Jeffrey reconnaissait qu’il avait une grande gueule. Ruby lui demandait s’il comptait changer de ce côté-là et apparemment, ce n’était pas dans ses projets. S’il assumait et que ça ne lui convenait pourquoi pas. D’une certaine manière, la demoiselle Turner était pareille. Elle faisait preuve de franchise, mais elle savait s’abstenir si dire ce que l’on pensait, pouvait faire du mal. Jeffrey voulait la preuve que Ruby n’était pas une mauvaise perdante, mais comme il se doutait, la jeune femme n’avait pas console de jeux. « Non, je n’ai pas de console de jeux. C’est dommage. Mais comment tu peux être certain que tu vas me battre. » Bon, c’est vrai qu’entre une personne qui joue souvent au jeu vidéo et une personne qui ne possède pas de console. On pouvait vite deviner le gagnant.

Ruby aimait bien taquiner Jeffrey avait le fait qu’il pouvait finir gay. Mais c’était totalement inconcevable pour lui, ce qui n’étonnait pas la jeune femme. « Je ne suis même pas certaine d’avoir véritable changer de bord. » Jeffrey avait envie de connaitre plus Ruby donc il eut l’idée de faire un échange de question. Il répondit sincèrement à la réponse de la jeune femme et c’était totalement logique. « C’est vrai qu’il est temps qu’on se connaisse. Puis on a le même meilleur ami. » Ruby buvait de sa bière quand elle entendu la question de Jeffrey. Évidemment, elle avait été un peu choquée par la question et elle avait avalé de travers en s’étouffant au passage. « C’est quoi cette question Jeff' ? Tu n’es pas sérieux quand même ? Ça ne te concerne pas et c’est quoi le rapport avec le fait que j’ai aimé une femme ? » Le moins que l’on puisse dire, c’est que Jeffrey n’avait pas froid aux yeux et surtout sans gêne. « Tu es tarée Jeffrey. » Mais étrangement, Ruby ne le prenait pas mal, plus avec humour.

Ruby se contentait simplement d’acquiescer d’un hoche positive de la tête en ce qui concernait qui trouverait bien quelques choses qui impliqueraient un gagnant et un perdant. Jeffrey et la jeune femme avaient tous leur temps pour trouver ça. Ce n’était pas non plus nécessaire que ce soit fait aujourd’hui obligatoirement. Mister Anderson n’avait pas tort quand il disait que Ruby avait élargie ses horizons amoureux. « Je ne suis pas sûre dans le sens où la seule femme qui m’a attiré c’est Faith. Y a eu aucune autre, oui je suis toujours très attiré par les hommes. » Pour ça, il n’y avait pas de doute possible. Puis vint le jeu des questions. Et Jeffrey n’y allait pas doucement, une question très personnelle d’entrée de jeu. « Ça va je ne fais pas ma prude. Je vais y répondre, mais tu vas me le payer. Ça fait un an et demi un peu après. Mais entre temps, on essayait d’avoir ma peau puis à Little Rock et même à mon retour ça a été la dernière de mes préoccupations. Ensuite, je suis sortie avec Faith un peu après six moi. Ça fait un peu plus d’un mois que je suis célibataire et je compte le rester. » Ruby bu une longue gorgée de bière en cherchant une question pour Jeffrey. « Oh et le dernier mec avec qui j’ai couché n’a aucun rapport avec le fait que je sois sortie avec une femme. Il ne m’a en rien dégouter. » Ruby restait silencieuse quelques instants, ce n’était pas la question vengeance, mais elle pourrait embarrasser Jeffrey. « Qu’est-ce que tu as contre le romantisme et le côté niais tout mignon. Je veux des détails. »

Jeffrey était totalement choqué par le temps que Ruby était restée sans coucher avec un homme. La jeune femme avait eu une année chargée et avoir une relation amoureuse ou bien même une aventure était sa dernière préoccupation. Elle avait été bien trop occupée à travailler, à survivre, à rester envie, à réapprendre à vivre différemment, à remarcher, à se faire pardonner… Et la demoiselle Turner en passait des détails donc pour elle les hommes étaient passés au dernier plan. Quand Ruby avait été prête pour entamer une nouvelle relation amoureuse, elle était attirée et avait ressenti des sentiments pour une femme. Donc en prenant tout ça en considération, ce n’était pas si choquant que ça. Jeffrey s’était même craché dessus ce qui avait fait rire la jeune brune. « Tu es choqué à ce point. Y a rien d’étonnant. Oui, je compte rester célibataire pour le moment. Je ne sais pas si j’avais des aventures ou non. On verra bien. Faith aurait peut-être dû attendre avant de se remettre en selle comme tu dis. Elle est enceinte et elle a peut-être détruit un mariage. Donc elle n’est pas un exemple à suivre. Je ne veux pas de bébé et je ne veux pas non plus que mes actes puissent blesser quelqu’un. » Jeffrey cherchait à savoir qui été le dernier homme avec qui Ruby avait couché. « Ça, tu n’as pas besoin de le savoir. »

