard. Parfois, je me dis que les tentes qui se montent seules, sont mille fois plus pratique que les autres ; malheureusement, elles sont aussi bien plus petites… « Oui, c’est pour les campeurs solitaires. » répondis-je en souriant. Avec quatre mains, la tente se monte assez vite ; la voyant debout, je ne peux que soupirer de satisfaction. A présent que la lourde tâche et faite, le reste ne sera que plus amusant. « On s’est plutôt bien débrouillés. » ajoutais-je en souriant de plus belle.

La tente est montée, les sacs sont à l’intérieur de celle-ci… Il ne nous reste qu’à chercher du bois pour faire le feu ! Pour l’instant les températures sont correctes, mais sans feu, la nuit risque d’être bien trop froide. Tout le monde s’y met : adultes comme enfant ! Gaby s’amuse à ramasser toutes les brindilles au sol, tout en complétant sa collection de feuilles multicolores. Pendant ce temps, le jeune papa s’occupe des pierres qui entoureront le feu : autant laisser ça à un homme fort. Ici, tous les problèmes du quotidien ont disparu ; du moins, le temps de plusieurs heures. « Je comprends. Ici, on ne risque pas de recevoir de mauvaises nouvelles ou d’appels que l’on ne préférerait pas avoir. »  C’est les bras chargés de bois que l’on rejoint Logan. Les déposants en tas, il ne reste plus qu’à les entourer des pierres. Gabrielle ne semble pas emballée à l’idée de faire du feu ; elle préfère se faufiler jusque dans la tente et jouer avec ses poupées. Je suis obligée de rire doucement lorsque je vois les yeux de son papa se mettre à rouler. « Faire un feu, ne rivalisera jamais, contre des poupées. » Surtout à son âge. A nouveau, je le remercie de m’avoir emmené dans ses valises : sa réponse me fait sourire largement et je ne peux qu’acquiescer d’un hochement de la tête. « C’est vrai. Jusqu’ici, tu remplis ta promesse à merveille. » Selon Logan, si je ne peux pas me retrouver la mémoire et mes souvenirs, il faut que je m’en fasse d’autres. Ce n’est pas une mauvaise idée, bien au contraire. A la place de me creuser les méninges à la recherche de mes souvenirs perdus, je m’en fais de nouveaux.

Le regardant, mon regard se détourne vers une petite bestiole qui se faufile non loin de nous. Je peux supporter toutes les petites bestioles de la forêt, sauf une ; les souris ! Les yeux grands écarquillés, je me mets à crier en voyant l’une d’elles passer entre nos jambes. Instinctivement, je saute dans les bras de Logan, avant de devenir rouge écrevisse. « Euh.. excuses-moi… C’est un réflexe.. » ajoutais-je en baissant la tête, toute gênée.

Il suffit parfois d'un regard, d'une présence, d'un geste, pour que naisse l'amitié, par delà les différences qui nous retiennent et nous effraient ; il suffit d'une main tendue pour que s'imprime la mémoire d'un visage que jamais le temps n'effacera.

Weekend Camping!

Il est vrai que lorsque l’on est en couple, dormir dans une petite tente n’est pas un problème, sachant que l’on peut rester collé/serré pour une nuit ou plus. Cependant, Logan est un papa avec enfant ; hors, parfois il est préférable d’avoir plus d’espace avec un petit bambin, que cela soit pour dormir ou pour qu’il puisse jouer tranquillement. Le regardant, j’hoche doucement la tête en souriant. « Oui c’est vrai que ce n’est pas super pratique d’avoir une petite tente avec un enfant. » Je suis toujours autant admirative de Logan qu’au premier jour : cela ne doit pas être tous les jours faciles d’élever un enfant seul, même en étant aidé par sa famille. Pourtant, le jeune homme se débrouille comme un chef et il suffit de voir Gaby pour le comprendre. Certaines femmes prendraient la fuite à l’idée de côtoyer un homme avec enfant, mais personnellement cela ne me dérange absolument pas. J’aime énormément Gabrielle qui est une petite fille adorable, ainsi que très attachante et j’aime être avec eux. Tout le monde a une vie, un passé : il faut vivre avec ça et surtout, l’accepter. Bref. Nous sommes assez fiers d’être parvenus à monter la tente en moins de deux heures. Pour des « non-experts », c’est un petit exploit. « La prochaine fois, on devra battre notre record ! » ajoutais-je en souriant amusée.

