Cela faisait maintenant quatre mois que je portais notre "mini-Jordan" comme je plaisais à l'appeler. Je m'étais faite à l'idée que je devrais mettre ma carrière de côté pour me consacrer à notre enfant. Je crois que les producteurs ont envoyé mon personnage faire des études dans une autre école, le temps que ma vie réelle se stabilise. Jordan était heureux, je l'étais de le voir ainsi.

Nous étions en route pour le cinéma. Cela faisait si longtemps que je n'y avais pas été que j'étais toute excitée à l'idée d'y retourner. "C'est fantastique !" Dis-je dans la voiture en me trémoussant sur mon siège. J'étais pressée de pouvoir vivre comme une femme "normale", si tenté que ce mot existe. "Tu crois que mini-Jordan va aimer ce genre de film ?" Demandais-je par la suite en souriant à mon époux que j'aimais passionnément.

J'étais si excitée à l'idée de faire une sortie avec mon mari que j'avais du mal à me contrôler. Jordan croyait que si j'aimais le film qu'on allait voir, le bébé l'aimerait aussi. J'en doutais fortement et j'allais le lui démontrer. "Tu te trompes chéri... J'adore le chocolat et le petit monstre m'interdit d'en manger alors je doute qu'on ait les mêmes goûts lui et moi..." Pour le chocolat, cela me désespérait. J'en avais assez d'avoir envie de vomir juste à l'odeur de mon aliment préféré. "Oh, merci très cher." Répondis-je lorsque Jordan m'ouvrit la porte pour m'aider à sortir. On pourrait croire que tout est facile lorsqu'on est enceinte mais c'est tout le contraire. Mon gros ventre m'empêchait de faire certaines choses et cela m'énervait. "Un film romantique, j'ai envie de romance." Dis-je au sujet du film souhaité. "Mais avec de l'action bien-sûr." Ajoutais-je en sachant très bien que Jordan adorait l'action.

Jordan essayait de me convaincre que le petit aimait les mêmes choses que moi, ce qui était totalement faux. L'exemple du chocolat était bel et bien réel et cela me déprimait fortement. "Oh crois-moi j'ai bien essayé mais le simple fait de le sentir me donne la nausée..." J'en étais dégoûtée mais je me disais pour me réconforter, qu'une fois après avoir accouché, je pourrai de nouveau en manger. En attendant, Ellen s'en donnait à cœur joie pour terminer nos stocks.
Jordan m'ouvrit la porte de la voiture et m'aida à en sortir. Une fois devant les affiches des films, je lui avouai vouloir regarder un film romantique avec un peu d'action. Il concéda à la romance sans l'action et je lui ai sauté au cou pour l'embrasser. "Oh tu es le meilleur mari du monde." Dis-je en l'embrassant une nouvelle fois. "Tu es sûr de vouloir aller voir ça ?" Demandais-je encore une fois, ne voulant pas l'obliger à quelque chose qu'il n'aimait pas. J'avais très envie de voir ce film du fait que j'ai lu le livre mais je savais que Jordan n'aimerait pas.

"Oh ça je sais ! Il est sadique c'est tout." Dis-je amusée. Et si notre bébé devenait un psychopathe ? Je n'étais pas préparée à cela et je ne voulais pas y penser maintenant. J'avais bien d'autres choses auxquelles faire face pour l'instant. "Ca veit dire quoi ça ? Que je ne peux pas me contrôler face à du chocolat ? Ou que tu ne m'aimeras plus si je prends 20 kilos ?" Je le taquinais, j'adorais ça.

Face aux affiches, rien ne plu à Jordan. "Ca veut dire que s'il y avait eu quelque chose qui te fasse plaisir, ton bonheur aurait primé sur le mien ?" Je le titillais une fois de plus. Pour bien lui montrer que je plaisantais, j'ai répondu à son baiser favorablement je l'ai même embrassé une fois encore. "Pop corn s'il te plaît." Pas de boisson. Le bébé appuyait constamment sur ma vessie, je ne voulais pas manquer la moitié du film en la passant aux toilettes.

"Tout de suite les grands mots." Répliquais-je en faisant la grimace. Mais il disait vrai. Une fois accouché, je courrais vers le chocolat pour en engouffrer une montagne ! "C'est ça, bien-sûr." Rétorquais-je en souriant cette fois-ci.

"Menteur !" Dis-je en lui tirant la langue. Il alla commander le pop-corn, et j'étais prête à le dévorer. On s'installa dans la salle de cinéma et les publicités n'avaient pas encore commencé. "Jordan..." Lui soufflais-je à l'oreille. "Je... Si on s'éclipsait, je n'ai plus envie de regarder ce film." Je le charriais. J'avais envie de voir comment il allait réagir à ma réplique.

