Les derniers jours furent absolument magiques, d’une minute à l’autre, nous avions pris la décision, avec Aaron, de partir sur Vancouver afin de pouvoir profiter ensembles de la fin de ses vacances. Mais à présent, notre vie sur Los Angeles est alors revenue, comme si de rien n’était, il était parti en voyage pour le boulot alors que je ne reprenais le travail que deux jours plus tard. Aujourd’hui, j’avais quelque chose de prévu et j’allais pouvoir passer un peu de temps en compagnie de mon cousin, à mon plus grand bonheur ! Nous devions, normalement, passer la totalité de la journée ensembles. Lorsque mes yeux furent ouverts, mon premier réflexe fut d’attraper mon téléphone et aperçut le message de mon cher cousin, apparemment nous n’aurions que l’après-midi, tant que je pouvais le voir un peu, cela était tout à fait agréable. Je sais qu’avec lui, je pouvais parler de tout et de rien, il n’y avait aucune ambiguïté et au contraire, une belle complicité familiale, j’aimais tellement cette relation. Je pris la décision de me lever afin de filer sous la douche et d’enfiler un jean et un top, je prônais le naturel dans n’importe quelles circonstances, une fois que cela fut fait, je pris la direction de la cuisine afin de me préparer un petit café. Cela peut paraître vraiment idiot, mais sans un petit café matinal, il est hors de question de pouvoir avoir une conversation complète en ma compagnie. Je m’abaissai quelques instants envers mon chien afin de pouvoir lui donner ses croquettes et l’enlacer pour bien commencer la journée.
Occupant ma matinée à ranger mes affaires du séjour, midi sonnait déjà, je mangeais vite fait avant de voir l’heure défiler, il était temps pour moi de prendre la direction de la patinoire, cela fait tellement longtemps que je n’étais pas venue à cet endroit. J’avais l’habitude de venir lorsque j’étais enfant, avec mon père, mais depuis qu’il était entré en prison, je n’avais pas eu l’opportunité d’y retourner, cela me rendait souvent nostalgique, mais que du positif. A peine arrivée, je remarquai Erwann un peu plus loin, je m’approchais de lui un sourire aux lèvres avant de lui faire la bise et lui répondre. “Salut, ne t’en fais pas, j’en ai profité pour profiter un peu d’Iron et de pouvoir ranger mes affaires du séjour.” Je le suivis afin de pénétrer dans les lieux et se rendre dans cette salle afin de pouvoir enfiler nos patins, je ris légèrement à sa réflexion. “ Patiner ? Tu parles à une ancienne patineuse.” Un rire transcendait la pièce avant de continuer. “ Sérieusement, je venais ici avec mon père plus jeune, “puis tu oublies que tu parles à quelqu’un qui vient de passer plusieurs jours au pays de la neige, mais j’avoue que là j’appréhende un peu.”  Je me débrouillais, enfin je savais faire plusieurs mètres sans tomber, je ne suis pas douée comme celle pouvait tourner sur elle-même et effectuant des figures acrobatiques. “Au fait comment tu vas ? On a du temps à rattraper.” Un sourire aux lèvres, je me levais donc en lui tendant la main afin de pouvoir se diriger vers l’entrée de la glace.

