Chute ... Vous n'êtes pas seuls ici ...

	CALLIOPE
TOBY

Je venais de sortir de mon dernier cours de la matinée, il s'agissait d'un cours sur l'histoire de la danse classique. Loin d'être des plus passionnant, il restait tout de même intérressant, car il reprenait l'histoire de ce style de danse de ses origines c'est-à-dire de sa première apparition jusqu'à aujourd'hui. Malheureusement, bien qu'enseigné par un homme des plus réputé dans ce domaine, le professeur Van Dorvhammen, ancien danseur étoile au Ballet de l'Opéra de Paris, était tout sauf captivant ou plaisant à suivre voire à écouter.

J'étais donc en compagnie d'une camarade de classe quand je quittais la salle, après ces deux heures interminables, quand je fus interpellé par M. Van Dorvhammen. Je ne savais pas comment réagir, rare était les fois où un professeur me demandait après un cours et la surprise pris place au point que même ma camarade en fus étonné aussi. Même si le cours était loin d'être passionnant jamais je n'avais montré mon ennuie au contraire je tentais de me montrer aussi intéresser que possible. C'est donc, surprise que je fis un salut à mon amie et que je me dirigeais vers le professeur. Je m'interrogeais sur le pourquoi de cette sollicitation, cherchant n'importe quelle raison probable à ma retenue dans cette salle de classe. Je finis par accrocher un sourire à mes lèvres, histoire de paraitre aussi normale que possible, puis je laissais ce grand homme m'expliquer la raison de ma présence.

_ Melle Veracruz, je voulais vous parler de votre attitude en classe.
_ Mon attitude ? M'exclamais-je. Je venais de me faire prendre, j'étais bonne pour la leçon de moral du mardi matin.
_ Vous savez, j'ai vu un grand nombre d'étudiant dans ma vie, principalement depuis que j'enseigne ce cours ! Mais je n'ai jamais vu personne d'aussi passionné que vous pour la danse et par la même occasion par mon cours.
_ Ah ? Lâchais-je étonné, car en effet, la surprise fut de taille. Je pensais être convoqué pour mon manque d'intérêt alors qu'en réalité c'était pour mon trop plein d'intérêt, une bonne surprise même si j'avais l'impression que cela cachait quelque chose.
_ Oui, vous êtes l'un des rare à ne pas vous endormir pendant mon cours, aussi désagréable cela soit-il de l'admettre, c'est pour cela que je vous propose le livre l'Histoire de la danse en Occident de Paul Bourcier, c'est un très bon ouvrage qui enrichira vos connaissances sur ce cours et que vous devriez apprécier. Je pense que vous pourrez le trouver à la bibliothèque. Ce n'est en rien une obligation, mais de ce que j'entends des professeurs sur vous, vous avez un très grand potentiel notamment pour une seconde année.
_ Merci. Dis-je.

Je ne savais pas quoi ajouter d'autre, je venais de recevoir en quelques minutes à peine, une bonne gifle dans la tronche et pourtant c'était de loin la meilleure gifle que j'eus de toute ma vie. Cet homme plus célèbre que n'importe qui dans cette école venait de me faire le meilleur compliment que je pus recevoir. Je sortis après l'avoir à nouveau remercié et lorsque je ne fus plus dans son champs de vision, m'arrêta trop abasourdit pour continuer mon chemin. Je restais là quelques minutes histoire de reprendre mes esprits ne m'attendant pas du tout à cela. Puis plus motivé que jamais je me précipitais vers la bibliothèque dans l'espoir de retrouver se livre conseiller.

La bibliothèque ne fermait pas pendant l'heure du midi, mais rare était les personnes qui s'y trouvaient à cette heure-ci. Seules quelques malheureuses personnes passionnées de lecture traînaient ici, les autres étant probablement tous occupé à déjeuner où à bronzer dans la cour de l'université. Je m'arrêtais donc face à la gérante, une vieille femme de 67 ans devant normalement être maintenant à la retraite, mais qui n'arrivait point à laisser sa place. Elle avait un sourire chaleureux plaisant à regarder et une culture qu'elle aimait partager et tout autant agréable à écouter.

