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| Sujet: NOANN&THEA + Deux en un Mar 12 Nov 2013 - 23:38 | |
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5 semaines, un mois et sept petits jours, tel était l’âge du petit être qui grandissait dans mon utérus. Un petit être qui mesurait déjà 7 millimètres et dont le cœur battait déjà à 150 battements par minutes. Un petit cœur qui m’avait complètement retournée lors de cette première échographie passée seule. Avorter ? J’y ai pensé à vrai dire. Noann n’avait absolument aucune envie d’être père et à vrai dire j’étais persuadée d’être la pire maman possible moi aussi.. J’avais l’intention de le faire, du moins je voulais être assez forte pour y parvenir. Mais ce bruit, ce battement rapide que j’avais entendu dès les premières secondes m’avait fait changer d’avis. Bouleversée. J’étais sortie bouleversée de ce premier examen.. Mais au fond, ce bébé n’avait pas été conçu par moi-même. Noann aussi avait son mot à dire et étant en couple, le jeune homme avait doublement son mot à dire. Il était plus que jamais temps de lui dire. Il ne nous restait que trois semaines, trois semaines pour décider de l’avenir de ce petit « virus » qui grandissait au plus profond de moi. Prête ou du moins à moitié, à annoncer la vérité à Noann, je lui avais proposé de venir manger chez moi, prétextant une énième journée de maladie, qu’il croyait être un virus.. Le repas préparé, il ne manquait plus que Noann. A peine arrivé, son baiser me fit presque hésiter, mais il fallait qu’il sache… Toujours aussi câlin, le jeune homme ne semblait se douter de rien. L’heure du dessert approchant, je lui servis son dessert préféré avant de le rejoindre dans le sofa. Ne voulant pas le priver de ce dernier je préféra attendre qu’il termine avant de me jeter à l’eau. « Mon amour.. » murmurais-je alors qu’il levait les yeux vers moi avec une tendresse infinie. « C’est pas un virus.. Enfin ce que je veux dire c’est que je ne suis pas malade à cause d’un virus.. Ni d’une bactérie.. Ni rien en fin de compte.. » lui dis-je alors qu’il me regardait avec incompréhension. Soupirant finalement, perdue je lui murmura à demi-mots « C’est un bébé.. » dis-je en lui donnant l’échographie avant d’ajouter « Je suis enceinte, Noann.. » lâchais-je en levant finalement les yeux vers lui, avant de voir la rage, le dégout, la honte dans ses yeux. Il ne voudrait pas de ce bébé, et il ne voudrait probablement plus de moi.. « Je suis vraiment désolée.. J’aurais du te le dire avant.. mais je le sais que depuis une semaine et je n’ai pas pu.. J’ai essayé pourtant.. Mais je n’y arrivais pas »
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| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Mer 13 Nov 2013 - 20:02 | |
| Des semaines déjà que Noann avait débarqué chez Théa pour la consoler, sans se douter qu'il iraient plus loin que ce qu'il pensait. Un peu plus d'un mois qu'ils étaient ensemble, mais ce n'était officiel que depuis peu. Au début il n'était pas sûr de l'aimer, et il craignait de s'y prendre aussi mal en tant que petit ami qu'en tant que "consoleur". Mais tout allait pour le mieux, au contraire. Et puis il avait quand même pas mal assuré pour la consoler, elle allait mieux et ce grâce à lui, la manière dont il y était parvenu n'avait pas d'importance ! Maintenant, il était persuadé qu'il l'aimait. Plus que les fois précédentes. Il faut bien dire que dans son précédent couple l'humeur n'était jamais au beau fixe et l'entente était perpétuellement précaire. Avec Théa tout allait bien, vraiment, avec elle il se sentait bien, avec elle il n'était plus victime d'insomnies et même si cela pouvait paraître étrange c'était une preuve que leur couple fonctionnait à merveille. Il n'y avait