"Je ne sais rien du tout parce que la plupart du temps, tu ne dis que des bêtises !" Rétorquais-je, fière de moi. Je me retrouvais en enfance, là où nous passions notre temps à nous chamailler. C'était revigorant d'agir de la sorte. J'aimais pouvoir le faire, surtout avec Jordan.

Je savais que murmurer des mots de cette façon à l'oreille de mon mari ne le laisserait pas indifférent. Je savais ce que je faisais, après tout, j'étais une bonne actrice. "J'ai envie de..." J'ai délibérément laissé ma phrase en suspens. Je voulais qu'il imagine des choses par lui-même. C'était stupide de ma part mais je voulais qu'il devine ce que j'avais en tête.

"Bon d'accord, je suis droguée du chocolat." Concédais-je en souriant. Il avait raison, tout le monde le savait.

Mon plan fonctionnait. Ou presque. Jordan trouvait ça louche, à juste titre. "Oui, j'ai pas le droit ?" Lui répondis-je à l'oreille. Les publicités n'avaient pas encore commencé mais notre séance était payée. Pas besoin de rentrer pour faire ce que j'avais en tête. Mais ça, Jordan ne le savait pas. "Alors, tu veux faire quoi ?" Lui demandais-je à l'oreille, d'une voix sensuelle et assurée.

"Je l'ai toujours avoué !" Répliquais-je en parlant du chocolat. J'ai toujours dit que j'y étais accro.
Une fois dans la salle de cinéma, bien assis, je m'amusais à taquiner mon mari en lui faisant croire une certaine chose... Il ne me crut pas, ce qui ne m'étonnait pas du tout. Mais j'allais mettre le paquet pour qu'il morde à l'hameçon, surtout que mes hormones commençaient à se prendre au jeu... "Tu vas bientôt le savoir si tu acceptes de jouer le jeu." Répondis-je un sourire malicieux accroché à mes lèvres. "Allez dis-oui." Je le suppliais presque.

Jordan acquiesça enfin et je pus l'emmener non loin de là, aux toilettes. Je ne voulais pas qu'on ait payé le cinéma pour rien et peut-être qu'on pourrait voir un bout du film si on se dépêchait. J'ai choisi un toilette à peu près propre et je nous ai enfermés à l'intérieur. "Maintenant McCoy, déshabille-toi !" Je savais déjà ce qu'il allait me répondre mais j'étais prête à me défendre.

Jordan ne s'attendait surement pas à ça lorsque je lui ai demandé de me suivre. Il sembla surpris, on l'aurait été à moins. Sure de moi, j'ai commencé à l'embrasser tout en lui susurrant à l'oreille : "Oui, j'ai envie de toi, maintenant." J'étais plus que sérieuse. Je voulais le faire, mes hormones me l'ordonnaient. "Tu ne veux pas toi ?" Bien-sûr qu'il voulait puisqu'il me plaqua contre la paroi du toilette et j'ai commencé à me laisser aller. Nous aurions peut-être le temps de voir le film si nous nous dépêchions.

Jordan ne m'a pas répondu verbalement mais plutôt à l'aide de gestes. S'il continuait sur sa lancée, j'allais vite décoller. Mes hormones s'en donnaient à cœur joie et je ne pouvais rien contrôler. Mais finalement, nous en arrivions à rattraper le temps perdu. Tous ces mois passés loin de l'autre, à se disputer inutilement. Je sais bien que c'est de ma faute mais voir à quel point Jordan tient à moi aujourd'hui, c'est magique. J'ai donc continué à l'embrasser comme folle. J'étais tellement dans le feu du moment que je me fichais pas mal qu'on puisse nous entendre. Quand nous allions sortir du toilette, certaines personnes se demanderaient pourquoi un homme se retrouvait dans les cabinets des femmes mais je m'en fichais royalement. A ce moment-là, nous aurions passé un fabuleux moment.

Je vivais l'instant à fond. Je ne voulais pas que ça s'arrête. C'était si bon de retrouver mon mari que j'aurais voulu que ça dure éternellement. Mais toutes les bonnes choses ont une fin comme on dit.
« Oh mon dieu... » Marmonnais-je sensuellement. Je me fichais qu'on puisse nous entendre. Nous aurions pu être expulsés du cinéma pour ça. Mais à dire vrai, peu m'importait à part passer d'excellents moments en compagnie de mon mari.

Une fois terminé, j'ai fait de mon mieux pour me rhabiller. Je ne savais pas si le film était commencé et encore une fois, je m'en fichais. « On devrait faire ça plus souvent. » Dis-je à Jordan tout en remettant ma petite culotte en place.