Après mettre assuré de l'existence de ce livre, je me dirigeais vers l'endroit indiqué à la recherche de ce fameux livre de Paul Boursier, le professeur ayant pris soin de me le conseiller, il était normal que j'y jette au moins un petit coup d'oeil pour le remercier de cet apport personnel qu'il m'offrait. Cette trouvaille fut assez simple, principalement grâce à la côte que m'avait indiquée la dame de la bibliothèque. Je feuilletais rapidement les premières et la quatrième de couverture puis, je me rédigerais vers l'accueil. Sur le chemin je fus cependant happer vers le rayon roman, une folle envie de lire quelque chose de divertissant passant parla d'autant plus que je n'avais pas l'occasion de me rendre souvent ici.

J’étais tranquillement en train de parcourir les rayons, j’avais à présent dans les mains mon fameux livre de Paul Boursier et deux autres romans fictif -pour faire passer le temps entre les cours- lorsque j’atteignis un espace où deux personnes bouchaient le passage. Je restais là sans bouger en espérant que les personnes ce déciderait enfin à se décaler mais rien, ils ne bougèrent pas d’un seul centimètre trop occupé à feuilleter les pages de leur maudit bouquin, je me permis alors de les interpeller, mais rien n’y faisait ils n’étaient vraiment presser de se bouger, agacé je finis par virevolter pour trouver un autre chemin , lorsque sans m’y attendre je rentrais dans une personne. Il ne fallut pas plus de cinq seconde pour que je passe de la position debout à la position assise. Je ne savais pas qui j’avais percuté mais il était aussi dur que du béton. J’entendis quelques rire autours de moi, je vérifiais de qui cela provenait et compris qu’il s’agissait des deux abruti qui me barrait la route quelque seconde avant et bizarrement il avait enfin décidé à dégager. Gêné, si ce n’est furibonde, je soupirais et ramassait mes livres. Puis aussi lamentablement que je m’étais écrasé au sol, je me relevais, m’empressant de réajuster ma robe qui s’était déplacer.

Je me souvins alors entre temps que j’étais rentré dans quelqu’un, je relevais ainsi la tête et pus observer un jeune homme plus grand que moi, beaucoup plus si je puis dire, au point que je faillis me faire mal au coup pour pouvoir voir son visage. Les lèvres pincés, le regard désolé, je fis ce que je devais faire.

_ Vraiment désolé, je n’avais pas vu que tu te trouvais juste derrière moi. Dis-je avec l’euphorie du moment.

Je pense que « devenir rouge comme une tomate » était une expression qui me convenait à merveille à cet instant. J’avais les joues en feu, et je n’arrivais pas à contrôler le rire nerveux qui venait de prendre possession de mon corps. Je ne savais pas si c’était seulement la situation qui me mettait dans cet état où si le physique du jeune homme y était pour quelque chose, mais si je ne me contrôlais pas, il y avait de grande chance que je parte en cacahouète.

_ J’espère ne pas t’avoir fais mal, où quoi que ce soit ! Je suis vraiment désolé. Ajoutais-je en chuchotant, gêné.

Je ne pus m'empêcher de sourire et d'être flatté quand le jeune inconnu s'énerva gentiment contre les deux abrutis qui m'avaient quelques secondes avant ma chute empêcher de passer. Un sentiment de fierté vis-à-vis de la conséquence de leurs actes, même si se casser la figure en faisant une pirouette était le comble du ridicule pour une danseuse. Quand il se pencha pour m'aider à ramasser mes livres, tout en me lançant un sourire en coin, je pus sentir son parfum typiquement masculin. Une odeur que j'appréciais tout particulièrement et qui avait le pouvoir de me mettre dans tous mes états. Ce jeune homme n'y était pour rien, mais tout dans sa façon d'être me faisait complètement perdre la tête.