que lorsqu'il allait vraiment, vraiment bien qu'il dormait à poings fermés. Et autant dire que, là, il dormait comme une marmotte ! Même alors qu’elle était malade - du moins c'est ce qu'il pensait - et comme un peu bizarre en ce moment, cela continuait de fonctionner à merveille entre eux. Jusqu'à cette soirée... Ne s'attendant pas du tout à la nouvelle qui allait bientôt arriver, Noann pénétra dans l'appartement de la jeune femme avec le sourire qui s'accrochait naturellement à ses lèvres lorsqu’elle était là et l'embrassa tendrement. Au moment du dessert, son moment préféré du repas, il s'installa dans le canapé pour le manger. Le dévorer aurait été plus adapté évidemment... Lorsqu'il l'eut terminé, Théa l'interpella en un murmure, et il posa son regard clair sur elle, une expression vaguement interrogative sur le visage mais toujours un sourire aux lèvres. Mais il comprenait de moins en moins où elle voulait en venir. En totale incompréhension, il attendit la suite. Son soupir ne présageait rien de bon... Et, effectivement, ce n'était rien de bon. Les quatre mots attirent son cerveau, mais ce fut comme si celui-ci les rejetait et refusait de les comprendre. C'est un bébé, mais qu'est-ce qu’elle racontait ? L'échographie qu'elle lui tendait et la suite imprima enfin les faits en lui. Un bébé. Génial, aurait-il dû dire, c'est ce que la plupart des futurs papas disent, non ? Et bien pas lui. Il n'en voulait pas de ce bébé. De toutes manières il serrait un père catastrophique alors s'il en avait voulu, c'est le bébé qui n'aurait pas voulu de lui comme père, à coup sûr. « Un... Un bébé ? Tu es enceinte ? » Il n'attendait aucune réponse, il avait la preuve en image juste sous les yeux. Il la lâcha, d'ailleurs, cette échographie, un peu comme si elle l'avait brûlé. Rien de tel évidemment, mais c'était presque cela. Il était sans voix, il s'était étonné lui-même de parvenir à poser ces questions alors qu'il se pensait devenu aphone. Il passa par un bon nombre d'émotions avant de se fixer sur la plus adéquate: l'effarement. Pour finalement arriver à la colère aux paroles de Théa. Elle n'arrivait pas à le lui dire ? Elle avait eut bien le temps en une semaine, elle aurait dû... Elle aurait tellement dû lui dire ! Elle n'avait fait que retarder cet instant, et pour une raison qu'il ne ciblait pas tout à fait, cela l'agaçait profondément. « QUE une semaine ? Ça fait sept jours pour me le dire, sept fois 24 heures, donc si je compte bien 168 heures pour me le dire, je t'épargne les minutes et les secondes. » Oui, il était de mauvais poil. Vraiment de mauvais poil. Pour le coup, il n'avait qu'une enfin: partir. Tout de suite. Mais il lui fallait des réponses. « Si tu me l'avais dit avant... » Il aurait surement réagi autrement. Pas sur, mais il aurait déjà eu plus confiance en ses dires, là... En fait, il ne lui fallait pas des réponses, mais une réponse. « Il est de moi au moins ? » Et voilà... |
| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Jeu 14 Nov 2013 - 17:53 | |
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Biensur qu’il allait mal le prendre, lui qui m’avait si bien fait comprendre que les bébés et la paternité n’était pas son truc. Biensur qu’il m’en voudrait alors qu’en fin de compte je n’y pouvais rien. Au fond pour concevoir un enfant il faut bien deux personnes alors sur qui rejeter la faute ? Personne. Ce bébé, cette grossesse n’était qu’un coup du destin, un coup de malchance peut-être ou qui sait peut-être était-ce un coup de chance. A l’heure actuelle, je pensais plus à un cadeau empoisonné qu’autre choses puisque j’aimais les enfants, mais j’étais persuadée au fin fond de mon être d’être une mère plus que pitoyable. Sur le sujet, Noann aussi n’était pas réellement