Endormie. Je la revoyais encore, le visage d’ange et ses quelques cheveux roux couvrant ce dernier. Skyler était une des seules femmes que je trouvais parfaite endormie comme éveillée, maquillée comme démaquillée. Elle était en fait parfaite de jour comme de nuit. J’avais été bien ennuyé qu’elle me repousse constamment, mais mes efforts n’étaient pas restés vains. Prise d’un coup de blues, la jeune femme avait finalement pris la route jusque chez moi pour discuter avant que je ne la prenne contre moi pour la calmer, à tel point qu’elle s’était endormie dans mes bras dans le sofa. Sans la réveiller, je l’avais posée dans mon lit avant de sentir sa main se refermer sur mon bras, signe qu’elle ne voulait pas rester seule. Elle était endormie et pourtant on aurait pu parier de sa conscience. Glissant finalement dans le lit, je m’étais endormi avant de la retrouver de nouveau collée à moi. Le lendemain, elle avait rapidement disparu après un petit déjeuné porté au lit, pour ma plus grande déception. Hormis quelques messages sur Facebook, ça faisait quelques jours que je n’avais plus de nouvelles de ma belle rouquine. L’un de mes plus gros clips tourné, je pouvais enfin m’accorder une soirée au bar, comme je l’attendais depuis longtemps. Arrivé vers 23 heures, un large sourire illumina mon visage lorsque je vis Skyler mais le perdis aussitôt lorsque je la vis sourire à un homme qui venait tout juste de lui mettre les mains aux fesses sans retenue. Attablé de mon coin, je la regardais, véritablement déçu. Son regard avait croisé le mien, elle m’avait bien vu et pourtant elle jouait de l’indifférence. Après ce que j’avais fais pour elle, j’étais décu. Evidemment..

Tout avait toujours été clair dans la tête de Skyler: si elle souffrait c'était de sa propre faute, elle le méritait. Avant elle ne cherchait pas à oublier, elle estimait que c'était sa punition. Mais c'était devenu trop lourd à porter, au fil des années. On aurait pu croire au contraire, parce qu’elle avait perdu son bébé à 17 ans, et déjà à ce moment là elle n'avait presque plus de famille sur laquelle compter. Mais non, elle allait plus mal aujourd’hui qu'il y a sept ans quand elle avait perdu Maël. Le fait est qu'à présent elle était seule avec elle-même, alors qu'elle avait toujorus eu sa grand-mère pour lui faire sortir la tête de l'eau. C'est elle qui l'avait empêchée de sombrer. Elle avait besoin d'un point d'ancrage, de quelqu'un pour lui dire qu'elle partait en vrille et que rien ne s'arrangerait si elle poursuivit sur cette voie. Quelqu'un qu'elle aimerait profondément, comme une mère... Ou comme l'homme de sa vie, mais elle s'empêchait d'y penser. Et pourtant elle savait pertinemment qu'elle l'avait trouvé. Elle l'avait su lorsque, le voyant endormi, elle avait songé qu'il avait raison. Que malgré la souffrance il fallait continuer à vivre. A leur première rencontre, elle était déjà amoureuse de lui. Le voir débarquer dans sa vie aujourd'hui l'avait toute retournée, et elle avait directement mal réagit. La peur de souffrir. Mais cela faisait plus de sept ans qu'elle s'interdisait d'être heureuse. Et pourquoi ? Parce qu'elle avait fait de mauvais choix. Pour tout dire, il n'y a pas de mauvais choix, seulement des choix différents, mais elle ne parvenait pas à le comprendre. Caiden était la personne qui parvenait à la faire revivre. Il était sa raison de vivre, tout simplement. Maintenant qu'elle s'était attachée à lui, elle ne supporterait pas qu'il parte. Il était son ancre. Et pourtant, elle s'obstinait à le repousser. Elle savait que cela ne pourrait durer indéfiniment, au bout d'un moment il en aurait marre et il lâcherait l'affaire. C'est là qu'elle se rendrait compte de sa stupidité. Ce serait à son tour de lui courir après. Elle n'en avait pas la moindre envie. Elle n'était pas faite pour ça. Elle était du genre inaccessible, effectivement, mais toute chsoe inaccessible finit toujours un jour par être accessible. Il y a toujours un moyen d'arriver à ses fins. Et la fin justifie les moyens... De sortie dans un bar pour, une fois de plus, oublier passagèrement son fils, mais également Caiden à présent, elle ne se doutait pas qu'elle le croiserait justement là. En le voyant, elle faillit faire comme si elle ne l'avait pas vu. Mais déjà il souriait, l'un de ses sourires irrésistibles qui