Bien que je patinais étant enfant, que les patins ne soient pas un véritable secret pour toi, je ne suis pas assez franche et habituée afin de m’avouer très bonne patineuse, j’essayais juste de me débrouiller, mais un rire pouvait vite me déstabiliser et me faire finir sur le sol. Mais aujourd’hui, cela n’est pas une compétition afin de savoir lequel de nous mieux patinerait, mais bien au contraire, un véritable moment entre deux personnes de la même famille. J’avais vraiment de parler à quelqu’un en plus, ces derniers jours passés sur Vancouver avait complètement chamboulé ma façon de penser, mes moments passés avec Aaron devenus plus intimes. Je n’aurais jamais pensé en arriver là un jour, mais un avis masculin et surtout une présence familiale n’était pas négligeable. Je le regardais terminer d’enfiler ses patins avant de continuer notre conversation . « Oh je n’ai pas dit que j’étais non plus une prêtresse du patinage hein, on va commencer doucement de toute façon.. » Un léger rire se fit alors entendre, je lui tendis la main afin de pouvoir s’aventurer vers l’inconnu enfin vers la glace. Il se mit alors à me répondre, je grimaçai alors, il fallait qu’il se garde un peu de temps pour lui, je savais que son activité professionnelle lui prenait énormément de temps, mais il devait tout de même faire attention à lui, je ne supporterais pas qu’il puisse lui arriver quelque chose un de ces jours. « Je vais me taire, sinon tu risques encore de me dire que je m’inquiète pour un rien, mais ne travaille pas trop, je sais que l’argent ne tombe pas du ciel, mais fais attention quand même.. » Un rire malicieux prit possession de mon visage avant qu’un rire franc se fit entendre sur cette glace, mes deux pieds posés sur cette glace, j’avais tendu l’une de mes mains vers Erwann lorsque celui ait failli tomber. Je tentais de le maintenant droit en reprenant mon sérieux. « Si j’avais su, j’aurais peut-être pris l’appareil tiens ! Mais bon, tu vas y arriver. » Tout en lui faisant un clin d’oeil, je continuais mes paroles. « Moi ça va, comme tu sais je viens de passer plusieurs jours su Vancouver avec Aaron, j’ai vraiment passé d’excellents moments, je pense que je serais même un peu plus longtemps s’il n’avait pas du reprendre l’avion ce matin pour le boulot. » Je laissais mes pieds glisser doucement afin de tenir aussi la main d’Erwann et pouvoir profiter de ce petit moment entre nous.

Je le comprenais sur ce point de vue, j’étais tellement comme lui ! Ma famille avait de très bonnes ressources, de quoi avoir un compte en banque rempli pendant de nombreuses années, mais je refusais catégoriquement. Tout comme moi, il refusait tout argent ! En acceptant l’argent gagné par mes parents, j’avais l’impression de devenir une véritable raté de ne pas pouvoir m’assumer. Lorsque mes parents ont décidé de partir vivre sur Las Vegas, à la sortie de prison de mon père, j’avais pris la décision de rester sur Los Angeles avec les responsabilités que cela allait engendrer, j’avais pris la décision de montrer à tous que j’y arriverais. Cela arrive à mes parents de m’offrir un chèque pour les fêtes, comme il l’avait fait pour Noël, mais cela ne m’aidait qu’à payer les frais de la villa qu’ils m’ont offert. Reportant mon attention sur Erwann, je souris timidement avant de continuer. “Ne m’en parle pas, sur ça je peux te comprendre, nous ne sommes pas de la même famille pour rien. D’ailleurs comment va ton père ?” . Entrant tout deux dans la patinoire, nous continuions la conversation à mon plus grand plaisir, je pourrais l’écouter parler pendant des heures, j’avais tendance à le protéger et à m’intéresser à sa vie, toute sa vie, je le savais si une femme entrait dans sa vie, ce qu’il se passait, ma curiosité prenait trop souvent le dessus parfois. Mais voici que nous évoquions un prénom qui me fit immédiatement sourire, je n’eus pas le temps de le cacher. Lorsqu’il me parlait d’Aaron, j’étais tellement dans le souvenir de notre voyage que je me mis à glisser légèrement avant de pouvoir me retenir doucement à lui. “Désolé!” Avais-je simplement dit tout en faisant quelques mètres avant de lui répondre. “Disons que je ne suis pas insensible, mais comme tu sais, il est mon meilleur ami et pour moi j’avais peur de ressentir autre chose qu’une forte amitié pour lui. Mais à force de se montrer tactiles, enfin bref je le considère plus qu’un meilleur ami à présent.” Je savais que je pouvais tout lui dire, comme cela était réciproque, je n’avais aucune gênes vis-à-vis d’Erwann, bien au contraire, il est une oreille attentive et de précieux conseils lorsque j’en ressentais le besoin.

