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appel de l'alcool devenait de nouveau de plus en plus intense dans l'esprit de Sanaa. La jeune femme était de plus en plus tenté. Pourtant, cela faisait six mois, qu'elle n'avait pas touché à une seule gouttes d'alcool. Mais ça n'empêchait pas le fait que chaque jour était une véritable combat pour la brunette. Il suffisait, qu'elle ait le moindre petit problème, pour qu'elle ait envie de prendre un verre ou de consommer une substance qui lui permettrait d'oublier l'espace d'un instant ses problèmes. C'était affolant de voir à quel point, il était facile de replonger, de se laisser aller à la facilité. Mais quand on connaissait le long tunnel sans fin, le chemin semé d’embûche pour s'en sortir, on essayait de se mettre en tête qu'on n'avait pas surmonté tout cela pour rien et qu'il fallait tenir. Choisir le bon chemin et faire en sorte de jamais s'en éloigner pour ne pas revivre l'enfer.
C'est une fois que Sanaa avait absolument tout perdu. Ses proches, son fils qu'elle avait fini par se rendre compte qu'elle avait un réel problème et qu'il fallait vraiment qu'elle réagisse. La brunette devait le faire pour elle, mais aussi pour les personnes qu'elle aimait. Elle devait penser à leur avenir, à son avenir auprès d'eux. Ne plus pouvoir vivre à leur côté aurait été une véritable torture pour la jeune femme. Pourtant, c'était ce qui risquait d'arriver si Sanaa ne se reprenait pas en main. La demoiselle Keagan avait voulu sortir de ce cercle vicieux pour récupérer sa vie, celle avait eu avant de tomber dans le gouffre de la drogue et de l'alcool. La brunette voulait aussi enfin connaître son fils. Il y avait eu tellement d’évènement qui l'avait empêché d'être une mère pour lui. A présent, elle voulait récupérer le temps perdu et jouer son rôle. Maintenant, que son fils Jaimie et elle, étaient réunis, on décidait -par on, Sanaa désignait Justin, le père de Jaimie ainsi que certain de ses amis- de l'éloigner de son fils, il la jugeant beaucoup trop dangereuse pour un enfant, à cause de ses consommations. On lui interdisait même de voir sa filleule. Ne plus pouvoir voir ses deux petits anges, devenait une situation difficile et compliquée pour Sanaa. Elle avait eu énormément de mal à le vivre, c'était devenu invivable pou la jeune femme. En une seule année et en un drame, la jeune Keagan avait réussi à détruire sa propre vie et à la transformer en un véritable enfer.
Aujourd'hui, Sanaa avait décidé de se rendre au « Alcoolique anonyme », elle ignorait ce qui l'avait réellement poussé à venir ici. De la simple curiosité, une peur de rechute inconsciente ou simple une raison qu'elle ignorait encore. Elle écoutait attentivement l'histoire de chacun. Quand on réfléchissait bien les parcours de chacun n'était pas si différent les uns des autres. La brunette se reconnaissait dans certain des récits. Après de longues minutes d'hésitation, la jeune femme se levait, elle avait également décidé de raconter son histoire. « Bonjour, je m'appelle Sanaa et je suis alcoolique » Elle était un peu stressé, à l'idée de raconter un peu son parcours, mais elle se disait que ça lui ferait surement du bien et qu'elle aurait un point en moins sur les épaules en agissant de cette façon. « Je suis devenue alcoolique suite à la mort de ma mère et d'un divorce difficile. J'ai vécu avec cette maladie pendant un an. Aujourd’hui, cela fait six mois, que je n'ai pas touché à une goutte d'alcool. » Sanaa ne savait pas vraiment quoi dire. Elle n'était pas dû genre timide, bien au contraire, mais étrangement tous ses regards posés sur elle, l'intimidé. « Ça à beau faire six mois, c'est toujours aussi difficile l'appel de l'alcool. Surtout, quand on a de petits soucis dans notre vie. C'est mon fils qui me permet de ne pas recraquer pendant tous ses mois ... Je suis désolé je ne suis pas très à l'aise à l'oral donc je vais m'arrêter là. »  Sanaa retournait ensuite à sa place, se sentait totalement ridicule de sa prestation. Elle regrettait presque d'être venue.

