Un jour on se réveille et tout à changer, tout ce qu’on vous dit c’est que c’est la vie. Mais la vie elle a bon dos, un dos aussi large qu’un trajet Paris – Bruxelles, plus large que l’infini. Ce n’est pas juste de tout perdre, de faire face et puis … On repart pour un tour de manège. C’est dégelasse.

Je n’avais pas dix ans quand j’ai perdu ma mère. Emporter par un fichu cancer qui a détruit notre famille au passage. Aller dire à une gamine que c’est la vie, que c’est comme ça. Je n’ai pas compris tout de suite, j’étais une enfant sage, je travaillais dur à l’école, j’allais à l’église tous les dimanches, j’écoutais mes parents et je soignais ma mère malade. En fait, être sage ou non ce n’est pas l’important. Le plus important c’est la force que vous avez en vous, celle que vous allez déployez pour continuer à vivre après la tempête, après le drame, après l’impensable, après la douleur du néant.

Moi aussi j’ai eu droit à mon étiquette. C’est comme ça dans les petites villes. Après le drame, je suis devenue la fille qui n’a plus de maman, en plus d’être la fille unique du shérif. Je n’ai pas perdu espoir, j’ai gardé la tête haute et j’ai avancée droit devant. Parce qu’il faut toujours avancé quoi qu’il arrive. Je me suis faite ma place, j’ai gardé la face parce qu’on s’habitue à tout.

Mon père était un vrai bourreau de travail, il n’arrêtait jamais. Levé le pied, il n’a jamais su ce que ça voulait dire. C’était un peu comme s’il avait peur de se retrouver seul avec moi. J’ai pourtant toujours été une fille respectueuse, joyeuse et aimante, mais depuis la mort de maman il n’arrivait plus a assumé son rôle de père. J’ai appris à faire avec. Le jour où maman nous a quitté, j’ai perdu mon père de la même manière. Avec le temps, nous sommes rentrés dans une routine. J’étais quasiment toujours seule à la maison, lui toujours au bureau à travailler comme un fou.

Après les cours je lui apportais son dîner, je rentrais faire mes devoirs, préparé un truc vite fais à manger puis faire la vaisselle. Bien souvent je ne dînais même plus. La solitude était devenue une amie proche. Il faut avouer qu’il y a des bon côté à vivre presque seul, je n’avais pas de parents sur le dos et puis les soirées entre amis c’est bien plus sympa sans surveillance parentale. Bien que je n’aie jamais faits de fêtes proprement dis.

En première année de lycée, j’ai rencontré ce qui a été et sera toujours mon première amour. Je ne pensais pas qu’un jour il m’apercevrait parmi la foule. Qu’un jour il me verrait parmi toutes ces filles plus belles les unes que les autres. Je vous explique, j’ai grandi avec lui. C’était mon meilleur ami, inséparable. Hanton est le fils du maire de la ville, ce qui dans une petite ville de 123 habitant au totale n’est pas rien. Toutes les filles plus populaires les unes que les autres lui tournaient autour. Et moi j’étais bien loin de m’imaginer qu’il fantasmait encore sur la fille unique du shérif. Fille victime de la vie, dommage collatéral des dégâts que peux faire une vie brûlé par les deux bouts.  

On se parlait plus vraiment, depuis quelques années. Alors, quand il m’a abordée tout sûr de lui un soir après les cours, m’accostant pour me demander un soutien scolaire, j’ai bien rit. Parce que, oui je fessais partie des petites têtes toutes mignonne du lycée. C’est ça quand on ne fait pas partie de l’élite, nous sommes destinées à être intelligente, sportive, rayonnante, mais invisible. Enfin, tout ça pour dire que j’y croyais pas trop à son histoire de soutien scolaire. Je pensais à u canular, du coup je l’ai remballé. Je n’étais pas la tête de turc de lycée, non, moi j’étais plus le discret rayon de soleil de la cours de récrée, spontanée avec mes amis, délirante quand il faut. Mais invisible et dénigrée des populaires.

Deux jours, après que je l’ai laissé en plan dans la rue, Hanton est revenu à la charge. Mais cette fois, il a juste été franc. Il m’a dit qu’il n’avait jamais osé revenir me parlé après que la distance ce soit installé. Il avait peur que je le remballe, un peu comme j’avais fait quoi. Du coup ce soir-là il m’a raccompagné chez moi, et on a discuté, vachement discuté. Tellement qu’il a été rappelé à l’ordre par son père à minuit trente du matin. Après nous sommes redevenu inséparable comme avant, quelques jours plus tard, il m’embrassait pour la première fois. Mon premier baiser.  
       
Nous sommes resté les quatre années de lycée ensemble, j’étais un peu la fille à abattre du coup. C’est vrai la fille du shérif et le fils du maire, c’est un peu inattendu. Mais, lui il sans n’est toujours foutu des on dit, des rumeurs et de conneries du ce genre. Au bal de promo, il m’a demandé en mariage, et j’ai dit oui bien évidemment. Le truc qu’il faut que vous sachiez, c’est que si on se marie aussi jeune dans les petites villes, c’est parce qu’on a bien vite faire le tour de toutes les têtes, on connait tout le monde avant même l’adolescence.

Ce n’est pas une vie déjà toute tracée que je fuis. Non, moi je fuis les on-dit, les rumeurs, les regards des gens qui mon vu grandir et qui n’ont plus que de la pitié pour moi aujourd’hui. Je fuis la vie dans une petite ville.