l'aurait fait fondre si elle n'avait pas décidé d'ignorer sa présence. Décision stupide, je vous l'accorde. C'est ce moment que choisi un homme pour lui mettre la main au fesses. Habituellement, elle l'aurait déjà mis par terre, ne se gênant pas pour montrer son désaccord total elle aurait bien était capable de lui envoyer une droite plutôt qu'une simple gifle. Pas très féminin, mais plus efficace. Seulement, il y avait Caiden, et cela le dissuaderait de venir la trouver, de lui adresser un magnifique sourire qui ferait accélérer les battements de son coeur, de lui rappeler qu'elle s'était abandonnée à ses bras après s'être confiée à lui. Et surtout, de lui dire qu'ils s'étaient embrassés. Elle le savait, mais elle faisait mine de ne se souvenir de rien, mettant cela sur le compte de l'alcool. Elle n'avait pas tellement bu que cela, et elle n'avait pas le moins du monde oublié qu'elle avait répondu et prolongé le baiser. Avant de s'endormir comme une idiote, éreintée d'avoir pleuré -comme une idiote, encore une fois. Et à nouveau stupidement, elle sourit au porc qui avait osé la toucher. Elle dansa avec lui comme si de rien n'était, évitant soigneusement de se retourner vers Caiden jusqu'à ce que son partenaire de danse ne lui propose d'aller plus loin, ce qu'elle refusa évidemment avant de disparaître dans la foule. S'asseyant au bar où elle prit un cocktail, elle remarqua Caiden dansant avec une blondasse, ce qui la fit grincer des dents. D'accord, chacun son tour d'être jaloux, il avait bien le droit... Mais c'était son Caiden, elle ne supportait pas de voir ça. Cherchant du regard une nouvelle conquête, elle se leva pour rejoindre un homme seul de l'autre côté du bar et, plantant son regard clair dans le sien, elle lui adressa un sourire ravageur avant de lancer un salut d'une voix exagérément sucrée. Il fut pourtant dupe, et elle finit le travail en jetant ses cheveux en arrière, et en riant même à des blagues totalement stupides qui ne faisaient réellement rire que lui. Lorsqu'il lui posa la main sur la jambe, elle se raidit, mais voyant que Cai terminait sa danse et revenait vers le bar, elle se força à ne pas réagir.

Moi jaloux ? Fichtre non ! Du moins je n’étais pas censé l’être en fin de compte. Mes – ou devrais-je dire ma seule et unique - précédente relation était basée entièrement sur la confiance. Pas un doute, rien. Jamais. Riley n’avait jamais pensé que je la trompais tout comme je n’avais jamais osé penser une telle chose venant d’elle. La seule différence étant qu’on était en coupe depuis des années, contrairement  à Skyler. Skyler n’était pas à moi. En fait elle n’était à personne selon elle. Elle-même ne croyait pas en l’amour, aux sentiments qui unissaient deux personnes ensemble pour toujours peut-être à cause d’une déception amoureuse, peut-être à cause du fait qu’elle n’avait pas encore rencontré le type qui lui donnerait cette impression. En fait, Skyler avait beau être une femme parfaite, elle restait tout de même si mystérieuse qu’il en était difficile de la décrypter. La demoiselle pouvait se montrer adorable lorsqu’elle s’ouvrait en larmes et abordait des sujets aussi sensible que la perte de son fils, et le lendemain au réveil, elle pouvait devenir froide, distante, comme si elle avait une double personnalité qu’elle ne contrôlait pas. Ce soir encore, Skyler n’était plus la jeune femme que j’avais vue il y’a quelques jours de cela en larmes, dans mon sofa racontant avec douleur l’histoire du petit Maël qui s’était bien trop vite écourtée. Comme métamorphosée, la jeune rousse se laissait tripoter sans retenue par un pur inconnu, souriant bêtement devant l’homme complètement bitu qui avait la main sur ses fesses. Je lui aurais bien collé mon poing sur la gueule si elle ‘n’avait pas semblé apprécier cela.. Mais elle se laissait faire, comme si cet acte était tout à fait banal et innocent. Laissant la jeune femme « jouer » avec les hommes qui lui tournaient autour, décu de son comportement, je reporta rapidement mon attention sur une belle blonde présente à mes côtés. Après quelques verres, elle me proposa d’aller danser avec elle. Sans avoir véritablement envie de rester sans rien faire à regarder Skyler se faire plotter, j’accepta volontiers la proposition avant de me lancer sur la piste avec la jeune femme. Une danse sans