J'en avais de tourner en rond sans ne pouvoir rien faire. Etre en fauteuil roulant réduisait considérablement les choses que je pouvais faire. Ça me tapait sur le système, pour parler vulgairement. Il faut dire aussi que mes dernières séances de rééducation n'ont pas porté leurs fruits. Je n'arrivais encore pas à marcher, c'était tout juste si je pouvais bouger les pieds. Ça m'énervait et Michael n'aurait pas été là, j'aurais abandonné depuis longtemps.

Assise dans mon fauteuil, dans ma chambre, qui depuis l'accident avait été aménagée au rez de chaussée pour que je puisse y accéder. Je lisais, sans trop comprendre les lettres inscrites sur le livre que je tenais. Michael était avec sa grand mère et je me retrouvais donc seule à la villa, seule et désemparée. J'avais promis à ma mère que tout irait bien et que j'allais bien, un mensonge, encore un. J'étais à bout de forces et complètement vidée de voir que Luke ne se souvenait pas de moi. Ça me détruisait de l'intérieur. Moi qui ne croyait pas en l'amour avant de le rencontrer, j'étais servie aujourd'hui.

Alors que j'avais mis la musique à fond et posé mon livre, quelqu'un entra dans la villa et quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître Luke ! Ma surprise fut elle que je ne pus prononcer un mot. Une fois vers moi, il se mit à ma hauteur et prononça les mots que j'espérais tant depuis ces trois interminables mois. Il me fallut un bout de temps pour comprendre ce qu'il me disait. Si je n'avais pas déjà été assise, je serais probablement tombée, abandonnée par mes jambes. Mais mes jambes m'avaient déjà abandonnée... Lorsque j'ai pu retrouver l'usage de la parole, ma bouche s'ouvrit tout d'abord, sans qu'aucun son ne puisse en sortir. Elle se ferma ensuite pour se rouvrir et enfin réussir à dire : « Je rêve. C'est ça, c'est un rêve. Ça ne peut-être que ça. Tu n'es pas réellement là, je suis en train de rêver ou d'halluciner mais c'est pas possible, tu n'es pas là. » Mais c'était bel et bien le cas, il était là, devant moi. Ses lèvres m'avaient tant manqué que je mourrais d'envie qu'il recommence à m'embrasser. « Alors c'est vrai... Tu te rappelles ? C'est vraiment toi ? » Mes mots étaient stupides mais j'étais sous le choc et totalement dans l'effet de surprise. J'ai tellement rêvé de ce moment que je n'arrivais pas réellement à y croire. C'était vraiment lui et il m'aimait, il m'aimait...

C'était un sentiment très étrange que ressentait Luky. Se rappeler des ces deux dernières années, mais savoir également qu'on les avait oublié pendant 3 mois. C'était pour ainsi dire très déroutant. Luke se rappelait dans chacune de ses pensées pendant ses trois mois, de sa colère quand il pensait au mensonge de Wendy, des doutes qu'il avait sur toute cette histoire, des remords qu'il avait eu à l'égard de Wendy, tous lui revenait en tête. Luke était frustré, mais il était content. Il se souvenait de Wendy, et c'était ce qu'il souhaitait le plus au monde, retrouvé la jeune femme qu'il aimait. Il était si heureux qu'il savait qu'il serait capable de passer au dessus de cette période creuse.
Quand on y pense, ca semblait si évident. Ce cocktail était un symbole pour Luke. C'était avec celui ci que tout avait commencé. Ce fameux rendez-vous où contre toute attente, Wendy avait proposé une idée saugrenue que Luke avait éxecuté. Il se sentait tellement idiot, il se revoyait, quelques minutes auparavant, douter que ces bonbon et ce soda puisse résoudre quoi que ce soit.
