C’était fini. C’était fini, et… J’étais là. A marcher dans la rue. Mon sac sur mon dos. Je regardais le vide. Et plus je marchais, plus la pluie tombait. Il n’y avait personne dans les rues. Je finis donc par me laisser tomber par terre. Et je restais là. Au milieu du trottoir. Je me suis allongée, sous la pluie, les yeux fermés. Et je n’ai pas bougé. Pendant des heures, je suis restée là, comme une clocharde. Au bout d’un moment, quelqu’un est arrivé, et m’a demandé si ça allait. Je me suis relevée, je n’ai rien dit, et j’ai marché. Où est-ce que j’allais aller ? J’avais vendu mon appartement pour emménager avec Sean et maintenant… Maintenant il m’avait laissé. Et j’étais seule. Où j’allais ? Je regardais autour de moi, et vis le garage de Matthew.

Je penchais la tête sur le côté, je traversais la route sans regarder. Ce qui me valut quelques coups de klaxon. J’avançais, comme un zombie, sans vraiment prêté attention autour de moi. Et j’atterri devant la porte. Je levais la main, puis la laissais tomber. Après cette photo, ces cris. Ces mots. Est-ce c’était la bonne solution ? Après tout, je pouvais toujours aller dans la salle de répétitions, et attendre. Dormir dans les vestiaires. Mais… J’avais besoin qu’on soit là pour moi. Besoin qu’on me rassure. Qu’on me dise que, malgré la douleur, ça va aller. J’ai fermé les yeux, et mon poing a toqué à la porte. Je ne sais pas vraiment quelle heure il était. Mais la nuit était tombée. Je me suis pincée les lèvres, j’ai laissé mon sac tombé par terre, et j’ai baissé la tête en regardant le sol.

Qu’est-ce que je faisais ? De toute façon, il n’y avait plus aucune solution. C’était fini. Tout était fini.

Mes idées n’étaient même pas claires. Je n’arrivais pas à penser clairement. Et quand la porte s’ouvrit et que je relevais la tête vers Matthew, les larmes ne s’étaient pas arrêtées. Il m’a alors invité à entrer, ce que je fis une fois avoir pris mon sac. Je le posais dans l’entrée tandis qu’il enleva ma veste. Je ne ressemblais à rien avec ce temps dehors : la pluie avait fait couler mon maquillage, mes cheveux étaient raides et goutaient d’eau. Je me tournais alors vers lui et, comme si je venais de m’en rendre compte, je murmurais. « C’est fini Matthew. C’est … Complètement terminé » Et alors, je me mise à pleurer, incapable de me retenir. C’était finit. Ma relation avec Sean, le bonheur, l’amour, le paradis. Tout était fini. J’ai ouvert la bouche, et des énormes sanglots en sortirent. Était-ce possible d’avoir aussi mal ? C’était vraiment possible, d’avoir le cœur en milliers de morceaux, qui taillaient le corps ? J’ai mis mes mains sur mon visage, et j’ai pleuré encore. « Putains… C’est… C’est fini… Définitivement il… Il m’a laissé et… Il… m’a… viré de chez lui. C’est fini… Tout est fini... » Mon corps fut secoué de dizaines de sanglots. Ma respiration était douloureuse. Je n’arrivais pas à y croire. Tout était vraiment fini à cause de stupide photo, et d’un article de magasine ?

J’ai senti ses bras. Et j’ai pleuré encore plus. Je ne devrais pas : je ne devrais pas m’incruster chez les gens comme ça, je ne devrais pas pleurer sur son épaule. Et pourtant, Matthew avait toujours été un super ami… Je savais qu’il ne me ferait jamais de mal. Alors, il m’emmena sur le canapé, me rapporta une boite de mouchoir, me demanda ce qu’il s’était passé. Je me suis mise à rire, je me suis mouchée. J’ai pris un autre mouchoir, j’ai essuyé mes larmes. J’ai essayé de ne plus pleurer. Mais j’en étais incapable. Je l’ai regardé. Et j’ai encore explosé en larmes. « La presse a … Prit des photos de toi & moi … On se faisait un simple câlin … Et il a cru que … Putain, il a préféré croire la presse, croire des journalistes à sa propre petite amie ! » J’ai baissé la tête, j’ai passé ma main dans mes cheveux, puis sur mon visage. Et je me suis encore mouchée. Je devais être affreuse. « Il a cru que je le trompais avec toi. Alors … Il m’a viré de chez lui, et m’a dit qu’il ne m’avait jamais aimé » J’ai pleuré encore ; ça faisait un mal de chien ces mots-là, qui tournaient dans mon esprit. Et j’ai courbé le dos. Je me suis mise encore à pleurer, mon corps entier secoué de sanglots. Prise limite de convulsion tellement je pleurais. « Je suis pathétique … Mais je l’aime tellement … Je … Je ne peux pas vivre sans lui … »