Aujourd’hui était un jour avec une petite importance devrais-je dire non ? J’avais rendez-vous avez mon meilleur ami de substitution. La situation est plutôt étrange je vous l’accorde, du moins pas pour moi. Moi je sais ce que je fais autant que je sais ce que je vaux, mais lui, il croit réellement que je le considère comme mon meilleur ami, personne ne peut imaginer à quel point je peux être une garce quand je m’y mets et là, il y a matière à prendre croyez moi. C’est seulement après avoir pris ma douche que je pu me vêtir selon la demande de Declan, le père de l’enfant de Louna qui est aussi la sœur de Micah, vous arrivez un peu à voir les choses ? Comment arriver à profiter d’une situation pour jouer sur une autre, allez d’un tableau à un autre sans avoir à bucher dur, c’est ça le savoir faire d’une Mac Grabhann mes enfants. Il ne me fallut d’ailleurs que peu de temps pour être habillé, maquillé et coiffée, juste assez pour être à l’heure, du moins normalement, faut bien reconnaitre que je déteste être en retard aussi... Je sortis de chez moi et montais dans le taxi qui m’attendais là depuis dix bonnes minutes, à force il va me faire la gueule, n’est-ce pas le but recherché dans le fond ? Ah oui, si vous ne l’avez pas encore compris, foutre la merde partout où je passe c’est un peu ma spécialité et jusqu’ici ça a plutôt bien marché alors pourquoi en changer ? J’indiquais à mon chauffeur la foret national afin qu’il puisse m’y conduire au plus vite, le plus drôle c’est qu’il n’a pas l’air de se souvenir de moi au contraire de ma personne. Il nous fallut un bon quart d’heure pour arriver, je lui tendis alors la monnaie avant de lui lâcher un large sourire.

« T’inquiète pas, je les récupérerais ce soir si tu passes au bar cette fois encore »

Comment dire, il est ma cible préférer, celui que je dépouille le plus dans cette ville, chaque fois il pense pouvoir me coucher et mets un gros billet sur la table, mais chaque fois je repars avec, il manque cruellement d’endurance. Sans même le laisser répondre d’ailleurs je descendis de la voiture et m’engouffrais sur le sentier afin de rejoindre la partie dans laquelle se situe les pins, partit d’ailleurs où les plus beaux coins se situent. Je fus sur le lieu du rendez-vous avec un peu d’avance, au moins comme ça, il aura encore un peu de temps devant lui pour ne pas me voir râler, il sait que je n’aime pas attendre donc s’il arrive en retard, je gueule, puis de toute façon même s’il est à l’heure, j’ai toujours une bonne raison de gueuler à un moment ou à un autre. Il est réellement déprimé, soit en manque d’ami, soit vraiment attaché à moi pour être encore à mes côté, pauvre petit, ou du moins pauvre vieux, après tout c’est ce qu’il est, j’ai encore 3 ans de moins que lui si on en croit les chiffres, ce n’est pas rien. Je m’asseyais donc sur le banc présent non loin de moi et pu attendre tranquillement, me saisissant de mon téléphone afin de faire un petit tour sur facebook, c’est tellement beau d’épier la vie des gens, certains font du véritable racontage, derrière moi je n’ai plus qu’à en prendre et à en laisser et à revendre ça au salopard du coin, ça rapporte pas mal d’ailleurs vous savez, une bonne petite anecdote et voilà une rumeur qui voit le jour, suis-je cruel ? Non certainement pas. En tout cas là, je commence à en avoir marre d’attendre...