Il se retrouvait là, face à celle qu'il aimait, plus que quiconque jusqu'à maintenant. Il s'en voulait de l'avoir oublier, de l'avoir considéré comme une menteuse pendant tout ces mois, et d'être revenu en rampant vers elle en lui disant qu'il était désolé. Il ne savait pas si à sa place, il aurait pu faire tous ce qu'elle avait fait, il ne savait pas s'il en aurait eu la force. Wendy avait montré qu'une fois de plus, elle était quelqu'un de bien, ce que Luke s'acharnait à lui dire depuis leur rencontre. Face à ses paroles, le beau blond sentit les regret et les remords remonté à travers sa gorge. Elle doutait de la sincérité du blondinet, ce qu'il comprenait au plus haut point. Il la regarda avec attention, il regardait chaque trait de son visage, car il se rendit compte que ca faisait trois mois qu'il n'y avait pas vraiment prêté attention. Il souria devant la réplique de Wendy. "Je t'assures Lynn, je suis bien réel! Je peux te pincer si tu veux" Dit-il avec un air joueur. Il voulut l'embrasser à nouveau, il voulait ne plus jamais la quitter, il voulait tellement de chose à la fois. Il s'attendait à plein de chose à la fois de la part de la belle. Du doute, en pensant que Luke se payait sa tête une fois de plus et qui allait lui dire qu'en fin de compte il ne se souvenait toujours pas d'elle. Ou alors une bonne gifle, histoire de montrer au jeune Branner qu'on ne plaisante pas avec les sentiments de Wendy, ou bien d'autres hypothèses plus surprenantes les une que les autres. Devant son flot de question, Luke lui souria. "Hé bien, si je me rappelles bien, c'est avec toi que j'ai passé le bal d'Halloween. Bien sur, il y a eu cette fusillade... Je crois qu'il y a eu notre sortie au bowling, où je t'ai avoué que mes parents étaient des fugitifs  recherché dans le monde. Ah et puis, il me semble que le perdant devait payé les marshmallows pour notre grand feu de camp pour oublier les exams. Et il y a eu Las Vegas aussi!" Il s'arreta là et pencha la tête en souriant. "Tu veux que je continue ou...?" Il continua de sourire, puis ne put s'empecher de l'embrasser de nouveau. "Je me rappelles de toi, de chaque secondes que j'ai passé avec toi. La meilleure partie de ma vie..."

Ces trois mois loin de Luke m'ont épuisée. Quand je dis "loin de Luke" c'est au sens émotionnel de la chose. Il  ne se rappelait plus de moi, c'était plus que déstabilisant et éprouvant. Le sort s'était acharné contre nous mais il semblait que la roue venait de tourner. Luke se trouvait devant moi, à genoux à mes pieds, ou plutôt à mon fauteuil et j'avais du mal à retenir mes larmes. Je n'arrivais tout simplement pas à croire que le ce pourquoi j'avais tant prié se réalisait enfin. Je ne croyais pas Luke capable de se jouer de moi mais le voir et le sentir si près de moi comme ça me faisait douter. Mes nerfs n'avaient pas été épargnés ces trois derniers mois et ce n'était pas le moment de jouer avec moi. Lorsqu'il m'appela par mon nom, un frisson me parcourut l'échine. J'aurais voulu lui sauter dessus pour lui montrer à quel point il m'avait manqué mais je doutais encore de la réalité de la situation. Je l'ai donc écouté m'énumérer tous nos souvenirs communs et mes yeux ne purent plus jamais être secs. C'était bel et bien lui, comment aurait-il su tout cela sinon ? Bien-sûr, je lui en avais conter la plupart mais il ne mentirait pas, je le connaissais assez bien pour savoir qu'il ne jouerait jamais avec moi. Il m'embrassa et j'en restai sans voix. Il m'embrassa une fois encore et ajouta qu'être avec moi était la meilleure partie de sa vie. Les larmes assaillaient mes yeux tels des torrents violents menant à une cascade tonitruante. Je l'ai serré dans mes bras, ne pouvant rien dire. Je l'ai embrassé à mon tour, ses lèvres étant le vestige d'un passé retrouvé. Lorsque j'eus enfin retrouvé l'usage de la parole, je ne pus m'empêcher de lui répondre en souriant : "Oui, continues. J'ai tellement rêvé de ce moment que je voudrais que tu continues. Dis-moi tout ce que tu te rappelles, s'il te plaît." C'était peut-être idiot, mais j'avais besoin de l'entendre me dire que c'était réel et qu'il se rappelait vraiment de moi, de tous nos moments passés ensemble. "Oh Luke ! Je... Je t'aime tellement..." J'ai dû reprendre mon souffle avant de pouvoir ajouter : "Mais, comment est-ce possible ? Je veux dire... Comment c'est arrivé ? Qu'est-ce qui t'a fait te souvenir ?" Tout s'apparentait à un miracle. Son arrivée dans mon salon, sa tirade sur nos moments passés tous les deux, et ses mots d'amour que je rêvais tant d'entendre de nouveau. Tous mes efforts passés n'avaient pourtant pas payé, alors comment était-ce possible ?