Juste après la remise des diplômes, le meilleur ami d’Hanton organisait une grosse soirée chez lui. En guise d’au revoir de présume. Il avait donc eu l’autorisation du coach de manqué le dernier entrainement de foot de l’année. Mais Hanton, lui était le capitaine, il était obligé d’être présent pour ce fameux entrainement. Une heure avant la fin, un groupe de mec et leur copine son parti pour la soirée. Hanton, m’a donné les clés de sa voiture et m’a dit d’y aller. Qu’il me rejoindrait très vite. Alors, je suis partie.

Une bonne heure plus tard, j’attendais toujours Hanton. C’est là que son meilleur ami m’a tendu un verre de soda, ouais je ne bois pas d’alcool. Pour dire vrai, je n’ai pas vu la différence ce soir-là. Il a certainement dû droguer mon verre parce qu’après quelques minutes je me suis sentie mal, j’ai eu comme des vertiges et une drôle de sensation. Je n’ai pas été très futé pour une futée ce soir-là. Il s’est montré sympa et m’a emmené dans sa chambre, vous imaginez la suite. Je voulais vraiment croire qu’il n’avait que de bonne intention. Mais, une fois qu’il m’a déposée sur le lit, il est vite parti fermé la porte à clé. Ensuite, il a commencé à me toucher, à m’embrasser, il m’a déshabillé doucement, et moi je ne savais rien faire. J’étais consciente, mais j’arrivais à peine a bougé. Je me souviens encore de son haleine qui empestait l’alcool, de ses mains défaire le bouton de mon jeans. Il n’arrêtait pas de répété « Tu aimes ça hein ! » Quant-il a eu fini, il a quitté la pièce et je me souviens encore de ces filles si populaires se marré derrière la porte, quand tout fier il leur a dit que il l’avait fait.

Quand j’ai eu la force de me rhabillée, j’ai pris mes affaires et je suis partie direction l’hôpital. Mon père est le shérif de la ville, du coup je connais la procédure. J’ai demandé un énorme service à cette très gentille infirmière, amie proche de ma mère quant-elle était en vie. J’ai fait le kit de viol, elle a fait tous les prélèvements, et j’ai bien sous-entendu que je préférais qu’elle n’en parle a personne et par la même occasion qu’elle m’envoie les résulta chez moi. J’ai attendu deux jours avant de recevoir les résultats, j’en aie parlé à mon père qui c’est bien gardé de me croire. Il n’a même pas regardé la réponse des prélèvements. En fait, pendant ces deux jours où j’attendais la réponse du labo, je me suis isolée du monde. Je suis restée enfermée chez moi, dans le noir a pleuré toutes les larmes de mon corps en me demandant comment j’ai pu être aussi conne. Je n’ai donc jamais répondu au téléphone. Alors, pendant c’est deux jours le meilleur ami d’Hanton avait été raconté sa version. Du coup tout le monde m’a prise pour une salope, c’était un peu le but de l’histoire je pense. Une nouvelle étiquette. Hanton, n’a pas cessé de m’appeler, mais je ne voulais pas répondre, j’avais peur, je n’étais pas prête à faire face. Lui, il voulait simplement me prévenir.

Enfin, du coup quand j’ai dit à mon père pour le viol, il m’a ri au nez. Pour lui je devais avoir honte, c’est-à-dire que j’ai attendu deux jours pour affirmer mon viol, c’est long deux jours, surtout quand le présumé violeur prends les devant et raconte ce qu’il veut bien. Le seul qui me croyait était Hanton, étonnant non ?! Je ne sais pas comment il a compris le manège. Peut-être quand son ex lui a tenu la jambe pendant trois heures pour pas qu’il vienne me rejoindre, ou quand son soit disant meilleur ami lui a dit que je l’avais allumé toute la soirée, ou encore quand il lui a dit que j’étais totalement bourrée. Je ne sais pas quand, mais je sais qu’il m’a toujours crus.

Plusieurs mois plus tard, mon père est tombé sur les résultats des prélèvements que j’avais faits le soir du prétendu viol. Il l’a lu, relu et fait confirmer par l’infirmière, le médecin, les laborantins. Fin, par absolument tout le monde. Quelques jours plus tard, Bryan, le meilleur ami d’Hanton a été placé en garde à vue. Il y a eu un procès où il a été jugé coupable. Mais ça ne changeais pas grand-chose à mon statut, j’ai été la fille du shérif, celle qui a perdu sa mère, la copine du fils du maire, pour devenir la salope et être traité comme telle pendant des mois, et après tout ça j’ai été vue par certains comme une pauvre victime. On s’habitue à tout, mais il y a des limites. Alors, quand un an après le procès la vidéo exclusif des ébats du mon viol à fait son apparition, j’ai juste écrits une lettre à mon père. J’ai pris mes affaires et je suis partie. J’ai laissé un mot à Hanton, m’excusant mille fois de l’abandonné au porte du mariage, lui disant bien que je l’aimais comme personne et j’ai quitté la ville.

Je n’aurais pas su affronté le regard des gens, la honte dans les yeux de mon père, la rancœur dans ceux d’Hanton. J’aurais plus su supporté c’est putain d’étiquette qu’on te colle dans le dos. J’ai oublié de précisé que Bryan est sorti de prison, presque juste au moment au j’ai quitté Rangeley.            






© _Viviie.