Hé oh ! Tu sais comment je m’appelle ? Mon nom est Buckley et mon prénom est Enora Lou. Tu aimerais en savoir plus sur moi ? Alors continue à lire. Je suis née en 1990 le 4 juillet à Los Angeles, j’ai bientôt 24 ans. Je suis de nationalité américaine. J’adoooore les hommes, je suis donc hétérosexuelle et je suis célibataire. Cela fait depuis ma naissance que je suis dans cette ville. J'ai choisie Mila Kunis parce qu'elle correspond bien à mon personnage.

Enora c'est comme un de ces bonbons avec deux couches et pleins de surprises s’offrent à vous. Dans un premier temps, il y a cette demoiselle douce, passionnée, attentive, fort bien élevée et aussi généreuse. Celle dont vous serez tenter d’abuser la confiance. Allez, tentez votre chance, de cette façon, elle ne dit pas souvent « non » aux premiers abords. Et oui, dur de croire de ce point de vue qu'Enora soit en réalité une de ces petites américaines issue de la jeunesse dorée. Cependant, tout ceci reste encore la partie bien superficielle de son caractère et ne dur pas bien longtemps. Souvenez-vous : comme la partie visible de l’iceberg, si mince. Ne tentez pas de dire que vous la connaissez si elle se comporte ainsi avec vous. En réalité, la jeune femme a un caractère assez surprenant, déroutant. Son air naïf et « super copine avec tout le monde » finira bien par vous surprendre un jour ou l’autre. Et faire tomber les gens de haut serait presque une certaine passion chez elle. Mine de rien, Enora fait attention à tout ce qui l’entoure. Non, pas dans le sens « je connais tout ce qui se trame dans le coin, qui est le dealer de qui, qui a baisé avec qui ». Elle se servirait plus de ces bruits comme d’une arme pour se protéger. Les remarques (presque) sanglantes, elle connaît. Les encaisser, tout comme les envoyer, elle sait faire. Méfiez-vous. Elle teste tout le monde, par tous les moyens possibles. Non, ne dites pas qu’elle est insensible, pas à ce point là tout de même. Vous pouvez la toucher, sans même le savoir. Telle une seconde nature, la jeune fille reste discrète, même sur sa vie privée. En outre, Enora commet aussi des erreurs, comme tout être humain, cependant, elle finit par savoir vivre avec. La conscience tranquille ou pas. Un esprit complexe certes, mais tellement logique pour elle-même. Calculatrice et assez intelligente, Enora parvient très ou trop souvent à ses fins. Raison ou pas, ne cherchez pas à la contredire. Qui s’y frotte, s’y pique. Son mentale est tout l’opposé de son physique. A l’intérieur, tout est si classé, rangé. En ordre, quoique un peu décalé. Son cerveau répond au quart de tour – de la bonne manière - et pourtant, dans sa manière de vivre, Enora n’en fiche pas une. Glandage, gueule de bois, fête, rail, nicotine, joins… appartiennent à son quotidien. En plus de cela, la jeune femme revendique une certaine indépendance : pas de « super-meilleur-pote-pour-la-vie », ni même une certaine proximité avec sa famille. Un esprit pervers, dans un corps aux apparences si trompeuses.

▬ PANAY WAY, MARINA DEL REY, USA.

Me voilà de retour dans cet appartement, le temps de ces courtes vacances « ALL ALONE ». Une cigarette à la main, une paire de Ray-Ban sur le nez, je m’étais posée les fesses à même le sol du balcon, face au port. Un grand album photo était ouvert sur mes cuisses ; trouvé dans un tiroir de cet appartement qui est dans notre famille depuis de nombreuses générations. Tachant de ne pas mettre des cendres partout, je revisitais ma vie et celle de ma famille.

La première photo s'offrant à moi devait être peu de temps après leur rencontre. Ils étaient au ski, probablement cette station d'Aspen dans le Colorado. A ce moment là, mademoiselle Isabel Reynolds - ma mère en l’occurrence - profitait d'une année sabbatique. Quand on en a les moyens, autant en profiter. Elle faisait tout ce qu'elle avait toujours voulu faire, mais auquel sa famille s'était toujours opposée : la peinture, la musique et des tas de voyages sans vraiment de but particulier.  Alors que mon père, Harold Buckley, c'était l'opposé dans sa jeunesse. Ce dernier venait d'une famille bien plus modeste mais il était parvenu à changer cela. Chirurgien réputé dans sa spécialité qu'est la neurochirurgie, il assure actuellement la totalité de nos dépenses.

