Aujourd’hui, c’était une autre journée de stage. Je commençais à m’y habituer. Je me rappelais de la première fois quand j’avais commencé, j’étais tellement nerveuse. J’angoissais et je perdais presque mes moyens. Maintenant, j’ai fini par laisser de côté ma nervosité. Je me sentais beaucoup plus à l’aise. Je me préparais comme il le fallait, prenant au hasard un dossier d’un patient que je devais prendre soin. J’analysais le cas rapidement et regardant ensuite le prénom qui m’étonnait grandement. Je n’en crois pas de mes yeux.. dis-je tout bas. J’entrais comme prévu dans la chambre. Qui je vois sur le lit de l’hôpital? Mon ex, Aaron.. On s’est jamais dit que notre relation allait être terminé. Je l’ai déduit par moi-même en voyant qu’il se concentrait sur sa carrière que sur sa relation amoureuse. Je lui en veux toujours même si cette histoire date depuis longtemps. J’arrivais près de lui, examinant ses blessures en concluant qu’il s’est sûrement battu avec une personne. À ce moment, il dormait, ce qui me soulageait un peu. Je n’avais pas envie de lui parler. J’allais faire mon travail comme c’est demandé et après basta. Et puis.. Ah merde! pensais-je en voyant ses yeux s’ouvrir petit à petit. Je soupirais doucement, continuant à désinfecter sa plaie et faisant paraître comme une étrangère. Bonjour Aaron! J'espère que je vous ai pas dérangé durant votre sommeil.

Alors là, je ne m'en attendais surtout pas de le revoir dans ces circonstances. Je voulais me faire comme une parfaite étrangère, mais j'avais plutôt l'impression d'être une vraie lâcheuse. Non, ce n'est pas moi. Je ne savais pas trop comment réagir avec lui. Même s'il y a eu quelque chose entre nous, je devais le traiter comme un patient normal. D'accord! Ça risque de piquer un peu. Je vais y aller doucement. Dis-je en désinfectant une autre plait qui était plutôt profonde et affreuse aussi. Je me concentrais sur mon travail, mais parfois, je l'observais pour voir comment qu'il réagissait. Je me demandais si je devais commencer à aborder la conversation ou faire l'orgueilleuse comme d'habitude? Aucune espèce d'idée. Je lui en veux énormément de ce qu'il m'a fait, mais j'ai envie de savoir pourquoi avait-il agi ainsi avec moi. Sinon, toujours aussi occupé qu'avant? demandais-je pour lui faire comprendre que je l'avais reconnu. C'était plutôt sec comme question et qui faisait un peu référence au passé.

En revoyant Aaron, une partie de moi avait envie de faire ressortir ma rancune, mais c'était plutôt une mauvaise idée. Que je le veuille ou non, je devais prendre soin de lui à cause de ses blessures. Je ne savais pas trop comment me comporter avec lui. Je lui en voulais toujours de ce qu'il m'avait fait, mais en même temps il m'avait manqué. Bien sûr, j'ai passé par dessus après huit ans de silence, même si j'aurai voulu avoir des explications claires et précises. En d'autres termes, j'aurai voulu qu'on se met en accord avant de rompre. Je continuais à désinfecter sa plaie profonde, grimaçant en même temps que lui. Et puis, j'installais un pansement. Ah d'accord! Ça n'a jamais changé ce côté-là alors... À ses dires, je me rappelais de notre relation où je passais la plupart de mon temps seule. Malgré tout, je suis heureuse de voir que sa carrière avance bien. Eh bien, je viens de sortir d'une rupture. Mais bon, j'avance et non par choix. Il le faut après. dis-je en lui souriant faiblement.

Je prenais le temps d'installer le pansement sur sa plaie. Ensuite, je prenais ses poings qui étaient blessés aussi. Je commençais à les désinfecter, faisant attention de ne pas trop être brusque. En effet, sinon je me rendrais jamais loin si je devais m'apitoyer sur mon sort à chaque fois. Suite à mes dires, il y a eu un petit froid. Après tout, on n'a jamais pris le temps de dire que notre relation était terminé. Je l'ai déduit lorsqu'il ne me donnait plus de nouvelles du jour au lendemain. Je lui en veux oui, mais j'aimerais aussi prendre le temps de discuter avec lui. Oui quand même. Et toi? Quoi de bon dans ta vie depuis la dernière fois...? dis-je en ayant la tête baissée, me concentrant sur ses plaies que je désinfectais. À ce moment précis, je me demandais comment j'allais faire pour amener le sujet que je veux parler avec lui.  

