Vendredi, un jour de grand soleil, une chaleur à mourir. Je franchissais à peine la porte d'entrée de UCLA que les fins rayons du soleil m'éblouirent. Je regarda autour de moi, les gens sur les pelouses riaient, ils s'embrassaient, s'amusaient. Des vélos passaient de temps à autre. L'air avait une odeur de jasmin. Une sensation de vacances. J'ai eu comme une envie d'aller commencer mon week end en profitant de ce beau temps. Une direction en tête: la plage. Je sortais donc de UCLA et j'étais en route vers ma voiture. Sur le parking, il ne me restait que quelques pas à faire avant d'atteindre ma portière lorsque quelqu'un se jeta sur moi en me criant:

- Hey pétasse, tu m'emmènes ?!

J'aurais dû m'en douter, c'était Dylanne. La seule assez dingue pour m'aborder de la sorte. Je pense que j'aurais pu faire une attaque ce jour là. Cela fait maintenant deux ans que je connais Dylanne, depuis que je suis arrivée en réalité. C'est la première personne à être venue me voir sans me juger. Je suis arrivée pour ma deuxième année à UCLA et je ne connaissais personne. J'étais totalement perdue, je n'avais jamais vu les lieux de toute ma vie et les mentalités ici étaient différentes de toutes celles des autres villes que j'avais parcouru. A mon arrivée, j'essayais de ne pas trop me faire remarquer, je ne voulais pas avoir d'ennuis et c'est aussi pour cela que je ne voulais pas faire partie d'une confrérie. Je ne voulais pas avoir l'impression d'appartenir à un groupe. Cependant, bien que les personnes me paraissaient étranges et inaccessibles dans cette université, une fille peu farouche est directement venue à ma rencontre, m'a prise par l'épaule en me montrant les lieux et en me disant:

- Tu vois ici c'est l'entrée principale, et puis plus loin la bas il y a le gymnase. Au fait moi c'est Dylannne, Dylanne Lewis.

J'ai d'abord été perturbé par cette entrée en matière puis totalement admirative devant sa sociabilité. Je crois que je me souviendrai toujours de cette journée. Lorsqu'elle m'a annoncée qu'elle faisait partie des Alpha Zeta j'ai immédiatement pensé qu'elle voulait me rallier à sa confrérie mais en fait je crois que non, du moins elle ne m'en a jamais parlé. Elle avait seulement du sentir ma détresse. Depuis ce jour où elle a senti mon état de panique face à tout cet inconnu qui se dressait autour de moi, j'ai un énorme respect envers elle. C'est elle qui m'a montré tous les coins secrets de la ville, qui m'a présenté à quelques gens. C'est avec elle que je me sens en confiance. Je sais que je peux lui dire un grand nombre de choses sans qu'elle me juge, du moins sans qu'elle laisse paraître la moindre pointe de jugement. C'est également avec elle que j'adore passer mes week-end à m'empiffrer de glaces. Et c'est surtout à elle que j'expose mes idées et mes projets de scénarios. C'est elle qui me fait découvrir de nouvelles musiques et qui me fait écouter ses compos.
Depuis mon arrivée à Los Angeles, ma famille me manque énormément et les voir une fois par an à Thanksgiving n'est pour moi, pas suffisant. Dylanne est donc pour moi comme une sœur, c'est avec elle que je passe tous les moments que j'aurais aimé passer avec mes frères et ma famille. C'est avec elle que je fais les conneries que j'aime habituellement faire et je retrouve en elle le même esprit de folie que moi, ce qui est rassurant en réalité.

Du coup sur le parking de l'école, Dylanne s'est jetée sur moi comme une folle pour me demander de l'emmener, je ne sais toujours pas où d'ailleurs.