On dirait de vrais aventuriers : des futurs Robinson Crusoé. Après le passage de la tente, on se met à chercher du bois dans les alentours ; pas besoin de marcher bien longtemps, le sol est rempli de brindilles de bois mort. Les ramassant rapidement avec la petite fille, on retrouve Logan qui, quant à lui, s’occupe de ramasser les pierres qui entoureront le feu de camp. Ce que j’aime dans les weekends camping, hormis les chamallows grillés, c’est d’être coupé du monde : plus de portable, d’ordinateur, etc… durant deux jours. Plus de soucis durant quarante-huit heures. Le futur avocat semble d’accord avec moi ; lui aussi à l’air ravi d’être loin des soucis du quotidien pendant deux jours. « J’suis bien d’accord. » Depuis mon accident, je ne peux pas dire que j’ai l’esprit tranquille : même si j’y pense moins, j’essaie toujours de récupérer mes souvenirs. Une page blanche de cinq années n’est pas facile à vivre ; certains de ces souvenirs doivent plus ou moins être importants pour moi, mais je n’en ai même pas conscience. Toutefois, lorsque je suis en compagnie de Logan, je parviens à oublier ce « détail » ; le jeune homme s’est donné à un point d’honneur à me faire avoir de nouveaux souvenirs et cela me touche énormément.

Une fois les pierres et le bois ramassaient, Logan propose à sa fille d’allumer le feu avec lui, chose qui ne semble pas enthousiasmer la petite, qui préfère filer dans la tente afin de jouer à la poupée. J’avoue que pour une fillette qui ne vit qu’avec un père, elle reste très coquette. « Elle veut être la plus jolie pour son papa. » répondis-je en lui adressant un clin d’œil complice. Je suis touchée que Logan fasse tout pour me créer de nouveaux souvenirs. « En tout cas, ça me touche. » répondis-je en souriant doucement. Rapidement, une vague de chaleur se fait ressentir, lorsque le feu se met en route. J’acquiesce d’un hochement de la tête, lorsque le jeune Dawson parle de pluie. Il est censé faire bon ce weekend ; croisons juste les doigts pour que cela ne change pas. Bref. Je n’ai pas le temps de m’attarder la dessus, que je me retrouve dans les bras de Logan. Tout le monde a une phobie dans la vie, la mienne : les souris. Hors, l’une de ces petites bestioles, passent furtivement entre nos jambes, me glaçant le sang à son passage. Pourtant une fois dans ses bras, je me montre assez gênée et timide. Par chance, cela ne semble pas le déranger, chose qu’il confirme en me déposant un baiser sur le front. Me taquinant, je me pince les lèvres, avant de lui montrer du doigt, la direction que vient de prendre la souris. « Une souris vient de passer… C’est petit, mais j’ai une peur panique de ces choses-là. » répondis-je un peu honteuse en baissant la tête. « Tu dois me prendre pour une trouillarde. » ajoutais-je en grimaçant quelque peu.

Il suffit parfois d'un regard, d'une présence, d'un geste, pour que naisse l'amitié, par delà les différences qui nous retiennent et nous effraient ; il suffit d'une main tendue pour que s'imprime la mémoire d'un visage que jamais le temps n'effacera.

Weekend Camping!

C’est marrant, mais cela est la même chose pour tous les enfants. Je ne sais pas comment cela se fait, mais tous gesticule énormément en dormant. Personnellement, que cela soit mes sœurs ou mes parents, ils m’ont toujours rabâché que j’étais une très mauvaise dormeuse petite ; leurs donnants des coups toute la nuit et leur faisant passer une nuit blanche. Heureusement que je me suis calmée et que je ne suis plus autant agitée la nuit. Néanmoins, il est vrai que l’on aime dormir avec de la place, sans être collé les uns aux autres ou serrés les uns contre les autres. Bref. Notre prochaine mission lors de notre future sortie camping sera de battre notre record de montage de tente. Maintenant que l’on a compris le principe, la prochaine fois cela devrait se passer comme sur des roulettes. Oui, nous montons une tente, plus vite que notre ombre ! Regardant Logan, j’acquiesce d’un hochement de la tête tout en souriant amusée. « C’est noté dans un coin de ma tête. »