confiant quant à cette paternité. Connaissant Noann par cœur maintenant, je savais qu’il réagirait au quart de tour, mais de là à me poser la question fatidique concernant l’identité du père, j’en étais presque outrée. Me poser cette question, à moi sa petite amie ? Peut-être était-ce une blague mais si c’était le cas, elle était de très très mauvais gout. Sous le choc en apprenant la nouvelle, Noann balbutia un moment avant de me demander si j’étais enceinte, question bien inutile puisqu’il tenait ma première échographie entre ses mains tremblante d’énervement, d’angoisse ?! « Oui.. Je suis enceinte Noann » lui répétais-je à nouveau afin d’encrer l’information dans sa mémoire. A son visage pâle voir blanc, j’avais peur qu’il ne tombe soudainement dans les pommes. Devenir papa, ce n’était pas une mince affaire. D’autant plus pour un jeune homme qui ne désirait pas d’enfants.. Soupirant légèrement, je ramassa les images qu’il venait de lâcher au sol sous la surprise. Je savais ce qu’il allait dire, je savais qu’il allait me reprocher de ne pas lui avoir dit plus tôt, mais s’il avait du mal à assimiler la nouvelle, moi aussi il m’avait fallu du temps. Assez pour assimiler et trouver le courage et la façon de le lui dire. « Oh ne sois pas égoiste Noann ! Ce qui nous arrive nous arrive à nous deux et non à toi seul ! Moi aussi j’ai eu besoin de temps pour digérer la nouvelle et pour trouver le courage et les mots pour te l’annoncer ! Une semaine c’est pas un drame. C’est pas comme si j’avais attendu deux mois et qu’il était trop tard pour effectuer une IVG. Alors calme tes nerfs maintenant ! » lâchais-je sur un ton qui se voulait sec mais qui s’avérait aussi blessé. « Si je te l’avais dis avant quoi ? Tu m’aurais poussé à avorter ? Parce que non je n’en ai pas l’intention Noann. J’y ai pensé, mais quand j’ai passé cette échographie il n’était plus question d’y toucher à ce bébé. Tant pis si je suis une maman à deux balles, tant pis si je n’arrive pas à assumer parce qu’au fond, je ferai tout pour qu’il soit heureux. Mais je ne peux plus. Je ne veux pas interrompre cette grossesse. A cinq semaines, le cœur d’un bébé bat à une vitesse incroyable. Je l’ai entendu, son cœur. Il est en vie. C’est un être humain, un être vivant. Tu tuerais un jeune chiot toi ? Non. Tu en serai incapable. Eh bien moi non plus, je suis incapable de tuer mon bébé. » ajoutais-je fermement avant de reprendre ma respiration qui me manquait. C’était dit, il était prévenu maintenant. Au fond, j’étais persuadée qu’il allait se calmer avec mon ton et mon argumentation, mais j’étais bien loin d’imaginer la question qui était sur le point de franchir ses lèvres. Outrée, blessée, voire humiliée, je réagis à mon tour au quart de tour et le gifla pour la toute première fois, une gifle qu’il allait sans doute garder en mémoire longtemps. Il la méritait. « Comment oses-tu me poser cette question !? Il te faut quoi ? Un papier écrit de ma main ? Un test de paternité en bon et due forme ? Non. Tu ne l’auras jamais parce que je suis fidèle et parce que depuis qu’on est ensemble et même avec mes autres compagnons précédents, je n’ai JAMAIS eu un écart ! Je préfère être trompée que tromper moi-même ! J’ai trop de valeurs que pour me rabaisser à faire ça à un homme. Je t’aime, moi ! J’ai confiance en toi, moi ! Pour me poser cette question tu dois vraiment n’avoir aucune confiance en moi.. Désolée de te l’apprendre mais tu es l’heureux élu. Tu vas être papa ! Alors penses ce que tu veux, je m’en fiche. Si tu n’as pas confiance en moi c’est que tu n’en auras jamais. Et on ira nulle part à ce train là.» Au fond, j'avais beau lui répondre aussi fermement que possible, je n'avais qu'une envie : Fondre en larmes et partir. Partir loin. Très loin.