Jeffrey voulait se nettoyer un peu avant de continuer. « La salle de bains, c’est la dernière porte à droite, au fond du couloir. Ce n’est pas de ma faute si tu ne sais pas contenir de liquide dans ta bouche.» Le temps que Jeffrey face ce qu’il avait à faire. Ruby cherchait ses prochaines questions en ouvrant d’autres bières. Jeffrey revient et répond à la question de Ruby concernant le romantisme. « Oui, ça me convient. » La jeune femme écoutait la question de Jeffrey qui lui semblait vaguement familier. « C’est toi qui m’as posé la même question sur Formspring ? Je suppose que si je te fournis la même réponse ça ne te satisferait pas, il te falloir un nom ? Là tout de suite, je dirais Matthew. Mais ça ne veut pas dire que je ressens autre chose que de l’amitié pour lui. » Il fallait toujours se défendre avec Jeffrey qui pensait que Matthew et Ruby étaient faits l’un pour l’autre. Une idée que la demoiselle Turner trouvait totalement ridicule. « Et toi, avec qui tu sortirais, si tu n’étais pas avec Ellen ? »

Ruby ne comprenait pas du tout où Jeffrey voulait en venir. En lui disant que Faith avait peut-être agi de cette façon par sa faute. Pourquoi aurait-elle fait cela ? Où était l’intérêt ? « Je te rassure, je ne deviendrais pas nonne. Je suis loin d’être religieuse… Pourquoi Faith ferait ça à cause de moi ? J’y suis pour rien. Elle aime chercher les problèmes et mettre le bazar dans la vie des gens. » Et ce n’était pas nouveau, Ruby avait été victime d’un de ses délires lorsqu’elle sortait avec Matthew. Ça remontait à loin, mais elle l’avait appris récemment.

Jeffrey demandait la direction de la salle de bains que Ruby lui indiquait. « Ce n'est pas si surprenant que ça, il ne faut pas exagérer. Je suis certaine de ne pas être rouillé. Ne t’en fais pas pour moi. » Mister Anderson s’en allait quelques instants. Lorsqu’il revient, il répondait à ma question et posait la sienne. À la question avec qui Ruby sortirait si elle devait absolument choisir quelqu’un, la brunette avait répondu Matthew. Jeffrey enchaînait automatiquement avec une autre question. « Hep ! C’est à mon tour de poser une question. » C’était une façon comme une autre de ne pas répondre à la question, même si la demoiselle Turner savait que la question n’était que reporter. « Ah bon ? Moi. Je ne pense pas que tu aurais le moindre souci avec Matthew. Mais bon d’accord. »

Si Faith avait comme disait Jeffrey fait exprès de tomber enceinte pour attirer l’attention de Ruby, c’était vraiment quelques choses de bêtes. Surtout que c’était raté, ça ne changeait absolument rien à la situation entre les deux jeunes femmes. « Oui, c’est son problème. » La demoiselle Turner ne voulait pas être associée à cette histoire qui semblait assez compliquée.

Jeffrey était vraiment déterminé à caser, Ruby avec son meilleur ami Matthew. Mais ce serait une relation qui serait vouée à l’échec. La jeune femme en était persuadée donc elle ne voulait même pas envisager cette possibilité. Il était clair que Matthew et Ruby n’avaient pas les mêmes projets d’avenir et les mêmes attentes. Donc ça ne servait à rien d’aller plus loin qu’une amitié si Ruby savait dès à présent qu’ils auraient désaccords entre eux si jamais ils dépassaient le stade de l’amitié. « J’ai jamais caché que Matthew me plaisait. Physiquement, il n’a pas tellement changé de l’époque où je sortais avec lui. Mais il n’y a que de l’amitié entre lui et moi. Même si je ressentais autre chose, je ne le disais pas parce que ça ne servirait à rien. Depuis que tout ce qui m’est arrivé, j’ai envie d’avoir une histoire sans le moindre souci et au moins un enfant. Deux choses totalement impossibles avec Matthew. Et ne me dit pas le contraire. De toute façon, je ne suis pas amoureuse de lui. » Elle but un verre une gorgée de sa bière. « Une question pour toi. Pourquoi tu es aussi obstiné pourquoi tu veux tellement nous caser ensemble Matthew et moi ? »

