Quelle semaine ! Entre les interminables cours de littérature, la remise en place de l'autre cruche de service, en passant par la recherche de la robe parfaite pour ce soir, autant vous dire que ma semaine a été des moindres assez chargée. Le week-end enfin arrivé, laissons place à l'excès sans aucune retenue ! Un vendredi soir parmi tant autres, qui se finira sans doutes dans une marre de vomis ou avec un peu de chance simplement allongé sur le sol du salon familial, pochon d'ecstasy dans les mains. Pauvre petite jeunesse dorée, vous pouvez le dire... Car sachez que derrière cette apparence de vie parfaite, se cache toute autre chose, il est tellement facile de se montrer avec de magnifiques sourires et un porte-monnaie bien rempli, n'est-ce pas ? Cependant, la soirée ne fait que commencer, bien sapée jusqu'au bout des ongles, avec petite robe bustier sachant qu'il fait quand même -2° dehors, cette nouvelle génération "soit belle et taie toi !". C'est du haut de mes talons aiguille que je me rends dans cette boite de nuit branchée au volant de ma voiture fraichement payer par les parents, pourri gâté ? Oui et alors ? Nous sommes des têtes à claques, je vous ne le fait pas dire, mais nous assumons et puis on ne va pas se plaindre non plus, nous avons tout ce que nous voulons que demander de plus ?

Boston à cette époque de l'année est recouverte d'un manteau blanc, la nuit dernière les flocons de neige n'avaient pas cessé de tomber. Combien de personnes, en se levant ce matin ont regardé par leur fenêtre les yeux émerveillés comme si c'était la première fois qu'ils voyaient de la neige, genre ! Chaque année, c'est la même rengaine, les enfants qui sortent leur luge dans le parc alors que toi tu es en train de faire ton jogging, je les supporte plus ces gamins, toujours à brayer pour un rien ! Ce soir encore de légers flocons tombaient du ciel étoilé, certaines routes étaient barrées du coup pas mal de monde empruntait les mêmes et au final, je me retrouvais au beau milieu d'un interminable bouchon, je passais le temps écoutant la musique à fond dans la voiture et écrivant des textos à "mes copines" qui elles étaient déjà sur place. C'est dans mes habitudes d'être en retard, j'aime l'idée de me faire languir de moi... Quel égocentrique cette fille ! La circulation commençait peu à peu à se dissiper et je pus enfin faire chanter le moteur de ma bagnole et j'arrivais enfin à destination. The Felt est une boite de nuit branchée de la ville de Boston, c'est l'endroit tendance de la nouvelle génération, si tu n'es pas sur la liste vaut mieux pour toi avoir un bon porte-feuille pour pouvoir y entrer. En sortant de la voiture, je sentis une légère brise sur mes jambes qui me firent frissonner, il faisait très froid dehors, mais je ne pouvais pas non plus débarquer en combinaison de ski ! Comme on le dit souvent il faut souffrir pour être belle et même si c'est pour s'attraper une pneumonie par la suite. L'entrée de la discothèque était bondée de monde, hors de question pour moi d'attendre, de plus les copines m'attendaient à intérieurs. Ce n'était pas un soucis pour moi, car tout d'abord je suis une grande habituée et puis avec quelques billets tout s'arrange si rapidement...

C'est avec un grand sourire hypocrite que je m'avançais vers mes soi-disant "copines" les serrant dans mes bras pour leur dire bonsoir, elles étaient tout sapées à la pointe de la mode. Je leur souriais, mais si elles savaient ce que je pouvais penser d'elles, mais dans ce monde il faut se faire une réputation et même si cela doit t'obliger à fréquenter des personnes dont tu es loin d'apprécier. Alors que ces pétasses partaient se déhancher sur la piste de danse, j'allais vers le bar afin de me commander une vodka pomme comme à mon habitude et m'enfila au passage une petite pilule d'ecstasy. À peine accoudée au bar qu'un gars déjà défoncé vint m'accoster "Va voir ailleurs tu veux !" et la soirée ne fait que commencé...