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| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Jeu 14 Nov 2013 - 20:26 | |
| Un bébé ? Un bébé qui crie. Qui pleure. Hurle. Un bébé qui braille nuit et jour, qui a besoin d'attention, d'amour, dont il faut s'occuper vingt quatre heures sur vingt quatre et qu'il faut garder près de soi tout aussi longtemps. Un bébé qui, plus grand, se mettra à vous injurier, à râler, à claquer les portes, à péter les plombs, à vous rabaisser pour faire le malin devant ses copains,... C'est ça un bébé. Du moins, c'est ainsi que Noann le visualisait. Il y avait tout de même une bonne part de vérité là-dedans. Si l'idée le repoussait ? Pire que cela. S'il avait déjà envisagé en avoir ? Oui. Mais dans un moment. Genre quand au moins un bébé lui aurait prouvé qu''ils n'étaient pas tous aussi insupportables qu'il ne le pensait. Ou quand son seuil de tolérance à l'insupportable serait plus haut. Ce n'était pas une bonne nouvelle. Pas du tout. Balbutiant un instant, ne trouvant plus ses mots et ne s'attendant même pas à ce que les sons sortent de sa bouche, il se reprit finalement pour poser deux questions bien qu'il ait déjà la réponse. Elle répondit tout de même, alors qu'il était clair qu'il avait compris. Se le réentendre dire confirmait la réalité de la chose. Malheureusement. « J'avais compris. » Un peu froidement. Normal, il n'était pas le moins du monde enchanté par l'annonce. Certains hommes sautaient de joie à l'idée d'être papa, lui pas du tout. Égoïste ? Bon, d'accord, ils avaient été deux pour concevoir cet enfant mais même si elle avait été aussi surprise que lui il avait le droit de le savoir aussi vite qu'elle. Elle comptait sur le fait que c'était leur bébé à tous les deux, alors qu'elle voit bien les choses ainsi, il méritait de le savoir en même temps et pas quand elle l'aurait décidé. « Remarque que je ne nie pas que c'est peut-être un peu égoïste, mais tu ne trouves pas égoïste de garder l'info pour toi jusqu'à ce que tu sois prête à me le dire sans te soucier de si je voulais le savoir en même temps que toi ? Ça change tout figure toi ! » Avorter ? Où était-elle allée chercher cela ? Il n'avait jamais dit qu'elle devait avorter, il n'y avait pas songé une seconde. Il n'avait pas non plus dit qu'il voulait le garder, bien sûr, mais la faire avorter, indirectement tuer cet enfant même invoulu et malvenu n'était pas une option. Ce n'était pas comme si c'était le bébé d'un autre... A moins que... « Qui a parlé de le tuer ? Tu crois pas que j'en ai vu assez des morts ? J'en vois tous les jours, alors non jamais je ne t'aurais demandé d'avorter. Au lieu de te monter la tête avec tes idées que je veux tuer ton bébé comprends au moins que je suis pas fait pour ça ! » Et même pas du tout. Il ferait un père catastrophique? Un peu comme le sien, quoi. Il s'était très bien débrouillé sans père - du moins tant qu'il ait eu une mère - et il n'estimait pas vraiment primordiale la présence d'une figure paternelle. En fait, il ne l'estimait pas du tout primordiale. « Alors pour répondre à ta question, si tu me l'avais dit avant je l'aurai mieux pris. J'aurai encaissé le choc et j'aurai été beaucoup moins énervé, voir pas du tout. T'as quoi, peur de moi ? Tu me reprochais de ne pas te faire confiance il y encore quoi, une semaine peut-être, mais là qui ne fait pas confiance à l'autre ? » Si elle avait eu confiance en lui, elle le lui aurait dit, vite. Peut-être directement. Surement directement. A moins, encore une fois, qu'il ne soit pas de lui ce bébé. La question franchit la barrière de ses lèvres, sur un ton tout ce qu'il y a de plus normal. Là, évidement, il se prit une gifle. Une belle gifle sans doute partie toute seule mais peu importait, il était désormais trop énervé pour se soucier du exprès ou pas exprès, elle l'avait fait c'est tout. Mâchoires serrées, il se leva pour éviter de faire une bêtise en restant à proximité de Théa. « Comment j'ose ? Peut-être parce que tu dors avec Nate et que tu es souvent chez truc ou machin ! Tu crois