Aujourd’hui, les enfants jouent plus avec les nouvelles technologies que dehors, le jeune papa a eu une excellente idée de proposer ce weekend nature à sa fille, pour lui montrer qu’il y a autre chose que la télé ou les consoles de jeux. En plus, la fillette semble se plaire au milieu de la forêt ; commençant une collection de feuilles mortes de toutes les couleurs. Si la petite ramène toutes les feuilles de couleurs qu’elle trouve, c’est un arbre entier que nous allons pouvoir reformer. C’est assez amusant, car ses petits bras ne sont pas assez grands pour tout tenir, perdant quelques feuilles en route. Alors que son père lui propose d’aller le feu avec lui, Gabrielle se faufile jusqu’à l’intérieur de la tente afin de jouer avec les poupées qu’elle a ramené. Elle veut bien jouer les aventurières, mais pas trop quand même. Je ne peux que retenir un rire en voyant Logan rouler des yeux. A seulement cinq ans, Gaby est une fillette très coquète, qui aime se faire jolie pour son papa ; je pense que cela est naturelle. A cet âge-là, toutes les petites filles veulent être la plus belle pour leur papa afin de se marier plus tard avec lui. Ecoutant le jeune homme, il m’apprend que sa fille ressemble énormément à sa mère et qu’elle tient seulement ses yeux de lui. Le jeune Dawson est modeste : Gaby a aussi son sourire et certaines de ses mimiques. « Elle possède aussi ton sourire et a les mêmes mimiques que toi. » répondis-je en souriant doucement. Pour le reste, je ne peux pas comparer, ne connaissant pas la mère de la petite. J’aime passer du temps en compagnie de la famille Dawson et à travers les propos de Logan, je comprends que cela est réciproque. Ici, personne ne pourra nous déranger ou interrompre ce weekend. Nous avons juste à profiter et à passer un bon moment ensemble. « J’aime passer du temps avec toi aussi, vraiment. » Je suis très sincère en lui disant ça.

Voilà, à présent nous avons du feu. Bien que nous ayons envie de jouer aux Robinson Crusoé, un briquet est nettement plus efficace pour allumer un feu que deux bouts de bois. Toutefois, je n’ai pas le temps d’ajouter quoi que ce soit, que je saute dans ces bras à la vision d’une souris. Je déteste ces petites bestioles, elle me donne la chair de poule ! Accrochée à son cou, je baisse la tête assez honteuse d’avoir réagis comme ça. Bien qu’il ne se mette pas à rire ouvertement, je suis convaincue qu’intérieurement le jeune homme doit être mort de rire. Relevant la tête, j’hausse doucement les épaules. « Je déteste leurs yeux rouges, cette queue et eux… J’ai la chair de poule rien que d’en parler. » C’est physique, les souris, je ne peux pas. Apparemment, Logan ne se moque pas, il comprend même que nous avons tous des peurs différents et m’apprends que la sienne est celle des clowns. Il faut dire qu’avec leur humour assez particulier et leur maquillage, il y a de quoi fuir en les voyants. « C’est vrai que les clowns ont des têtes assez bizarres. » Pour l’instant, je suis toujours dans les bras du jeune homme et j’avoue que cela ne me dérange pas du tout. Premièrement j’y suis bien et deuxièmement, j’évite les souris. Gaby aussi a peur de petites bestioles : les araignées. Chez les petites filles, cette peur est fréquente, bons nombres de mes amies ont peur de ces machins-là.   « On fera fuir toutes les araignées s’approchant du campement. » répondis-je en souriant. Regagnant le sol, je lui souris doucement. « Si je me souviens bien, il doit y avoir un lac pas très loin. On y allait souvent avec mon père lorsque l’on faisant du camping dans les bois. Ça te dit d’aller voir ? »

Il suffit parfois d'un regard, d'une présence, d'un geste, pour que naisse l'amitié, par delà les différences qui nous retiennent et nous effraient ; il suffit d'une main tendue pour que s'imprime la mémoire d'un visage que jamais le temps n'effacera.

Weekend Camping!

