Ҩ Chapitre 1

« Papa dépêche toi s'il te plait, je vais arriver en retard à la répétition... » déclarais une petite fille qui commençait à s'impatienter dans l'entrée de la maison, la veste sur le dos et les chaussures aux pieds. « Oui ma chérie, ne t'en fais pas j'arrive dans deux minutes, » lui répondit le jeune papa du haut de l'escalier. La petite Maxim, du haut de ses cinq ans se mit à faire la moue, pourquoi fallait-il que ce soit toujours comme ça, son papa n'avait que peu de temps à lui accorder à cause de son travail et il arrivait quand même à raccourcir ce temps là. « Me voilà ma puce, monte de la voiture, Papa attrape ses clefs et il t’emmène. ». La jeune enfant ouvrit la porte pour se diriger dans l'allée, la mine boudeuse, en traînant légèrement les pieds, portant son petit sac sur le dos. Le jeune papa regardait sa fille avec une pointe de regrets dans les yeux, chaque jours il se promettait de passer moins de temps au travail et plus avec sa fille et cela s'avérait toutefois toujours autant compliqué.
Maxim n'était pas une enfant difficile pourtant, sage et raisonnable, venant d'un milieu assez aisé, elle n'a jamais eu à se plaindre, d'autant plus qu'elle était fille unique. Très proche de ses parents, particulièrement de son papa, ils faisaient leur possible pour être aux côtés de Maxim, toutefois, il s’avérait que son père, de part son métier d'avocat était souvent en déplacement. Depuis son plus jeune âge, Maxim portait une grande attention à l'art, elle se révéla rapidement être passionnée de danse, ce qui enchantait sa mère de la voir sur scène, pleine de vie.
Il l'accompagna jusqu’à la salle, voyant que le reste des danseuses n'étaient pas encore tout à fait prêtes, il prit un instant, s'agenouillant devant sa fille et lui dit : « Je suis désolé mon ange, Papa est très occupé en ce moment, mais je te promets qu'après ton gala samedi nous irons au parc avec maman manger une glace, d'accord ? ». Un sourire se dessina sur les lèvres de la petite fille, les yeux brillants elle s'exclama : « Oh oui Papa ! Comme celle qu'on avait mangé l'autre fois ? ». Il acquiesça, retrouva le sourire en voyant sa fille heureuse, il l'embrassa sur le front et ajouta : « Allez file te changer, ça va bientôt commencer. ». Elle s’exécuta, embrassant son père avant de partir.

Maxim a eu une enfance heureuse, entourée de sa famille dans une charmante maison à la Nouvelle-Orléans en Louisiane. Petite fille sérieuse, elle à toujours fait en sorte de bien travailler à l'école, ne voulant pas décevoir ses parents, elle était plutôt doué pour tout ce qui était littéraire et s’intéressait beaucoup à l'art.
Durant son adolescence, elle a donc suivi ses études dans un lycée renommé en Louisiane. Dotée d'une gentillesse rare, la jeune fille à toujours été entouré de véritables amis. N'ayant aucun soucis pour se faire apprécier, Maxim était tout de même du genre naïve, ce qui lui a parfois joué de mauvais tours. Rapidement, elle commençait à s'intéresser aux jeunes hommes de son âge, elle n'était pas vraiment du genre à les collectionner, disons simplement qu'elle a eu quelques relations plus ou moins longues.



Il fait noir. Des gens parlent autour de moi. Je perçois leurs voix de manière très lointaine. Peu à peu je me réveille, avec un mal de tête horrible. Une douleur encore jamais ressenti, quelque chose d'intense, quelque chose de pire que votre plus grande cuite je vous l'assure. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis allongée là, d'ailleurs je ne sais même pas exactement où je suis. Et ce mal de tête m'empêche de me concentrer et de réfléchir. Je sens que l'on sert ma main, je crois reconnaître la voix d'une femme. J'ai la sensation d'être envahie par une grande fatigue et tout me semble confus. Au bout de quelques minutes, je parviens enfin à ouvrir les yeux, la lumière extérieure m'éblouie. Les gens s'agitent autour de moi, je vois floue et ne parviens pas à distinguer les visages avec précision. Je suis dans l'incompréhension totale. Peu à peu, ma vision s'ajuste et je prends conscience du lieu dans lequel je me trouve. Un médecin entre dans la chambre et me sourit. Il me parle doucement, employant des mots qui se voulaient rassurant. Malgré toute la volonté du monde, impossible de me rappeler de quoi que ce soit, de comprendre pourquoi je suis allongée dans un lit à l’hôpital. Je me sens encore faible à tel point que je n'ose pas parler. Peu de temps après, les médecins m'expliquent que j'ai reçu un violent coup à la tête lors d'une agression en pleine rue. Je n'en avais pourtant aucun souvenir.

J'étais restée dans le comas durant quinze jours.
J'appris par la suite que j'étais enceinte mais que j'avais perdu l'enfant lors de l'accident. Je ne savais pas quel devait être ma réaction, je ne savais pas si cette grossesse était voulue et encore moins qui était le père, en tout cas il n'était pas à mon chevet. Tout de suite, je me sentais très angoissée, toutefois la présence de mes parents parvint à m'apaiser quelques temps. Il y a certains passages de ma vie dont je ne me souvenais pas, comme si ma mémoire avait fait l'impasse sur certaines choses. C'était troublant, vraiment. Vous ne pouvez imaginer à quel point c'est frustrant et déstabilisant d'avoir l'impression d'avoir perdue des souvenirs de sa vie. J'espérais pouvoir me souvenir au fil du temps, certes, ce n'était que quelques détails, mais tout de même, cette grossesse m'intriguait, je n'avais que dix-sept ans et je voulais des réponses. Enfin, à l'instant, j'avais surtout besoin de me remettre de toutes mes émotions.

Ҩ Chapitre 3

Désormais, je vis dans un appartement charmant au coeur de Los Angeles depuis quelques mois, je sors régulièrement pour voir du monde, rencontrer des gens et surtout ne pas rester seule. J'avais donc pris mon indépendance et je le vivais plutôt bien. Mes parents insistaient pour me verser un peu d'argent dès que j'en avais besoin, mais je refusais catégoriquement et préférais me prendre un petit boulot de serveuse à côté de mes études afin d'être réellement indépendante.
Depuis mon agression, j'étais tout de même devenue méfiante, presque craintive, ne faisant plus confiance aussi facilement, encore moins aux hommes. Malheureusement, ma mémoire n'a toujours pas refait surface à propos de certains passages de ma vie, je n'ai donc pas eu de réponses à mes innombrables questions. Toutefois, j'ai décidé d'avancer, de ne pas rester fixer là dessus, à vrai dire, je ne ressens plus rien au sujet de cette soit disant grossesse puisque je n'en ai pas l'ombre d'un souvenir. Quitter ma famille et mes proches à été une épreuve très douloureuse mais je ne regrette pas d'être venue vivre à Los Angeles, je m'y sens bien et je peux poursuivre mes études en danse à l'université comme je le souhaitais.



© _Viviie.