La forêt nationale, sans doute l’un des endroits les plus calmes de la ville, mais aussi l’endroit où j’ai eu la chance de faire plier bien des hommes, ils sont tous les mêmes, et honnêtement c’est tellement beau de pouvoir jouer avec eux, tout ce qu’il vous faut c’est une grande poche et un ou une super complice, mais bon, malheureusement aujourd’hui ce n’est pas vraiment le cas vous voyez ? Pas de complice, pas de grande poche et surtout un type avec qui je n’aurais rien à gagner à faire cela... En simple, vivement ce soir que j’arrive au bar pour me faire un peu d’argent, c’est l’endroit le plus rentable de la ville, à tel point que parfois je pourrais payer trois tourner générale rien qu’avec les gains de la soirée, bon par contre il ne vaut mieux pas que je passe d’examen du foie car à mon avis il doit vraiment être pitoyable, mais que voulez vous, c’est comme ça après tout non ? En revanche, ne venez pas penser que je suis alcoolique car ce n’est pas le cas, je peux très bien m’en passer sans le moindre souci, il ne me sert qu’à gagner un peu plus d’argent, je gagne mieux ma vie à faire cela et à voler quelques personnes par ci et là qu’à aller bosser, mais ça, c’est encore un autre débat il me semble, débat que je ne tiendrais pas aujourd’hui d’ailleurs puisque j’ai clairement d’autre chat à fouetter. C’est le cul poser sur le banc et le nez plonger dans mon téléphone que j’attendais maintenant l’arrivé de Declan, d’ailleurs, il y avait pas mal de chose intéressante à lire aujourd’hui, il y a pas mal de petits endroit où je pourrais aller foutre mon grain de sel, mais ma cible préféré n’en est pas moins que l’autre idiote de Keller, j’ai nommé, Micah. Vous savez, celle là même qui m’a traité de trainée en pensant une seconde que cela allait me faire fuir ou me blessé, mais d’après les ragots ou les vérités, allez savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas... Bien la plus grosse trainée de nous deux c’est sans aucun doute elle-même, quoi que ce soit dur à croire, cela voudrait quand même dire que la trainée a été, à plusieurs reprises trompé... Cela semble improbable... Puis une voix me fit sortir le nez de mon téléphone, je levais la tête et vis monsieur attirail arrivé devant moi levant la main pour me saluer. J’eu un léger sourire avant de ranger mon téléphone et de me lever pour aller le rejoindre.

« Comment il va le numéro un de la photographie aux États-Unis ? »

Un petit peu de léchage de cul pour le mettre bien à l’aise et la journée pouvait commencer. J’allais donc jusqu’à lui et me saisis d’une partie de son attirail avec de lui faire une bise de salutation avant d’aller déposer le tout contre le banc sur lequel j’étais assise il n’y a pas plus de cinq minutes l’invitant à me rejoindre un peu plus rapidement que cela puisqu’il semblait là vouloir prendre tout son temps, comme souvent devrais-je peut-être dire ? Posant à nouveaux mes fesses sur le banc, je le regardais attendant son arriver faisant mine de regarder une montre que je ne possède d’ailleurs pas.

« Tu comptes prendre racine ou tu vas me rejoindre ? Il serait quand même dommage que tu attendes aussi loin alors qu’il y a bien mieux à faire ici tu ne crois pas ? »

Voilà, le ton est donné, je suis sure que maintenant il ne tarderas plus trop à venir, pourquoi vouloir se hâter ? Il faut savoir parler des choses avant de commencer quoi que ce soit vous ne croyez pas ? Vous avez déjà essayé de préparer un plat inconnu sans en avoir lu la recette vous ? Non ? Ben là c’est le même principe.

Toujours aussi long le Declan, c’est fou ce qu’il aime bailler aux corneilles par moment, je me demande même comment il fait pour déjà être papa, non mais sérieusement, vous trouvez qu’il a le profil d’un père vous ? Un vrai rêveur... Enfin après, je dis ça, mais comment je pourrais savoir ? Après tout question famille je suis surement la personne la moins douée sur cette vaste planète. J’avais donc bougé mes fesses pour aller les poser finalement sur le banc laissant l’homme derrière moi sans bouger, franchement des fois je me demande s’il est vraiment d’ici ou s’il ne débarque pas d’une autre planète très lointaine, mais cette supposition est quand même très difficile à croire, surtout quand, comme moi, l’irrationnel n’a aucune place dans votre esprit. En attendant j’avais eu le temps de m’assoir et de tout poser qu’il n’avait toujours pas bougé, c’est quand même pour le moins impressionnant... Je l’avais donc chambré une fois de plus et voilà, il fut venu le temps de le voir bouger. Il arrive vers moi, avec tout son attirail ou du moins la moitié. Il déposait alors ses affaires sur le banc et me demanda cinq petites minutes d’attente supplémentaire.