que moi je ne t'aime pas ? Je te l'ai dit, j'ai confiance en toi, mais où est le mal à vérifier dis-moi ? En fait non, je sais ce que tu vas me dire, c'est blessant et je n'ai pas confiance en toi, mais je suis comme ça Théa, je suis parano, jaloux, possessif et méfiant de nature. » S'il n'y avait que cela ! « Si on ne va nulle part à ce train là, pourquoi on est ensemble dis-moi ? » Bras croisés, son regard clair habituellement illuminé lorsqu'il était avec elle à nouveau aussi indifférent qu'avec la plupart des gens planté dans celui de Théa, il ne lui fallait qu'un seul petit mot et il partirait sans se retourner. Bien sûr, il le regretterait, et il le savait déjà, au fond de lui, mais cette partie de lui qui lui soufflait de se calmer et de se poser parce qu'il était bien avec elle et que même un bébé ce n'était pas la fin du monde tant qu'il était avec elle, il n'était pas habitué à l'écouter. Il écoutait plutôt son côté solitaire et j'ai besoin de personne bien plus développé. |
| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Jeu 14 Nov 2013 - 22:52 | |
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Cette réaction n’était pas du tout celle que j’attendais, celle que j’espérais surtout. Je me doutais bien qu’il allait mal réagir, mais sans doute pas à ce point. Je m’imaginais qu’il ferait du boudin dans son coin mais finirait par relativiser, ce qui n’avait pas du tout l’air d’être le cas.. Il semblait plus énervé, perdu, blasé .. qu’autre chose.. Froid et distant aussi ? Peut-être qu’au fond, il ne changerait jamais d’avis ? Il n’était pas prêt à être papa, pas tout de suite. Pas tout de suite du tout , voire jamais en fin de compte. Visiblement déçue de sa réaction, je préféra me renfermer sur moi-même comme toujours lorsque je me sentais touchée par l’un ou l’autre. C’était de cette façon que je me protégeais des blessures, de cette façon que je prenais de la distance pour ne pas souffrir. En fin de compte, ma réaction était plus liée à ma déception qu’autre chose. J’étais énervée, c’est sur, mais surtout blessée. J’idéalisais peut-être trop sa réaction, j’espérais peut-être qu’il soit heureux, qu’il sourit devant la première image de notre bébé d’à peine 7 millimètres et il s’était passé tout le contraire. Il l’avait lâché, comme une vulgaire feuille. « Ah et parce que tu crois que te le dire le jour même aurait été une bonne idée ? Je savais très bien que tu le prendrais mal, mais là pas à ce point ! J’avais besoin de ce temps pour l’accepter tout comme tu vas avoir besoin de l’accepter. J’avais aussi besoin de réfléchir et d’affronter cette réaction-là ! » lui répondis-je avant de soupirer une énième fois. Il n’avait pas le droit de m’en vouloir, ce n’était pas lui qui était torturé par cette situation. « Bref, façon tu sais pas ce que c’est. Tu ne peux pas comprendre et tu VEUX pas comprendre. » répondis-je pour clore le sujet sur lequel je n’avais aucune envie de m’éterniser. Avorter, j’y avais pensé, bien entendu. Ce bébé non voulu tombait mal pour ne pas dire très mal. On était ensemble depuis une semaine à peine, on se connaissait depuis un mois.. C’était tôt. Trop tôt. Vraiment trop tôt.. Mais il était là, ce bébé était là et je l’aimais déjà ce bébé. « Mon bébé ? Mon bébé , vraiment ? j’en déduis donc que tu vas t’effacer de sa vie. Que tu ne seras pas là pour lui, en gros qu’il n’aura qu’une mère et aura été conçu par le saint esprit. D’accord. C’est pas que t’es pas fais pour ça. Tu veux pas essayer, nuance. » lui répondis-je en tentant de me maitriser. Durant cette visite gynécologique, j’avais eu droit au B.A.