J’avais vraiment de la chance de faire partie d’une famille unie, certaines passaient constamment son temps à se déchirer, mais entre nous l’entraide et l’amour était constamment présent. Savoir mon oncle dans cette situation n’était pas agréable, mais je savais qu’Erwann faisait tout ce qui était en son possible pour pouvoir lui permettre de se soigner, mais en tant que membre de la famille, il avait aussi ce petit côté têtu qui se généraliser bien trop souvent. Je grimaçai légèrement en écoutant ses paroles. “Ils sont têtus les hommes de la famille,  après je peux comprendre qu’il n’apprécie pas trop, pour lui tu es son enfant donc tu dois penser à ta vie avant de penser à s’occuper de lui, mais je trouve que tu fais vraiment de ton mieux et j’apprécie ça.” De toute façon, je ne supportais les enfants de riche, qui passent leur temps à se plaindre pour une paire de chaussures absentes dans les magasins, je les considérais comme des personnes sans cervelles et elles ne valaient pas mon attention. J’avais manqué de tomber lorsque nous nous étions mis à parler d’Aaron, mais je me contentais de faire comme si de rien n’était. Lui parlait me permettait d’avoir un avis neutre et pouvoir me confier à quelqu’un était tellement agréable. Mes patins glissaient le long de cette patinoire. “Oh que oui, c’est un homme bien. Après ça fait une dizaine d’années que l’on se connait, disons qu’il me connaît presque mieux que moi.” Je ris légèrement à cette phrase avant de continuer. “Mais j’ai peur de laisser des sentiments prendre le dessus sur notre belle amitié, j’ai peur de tout gâcher tu sais.” Notre amitié est tellement belle il n’est pas mon meilleur ami pour rien, laissez l’amour entrer ne risquait pas de nous enlever ça. J’acquiesçai lorsqu’il me lâcha avant de prendre plusieurs centimètres d’espace, je ne le lâchai pas du regard et voici qu’un fou rire prit place, manquant de me faire tomber à mon tour, je dus me tenir à la rambarde. Je n’arrivais même plus à parler tellement mon rire transcendait l’endroit. “Oh mon dieu, je sais que tu es célibataire, mais de là à toucher toutes les femmes qui passe.” Je ne pouvais pas m’empêcher de rire une nouvelle fois en lui tapotant l’épaule.

J’étais satisfaite de voir ce petit côté têtu s’installer chez Erwann, à croire que nous étions vraiment pareils. Lorsque je fixais mon regard dans le regard de cet homme, je me voyais en masculin, nous avions les mêmes principes, les mêmes qualités et les mêmes défauts. D’ailleurs, nous avions tendance à jouer la carte de la franchise donc lorsque nous nous disputions, les remarques fusaient et les cris aussi, le sarcasme et l’ironie étaient bien présents. Là, je profitais d’un petit moment avec mon cousin et cela était tellement agréable, je n’avais vraiment aucun tabous, aucunes gênes face à cet homme. Aaron revenait au centre de l’attention, mais cela ne me dérangeait absolument pas de parler de lui, même si ce sujet avait tendance à me décontenancer, je ne savais même pas quoi penser. . « Justement, c’est ça que je me demande, si je ressens qu’une bonne amitié ou si c’est un peu plus, même si j’avoue envier les jeunes femmes qui sont à ses côtés lors des défilés que voir des photos de lui en compagnie d’une autre femme a tendance à m’agacer. Là, je suis dans un moment où j’essaie de l’éviter pour ne pas y éviter, mais tu n’imagines pas à quel point c’est dur.  »  Je grimaçai légèrement à la fin de ma phrase alors qu’un rire fut déclenché par la suite. La situation était vraiment risible, je ne pouvais même pas reposer mon regard sur lui sans qu’une nouvelle crise de rire prenne le dessus. « Je suis persuadée qu’elle aurait tant aimé que tu laisses tes mains un peu plus longtemps, n’empêche c’est une super nana bien frustrée que tu as laissé là..  » J’essayais de me reprendre alors que sa main vint se placer dans la mienne, j’essayais de ne plus faire attention à mes glissades afin de ne pas chuter avant de reprendre mon sérieux et reporter mon attention. «  Et toi alors ? Comment ça se passe avec la petite rouquine ? Comment elle s’appelle déjà ? Ne me dis pas qu’il y a rien, je te connais par coeur !.  »  Je n’avais pas la mémoire assez développé, mais Erwann ne semblait pas insensible à une petite rouquine donc je voyais souvent le reflet sur les réseaux sociaux. Devant nous, je vis cet enfant tomber et en essayant de l’éviter, je venais d’agripper le bras d’Erwann comme pour éviter la chute.