Tournant pages, passant sur des photos ayant moins de signification pour moi-même, je tombais enfin sur celle où ma mère tenait le nourrisson que je fus. La scène avait beau se dérouler en plein hiver, la chambre baignait dans la lumière : c’était la Californie quoi. Ma mère semblait fatiguée, comme jamais ou comme d’habitude, je ne pouvais m’exprimer sur ce point. Isobel était une femme avec ses mauvaises habitudes : troubles alimentaires, fêtes, caféines. Un caractère que je semble avoir hérité. Malgré cela, elle était allongée dans son lit d’hôpital et affichait son plus beau sourire tout en fixant l’objectif. J’imaginais sans difficulté le visage de mon père. D’ailleurs, la photo du dessous me le prouva. La photo était bien mal cadrée, faute d’infirmiers ou d’aides soignants pour aider. L’homme brun contemplait sa femme et sa fille unique avec un air béat.

Les photos défilèrent de nouveau sous mes yeux. L’une d’elle finit par capturer mon regard et un petit rire d’émotion sorti de ma bouche. La petite famille que nous étions, se retrouvaient réunis sous la neige de Central Park à New York. Je devais avoir six ans et les flocons blancs étaient une première pour moi. Je ne connaissais ce genre de photos qu’à travers les magasines ou la télévision. Nous avions beau avoir de l’argent ce n’était pas pour autant que nous partions en voyages. Mon père ne pouvait se permettre de laisser son service à l’hôpital entre les mains de « on ne sait trop qui ». Si je me souviens bien, ce voyage était nos premières vacances ensemble -et les seules-. Ma mère se moquait bien du lieu où nous allions – tant qu’il ne s’agissait pas d’un trou perdu de l’Arkansas – après sa période sabbatique, Madame n’avait pas repris ses études de toute façon.

Passons. Cette fois-ci, je me retrouvais face à une photo bien plus personnelle. Cette photo était plus ou moins récente et je me demandais bien ce qu'elle faisait à cet endroit, je ne dus pas prendre le temps de la ranger. Ma première envie était de la déchirée. Pour tout vous expliquer, nous étions deux amies - si je peux appeler ça de cette façon - dessus. Deux adolescentes. Une histoire stupide. Des larmes. De l'alcool. Et je passe le reste. Il s'agissait de ma meilleure amie et moi même. Cette photo était ultérieure à cette fichue histoire. Je n'aurais jamais du accepter. Déjà à cette époque, ma sœur de cœur -comme je le disais souvent - avait des vues sur ce garçon, ils étaient plus ou moins proches, ils couchaient ensemble quoi. Elle m'avait demandée un service. Comment ne pas refuser, nous étions proches à ce moment là. J'avais pour but de séduire celui dont elle était tombée amoureuse afin de voir s'il allait me rejeter. Ce qui signifierait qu'il aurait des sentiments pour mon ancienne amie. Malheureusement, ce ne fut pas le cas, il avait accepté mes pseudo-avances. L'histoire aurait bien pu s'arrêter là mais finalement, j'eu été attirée par le garçon. Je continuais donc mon jeu de séduction jusqu'à ce que nous couchions ensembles - juste une nuit - et ma première fois en plus. Dire que je faisais partie de ces filles encore vierges voulant attendre le bon - la vrai histoire d'amour,  celui qui donne ses papillons dans le ventre - et bien je faisais partie maintenant de la longue lignée des Garces de LA. Connaissant le danger, je n’avais rien dit à celle qui allait devenir ma nouvelle meilleure ennemie, mais cette dernière l’avait découvert dès le lendemain sur Heartless. Je regardais une dernière fois cette photo qui n'était plus qu'un lointain souvenir - très mauvais souvenir - je soupirai et déchirai cette photo qui n'avait plus dieu d'exister. Je refermais cet album que je laissai tomber sur le sol et écrasa ma cigarette.


▬ LOS ANGELES, CALIFORNIE, USA.

Si on fait le point, la maintenant. Ma vie est un sacré bordel. Après ma première apparition sur le site de Heartless, j’avais décidé de ne plus me lier d’amitié – j’entend par là d’une vraie et solide amitié – avec quiconque. Je traînais avec des filles, mais sans plus, du moins j’avais le minimum d’affinité avec elles pour me faire inviter dans des fêtes et le minimum de cette même affinité pour que mes soirées tiennent debout – juste la soirée, pas les personnes. Je vis toujours chez mes parents - en même temps j'ai tout juste 23 ans - je suis styliste. J'essaye de me construire un avenir. Mes relations avec les personnes du sexe opposé sont entre parenthèses, - Heartless m'a donné le doux surnom d'Allumeuse - j'essaye de me racheter une réputation en quelque sorte. Quant à mon ancienne amie et son mec en carton, ouais, je les croise tout juste dans l'une des nombreuses rues de la ville et lors de fêtes. Ma situation avec elle se révèle un peu plus délicate, à croire qu’elle entretient une rengaine envers ma personne, il nous arrive d’en venir aux mains. M’enfin, je ne vais pas non plus me plaindre de ma vie. Cela pourrait être pire.