-BA des gynécologues concernant la tension et l’anxiété. En bref, le repos et la zen attitude pour les jeunes mamans ce qui actuellement était tout bonnement impossible. « Mieux pris ? Mes fesses oui ! T’aimes pas les bébés, tu me l’as dis et tu me l’as fais comprendre. Ca change quoi de le savoir une semaine après ? Que tu le saches maintenant ou le jour même c’est la même chose. T’aurais fuis exactement comme tu vas faire, j’en suis sure… J’ai pas peur de toi. J’ai peur des hommes en général à cause de mon ex qui m’a foutu sur la gueule pendant des mois, j’ai peur de l’amour parce qu’à chaque fois que je suis bien y’a quelque chose qui foire tout ! J’ai peur de pas assurer seule mais tu n’es d’aucun soutient ! C’est même à se demander si tu vas l’assumer ce bébé vu que c’est « mon » bébé d’après toi… Moi j’ai confiance en toi, j’avais juste peur de ta réaction. Je ne vois pas en quoi ma confiance est remise en jeu. Je ne t’ai pas menti que je sache. J’ai pris le temps. Six jours pour être exacte ! Et toi ça a changé ta vie de le savoir six jours plus tard ? Non. Arrête ton baratin Noann. Ta réaction aurait été exactement la même. Tu veux pas de bébé, si ca arrivait dans dix ans tu changerais peut-être d’avis, et encore ça reste à prouver ! Alors arrête de me faire culpabiliser ! J’en ai assez ! » hurlais-je finalement, cédant à mes larmes à bout de nerfs. D’un geste bref et direct, je lui mis une gifle qu’il méritait amplement tout en continuant à pleurer d’énervement cette fois. « Une relation battie sur un manque de confiance total. Voilà ce qu’on a constuit. C’est voué à l’échec si tu ne me fais pas confiance ! J’ai besoin de mes amis, de mon meilleur ami et Matt est encore un ami ! Je n’y peux rien, j’ai besoin d’eux. Alors si tu veux que je ne les vois plus que je reste enfermée chez moi sous clé jour et nuit et que je pleure à longueur de journée parce que je finirai malheureuse c’est comme tu veux. J’ai besoin de liberté, c’est pas pour autant que je te trompe. Mais je te le dis déjà, ton manque de confiance ça marchera un mois, deux mois peut-être trois, mais pas plus. J’ai besoin d’un homme qui me fait confiance. Tu peux être jaloux. Mais la confiance est essentielle dans mon couple. Tu peux être jaloux et possessif mais cette question là, elle est même pas censée te passer par la tête ! Alors oui ça me blesse, ça me blesse énormément, profondément que tu oses toi, me poser cette question .. Que tu oses émettre l’hypothèse que je t’aurais trompé, alors que je suis collée à toi, que je suis jalouse et que je suis mal à crever quand tu fais la gueule.. il te faut quoi de plus ? Une surveillance vidéo ? Une géolocalisation pour savoir ou je suis en temps et en heure ? je dois me menotter à toi ? Non Noann. J’y arriverai pas. Alors ou tu apprends à me faire confiance, où on coule … » répondis-je fatiguée par cette soirée qui avait complètement mal tourné. Un nouveau couteau planté en plein cœur, je préféra baisser la tête et cacher les larmes qui me montaient aux yeux. « J’en sais rien.. Je ne sais plus rien.. je suis complètement paumée.. » répondis-je en pleurant discrètement.
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| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Lun 18 Nov 2013 - 18:57 | |
| Il aurait pu relativiser. Vraiment. Il aurait pu accepter, finir par s'y faire, après tout désormais ils n'avaient plus trop le choix, mais étrangement, et donc sans qu'il puisse trop l'expliquer, le fait qu'elle ne le lui ai pas dit directement l'ennuyait. Enfin, c'était plus que de l'ennui d’ailleurs, mais on se comprend... Ou peut-être pas. Mais Noann était maintenant trop énervé pour s'en faire à ce sujet. Comment tout gâcher en quelques secondes, une annonce mal placée, une annonce à laquelle il ne s'attendait pas le moins du monde et qu'il aurait de toutes manière eu du mal à accepter, c'est vrai, mais qu'il finirait, dans tous le cas, par accepter. Par obligation, en quelques sortes, mais également parce qu'il finirait par comprendre que ce n'était pas la fin du monde, même si cela changeait absolument toute sa vie. Il voulait, quoi qu'il arrive, que sa mère, où qu'elle puisse être désormais, soit fière de lui et faire la même erreur que son père était loin d'être une bonne idée pour cela. De plus, bien qu'il n'ai pas le moins du monde souffert de cette absence, il ne le souhaitait à personne, surtout pas pour la mère, en l’occurrence Théa. Il avait vu la sienne se débrouiller seule durant des années. Se