Alors qu'il me fixait intensément du regard de quoi me rendre encore plus confuse que je ne l'étais déjà, chose normalement improbable, il se mit la faute sur le dos probablement plus par politesse que par désir d'être le responsable de tout ce vacarme. Il ajouta aussi une petite phrase qui dans le contexte actuelle de l'université me fit froid dans le dos. Et s'il s'agissait d'un psychopathe, lui-même disait que mes cheveux l'attirait, un fou voilà, j'étais à nouveaux tomber sur un fou. Alors, entre ceux qui veulent des photos de moi nue pour les mettre dans un soi-disant calendrier des filles sexy de l'université et ceux qui prenaient un malin plaisir à se des-saper et à faire l'hélicoptère avec leur pénis j'étais visiblement servis ! Bien que son sourire me fis à nouveaux rougir, j'entrais dans une angoisse, si bien que mon corps recula instinctivement, alors qu'une vieille femme fit son apparition.

_ Vous n'êtes pas tout seul ici ! Il s'agit d'une bibliothèque un peu de silence s'il vous plait !!

_ Excusez-nous Madame. Dis-je surprise et l'esprit ailleurs.

Je fixais toujours l'apollon devant moi, la paranoïa c'était mon truc et il fallait vraiment que j'arrête de voir des fous partout, d'autant plus qu'il n'avait en rien l'air d'un dangereux psychopathe. Alors que son regard recommençaient à me perturber voire même à me gêner, je baissais le regard laissant échapper un sourire de mes lèvres. Je regardais autour de moi, cherchant une solution pour arrêter d'être dans cet état et finit par me racler la gorge discrètement avant de relever la tête.

_ Je ferais mieux d'y aller ! Lachais-je en montrant la porte du doigt.

J'étais tellement intimidé que je n'arrivais plus à le cacher, entre la lèvre inférieure que je me mordillais inconsciemment, son regard que je fuyais, tant de signe me trahissant. En réalité, je n'avais aucunement envie de partir, mais je savais que je ne tiendrais pas longtemps avec toutes ses émotions qui batifolaient jusqu'au plus profond de mon corps.

La paranoïa c'était véritablement mon truc ! Imaginez que toutes les personnes qui m'entourent ont décidée de me tuer, de me frapper ou de m'infliger n'importe quels sévices, c'était ma raison d'être du moment. Peut-être parce qu'avec le climat actuel, je me sentais de moins en moins en sécurité dans les couloirs de la faculté, peut-être parce que je m'ennuyais tellement que mon esprit trouvait un moyen de s'activer, ou tout simplement étais-je vraiment folle à lier. Je ne savais pas, mais ce que je savais, c'était que je n'avais aucune raison d'avoir peur. J'avais des amis qui s'inquièteraient de ne plus me voir, qui partiraient à ma recherche si je disparaissais du jour au lendemain. Puis, il y avait cette apollon qui n'avait semble t-il rien de dangereux à part peut-être son sourire qui me faisait perdre pied. Il fallait donc vraiment mais, vraiment, que j'arrête de voir des dégénéré partout parce que ça finirait par me causer de gros problèmes. D'autant plus que le dieu qui était poster devant moi ajouta à la suite du départ de la femme de la bibliothèque qu'il rigolait, même si cela eut le pouvoir de faire disparaitre ma frayeur, j'en restais pas moins gênée et ça présence me perturbais tellement que je préférais m'éloigner, histoire de me remettre des émotions. Ainsi après lui avoir annoncé mon départ, je lui souris une dernière fois et pris la direction de la sortie et marcha quelque mettre dans un le couloir de la fac qui à cette heure-ci était désert, sans grand étonnement.