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A

près son passage devant ce groupe de personnes, Sanaa se sentait un peu ridicule. Qu'est-ce que ça pouvait apporter de bons de raconter son problème à des inconnus ? Il avait déjà bien assez de personnes qui connaissaient son histoire, son problème et les démons qui la rongeaient. Elle avait déjà dans ses proches, toute l'aide dont elle pouvait avoir besoin. Cependant, aujourd'hui elle avait eu le besoin de se rendre aux alcooliques anonymes et elle ne saurait pas trop expliquer pourquoi elle était là. Peut-être qu'inconsciemment, elle s'y était rendu par simple curiosité ou parce qu'elle avait besoin d'aide, mais qu'elle ne voulait pas inquiéter ou même déranger ses proches.
Le discours de Sanaa avait été concis et très bref. Elle ne savait pas vraiment quoi dire puis son histoire devait intéresser personne dans l'assemblée. Il l'écoutait certainement pas politesse ou pour se dire que finalement leur vie, à eux n'était pas aussi pathétique que ça qu'il y avait bien pire qu'eux dans ce monde. Pour faire simple la jeune brune trouvait tout cela ridicule, cependant elle restait là assise à écouter et regarder les personnes défilées, en face d'elle. Les unes après les autres les personnes passaient jusqu'à que la séance touche à sa fin.
Sanaa n'était pas une jeune femme qui avait tendance à raconter à n'importe qui sa vie et ses malheurs pourtant c'est ce qu'elle venait de faire. On lui avait souvent conseillé de plus s'ouvrir aux autres, de faire confiance d'arrêter de vouloir tout gérer seule, de moins garder les choses pour elle et d'extériorisé son ressentie et ses émotions. Mais la jeune Keagan n'était jamais à l'aise dans cet exercice. En s'ouvrant plus, elle se sentait vulnérable et fragile. Sanaa détestait cette sensation de faiblesse. Elle avait toujours voulu, qu'on la voir comme une femme forte qui a besoin de personnes et là petit à petit elle perdait cette image.
La séance finie, la jeune femme n'avait qu'une envie sortir de cet endroit qui commençait à lui donner un mal de tête. Elle ne s'y sentait pas très bien. Quelqu'un c'était approché d'elle et l'avait interpellé, la brunette se retournait pour voir qui s'était adressé, à elle. « Oui c'est bien cela. » Sanaa observait le jeune homme, il lui semblait qu'il était passé juste avant elle pour raconter son histoire. Elle lui serrait la main qu'il lui tendait, il ne semblait pas être quelqu'un de méchant ou même de bizarre. En écoutant sa question la demoiselle Keagan lui fit un petit sourire. « En effet c'est la première fois. Ça se voit tant que cela ? » Lui répondit-elle, un peu gêné, elle cherchait son prénom, mais Sanaa n'arrivait pas, à le retrouvé dans sa mémoire. « Vous êtes passé avant moi, je m'excuse je n'ai pas retenu votre prénom. » Elle lui dit un petit sourire timide comme pour s'excuser de la défaillance de sa mémoire.