débattre et se démener, devrais-je dire. Puis elle était morte sans avoir jamais vraiment été très heureuse. Se débrouiller seule avec un enfant, leur enfant, non, Noann ne la laisserait pas. Il devrait y repenser plus tard à tête reposée et seul, imaginer sa vie avec un bébé, mais il ne comptait pas lâchement abandonner Théa avec leur bébé. « Alors c'est ça, tu clos le sujet parce que tu veux plus en parler et c'est moi l’égoïste ? Moi je veux en parler Théa, je veux savoir pourquoi tu me l'as pas dit et tes raisons personnellement je suis pas convaincu. Si ça se trouve je l'aurais bien mieux pris, d'accord je veux pas d'enfants mais là on est obligés et si tu me l'avais dit avant je t'aurais fait confiance. Qu'est-ce que tu veux que je pense ? » Lorsqu'elle le reprit sur le ton bébé il planta son regard clair dans le sien sans rien répondre. C'était une sorte de lapsus, ce n'était pas intentionnel, ils avaient une part de responsabilité égale dans l'histoire, seulement il ne s'y était pas encore fit et le ton était venu out seul à la place de notre. Elle n'allait tout de même pas se focaliser sur un déterminant ! Face à la suite, c'est lui qui faillit s'étrangler. « J'aurais fui ? Tu penses que je vais fuir ? C'est pas ta responsabilité c'est la notre je suis pas con je le sais et j'aurai assumé mais tu sembles pouvoir te débrouiller à merveille sans moi et moi je peux pas supporter que t'ai peur, que ce soit de tous les hommes ne change rien, parce que c'est la preuve même que tu ne me fais pas confiance alors arrête de mentir. Et quand je dis ton bébé c'est bien parce que tu as l'air de tellement l'adorer que tu l'as gardé pour toi toute seule pendant six jours alors oui, c'est ton bébé Théa, autant que c'est le mien même si j'en veux pas. Alors peut-être que ma réaction aurait été en tout point semblable mais une chose est sûre en fait deux: tu n'avortes pas et je ne vais pas me défiler. » Alors pourquoi cette dispute me direz-vous ? Pour une histoire de six petits jours, et oui. Et aussi sur base d'un mal-entendu, mais désormais cela ne semblait plus très près de se régler simplement, même s'ils avaient finalement trouvé un terrain d'entente. Une phrase de trop franchi la barrière des lèvres de Noann alors qu'il aurait pu et dû se taire. Alors que tout semblait pouvoir se régler, il était toujours en colère et la question de trop lui valut une belle gifle qu'il n'était pas prêt d'oublier. Et c'était reparti ! « Matt est un mec qui t'as oublié ! Il t'a oublié et tout le monde pense que tu t'accroches à lui et moi je vois quoi ? Que je passe pour une putain de roue de secours ! J'ai jamais dit que je voulais que tu t'enfermes mais moi je dors pas avec Robbyn et j'ai jamais couché avec une amie alors c'est clair que c'est plus facile de me faire confiance. » Elle pleurait et une autre fois il n'aurait pas cherché plus loin, l'aurait pris dans ses bras même si elle se serrait surement débattue quelques secondes avant de s’abandonner à ses bras, et ils auraient clos le sujet. Du moins pour aujourd'hui. Et quand ils en auraient reparlé Noann aurait eu tout le temps de digérer la nouvelle, de s'y faire, et tout aurait été bien plus simple. Scénario idéaliste. Car là il n'était pas prêt de se calmer, sa dernière remarque lui restait en travers de la gorge. Il l'aimait profondément, plus que tout, plus que jamais, et elle ne trouvait rien de plus à lui répondre ? Il pouvait encore accepter le bébé. Il pouvait à la limite accepter qu'elle dorme avec Nate. Il voulait bien faire des concessions, lui faire plus confiance et tout ce qu'elle voulait, mais encore aurait-il fallut qu'elle trouve une raison valable à l'existence de leur couple. Et rien. Elle en savait pas. Comment pouvait-elle ne pas savoir ? « Dans ce cas je m'en vais. » Rien ne le retenait plus, elle venait de lui dire qu'elle ne savait pas pourquoi ils étaient ensemble. Seconde fois qu'ils remettaient leur couple en question. Oui, il l'aimait, mais elle ne semblait pas vraiment le lui rendre. Pour le coup, il avait l'impression d'être le seul à savoir où ils en étaient. Désormais ce serait clair pour elle aussi: nul part. Il n'y avait plus de couple qui tienne. La porte claqua dans son dos. |
