« we are ? »
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« we are ? »
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« we are ? »
Je ne sais pas qui elle est, ce qu'on est, mais je sais qu'elle me hante chaque jour depuis notre rencontre Il fut un temps où j’allais dans un bar tous les jours. Je buvais un ver d’alcool ou deux, j’étais mineur, mais ma carte m’ouvrait toutes les portes. Puis, un soir comme toutes les autres, alors que je sortais tranquillement du bar je t’aperçus. Tu étais affalé contre un mur de ciment dans une ruelle à côté du bar. Au début, je n’étais même pas sûr que tu sois en vie. Je me suis approché, j’ai essayé de voir si tu respirais encore, si ton cœur battait. C’était le cas, mais tu ne réagissais pas. Je me doutais bien que tu étais dans un état second alors je me suis senti forcé de faire quelque chose, je ne voulais pas te laisser là comme un déchet humain. Finalement, tu t’es réveillée. Mais tu n’avais clairement pas toute ta tête et tes paroles étaient à peine compréhensibles. Néanmoins, j’ai essayé de te soutirer des informations, je voulais savoir où tu habitais pour pouvoir te reconduire chez toi. Tu m’as donné une réponse, puis une deuxième. Je suis donc aller à la première adresse, mais les clés que tu avais sur toi ne correspondaient pas à la serrure. Je suis ensuite allé à la deuxième, bizarrement ce fut un retour en arrière, car ce n’était pas très loin du bar. Dix minutes à pieds tout au plus. Cette fois la clé rentrait dans la serrure, je ne savais pas si tu vivais seule ou non alors je suis entré silencieusement. Tu parlais beaucoup durant notre trajet alors j’ai essayé de te faire taire et je me suis mis à la recherche de ta chambre que j’ai trouvé sans trop de difficulté. Je t’ai laissé tomber sur ton lit, la nuit était chaude alors je suis parti tout de suite en laissant les clés sur la table de chevet à l’entrer. Suite à cela, j’ai progressivement arrêté d’aller au bar tous les jours jusqu’à y aller exclusivement le samedi seule ou avec ma copine qui est devenue ensuite ma femme. Chaque soir quand je quittais, je portais machinalement les yeux vers la ruelle et bien évidemment elle était déserte. Ensuite, je disais à ma femme de rentrer à la maison seule, que j’avais envie de marcher. C’était toujours la même histoire, je marchais jusqu’à chez toi, je portais les yeux vers ta maison et j’espérais te voir, voir que tu allais mieux, que tout allait bien. Mais, je ne t’ai jamais revu et depuis que ma femme est morte cette habitude s’est arrêtée tout comme mes sorties à l’extérieur.

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