J'entendais les pas d'une personne qui trotinait derrière moi, lorsque je me retournais pour voir de quoi il s'agissait, je pus constater qu'il s'agissait de l'inconnu et c'était vers moi qu'il avançait. Je me stoppais machinalement comme si inconsciemment j'avais attendu cela toute ma vie. Je repositionnais une mèche de mes cheveux, sans oser le regarder dans les yeux, ni même le regarder tout simplement et le jeune homme arriva enfin à ma hauteur. Il ne comprenait pas pourquoi j'avais précipité mon départ et me proposa d'aller boire un café, avec cette petite pointe d'humour que je commençais à comprendre et à apprécier, puisque je laissais échapper un petit rire. Je ne savais pourtant pas comment réagir, j'étais tellement mal à l'aise avec durant les deux petites minutes passer à la bibliothèque, qu'imaginez prendre un café avec lui, ce serait m'assurer d'une mort rapide. Pourtant, alors que j'aurais préféré dire non pour calmer mes ardeurs, je m'entendis dire « Oui ».

_ Ce n'était pas ta faute, je n'ai pas fait attention, alors tu ne me dois rien, mais je suis d'accord pour prendre un café avec toi. Dis-je un énorme sourire aux lèvres.

Mes yeux commencèrent à être attiré par les siens et même si je ne pouvais les fixer que très peu de temps, j'en fus plus que retourner.

_ Au fait, je m'appelle Calliope ! Mais tout le monde m'appelle Callie. Ajoutais-je avant qu'il ne puisse prendre la parole.

Je me trouvais de plus en plus ridicule, me mettre dans un état pareil pour un gars que je connaissais à peine était ridicule, il fallait que je me reprenne en main. Cependant, je savais que de toutes manières, même si je le pensais très fort, cela n’arriverais pas. Je devais me l’avouer le jeune homme exerçait un pouvoir sur moi que je n’étais pas en mesure de contrôler et il fallait que je face avec. Il était trop beau et trop déstabilisant pour que je puisse garder mon « sang froid ». Ironique, puisque je bouillonnais de l’intérieur.
Bien évidemment que j’étais heureuse d’aller boire un café avec cet apollon. Qui ne le serait pas à vrai dire ? Ce jeune homme devait avoir toutes les filles à ses pieds et qu’il me propose un café à moi, une inconnu fraichement rencontré était très plaisant, même plus que cela. Lorsqu’il prit la parole, je ne pus m’empêcher de rire à ses petites remarques. J’étais du genre maladroite, principalement lorsqu’un beau gosse était dans les parages, alors si je ne renversais pas mon café ou ne perdais pas l’équilibre, c’est que quelqu’un quelque part avait prévu bien pire pour moi.

_ Te supporter je pense que j’en suis capable, mais je ne peux te promettre aucun accident, je suis du genre maladroite.

Je riais toujours, mais cette fois je ne le quittais pas des yeux. A cette heure-ci, il devait petiller de plaisir, je me souvenue alors que nous nous n’étions pas présenté officiellement, je lui avouais alors mon prénom. Et fit un signe qui devint plus que banale, pour éprouvé ma satisfaction lorsqu’il m’admit qu’il aimait mon prénom, un sourire suivit d’un pincement de lèvre. Il continua en se présentant à son tour. Je ne pus m’empêcher d’exploser de rire avec lui, lorsqu’il me sortit son compliment typique pour draguer une femme à la façon vieux pervers ou gros lourdaud ! Je le repoussais gentiment alors que celui-ci s’en excusa, mais ça ne m’empêchais pas de continuer à rire. Un rire que j’eu bien du mal à contrôler, je n’étais pas une fanna des compliments, ils me mettaient mal à l’aise, mais Toby si j’en crois ce que j'avais pu observer, avait ce don de tourner les compliments en une petit blague et je m'y risquais moi-même.