| | | | Sujet: Re: NOANN&THEA + Deux en un Lun 18 Nov 2013 - 22:44 | |
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En fin de compte j’avais peut-être trop idéalisé sa réaction. Avec son passé douloureux, je pouvais comprendre qu’il paniquerait en apprenant qu’il allait être papa de façon un peu beaucoup obligatoire, mais je me disais surtout que cela ne durerait qu’un temps et qu’ayant souffert de l’absence d’une figure paternelle, il lui serait impossible de reproduire les erreurs de son géniteur. Il avait beau penser qu’il ferait le pire des papas, n’ayant pas vraiment eu de bon exemple, d’exemple concret dans sa vie, j’étais profondément persuadée qu’il ferait un papa génial, même mieux que génial. Le meilleur papa du monde pour leur petit bébé, de sexe encore inconnu. Être maman ça ne se conçoit pas, ça se vit. Ces sensations d’être accompagnée à tout moment de la journée, cette impression de le sentir bouger alors qu’il n’est encore que tout petit, cette sensation qu’on ressent au fond de soi et qui nous dit que ce mec, ce mec juste sous nos yeux ferait un papa génial, un homme génial.. En bref, il pouvait dire ce qu’il voulait, je le trouvais parfait même avec tous ses défauts. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise de plus Noann ? Je n’ai pas pu, je n’ai pas réussi. Je ne voulais pas de ce bébé moi-même. Je vais être une maman horrible, je le sais. J’adore les enfants, mais ceux des autres. Je ne me sens pas capable d’élever mon propre bébé, je vais être une maman constamment anxieuse, je le sais .. J’avais besoin de temps pour réfléchir .. Oh et puis cesse de me demander constamment pourquoi je ne te l’ai pas dis Noann ! J’avais mes raisons et c’est tout. Je ne te demande pas constamment pourquoi tu as réagis ainsi moi.. » lui répondis-je finalement. Je n’en pouvais plus, j’en avais marre, marre de me battre pour ce bébé non désiré. Il était là, et je ne pouvais pas m’en séparer, même si j’y pensais, même si je m’y forcais, je n’y arriverais jamais « Ah parce que tu crois que moi je le voulais ce bébé ? tu crois que je suis contente d’être enceinte ? T’as pas remarqué que j’étais paumée, que je manque de confiance en moi à mort ?! t’as pas remarqué que j’étais pas bien ? que je me sentais incapable de réussir seule ? Alors non Noann. C’est pas mon bébé, même si j’ai des sentiments pour lui maintenant. Mais c’est NOTRE bébé et que tu le veuilles ou non ce bébé c’est le fruit d’un amour.. » ajoutais-je haussant le ton. Noann m’avait déjà bien énervée mais là c’était le summum. Fondant littéralement en larmes, je m’éloigna de lui pour instaurer une certaine distance entre nous, assise dans mon sofa recroquevillée sur moi-même à pleurer encore et encore. « Mais arrête de dire que t’es la roue de secours putain ! J’en ai marre Noann ! J’en ai marre de t’aimer comme une folle et que tout mon amour passe innaperçu ! Je n’y peux rien, j’apprécie Matt et je n’ai pas envie de couper les ponts comme ça ! Il te faut quoi ? Que je coupe les ponts avec Matt, Nate et tout ce qui a deux pieds et un pénis ?! Ca va trop loin ! C’est pas une vie si tu es constamment sur mon dos. Alors ne me parle pas de confiance. Si t’avais confiance en moi tu n’aurais aucun doute… » hurlai-je à nouveau tout en continuant à pleurer à chaude larmes de bonnes minutes encore. Je ne savais plus ou nous en étions, je ne savais plus s’il m’aimait vraiment, si on allait traverser cette période ensemble ou non mais je ne pouvais pas rester avec lui s’il campait sur ses positions de roues de secours. Ses dernières paroles furent un déchirement, une véritable torture.. Je l’aimais et pourtant notre amour me semblait sans issue… Entendant la porte claquer derrière lui, c’est prèsqu’un cris de douleurs qui sortit de ma bouche. Un cris de douleurs d’avoir encore tout gaché…
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