J’avais fait une grosse gaffe en laissant s’échapper ces derniers mots. Elle m’avait énervé, ce n’était pas tellement elle que le fait qu’elle refusait d’entendre ce que je lui disais. Je prenais la chose très à cœur et elle faisait la sourde oreille. Mais peu importe, maintenant j’allais payer le prix de cette petite fuite au moment le plus inopportun qui soit. Ruby se laissait emporter et je ne pouvais que la comprendre, et l’endurer malheureusement. Parce que toute sa colère, c’est sur moi qu’elle allait et venant d’elle ça faisait d’autant plus mal. Je ne savais comment réagir et les reproches faisaient bien plus mal que ceux des autres même si objectivement ils devraient avoir la même valeur. « Non ce n’est pas ma première. Ça m’était déjà arrivé deux fois. » Je m’expliquais mal sa surprise, mais il faut dire que moi je savais tout de ma consommation et elle, elle venait juste de découvrir que je consommais. Il y avait un monde de différence entre ma compréhension de la chose et la sienne et ça paraissait beaucoup en ce moment. La confrontation entre deux visions totalement différentes d’une même chose. Je n’étais pas totalement en désaccord avec le fait que c’était stupide, j’étais venu ici en voulant avoir son aide, mais je ne voulais pas l’accabler de ce poids à peine arriver alors je n’avais rien dit. Bref, j’étais totalement d’accord sur ce point. Mais je n’étais pas d’accord pour qu’elle se blâme et me prenne pour un idiot. J’étais idiot de faire ça, mais je ne suis pas fondamentalement idiot et ce n’est pas mon idiotie qui m’avait fait faire ça. C’était toujours la même chose, je me sens hyper mal à un moment ou un autre et pour oublier ce mal je fais confiance à mon amie la drogue. Certes, j’en consommais beaucoup et pas toujours parce que je souffrais. Mais ça avait commencé comme ça et j’en suis devenu dépendant. « Je sais quoi faire et non ça ne m’amuse pas… mais tu ne sais pas tout. J’ai été absent quatre années pour toi, mais durant ces quatre années tu n’étais pas là non plus alors ne commence pas à me juger comme ça. Excuse-moi, mais pour le moment je crois que j’ai besoin de me reposer et pas de me faire crier dessus… je vais te demander partir. » J’avais mal au cœur en disant ça, je me sentais mal de lui dire de partir parce que je savais que même si elle était en colère et me criait dessus, tout ce qu’elle voulait c’est que je me porte mieux et arrête cette saleté. Mais elle ne m’aidait pas en me criant dessus et c’était vrai que je devais me reposer. « Allez s’il te plait. Laisse-moi dormir quelques heures et on reprendra cette discussion plus tard si tu le souhaite vraiment. »