Comment pouvait-il me comprendre aussi bien ? Parfois, cela devenait effrayant, mais rassurant à la fois ! Le fait de n’avoir aucun tabous entre nous était encore plus rassurant, je n’avais aucune peine à me confier à lui et cela dans tous les domaines, puis j’évitais de parler d’Aaron à ma meilleure amie, Ruby, bien qu’elle était présente, qu’elle savait m’écouter et me conseiller, je me sentais gênée d’évoquer mes sentiments pour son patron, ce n’était pas une situation facile. Mais Erwann avait su trouver les mots justes, l’écoutant avec attention, s’il n’avait pas tord ? Si je ressentais plus que de l’amitié envers Aaron ? Mais si ce n’était pas réciproque, j’avais tellement peur de pouvoir perdre cette amitié, étais-je prête à tenter le coup. Grimaçant légèrement, je patinais doucement tout en continuant la conversation.. « Jalouse ? Moi ? Jamais de la vie ! Disons que je n’apprécie pas, ce n’est pas pareil ! » Bien sur que j’étais jalouse, cela n’est pas récent, j’ai même tendance à être possessive, même en amitié, mais c’est une partie de moi que l’on ne peut pas m’enlever, comme le jour où quelqu’un viendrait me voler Erwann, cela allait être étrange de ne plus être la première femme dans sa vie, même si je conserverais toujours un rôle dans sa vie. « Je pense que je vais laisser faire les choses et je verrais bien où ça nous mène. » Ce n’était pas dans mes habitudes de me prendre la tête, j’avais tendance à vivre au jour le jour, mais ma situation actuelle méritait réflexion. A présent, j’avais envie d’en savoir plus sa vie actuelle, mais un rire était alors apparu, la scène aurait été à filmer si j’en avais eu l’occasion, la rambarde m’avait servi à reprendre mon souffle afin de manquer à mon tour de chuter en entraînant Erwann avec moi, il m’avait permise de ne pas me retrouver sur le sol. « C’est bon, tout va bien on a évité la chute encore une fois.. » Riant malicieusement, je repris mon sérieux et mon attention lorsqu’il vint à évoquer la rouquine, je ne connaissais pas la jeune femme, mais entendre Erwann parler de la sorte n’était pas anodin, je vins alors porter mon regard sur Erwann quelques instants, m’arrêtant de patiner l’espace de quelques secondes. « Tu as totalement raison, laisse faire le temps et si le destin le veut, tu verras bien, après il y a des signes qui ne trompent pas chez une femme lorsqu’un homme lui plaît. Il y a ce petit côté affectif ? Ce petit besoin d’être rassurée, de vouloir te voir ? Des rendez-vous quotidiens ?. » J’étais une femme après tout, donc bien placée pour savoir ce que veulent les femmes, même si chaque personne était unique. Patinant doucement, un enfant vint alors de tomber devant nous, ne riant pas cette fois-ci, je m’approchais de l’enfant afin de pouvoir l’aider à se relèver et voir le père arriver et me décrochant un si beau sourire en me remerciant. Je ne lâchais pas cet homme du regard, lui non plus avant que son fils l’entraîne un peu plus loin. « Tu vois… les signes Erwann, les signes. » Avant de reposer mon regard sur Erwann et rire légèrement.