« C’est nouveau ça ? Ce sont les hommes qui font attendre les dames maintenant ? Ce monde a bien changé ! »

Je venais de sortir cela avec un petit ton dépité histoire de lui enfoncer un petit coup dans le crane avec l’espoir de le voir mal à l’aise, c’est tellement marrant de voir ce genre de situation tout de même. Il a mit son appareil autour du coup et se mit alors à monter le trépied et tout ce qu’il faut comme il le faut afin que nous puissions entamer cette séance comme il le fallait, j’en avais presque oublié à quel point il en était professionnel avant d’en être autre chose. Il l’aime son boulot, cela ne fait d’ailleurs aucun doute, mais parfois faudrait qu’il pense à autre chose non ? Ce n’est pas drôle de se payer sa tête quand il a la tête dans le boulot, j’en ai besoin des photographes moi après tout... Toutefois là ce n’est pas un problème, je ne suis pas là dans le cadre du travail pour autant, ce n’est pas Aaron qui m’a envoyé faire cela, au contraire même, mais suppose que ça ne me ferais pas trop de mal avant d’entamer la série de mon nouveau contrat, je n’ai pas intérêt de me louper d’ailleurs, ça craint pour mon matricule sinon derrière. Pas que cela m’effraie, mais ça ne fait pas de mal parfois de gagner de l’argent de façon correct si vous voyez ce que je veux dire... Et là boum, c’est le drame, c’est quoi cette question à la con là ? Des affaires de rechanges ?

« Oui bien sur, j’ai pris toute ma garde robe... »

Question idiote réponse idiote, ce n’est pas ça le dicton ? Non mais sérieusement, pourquoi poser une question quand la réponse semble tellement évidente... Je levais les yeux au ciel l’air complètement dépité avant de pousser un large soupire et d’argumenter tout cela.

« Tu aurais dû me prévenir, je te rappelle que je n’ai pas de voiture donc je voyage toujours léger, ce que tu m’as demandé et le maillot de bain pour l’après, sait-on jamais où je vais bien pouvoir aller, mais ça s’arrête là, moins j’en ai mieux je me porte, ou alors il aurait fallu que tu viennes me chercher et que tu portes mes affaires. »

Je finis cette petite phrase en l’illustrant d’un sourire et d’un clin d’œil qui d’ailleurs, voulaient dire bien des choses bien que pas toujours très saine. Il faut un peu s’acclimater avec moi, j’aime bien pousser les gars au bout du bout, c’est tellement marrant la plupart du temps, puis franchement vos histoires de réputations vous pouvez les garder car je m’essuie avec. J’avais même été jusqu’à enlever ce que je portais actuellement pour lui montrer que seul mon maillot était en dessous avant de finalement me rhabiller.

« Satisfait de la vue ? »

Dis comme ça je ne faisais que lui forcer la main pour sa réponse qui lui donnerais tout sauf un air sain, c’est gênant ? Tant mieux c’est ce que je préfère.

