Sortant de cette douche, devant ce dressing, c’est là qu’un ultimatum s’offrait à moi ! Sortir le look classique, usual, ce look passe-partout ou jouer sur ce côté soirée, ce côté classe et glamour. Un sourire se dessinait sur mon visage, je n’eus pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de pouvoir opter pour cette robe noire, moulante, class. Le genre de robes que l’on pouvait mettre pour aller dans un bar, sans que cela ne fasse trop soirées. Mes cheveux détachés donnèrent ce côté un peu plus sauvage, une touche de maquillage et le tour était joué. Me voici au volant de cette Berline, afin de pouvoir atteindre le centre ville de Los Angeles. Ma villa paraissait bien triste ce soir, mon fils était chez son père et c’est dans ces moments-là que l’on se rendait compte, à quel point, un enfant pouvait donner vie à un logement. Si je n’étais pas sortie, boire un verre, avec cet ami, je serais certainement en train de regarder de vieux films, accompagnée d’une bonne bouteille de vin. La vie d’une mère célibataire n’était pas forcément la vie rêvée, mais je me plaisais dans mes habitudes. J’aimais être le centre d’attention de mon fils, pouvoir lui donner l’éducation que je désire et surtout savoir que je suis, tout de même, la femme d’un petit garçon. Au volant de cette voiture, j’avais laissé la musique envahir l’habitacle et ôter toutes ces pensées de mon esprit !
Ce soir, nulle question de nostalgie, de passer son temps à se morfondre, j’avais bien l’intention de m’amuser un peu. Justement, un sourire se dessinait sur mon visage rien qu’à y penser. Une fois, devant le bar, je sortis du véhicule et enfilai cette veste en cuir. Les talons résonnaient dans les rues de cette ville et j’entrais rapidement. Le monde était déjà présent, mais je n’eus pas de mal à reconnaître Simon en un simple coup d’oeil. Voici que le sourire ne quittait pas mon visage. M’approchant, doucement du bar, je ne prêtais pas attention aux personnes des alentours, une jeune femme se faisait toujours remarquer dans ces endroits. Arrivant derrière Simon, la taquinerie commence alors à s’installer. « Tiens, je n’étais pas sûre que tu serais venu, au final, il se fait peut-être un peu tard. Je te ramènerais avant minuit. » En prononçant cette phrase, je pointais son verre de coca du doigt, signalant ce fait par un sourire malicieux. A mon tour, j’appelais le serveur. « Un mojito pour moi ! » Il acquiesça d’un signe de tête, je pris place sur le siège à ses côtés. « Comment vas-tu Simon ? » C’était assez amusant, ce petit jeu de taquineries installé entre nous.

Ce petit jeune m’amusait, nous avions plusieurs années d’écart pourtant cela reste un réel plaisir de passer une soirée en sa compagnie. Peut-être que ce côté loufoque et fou de ce jeune homme me permettait de me changer les idées, de ne penser à rien d’autre que nos moments. Il avait cette tendance à me faire sourire constamment, même si certaines phrases taquines s’éveillent comme ce fut le cas en ce moment. A l’évocation de sa phrase, je laissai échapper un léger rire, ce rire d’une jeune femme emplie d’assurance, déterminée et qui ne déroge jamais à ses régles ou à ses principes. “ Devrais-je avoir peur de toi ? Mais tu oublies que lorsque je suis décidée, personne ne peut m’arrêter mon cher. ” Cette malice s’accentuait par un clin d’oeil avant de prendre place à ses côtés et d’attendre que le serveur amène ma commande en accompagnant mon cher d’un sourire irrésistible. Après tout, je reste une jeune femme célibataire, avant d’être une mère, j’avais tout de même le droit de me sentir désirable aux yeux des hommes.
Une fois ce verre en main, je croisai les jambes tout en tournant légèrement ce tabouret afin de pouvoir être de côté et me tenir face à Simon, c’était plus agréable afin d’entretenir une conversation. Déposant ce mojito au bord des lèvres, je me délectai de ces premières saveurs avant de m’intéresser, plus longuement à Simon. “ Je vais très bien, quant à la tenue, j’avoue que j’ai fait un petit effort vestimentaire, comment pourrais-je être présentable face à toi sinon. ” Ce n’était, en rien, de la moquerie, juste de la taquinerie entre amis, chose dont il était habitué. La discussion dévia sur son travail, une grimace apparut soudainement sur mon visage ! En ce moment, le travail accaparait la majorité de mes journées, j’étais une jeune femme surchargée entre mon fils, une semaine sur deux, les mannequins, les défilés, les voyages, j’avais peu de temps pour moi. Buvant une nouvelle gorgée de cette boisson, je soufflai ensuite. “ Effectivement, je n’ai pas une seule seconde à moi, j’ai du me déplacer pour recruter de nouveaux mannequins, je dois encore continuer de préparer le nouveau défilé, donner mon accord sur chaque décision prises au sein de l’entreprise. Puis bien entendu, m’occuper de Samuel le plus possible. Quant à toi ? Toujours accro à ces petites bêtes électroniques ? ” Elle connaissait son métier, il était une personne cultivée car elle-même ne serait jamais réparer ces choses dont elle s’occupait de contacter une personne dès qu’un bug pointait à l’horizon.

Il savait me faire rire, ce qui était un critère très important. Je suis le genre de femmes à se lasser d’un homme très rapidement, les considérant très vite inutiles. Pourtant Simon continue à m’épater de jours en jours, il possède ce côté inné chez lui dont les jeunes femmes ne pouvaient que tomber amoureuse. Cependant, la différence d’âge se montrait bien trop importante, je refusais de laisser cette pensée envahir mon esprit, malgré nos taquineries permanentes. L’entendre parler de son emploi semblait éveiller de la fierté chez lui, j’avais l’impression de me reconnaître dans ses paroles. « J’espère pour toi aussi, en tout cas si l’une de mes mannequins à besoin un jour de tes talents, je n’hésiterais pas à la rediriger vers toi ! » Pour une fois, ma phrase se voulait simple et sans sarcasme, cependant, je ne tardais pas à la continuer. « Mais bon, je ferais attention à ce que soit des demoiselles et non des dames hein ! » Ce jeune homme n’était pas encore majeur et je n’avais de cesse de le taquiner là-dessus. Cependant, cela n’était en rien de la méchanceté, juste de la complicité à ma façon. Je le regardais boire son coca et me mit à rire soudainement. « Je suppose que tu es venu en vélo et tu bois uniquement du coca ? » Je m’approchais du bar, tout en terminant rapidement mon verre et fit signe au serveur d’arriver. Il suffit de mettre la main à la poche pour que deux cocktails alcoolisés face leur apparition devant les jeunes gens. Elle ne voulait le saouler, mais juste qu’il puisse profiter de sa soirée, ce ne sont pas des alcools forts. Accentuant son geste d’un clin d’oeil, elle vint placer l’un des deux verres face à lui.