Bien sûr! Il faudra faire attention, car je risque de briser des cœurs. Dis-je pour plaisanter bien sûr. C'était loin d'être mon genre d'aller draguer des mecs en couple. Ça ne fait que rajouter des problèmes dans ma vie et en ce moment j'en vis une et j'ai ma dose. Je trouvais ça bizarre de me voir plaisanter avec lui, alors que je devais lui en vouloir. Notre histoire date depuis longtemps et j'ai fini par passer par dessus. Je plaçais correctement son pansement sur son visage et terminant de l'installer.Je vois que ta carrière avance bien et ça n'a jamais changer en fait. Tant mieux, au moins ta carrière évolue et que tu puisses avoir un toit à habiter. Pendant que je lui parlais, une partie de moi me demandait de lui demander sur la raison de notre rupture. Je ne savais pas trop si c'était le bon moment, car il était blessé et j'étais son infirmière... J'étais vraiment curieuse, mais j'avais pas envie de me montrer égoïste. La plaie est quand même profonde.. Je dirais que d'ici 2-3 semaines, ça va aller. Il faudra que tu viennes te faire examiner pour voir comment ça va se guérir. Si tu n'as pas le temps de te déplacer, je peux me déplacer.

Ah mais oui et qu'après je vais me retrouver la boîte de mouchoir en plein visage hein! Je rigolais de nouveau et finissant par grimacer avec lui lors qu'il sentait que sa plaie était douleureuse. Oui, je me mettais souvent dans la peau de la personne lorsque je soignais. J'avais l'impression de ressentir la même douleur même si je ne portais pas la blessure. Tant que tu es heureux comme ça, c'est tout ce qui compte Aaron. Je me demandais comment il faisait pour vivre ainsi. En tout cas, moi je ne serai pas capable de toujours voyager. J'aime rester chez moi la plupart du temps. Mais bon, chacun a leur propre vie. Il n'y a aucun problème. Et je finis dans une demi-heure.. Tu crois pouvoir m'attendre? On prendra le temps à discuter, car oui ça sera nécessaire..

Je dois l'avouer que ça me faisait un bien fou de pouvoir rigoler de nouveau avec lui. Malgré tout ce qui s'est passé, j'ai laissé ma rancune de côté pour une fois. L'histoire date depuis longtemps et ça ne valait pas la peine de lui en vouloir. J'ai passé à autre chose ainsi que lui. Je finissais de lui soigner. On ira se promener au parc proche d'ici si tu veux. Allez, on se voit toute à l'heure. Je le laissais sortir de la salle pendant que moi je me préparais pour aller faire mon rapport. Après une demi-heure, j'avais enlevé mon uniforme et me dirigeant vers la cafétéria pour rejoindre Aaron. C'était l'heure de tout mettre au clair. Merci de m'attendre. Je suis prête maintenant. Je lui faisais signe de la tête pour qu'il me suive afin de sortir d'ici. Nous marchons alors vers la sortie et une fois à l'extérieur, on se dirigeait vers le parc tout près de l'hôpital.

J'avais essayé de terminer mon travail en étant efficace. Je n'aimais pas faire attendre les gens après moi. J'avais fini un peu plus tôt que d'habitude. Comme prévu, je rejoignais Aaron à la cafétéria pour ensuite se diriger vers le parc afin de discuter. Nous étions en train de marcher et il fut le premier à me parler de ce qui s'est passé il y a des années. Je l'écoutais parler sans l'interrompre. Tu sais? Ça fait des années que j'ai passé par dessus cette histoire. Elle date depuis longtemps, mais j'aurai préféré que tu me glisses un mot.. Je me suis sentie rejetée quand tu es partie. Je ne suis pas du genre à me venger. Je ne t'en veux plus pour ça, comme je te l'ai dit, l'histoire date depuis longtemps et ça ne sert à rien de remettre tout ça à la surface. On était simplement pas prêt pour une relation je crois... On a chacun notre propre vie maintenant. Tout arrive pour une raison. Je restais un moment silencieuse, croisant les bras en marchant à ses côtés. Tout d'un coup, j'avais simplement tout lui dire ce que je ressentais et comment il m'a fait de la peine. J'ai beau lui dire que je ne lui en veux pas, mais je ressentais une petite colère en moi. Il m'avait déçu oui. Avant qu'il partait pour sa carrière, je m'attendais aussi qu'il allait se passer un truc de la sorte.