3 mois à la détester, enfin presque, autant de temps à la prendre pour une folle, 3 mois à s'acharner de lui dire qu'il ne pourra jamais redevenir celui qu'elle avait connu. Luke s'en voulait, il s'en voulait à mort. Le destin lui avait joué un coup bas, un coup tordu, et il ne se pardonnerait jamais pour ce qu'il lui avait fait subir. Comment avait-il pu l'oublier, elle qui lui avait tant apporté? Elle était le symbole de sa renaissance, de sa liberté vis-à-vis de ses parents, et elle était la femme qu'il aimait par dessus tout. Le beau blond mettrait du temps à s'en remettre, même s'il était convaincu que Wendy s'attarderait bien sur le sujet, en le rassurant comme elle savait si bien le faire. Il retrouvait tous ce qui le rendait heureux, ce fauteuil n'était qu'un vulgaire détail dont il compter bien s'occuper plus tard, car il ne changeait en rien sa Wendy. La belle se mit à pleurer. C'était peut être un peu bizarre, mais il adorait la voir pleurer. Ses yeux brillait à la lumière, ce qui lui donnait un air magnifique. Sans compter qu'il aimait la faire rire, son sourire finissait par faire couler d'autres larmes qui approuvait le fait qu'il était amoureux d'elle.
Ils avaient du temps à rattraper. Même si Luke avait essayé de se racheter ses derniers temps, il n'en était pas moins qu'il l'avait quasiment ignorer pendant ces 3 mois. Contant ses souvenirs, il encaissa une nouvelle fois les doutes de la belle. Elle en voulait plus, car il savait que beaucoup de souvenirs avaient été raconté par Wendy, pour lui forcer à se souvenir d'elle. Il la regarda en souriant, puis continua. "La saint Valentin... Tu te souviens? J'étais déguisé en M. Indestructible!" Il ria à ce souvenir, puis continua "Je t'avais offert des boucles d'oreilles, une avec la lettre L, l'autre avec la lettre W. Dans mon role, j'ai fait semblant de ne pas être moi, et tu m'as fait du chantage avec ton cadeau. Tu m'as dit que tu ne le montrerais qu'à ton petit ami, pas même à un super héros."  Il ria de nouveau, parce que cela lui avait tellement manqué. Ce jeu qui s'instaurait entre Wendy et lui à chaque occasion qui se présentait, une surenchère permanente qu'il ne pouvait faire qu'avec elle. "Je me souviens de notre séance photo. Tu m'as pris en photo et moi j'ai dessiné un portrait de toi en retour. Les photos que tu as faites étaient superbes." Il la regardait inlassablement. L'entendre lui dire qu'elle l'aimait était la cerise sur la gâteau. Mais la question d'après était légitime. Ca allait peut être paraitre très bizarre, mais après tout, c'était la vérité. "Le cocktail qu'on a inventé au bowling, je... je l'ai essayé. Je doutais que ca puisse faire quoi que ce soit, mais... quand je l'ai gouté, j'ai eu comme un électrochoc. Tout est remonté à la surface, tous ce que j'avais vécu avec toi m'est revenu et... j'ai fait aussi vite que j'ai pu pour te rejoindre." Il se pinca la lèvres, puis renchérit. "Comprendre ce qu'il s'était passé... Je... Wendy, je suis désolé! J'ai été un gros crétin et tu n'as jamais flanché... Je me détestes pour ce que je t'ai fait subir." Il regarda le sol, enfin, les genoux de Wendy. Il était rongé par la culpabilité malgré ces retrouvailles.

La roue finit par tourner. C'est ce que dit tout le monde ou tout du moins la plupart des gens. Je ne le croyais pas. Rien dans la vie ne m'avait encore prouvé que c'était le cas. Et voilà que Luke s'avance dans mon salon, tel mon prince charmant, sans son fidèle destrier blanc. Mais passons les détails insignifiants. Le plus important étant qu'il soit là, qu'il soit là pour moi. Cela me paraissait si irréel que je me suis mise à pleurer. Mes nerfs lâchaient. J'étais si heureuse que cela arrive enfin que mon coeur aurait voulu lui crier à quel point je l'aimais et à quel point j'avais attendu ce moment si improbable.
