Je suis née à New York, dans le riche quartier de Manhattan. Fille unique, je n'ai jamais manqué de rien. Mes parents étaient à mes petits soins, aimants. Ma mère était autrefois mannequin, avant de devenir une styliste renommé. Mon père, c'était un homme d'affaire. J'ai toujours idéalisé mes parents, mariés depuis longtemps, accomplis professionnellement. Pour moi, ils menaient la vie parfaite, et c'est ce que je prévoyais de faire moi aussi.

Mais les choses ne se passent jamais comme on l'a prévu, c'est drôle, je ne crois pas vraiment au destin; les gens ont beau dire "si tu en es là, c'est que c'était prévu", mais moi je n'y crois pas. Je me sens responsable de chaque choix, choix qui me mène quelque part. Mais je refuse de croire que tout est déjà écrit à l'avance, sinon ou est l'intérêt de vivre?
J'ai 15 ans quand ma vie commence à basculer. Je suis des cours dans un lycée privée, je porte l'uniforme et j'ai de bons résultats. Mais ça ne dure pas longtemps, rapidement mes amies et moi on se rapproche d'une bande de mecs peu fréquentables. Vous savez, le genre qui boit déjà, et qui fument des joints à la sortie du lycée. Je suis loin d'être timide, mais ces gens là m'impressionnent, ils semblent défier toutes les règles sans avoir peur. Je veux être comme ça moi aussi. Si seulement j'avais su ou tout cela me mènerait.

Evidemment, au bout d'un moment les joints c'est plus marrant. J'ai 17 ans quand je passe à la vitesse supérieure. Je commence à avaler des cachets, mais l'effet se fait de plus en plus faible au fil des mois, mon corps s'habitue, et je ne ressens plus grand chose. Mes amies s'éloignent de moi, je vais trop loin pour elles, mais qu'importe, je traine avec une bande de mecs qui me donnent toute la drogue dont j'ai besoin.

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J'ai foiré mon année de fac. J'ai foiré mon année de psychologie, études que je voulais à tout prix terminer. C'est l'enfer et la honte m'envahie. Mes parents ne comprennent pas : comment une fille comme moi pouvait-elle échouer? Puis un jour, ils découvrent tout : la drogue, les absences à répétition. En pleurs, je suis obligée de tout avouer, oui je me drogue, oui je me pique. Je suis passée aux drogues dures, cocaïne, héroïne, et j'ai besoin d'argent pour me payer mes doses. Leur réaction est sans appel, ils me mettent à la porte, pour toujours. Ils ont honte de moi, et je ne peux que le comprendre.

Rapidement tous mes amis m'abandonnent. Mes amies du lycée brillent toute dans leurs études, et mes amis drogués sont dans la même galère que moi, ils cherchent de l'argent. Je mets du temps à réaliser que mes parents ne veulent plus me voir, ce qui comptait à ce moment là c'était de trouver suffisamment d'argent pour payer une dose. Ma vie était devenue un enfer, tout simplement.

En fuyant New York, j'ai eu l'impression de fuir tous les problèmes, mais ça n'était pas vraiment le cas. La drogue est partout en fait. Je suis mannequin à mes heures libres, mais je claque mon argent dès que je l'ai en main. C'est un cauchemar, un véritable cauchemar dont je n'arrive pas à me sortir.



© _Viviie.