Je ne peux qu’acquiescer d’un hochement de la tête lorsque Logan me demande si je trouve sincèrement que sa fille tient de lui. J’ai rapidement remarqué qu’elle avait le même sourire que son papa ainsi que ses mimiques. Il n’y a pas à dire, personne ne peut douter de la paternité du jeune Dawson bien qu’il pense que la fillette est le portrait crachée de sa mère. Je ne connais pas la mère de Gabrielle ; à vrai dire, je n’ose pas trop poser de question à son sujet, me doutant que cela doit être encore douloureux pour Logan. Ne voulant pas faire de gaffe, je préfère m’abstenir et ne rien dire. Je présume que le jour où il souhaitera m’en parler plus longuement et en détail, il le fera de lui-même. Pas besoin de le questionner. « Oui. Personne ne peut douter, tu es bien le père de Gaby, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. » ajoutais-je en souriant largement. Bref. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas ressenti ça pour quelqu’un : j’aime être avec le futur avocat et passer du temps avec lui. La semaine qu’il a passé loin de Los Angeles m’a paru interminable et j’étais la plus ravie lorsqu’il m’a proposé de le rejoindre pour une semaine à Miami. Evidemment qu’entre nous, c’est assez ambigu : tout le monde nous voit déjà comme un couple, mais nous prenons notre temps. Qui sait, peut-être que ce weekend loin de tout nous fera passer un cap dans notre relation. Je ne peux qu’élargir davantage pour sourire en l’écoutant me dire que lui aussi est contant de ces moments ensembles. « Tant mieux alors. » terminais-je par dire, gardant mon sourire sur les lèvres.

Avant notre départ, je lui ai parlé de ma phobie pour les souris. Je pouvais tout tolérer : les insectes, les moustiques, les petites bestioles de la nature, mais pas les souris. Ces bestioles à la longue queue et aux yeux rouges m’effraient au plus haut point. Je me souviens du jour où nous avons dû en disséquer une, au lycée : je suis restée figée et totalement paniquée face à la souris déjà morte et incapable de bouger le petit doigt. Lorsque la prof d’SVT nous la déposé en début de cours sur la table, j’ai manqué de faire une crise cardiaque. Bref, les souris et moi cela fait deux ! C’est pour cela que lorsque mon regard en croise une, je saute dans les bras du jeune homme totalement apeurée. Je vais passer pour une trouillarde, mais qu’importe. Apparemment, il n’a pas l’air de se moquer, juste un petit sourire amusé apparaît sur le coin de ses lèvres, mais je comprends. Me voyant complètement gênée, il me parle de sa peur pour les clowns, ce qui me détend quelque peu. Il n’est pas le premier que j’entends avoir cette peur : les clowns pensent être amusants, mais au final ils nous terrorisent plus qu’autre chose. « Oui, là tu es foutu. Il va venir pour gonfler des ballons et faire son rire sadique dans tes oreilles. Au pire, tu dis que Mr Clown est malade ce jour-là. » répondis-je amusée. Contrairement à son papa, la fillette ne semble pas redoutée les clowns, surtout si elle souhaite en avoir un pour sa fête d’anniversaire.  « Elle doit être impatiente si c’est bientôt son anniversaire ? Elle veut un cadeau en particulier ? » A cet âge-là, on sait toujours ce que l’on veut pour son anniversaire ou les autres événements de l’année.

Reparlant des phobies, j’apprends pour que Gabrielle, il s’agit des araignées. Bien, autre mission du weekend : les tenir éloigner du campement. « On a intérêt à bien ouvrir l’œil ! » Cela ne va pas être une mission évidente : elles sont petites et se cachent dans tout le feuillage de la forêt. J’espère que Logan a une bonne vue. Je propose au jeune homme, une balade près du lac. Il y en a un non loin d’ici où j’allais pêcher avec mon père lors de nos weekends camping. Reposant les pieds sur le sol, je hoche affirmativement la tête, lui montrant le chemin du doigt. « C’est à quelques mètres par là. Il n’est pas loin du tout. » Appelant sa fille, c’est main dans la main que nous marchons vers le lac. Ouvrant la marche avec sa poupée, Gabrielle continue de compléter sa collection de feuilles, tandis que nous marchons juste derrière elle, main dans la main. « Je pense que tu vas pouvoir retapisser sa chambre de feuilles. » Nous ne sommes là que depuis peu de temps et la petite fille a déjà un grand nombre de feuilles en sa possession. D’ici la fin du weekend, la voiture ne sera pas assez grande pour toutes les ramener en ville. Marchant encore quelques minutes, le lac finit par apparaître devant nous. Il est comme dans mes souvenirs. « Nous y voilà. » Avançant jusqu’au bord du ponton, je souris largement me souvenant de tous les moments que j’ai pu passer ici. « C’est ici que j’ai appris à pêcher avec mon père et c’est aussi ici que sa sœur Louna m’a poussé dans le lac alors que je savais à peine nager. »