Au début, je ne croyais pas un tel miracle possible. C'est pourquoi j'ai pensé qu'il se jouait de moi, mais ce n'était heureusement pas le cas. Il me conta notre saint valentin, n'omettant aucun détail. A ce moment précis, j'ai cru que mon coeur allait lâcher. Sans mon fauteuil, je serais tombée à terre telle une larve sans aucun muscles ni nerfs. Lorsque je pus enfin lui répondre, ce fut avec des larmes dans la voix. J'étais émue et j'aurais voulu que ce moment dure éternellement. "C'est si... C'est merveilleux !" Puis je lui ai demandé ce qui a fait qu'il s'est rappelé de moi, pour de vrai. Il cita notre cocktail détonnant et mes yeux me parurent bien petits pour contenir toutes les larmes qui m'assaillaient. Ce qui fut le pire de tout, ce fut peut-être le fait qu'il s'en veuille. L'entendre me dire qu'il s'en voulait de ce qu'il m'avait fait subir alors qu'il n'y pouvait rien. Certes, j'ai souffert, je ne pouvais pas le nier mais Luke ne pouvait pas non plus se forcer à m'aimer juste parce que je lui ai raconté que dans le "passé", c'était le cas. "Ne dis pas ça ! Le plus important maintenant, c'est que es là, encore tout frais de par notre super cocktail." Dire que peut-être, sans ce cocktail, Luke ne se rappellerait pas de moi. "Je t'aime et c'est out ce qui compte. Que tu te souviennes aussi ça compte évidemment, mais tu es là, tu es revenu..." C'était si magnifique et magique à la fois que les mots ne venaient plus. Juste des larmes et un sourire grand jusqu'aux oreilles.

Depuis qu'il était avec Wendy, Luke n'avait cessé de lui répété qu'elle était une jeune femme géniale, merveilleuse et attentionné, et qu'elle n'était pas cette garce sans coeur que tout le monde prenait plaisir à descendre. Elle venait encore une fois de lui prouver qu'il avait raison sur toute la ligne. Une conversation avec Bélinda ressurgit tout à coup dans sa tête. Bélinda... Il n'avait jamais compris pourquoi elle avait été la première personne dont il s'était rappelé. Les souvenirs qu'il avait avec elle n'était pas non plus très heureux, surtout des discussions très mouvementées et des piques lancés à Wendy, même si le beau blond appréciait beaucoup Béli. Son esprit avait surement du associer quelque chose de fort à cette belle blonde, sans même qu'il s'en rende compte. Le fait est que Wendy n'avait jamais flanché, elle était restée forte, elle avait su gérer son stress et son chagrin, et avait par dessus tout prouver qu'elle tenait à Luke, qu'elle ne partait pas aux premiers obstacles comme pouvait le faire une garce comme disaient les autres.
Luke la regardait sous tous ses traits, il n'arrivait à se détacher d'elle, c'était inconcevable. Penser qu'il avait passer 3 mois si loin d'elle le forcer à rester auprès d'elle le plus longtemps possible, car elle lui avait manqué. En contant ses souvenirs, il voyait le visage de sa belle revivre au fur et à mesure, elle comprenait que le jeune Branner était enfin de retour, et qu'il n'était là que pour elle, elle et uniquement elle. En l'entendant lui dire qu'elle l'aimait, Luke souria et se pinca la lèvre inférieure. La confiance de Wendy lui était revenu, et c'était tout ce qu'il voulait. Il se leva et mit sa tête à hauteur de celle de Wendy, puis la regarda droit de les yeux. "Je vous aimes Wendy Lynn. Jamais plus je ne vous quitterez, car sans vous, je crois que je ne pourrais pas survivre." Sans savoir pourquoi, il avait les larmes qui lui montait aux yeux. "Tu es ma faille Wendy... Si on te fais du mal, on me fais du mal en même temps, car je suis lié à toi." Il ferma les yeux, puis les rouvrit en souriant. "Je t'aime plus que tout, et je donnerais tous pour toi." Et sur ces mots, il l'embrassa langoureusement, un baiser intense pour combler les 3 mois de vide dans sa relation avec son amoureuse.