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P

ourquoi il vient me parler ? C'est ce que Sanaa s'était dit quand elle avait entendu une voix s'adresser à elle. La brunette se disait davantage qu'elle n'aurait jamais dû mettre les pieds ici. Elle avait bien tenu six mois sans l'aide de ses inconnus pourquoi aujourd'hui en aurait-elle besoin ? Elle avait également énormément de soutien de ses proches si jamais elle se sentait faible et sur le point de craquer. Ces derniers temps, elle aurait très bien pu rechuter dans l'alcool, mais elle avait résisté avec une très grande volonté. Elle avait des pensées et des personnes dans son entourage qui la rendait extrêmement forte. En pensant, à eux, Sanaa restait solide et forte.
La jeune Keagan ignorait ce que le jeune homme lui voulait, mais par politesse elle discutait avec lui et elle saurait ce qu'elle avait besoin de savoir. Il avait tout de suite remarquer que Sanaa était nouvelle dans ce lieu et dans l'exercice de raconter son histoire à des inconnus. En y pensant, c'était vraiment ridicule et pathétique de se lamenter d'une certaine façon sur sa vie face à des inconnus. Sanaa avait l'impression de devenir une sorte de moins que rien. Elle n'avait jamais été et aimé les personnes qui se plaignaient constamment. Pourtant, elle avait l'impression de devenir comme cela et elle commençait à détester sa nouvelle image. Maintenant, elle craignait de regretter celle qu'elle était avant et là ce serait une catastrophe, car ça l'influencerait à faire des pas en arrière. La brunette s'efforçait à refoulé et à chasser de son esprit toutes ses pensées dépourvues de sens et complètement négative.
Elle se consentait donc sur la discussion en cours. « Ça ne me surprend pas, je ne me sens pas très à l'aise ici pour être honnête. » Sanaa observait autour d'elle les boissons et les petites collations disposées sur la table, mais absolument rien ne lui faisait envie. C'était gêné que Sanaa lui avait demandé son prénom qu'elle n'avait pas su mémorisé. La brunette lui avait fait un petit sourire timide lorsque Franck lui proposait de le tutoyer. C'est vrai que c'était beaucoup plus pratique, plus conviviale et chaleureux d'utiliser le « tu » que le vous, qui faisait beaucoup trop formel pour Sanaa, mais elle l'utilisait tout de même par politesse. Certain personne n'appréciait pas que l'on soit trop familier avec eux. Il lui expliquait que les alcooliques anonymes n'étaient pas un endroit si terrible que cela. « En effet, je n'ai pas du tout envie de revenir. Je ne me sens pas bien ici et je ne pense pas, que je pourrais évoluer dans cet endroit. Je ne pense pas que ce soit bénéfique et fait pour tout le monde. Ça correspond à certaine personne et pas à d'autre. » Lorsque Sanaa avait vu Franck grimaçait après une gorgée de café, elle s'était immédiatement dit qu'elle avait eu bien raison de n'avoir rien pris. « J'ai réussi à tenir six mois en alcool, sans mettre les pieds ici. Je pense que je peux poursuivre seule. J'ignore même pourquoi je suis venue aujourd'hui. »

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ranck semblait vraiment décider, à défendre sa cause. Pour lui les alcooliques anonymes étaient une structure qui ne pouvait être que bénéfique. Il tentait de faire changer d'opinion à Sanaa. La jeune femme pensait que cette association n'était pas faite pour elle et qu'elle n'en avait pas besoin. Ses problèmes d'alcools étaient derrière-elle. Elle ignorait pourquoi, elle avait mis les pieds ici, elle trouvait cela ridicule de sa part.
Franck se prenait en exemple pour illustrer ses propos. La demoiselle Keagan ne doutait pas de ses paroles. Mais elle continuait à croire que cette méthode n'était pas adaptée pour elle. La brunette pouvait paraître prétentieuse en pensant qu'elle n'avait pas besoin de cette association contrairement à ses autres personnes. Elle n'y pouvait rien c'est ce qu'elle ressentait et elle préférait être honnête. Sanaa aurait très bien pu mentir en disant à Franck qu'elle reviendrait à la prochaine dans le seul but de se débarrasser de lui, mais non elle était toujours là à écouter ses paroles. Peut-être qu'au fond ses mots l'intéressaient et qu'il avait raison. Il était probable que ce soit simple Sanaa qui ne voulait pas se l'admettre. Après tout, Sanaa avait toujours été très douée pour se voiler la face, donc pourquoi aujourd'hui ne serait-elle pas dans ce même cas de figure. La jeune femme restait silencieuse.
Franck avait raison lorsqu'il disait qu'il fallait parler pour régler ses problèmes. Le simple fait déjà de définir son problème par des mots permettaient d'extériorisé une partie de ce qui n'allait pas et cela procurait un bien fou. Un bénéfice que l'on ne remarquait pas obligatoirement sur le moment, mais avec un peu de recul. Une chose était certaine, les personnes autour d'elle la comprenait puisqu'une certaine façon, il avait vécu la même chose qu'elle. Il savait ce que procurer l'alcool et ce qu'il détruisait. Il l'avait découvert comme elle. « Tes mots ne sont pas si dures que cela, ça va. Tu as certainement raison, mais ça ne me donne pas forcement envie de revenir pour autant. » Sanaa était une femme très têtue et avec elle si on voulait avoir le dernier mot, il fallait vraiment tenir le coup. Elle pouvait être pénible, mais c'était sa personnalité et elle ne pouvait pas la changer. Mais être têtue signifiait aussi qu'on était une personne déterminée ce qui était évidemment une bonne qualité. « Oui, je suis venue certainement pour une raison. C'est simplement que je ne l'identifie pas encore. Je suis sûre d'une seule chose, ce n'est pas pour la boisson ou la nourriture. Rien ne m'a l'air appétissant. » Elle avait dit cette dernière phrase avec un petit rire.

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