Nous étions en train de marcher à côté de l'autre. Je ne disais rien, car je ne savais pas trop par où commencer et comment aborder le sujet. Aaron avait décidé de partir la conversation en me présentant ses excuses. Je vois. C'est du passé, laissons le tout de côté et partons du bon pied! Donc oui, soyons amis. Mais promets-moi une chose! Je posais mes mains dans mes poches de jeans arrières avant de tourner la tête vers lui pour continuer ce que j'avais à lui dire. Je voulais simplement capter son attention avant de continuer. Promets-moi qu'à présent, tu viendras me parler si jamais tu dois partir... En effet, je le prenais plutôt bien ce qui m'étonnait aussi. J'avais tellement ressenti de la colère quand il était parti. Je m'étais défoulée sur tout ce que je trouvais. Maintenant, je voulais simplement passer à autre chose et je n'avais pas envie qu'on reparle de cette histoire.

Non mais oh! Je veux pas que tu m'appelles à 2h du matin si jamais tu dois partir. Dis-je en lui frappant doucement le bras. Et puis, je me laissais aller dans ses bras, fermant doucement les yeux à son bisou. Je souriais à ses dires, le serrant un moment contre moi et frottant légèrement son dos. Je me séparais alors de ses bras. Peut-être que j'aurai dû te lancer des tomates en plein figure si j'y pense... Je me mettais à rire à ma plaisanterie. Ça ne se refuse pas d'aller fêter. C'est gentil de ta part.

Dans ce cas, tu vas me voir en mode furie et compte sur moi de te retenir. Je rigolais doucement à mes dires. Mmh... J'aime bien cette idée! Au moins, je serai rassurée te voir en chair et en os. Après tout, je serai contente de le voir en me réveillant. Ça signifiera qu'il aurait pensé à moi. Voilà! Compte toi chanceux de ne pas avoir reçu de tomates en plein tronche ou tout simplement je t'aurai torturé pendant que je te soigne. Je rigolais de nouveau. Il fallait vraiment être maniaque pour penser à ça. C'est alors qu'il me proposait son bras. J'entrecroisais mon bras au sien. Allons y monsieur Blackson! Dis-je en m'avançant avec lui vers le premier restaurant qu'on avait croisé. Nous y rentrons. On nous assignait une place comme prévu. Je m'asseyais face à lui, prenant la carte pour voir ce que je pourrais prendre. À vrai dire, je n'avais pas trop faim. Peut-être que je prendrais quelque chose de léger ou quelque chose à boire.

Ah oui? Tu devrais pourtant. Juste comme ça, quel côté de moi, as-tu peur? Bien sûr, il ne va pas me le dire pour que je puisse utiliser ce côté pour le faire peur. Et puis, il sera effrayé s'il débarquait chez moi le matin. J'aurai les cheveux en bataille, pas de maquillage.. Bref, je vais être en mode au naturel. De toute façon, je n'avais pas peur de me montrer sans arrangé. On a tous des imperfections. Oui toujours la même adresse! Il m'a pris au mot. Eh bien, ça ne me dérange pas de le voir le matin. Aaron n'est pas un inconnu et je serai contente de le voir. J'aurai pu mettre une plus grande pression sur le tampon remplir de désinfectant pour que ça te pique encore plus ou être brusque ce qui n,est pas mon point fort heureusement pour toi. Je rigolais à mes dires. Je me voyais très mal à me venger de cette façon et je n'avais pas le droit. Assise face à face, je regardais la carte et décidant de prendre une entrée avant de fermer le tout. Il me reste environ un an avant d'en finir avec les études... Ça va me manquer. J'imagine que tu es devenu milliardaire avec ta carrière non?