plus. Un truc banal. Retournant au bar, accompagné, j’aperçu à nouveau la belle rousse qui faisait battre mon cœur – de rage pour ce soir – aguicher un nouveau gars tout aussi achevé que le premier et avec des manières tout aussi déplacées. Gardant un regard en coin sur eux, la jeune femme qui m’accompagnait continuait de collectionner les verres contrairement à moi, ce qui me valut un baiser, volé à mon insu, baiser que je lui rendis tout de même puisqu’au fond elle était véritablement sexy. Voyant la main du jeune homme accompagnant Skyler grimper le long de ses hanches pour se déposer sur son sein, mon sang ne fit qu’un tour. « Si tu veux la mettre dans ton lit, tu pourrais être un peu plus discret et l’emmener chez toi, avant de te la faire dans ce bar, mon pote » lâchais-je d’un ton sec et acerbe. « Tu es donc le genre de femme à te laisser plotter comme ça par un inconnu. Mmh, je vois. Joli. Tu te fais payer, j’espère. Tu pourrais gagner gros, vu le nombre de mec qui t’ont collé la main au cul. » lâchais-je à la jeune femme

Jalouse ? Evidemment qu'elle l'était, évidemment qu'elle tenait à lui et que la simple idée qu'une autre puisse profiter de ses bras la rendait dingue. Elle ne supportait pas de le voir avec une autre, c'était un fait. Alors pourquoi s'embêter à se faire du mal et à lui faire du mal ? Car elle refusait obstinément de risquer de souffrir une fois de plus. Et elle refusait de le décevoir. Au début ce serait forcément bien, mais il finirait à coup sûr par en avoir assez d'elle. Résultat: elle souffrirait et continuerait à aimer profondément Caiden qui, lui, préférerait l'oublier. Elle connaissait la chanson, elle n'avait pas besoin de cela. Pourtant Sky était paumée entre savoir si cela valait la peine ou non de souffrir au bout du compte. C'est ce moment là que choisi le type dont elle n'avait pas pris la peine de demander le nom pour la peloter. Alors qu'elle allait le foutre par terre, Caiden réagit à sa place. Skyler foudroya les deux hommes du regard et se leva. « Ferme-la. » fit-elle sèchement à l’intention de l’interlocuteur de Cai qui allait s'autoriser une réponse. Convaincu par son ton sans appel, il la boucla. « Quant à toi retourne embrasser cette blondasse qui te sert de partenaire de danse et qui, visiblement, attend autre chose de toi. Je suis une grande fille, lâche-moi les baskets, on croirait à un papa poule, c'est pathétique. » Elle jeta un regard à la blonde qui avait osé embrasser SON Caiden. Elle les fixait sans comprendre, ce qui eut le don d'énerver Sky. « T'as un problème, pét*sse ?! » Peut-être pas l'idée du siècle mais elle n'en était plus à une bêtise près... L'interpellée se leva et vint se placer face à Sky, évinçant momentanément Caiden. Elle lui demande de répéter, ce que la rouquine se fit un plaisir de faire, détachant les syllabes et ne se gêna pas pour faire remarquer qu'elle état sourde en plus d'être un pét*sse. C'en fut trop pour elle, qui voulut gifler Skyler. Saisissant son poignet avant qu'elle ne la touche, elle se retint de le lui tordre, la relâchant comme si de rien était. Cette idiote fit l'erreur de lui shooter dans la jambe. En talons, ce qui n'était pas bien simple. Mais elle n'allait surement pas l'en féliciter ! Skyler la saisit par l'épaule et lui balaya les jambes. Un vague sourire moqueur étira ses lèvres, se fanant lorsqu'elle senti les bras de Caiden se refermer sur sa taille pour l'emmener à l'extérieur. Tout le monde les regardait, trop occupée à se battre comme une lionne elle n'avait rien remarqué. « Lâche-moi bordel ! » Elle envisagea de lui envoyer un coup de pied bien placé mais n'en fit rien, se débattant sans lui causer trop de mal. Lorsqu'il la reposa au sol, dehors, elle voulut s'en aller, mais il lui saisit le poignet pour l'en empêcher. « Lâche-moi. » Elle tirait sur son bras sans le regarder, puis son regard croisa le sien. Elle abandonna, u lieu de tenter de se dégager, elle le gifla de sa main libre. Une belle gifle qu'il n'oublierait pas de si tôt. « Plus jamais. Tu ne me fais plus jamais ce genre de connerie et des scènes de jalousie à la con. Prochaine fois tu me laisses me faire violer s'il faut mais tu m'approches plus. » Elle dégagea son bras et tourna les talons, lui adressant un beau doigt d'honneur par dessus son épaule. « Va te faire voir Riverside ! »