Décidemment, il n’en finira jamais de me faire rire. C’est vrai que j’y vais peut-être un peu fort là, mais honnêtement, qu’est ce que cela peut bien me faire ? Vous savez, je suis comme ça, je dis les choses comme elles viennent, si ça vous plait, tant mieux, si cela vous déplait, tant pis, moi je n’en ai cure. Certes, on pouvait rapidement s’imaginer que j’étais chiante, que je râle tout le temps voir que je me suis mal réveiller, mais non, c’est moi, je suis comme ça et pour rien au monde je n’essaierais de changer, honnêtement, vous croyez sincèrement que j’ai la tête de quelqu’un qui approuve l’existence des Bisounours ? Surement pas non, mais voir les gens à droite ou à gauche faire comme ci tout allait toujours bien dans le meilleur des mondes, il n’y a rien de tel qui puisse me répugner et me donner l’envie de leurs faire remettre les pieds au sol, nous ne sommes pas dans un film ou je ne sais trop quoi, la vie n’a rien de jolie, elle a ses hauts et ses bas certes, mais au final ce que l’on retient avant tout ce sont les bas alors pourquoi faire comme ci ces derniers n’avaient jamais existé ? Rien ne sert d’oublier et de faire comme ci rien était, après tout, nous ne sommes rien de plus que des pions sur l’échiquier de la vie, un mauvais coup et voilà que l’on disparait aussi soudainement que nous ne sommes arrivé, vivons chaque instant et apprenons des mauvais, mais ne les oublions pas ! Alors oui, je suis chiante, oui je suis désagréable et oui j’aime faire ma chieuse, mais le temps m’a appris à le faire et m’a donné de nombreuses raisons de le faire, les mécontents je les chasse, les autres ils restent plus ou moins avec moi et parmi eux, Declan... Je me demande encore pourquoi il est dans cette catégorie d’ailleurs, mais je ne suis pas du genre à me plaindre d’avoir quelqu’un sur qui me lâcher un peu, suffit d’avoir les bons mots en réalité et le tour est joué.

D’ailleurs en parlant de râler et autre, j’avais eu le droit de lui faire tout un petit scénario sur les affaires de rechanges. En même temps c’est vrai, il s’attendait à quoi ? Que je me change comme u regard de n’importe quel passant ? Bon d’accord ça ne m’aurait pas plus gêné que cela, j suis du genre sans gêne qui se moque pas mal de ce que peuvent penser les autres, mais pourquoi lui aurais-je seulement fait ce plaisir ? J’aurais gagné quoi en échange si ce n’est rien ? J’avais d’ailleurs ôter tout ce que j’avais afin de finir en maillot de bain et lui montrer que j’avais déjà ce qu’il fallait et que donc, il n’y avait aucune raison pour que je me fasse flic à me ramener des affaires en tout genre, d’ailleurs je n’avais pas manquer de voir les mouvements du regard du jeune homme, chose qui me fis légèrement sourire quand à la mauvaise idée que j’avais derrière la tête, après tout, ils sont tous les mêmes. Puis, me rhabillant, il prit la parole l’air de rien, ainsi donc les yeux n’ont fait que ce balader ? Dans ce cas, il va falloir que je fasse gaffe à ce qu’il ne vire pas de bord...

« Calmé ? Pour l’être il aurait fallu que je sois énervé au moins une fois... Et pour les photos, ça ne dépendra plus que de toi maintenant, tu as les cartes en mains très chère. »

Je fini par regarder l’endroit qu’il venait de m’indiquer et m’imaginais déjà dans quel état j’allais finir la journée, un saule pleureur... Beaucoup pense que son nom est tiré de l’inclinaison de ses branches, mais moi je suis de ceux qui pensent que ce nom est tiré de ce qui est la conséquence d’une trop longue attente sous ce dernier. La sève de l’arbre s’écoule par ses branches, l’arbre finit donc par pleurer, là est le souci justement, je vais être toute collante, il va falloir que quelqu’un vienne me frotter le dos après si vous voyez ce que je veux dire. Je m’avançais alors vers le saule et regardais maintenant Declan, il fallait quand même un minimum d’instruction, le photographe est toujours le maitre de la séance, il est impossible de faire ce que l’on décide, ou presque et c’est de ce presque que je veux profiter à un moment ou un autre justement...

« Je suis prête moi, mais ne sois pas non plus trop professionnel, on est pas là pour un gros morceau hein !? »