Je m'appelle Maori... cela vous évoque le peuple vivant dans la région de la Nouvelle-Zélande mais ce n'est pas le cas. Je suis née à Mango, ville située au nord du Togo. Je n'ai pas connu mes parents biologiques car ils sont décédés quelques jours après ma naissance à la suite d'une attaque barbare. Récupérée par des voisins bienveillants, ils m'ont confiée à une communauté chrétienne qui ont un réseau d'adoption internationale. Heureusement que le bon Dieu veille sur moi car je fus recueillie par un couple de Québécois qui désirent un enfant.

Arrivée à Montréal, j'ai connu mes premiers hivers et rencontrés mes premiers amis à la garderie où ma mère travaillait! Montréal est une ville cosmopolite alors il est normal que je rencontre des citoyens qui ont de la peau noire. Puisque j'ai les cheveux crépus, je dois voir des coiffeuses de la communauté haïtienne ou africaine mais il arrive que je rencontre des coiffeuses blanches qui sont capable de me coiffer et me rendre sympathique. Avec des parents bienveillants, je grandis dans une ville où je rencontre divers cultures. Mon éducation passe par une formation académique et je n'ai pas eu de problèmes avec le français, les mathématiques et la géographie. Papa aimait voyager et avec son emploi de courtier, il peut nous payer un voyage d'agrément! Cependant, en 1986, maman réussit à tomber enceinte et donna naissance à une fille nommée Tania.

Avec deux enfants, mes parents déménagent du quartier Hochelaga au quartier Saint-Michel où il y a une forte présence d'Haïtiens. Bien connu pour son esprit large, nous sommes bien intégrés dans le quartier et certains citoyens sont heureux d'avoir mon père pour s'orienter dans leur finances! Le 6 juillet 1997, j'ai lu dans le journal qu'une agence de mannequins offrent une journée porte ouverte et j'en ai discuté avec mes parents pour connaître leur réaction. Puisque j'attire les regards et que je suis très photogénique, je suis venu avec ma mère pour visiter les lieux. Durant ma visite, je vois que la plupart des mannequins qui figuraient comme guides sont attirés par mon charme. Durant la visite, j'ai entendu plusieurs propositions de joindre leurs rangs et qu'elles seraient heureuses de m'aider à être parmi les leurs. Alors que je quittais le bureau, la directrice de l'agence, une femme d'une trentaine d'années, nous arrêta et demande si je suis intéressée à donner mon nom comme futur membre de l'agence. Pour avoir vu tout le processus, je deviens plus confuse puisque je suis encore au lycée en ce moment! À 14 ans, je n'ai pas l'acte de prendre ma propre décision mais en ayant entendu les négociations entre la directrice et ma mère, il est plus qu'évident que j'ai ma place dans cette agence avec condition que je complète mes études. Je deviens mannequin à 14 ans en faisant des séances photos tout en étudiant. Durant mes études, on me demande de participer à des défilés de mode durant les fins de semaine à Montréal et à Trois-Rivières. Avant d'obtenir mon diplôme en 2001, je voulais m'inscrire dans mon arrondissement mais puisqu'il n'y a aucun, j'ai discuté avec Anie Samson, qui était échevin dans l'arrondissement où nous résidons. Elle m'a confiée qu'il y a le collège André-Grasset, qui offre une éducation bien structurée et valorisante! Je savais que le collège faisait une simulation de l'ONU car j'ai participé à ce genre de projet à mon école! C'était au printemps 2001 que je suis admise en sciences humaines à Grasset et je peux me rendre facilement aux cours par le métro.

À 20 ans, mon destin m'appelle à participer à une séance de photo à New York pour l'agence qui m'emploie. D'ailleurs, un coiffeur d'origine africaine m'a demandé d'être son modèle durant un an afin de m'initier à la haute coiffure. Les magazines ont vu mon portefolio et ils m'engagent pour faire la une "all over the world". J'ai fait les publicités de marques reconnues et on me réclame partout. Maintenant que j'ai été connue en espace de deux ans, il faut que j'aie mon image de marque... Avec mon amie coiffeuse, qui a son salon sur la rue Jarry, j'ai laissé tomber mes bouclettes pour une coupe plus branchée et afro. Grâce à ma coupe afro, j'ai fait la pub du réseau Radio Énergie pour la saison 2005-2006. Entre 2007 et 2011, j'ai voyagé et fait des émissions mode. On me demande partout que ce soit en France, Australie ou les Caraïbes. En 2008, la chaîne de vêtements GAP me nomme comme porte-parole pour leur produit Old Navy et Zara dans leur publicités photos et télévision. Le 21 mai 2011, je terminais mon contrat comme mannequin lorsque je fus appelée pour passer une audition! Mes cheveux frisottées m'ont permise de décrocher un rôle de présentatrice d'origine africaine à la télévision pour un film. Puisque je dois tourner les scènes intérieurs dans des studios, il faut que je m'installe à Los Angeles à partir du printemps 2012.

 



© _Viviie.