Après une question que Ruby venait de lui poser. Jeffrey expliquait pourquoi il tenait tellement à ce que Matthew et la jeune femme soient ensemble. Elle sourit entendant la réponse « Oh, c’est trop mignon. Faut que je le répète à Ellen ça. Elle va être contente d’apprendre, que tu te sens tellement bien dans votre couple, que ça te donne envie que d’autre trouve la même chose. » La demoiselle Turner savait que ça ne plaisait pas particulièrement à Jeffrey ce qu’elle disait et ce qu’elle allait ajouter n’allait rien arranger. « Tu frôles la niaiserie mon pauvre. Ça doit être dur pour toi là.» Évidemment, Ruby plaisantait, même si ce qu’elle disait n’était pas faux. « Oui, je suis presque sure que je ne suis pas amoureuse de Matthew. Je l’ai été, mais c’est plus le cas. » Le portable de la jeune femme sonnait. Il s’agissait de l’alarme qui lui indiquait le moment où elle devait prendre ses antidouleurs avant que la douleur ne se réveille. « Excuses-moi quelques minutes. Je reviens tout de suite. » Ruby allait dans la salle de bains et prenait sa boite d’antidouleur, elle prenait un comprimé qu’elle avalait. Elle s’apprêtait à la rangée quand elle remarquait à travers le flacon transparent qu’il avait beaucoup moins de comprimés qu’il y a quelques heures. Ruby revenait dans le salon, la boite dans la main. Elle la montrait à Jeffrey. « Tu n’aurais pas touché à ça par hasard ? »

Jeffrey détestait qu’on le qualifie de niais. C’est pour cette raison que Ruby le faisait. Elle aimait bien taquiner les hommes et Jeffrey faisait partie de ses préférés. Elle savait ce qui lui faisait prendre la mouche. « Il ne faut pas avoir honte, tu es seulement amoureux. D’accord, ce qui est ici reste ici.» Ça pouvait arranger Ruby, si elle finissait par dire quelques choses s’embarrassant. Vu les questions qu’ils lui posaient s’était fort probable. La demoiselle Turner sans s’en rendre compte avait laissé une ouverture à Jeffrey pour qu’il pense qu’il soit possible que la jeune brune ait des sentiments amoureux pour Matthew. Ce qui n’est pas du tout le cas. « Non, je n’ai pas peur. Il est simplement un ami pour moi et ça me suffit amplement. J’ai de meilleurs souvenirs du moment où on est ami que lorsqu’on était amoureux. Donc pourquoi j’aurais envie de l’aimer plus qu’un ami, ça n’aurait pas de sens. » Ils étaient beaucoup mieux en tant qu’ami.

L’heure de prendre ses anti douleurs étaient arrivé pour Ruby. La jeune femme faisait bien attention de les prendre toujours à heure fixe pour souffrir le moins possible. Elle ne voulait pas laisser apparaitre la douleur qui pouvait être insupportable. En prenant ses médicaments, Ruby se rendait compte qu’il manquait des comprimés et elle questionnait immédiatement Jeffrey. « Oui, c’est super important, ce sont mes antidouleurs. Je ne pourrais en avoir plus. Ils vont penser que j’en abuse. C’est quand même bizarre qu’elle se soit ouverte, elle se ferme pourtant bien la boite. » La jeune femme n’avait pas vraiment confiance en Jeffrey pour le coup. Il était tout de même un ancien drogué, mais il ne consommait pas de médicaments. Ruby n’allait pas non plus l’accuser sans preuves.

Ruby interrompait quelques instants le jeu. L’heure de prendre ses médicaments était venue, une fois la jeune femme n’avait pas respecté la cadence et elle l’avait amèrement regretté. Les douleurs s’étaient réveillées d’un seul coup et c’était une horreur le temps que ses anti-douleurs fassent effet. Donc maintenant, la demoiselle Turner était plus rigoureuse et elle prenait ses médicaments comme son médecin lui avait indiqué avant que les douleurs réapparaissent. Mais ce qui embêtait la jeune brune, c’est la disparition de quelques-uns de ses comprimés. Jeffrey lui fournissait une explication qui ne plaisait pas à la jeune femme. Elle avait l’étrange impression qu’il lui mentait, mais elle ne voulait pas l’accuser. Elle ne saurait probablement pas la vérité. Ruby espérait simplement que son médecin croirait cette histoire et lui prescrirait les médicaments restants. « Je vais essayer de m’arranger avec mon médecin. Mais si je n’y arrive pas et que par ta faute, je souffre le martyr, je ne te pardonnerais pas. » On pouvait penser qu’elle plaisantait, mais ce n’était pas du tout le cas. La demoiselle Turner était très sérieuse. Elle souffrait beaucoup trop avec ses côtes cassées et ses multiples hématomes pour plaisanter avec ça. Jeffrey proposait de reprendre le jeu en disant que c’était à son tour. « Non ce n’est pas le tien, mais le mien. Et tu ne penses pas qu’on s’est faite assez de révélations aujourd’hui. » Ruby était assez dégoutée qu’elle n’avait plus très envie de jouer.