Il était trois heures de l'après-midi, le soleil tapait relativement fort en cette période de Noël. C'était les vacances, j'avais fais une grasse matinée puis étais allée manger avec une amie au restaurant du coin. J'adorais cela, les vacances. Pouvoir me réveiller à pas d'heure, traîner dans mon lit et voir tous mes amis dans un autre contexte que l'université. Même si j'adore mes études et que je suis un véritable petit rat de bibliothèque, les vacances sont toujours bien méritées.
J'avais donc fini de manger et avais tout l'après midi devant moi. Je réfléchis un instant mais il ne me fallut guère longtemps pour trouver une occupation, mon passe-temps favori en réalité, lire. Et en ce temps merveilleux et en cette période de fête, il n'y a pas mieux que de se mettre contre un arbre, dans le parc avec un chocolat chaud et un bon roman. Ni une ni deux, j'étais partie, un pavé de 600 pages dans une main, un chocolat chaud dans l'autre. Bien que j'adorais passer du temps avec mes amis, sortir et m'éclater, j'adorais aussi prendre le temps de faire des choses plus reposantes, de laisser mon corps se calmer de cette agitation permanente.
J'arrivai donc dans le parc, je me dirigea instinctivement vers mon endroit favori, un petit endroit escarpé, caché entre une multitude d'arbres, une véritable forêt au milieu du parc. Jamais personne ne passait par ici, le chemin étant bien trop impraticable. Je m'étais même confectionné un petit banc avec des pierres que j'avais trouvé sur le chemin. Je me retrouvais donc souvent seule, au milieu de cette végétation abondante avec l'agréable sensation que le temps s'arrêtait autour de moi. Et encore une fois c'était exactement la sensation que j'avais aujourd'hui, le nez plongé dans mon livre.
Cependant, je remarqua assez vite que je n'étais pas toute seule dans cette jungle urbaine. Toujours plongée dans mon livre, un jeune homme sauta d'un arbre et arriva à terre juste devant moi. Je pense avoir eu la plus grosse frayeur de toute ma vie. Je sursauta tellement que j'en tomba de mon banc. J'étais les fesses par terre, mon chocolat chaud renversé et il me regardait comme si lui aussi était très surpris de voir quelqu'un dans les parages. On se fixa attentivement pendant une longue minute, et qui sait comme dans ces moments là une minute paraît être des heures. Je me demandai bien comment il avait pu monter là-haut. On continuait de se regarder quand tout à coup j'éclatai de rire, je ne pouvais pas me retenir, cette situation était hilarante, à la limite du grotesque. J'avais sursauté à cause d'un homme qui venait de se jeter d'un arbre juste devant mes yeux. Et apparemment, cette situation le fit également sourire.
Il s'approcha de moi et me tendit la main pour m'aider à me relever. J'en profita pour me présenter :
- April Wilson, enchantée.