Ma vie n’est pas très passionnante, je fais partie des rares personnes qui n’ont pas eu une enfance malheureuse, qui n’ont jamais manqué de quoi que ce soit, si ce n’est de la présence de ses parents. Je vais commencer par évoquer mon contexte familiale, commençons par le seul homme de ma vie : mon père, le très charmant M. Keller , son métier de photographe lui plaisait plus que tout. D’ailleurs, si vous venez lors d’une réunion de famille, il aura constamment son appareil à la main afin d’immortaliser tous les moments, tout comme ma petite Pika. Je revois encore la main de ma mère cachant l’objectif tout en riant fortement. Parlons de cette femme, Mme Keller, un petit bout de femme, une mère au foyer admirable. Cependant, jongler entre la vie de mère et celle de femme d’affaire à l'époque où elle était styliste, elle avait vite fait son choix. Après lorsque nous voulions quelque chose, il suffisait simplement de le demander, un plateau d’argent débarquait aussitôt. Pourquoi “nous” ? Tout simplement parce que je ne suis pas enfant unique, je possède deux petites soeurs, les prunelles de mes yeux. La benjamine de la famille, ma petite Pika, ensuite Riley puis moi mais jamais trois soeurs ont été aussi proches que nous. Ma jolie Pika, enfin Micah est un bout de femme comme on les aime, une magnifique chevelure brune, des yeux magnifiques, nous ne sommes pas soeurs pour rien. Le premier qui la touche, je le tue, ce ne sont pas que des paroles en l’air. Même à présent, je ne pourrais pas passer ma vie sans ma soeur. (...) « Pika, viens voir. » J’entendis ses pas résonner dans l’escalier et la voici sur le seuil de ma porte de chambre, un sourire aux lèvres, elle vint prendre place dans mon lit. Nous n’avions qu’une dizaine d’années. « Comment tu me trouves ? » J’entendis alors ma soeur se mettre à pouffer de rire, je fis cette mine boudeuse avant de me tourner vers elle, avant de tourner sur moi-même. Je venais de me vêtir d’une robe à notre mère, robe un peu trop longue, mais je considérais ma mère comme une princesse alors pourquoi ne pas lui ressembler un minimum. « Comme ça, ce serait mieux ! » Dit-elle en s’approchant de moi et en relevant doucement mes cheveux afin de pouvoir me dégager la nuque, ma soeur a toujours eu ce goût pour la mode.  Quant à moi, je n’avais qu’une dizaine d’années, mais je rêvais de devenir une grande femme médecin. Depuis toute petite, j’avais envie d’apporter beaucoup à ce monde, de ne pas me sentir bloquée dans un moule hierarchisé par la société actuelle. Le métier de médecin révélait mon envie d’aider, mon envie de me sentir utile et celle de vouloir faire un pas dans la recherche médicale aussi. (...) Depuis toutes ces années, mon rêve de devenir médecin a laissé place à ce plaisir trouvé face à la création, mais entre elle et moi c'est toujours le grand amour.  J'aimais cette manière qu'elle a de me parler, de me rassurer, de me placer sur le droit chemin lorsque ma vie en vaut la peine. Elle a été l'une des personnes les plus présentes lorsque j'ai appris la disparition de mon fiancé. Tous les jours, elle venait me voir afin de me sortir de ma déprime, parfois restant pendant de nombreuses heures à mes côtés, sans avoir besoin de parler, je me blottissait dans ses bras et l'écouter parler, cela m'apaisait. A présent, mon rêve de devenir médecin a changé, je m'étais intéressée à la mode et avait réussi à percer dans ce domaine, d'ailleurs j'avais crée ma propre agence de mannequin, vous connaissez certainement Victoria Secret ?

Ce n'est pas le seul changement dans ma vie, d'une de mes relations d'une nuit est né Cassandre, ce petit ange de 6 ans qui fait de ma vie un véritable conte de fées à présent. Un petit bout de chou. J'étais devenue une jeune femme maternelle et attentionnée, j'essayais de concilier ma vie privée et ma vie professionnelle. Cela n'était pas forcément facile de voyager à travers le monde avec un enfant.



© _Viviie.