Une fois le baiser fini, il laissa son visage proche du sien, au point de sentir la chaleur de sa respiration sur son visage. "Tu ne dois plus jamais douter de toi Wendy, de qui tu es. Tu m'as prouvé que j'avais raison depuis le début, tu n'es pas une garce. Si tu l'avais été, tu serais partie devant la difficulté, tu aurais baissé les bras devant mon amnésie et serais partie voir ailleurs. Tu es forte, et tu es quelqu'un d'exceptionnel. Si les autres en doute, c'est leur choix. Ceux qui voudront l'admettre seront les plus intelligents et les plus digne de toi." Il voulait lui dire, car même si ca paraissait évident, il tenait à lui dire ses mots, comme pour concrétiser cette pensée.

Je n'ai jamais réellement cru au destin. De mon point de vue, le destin a toujours été une chose derrière laquelle se réfugient les personnes qui ne savent pas prendre leurs responsabilités. Mais je commençais à changer d'avis au regard de tout ce qui venait de se passer avec Luke. Alors que je ne pensais jamais pouvoir de nouveau le serrer dans mes bras autre qu'en tant qu'amie, il venait d'accomplir ce que je croyais impossible. Il se rappelait de moi et c'était tout ce qui comptait à mes yeux. Ces longs mois - trois mois pour certains ne sont rien mais pour moi c'était l'horreur sans Luke - passés sans lui, à ne rien pouvoir lui confier et pire encore ! A ne pas pouvoir le sentir près de moi, ces mois éternels m'ont rongée de l'intérieur. Comme si ma raison perdait peu à peu confiance qu'il me revienne alors que mon coeur me criait de ne pas lâcher prise. Ça n'a pas été facile, loin de là même. Il n'y a pas de mots pour décrire ce que j'ai vécu mais Luke a dû vivre bien pire. Se retrouver sans personne, ou tout du moins sans les personnes qu'ils ne reconnaissaient plus, tout cela a dû être atroce.
Lorsqu'il dit qu'il m'aimait, mon coeur faillit flancher. Ma respiration se brisa et j'eus du mal à reprendre mon souffle. Je n'y croyais pas. Trois mois à attendre ces trois mots merveilleux et il venait de les prononcer. C'était plus qu'un rêve, c'était un miracle. Mieux encore ! Il ajouta qu'il ne pouvait plus vivre sans moi. Jamais je n'aurais cru possible qu'un garçon me le dise un jour, pas comme ça en tout cas. Car avant de le connaître, un certain nombre de garçons avaient prononcé ces mots mais je n'y croyais pas. A mes yeux, ça n'avait aucune importance. Mais il s'agissait de Luke et de sa bouche, c'était la consécration, le saint Graal. Lorsque j'eus réussi à reprendre mon souffle, je pus lui répondre : J'ai rêvé tellement de fois que tu prononces ces mots, pince moi pour me prouver que je ne rêve pas encore. Mais ce n'était pas un rêve et heureusement ! Il avait les larmes aux yeux et les larmes qui coulaient déjà des miens ne cessèrent pas en le voyant pleurer à son tour. Tu n'as pas besoin de donner quoi ce soit. Ton amour me suffit amplement. Il m'embrassa et ce fut le plus merveilleux des baisers qu'il ne m'avait jamais donné. Il dit ensuite que je n'étais pas une garce sinon je l'aurais quitté au premier obstacle. Je voulais le croire mais mon passé était mon passé. Je voulais un meilleur présent et un meilleur futur, c'est pour quoi je m'accrochais à lui. Sans oublier que je l'aimais comme jamais je n'avais aimé personne. Tu fais de moi ce que je suis aujourd'hui... Je veux dire que c'est toi... Tu es ma force et je suis meilleure quand tu es près de moi... Il devait le savoir, je voulais qu'il le sache. Et il ne devait pas en douter. Sans lui, je ne serais pas cette fille sage et heureuse que tout le monde côtoyait à présent. Bien au contraire, je serais toujours cette peste, cette garce que tout le monde aime détester. Par le passé, j'en ai énervé plus d'un avec mes frasques plus débiles et puériles les une que les autres. Je m'en rendais compte seulement maintenant. Il avait fallu des années et un garçon exceptionnel pour que le chemin de la raison s'approche de moi. Ce n'était pas aujourd'hui que j'allais tout foutre en l'air. Je tenais plus que tout à Luke et j'allais tout faire pour être digne de lui.