_ Je ne saurais pas dire si c’est un plaisir pour moi, bien que tu sois pas si mal dans ton genre non plus ! Mais, si je prends en compte notre conversation depuis tout à l’heure, j’aurais tendance à te croire psychopathe doublé d’un pervers. Mais, j’aime le danger et je prends le risque de mourir aujourd'hui , tu en vaut la peine

J’étais loin d’être la reine de l’humour, mais le ridicule ne touait pas à ce que je sache. Histoire d’éviter la gêne au cas où ma blague serait nulle, ce qui était évidemment le cas, puisqu'il n'y avait rien drôle dans cette phrase, je revenais au sujet principal.

_ Bon et si on allait le boire ce café !! Monsieur Muscle. Dis-je en lui faisant un clin d'oeil. Faudrais que tu me les montre au passage, je veux voir ce qui m’a offert un beau bleu aux fesses, tiens !

Je conclus ma phrase en me mordillant le coin inférieur de la lèvre et en lançant un regard coquin en sa direction, puis sans changer d'expression, je saisis son avant bras pour le forcer à avancer, pendant que je marchais à reculons.

Je tenais toujours le bras de Toby, alors que je reculais pour le forcer à avancer. Bien évidemment, il se laissa faire et avança. Tout ce passa bien les premiers mètres, puis alors que je décidais qu’il était temps que je me retourne pour voir où j’allais, je perdis l’équilibre et m’effondrais sur le sol. Le problème que je n’avais pas prévu pour autant, était que j’entrainai Toby dans ma chute et celui-ci se retrouva juste au dessus de moi.

J’avais laissé échapper un cri lors de ma chute, ce qui était tout à fait normale pour un individu bien constitué, mais j’espérais sincèrement que personne ne l’aurait entendu car notre position était plus qu’embarrassante pour une toute première rencontre. Et alors que j’étais toujours allongé, je remarquais que le visage de Toby fut bien plus proche du mien que je ne le pensais, au point que je pouvais sentir son souffle dans mon cou. Ceci eut le don de me rendre toute chose. Puis, il vint alors soutenir son regard sur le mien de façon si intense que mon cœur s’emballa,s'y ajouta le fait que nos deux corps étaient collés l'un à l'autre malgré qu'il se soit retenu pour ne pas m'écraser. Je ne savais plus où me mettre, la gêne d’être à nouveau tombé mélanger à cette situation dans laquelle nous nous trouvions, ne vint pas améliorer les choses, j’aurais voulu aller me cacher dans un trou de souris et ne jamais en sortir. Pourtant, Toby, à l’inverse de moi ne semblait pas du tout gêné et le prenais même avec humour. C’est avec une respiration saccadé et un cœur affolé que je lui répondis alors.

_ Non ça va, je pense que je souffrirai plus demain, lorsque les bleus se seront installés. Dis-je avec une pointe d’humour. Je crois aussi, que j’ai pu me faire une vision de tes muscles, je n’ai semble-t-il plus réellement besoin de les voir. Ajoutais-je sur le même ton. Et toi ?

Le jeune homme ne m’avais toujours pas quitté du regard alors que moi, je cherchais toujours un endroit où me cacher. Je tombais rarement, bien évidemment j’étais maladroite, mais c’était principalement avec mes mains quand il s’agissait de faire tomber des objets, mais mes pieds et mes jambes ce portaient très bien normalement, rares étaient les fois où je tombais et heureusement sinon je n’irais pas bien loin. Seulement, en l’espaces de dizaines de minutes j’avais réussis à chuter 2 fois et même si ce n’étais pas bien désagréable de se retrouver sous un jeune homme comme Toby, ça restait embarrassant.Le jeune homme ne semblait pas pour autant vouloir bouger, il restait toujours au dessus de moi, avec son regard intense qui à l’instant où je m’y attardais m’hypnotisa un peu plus encore.Je me mordis la lèvre inférieur et pris l’initiative de le faire sortir de ses pensés.

_ Euh… Pas que se soit désagréable, mais on devrait peut-être se relever, tu ne crois pas ?

Toby ne semblait pas être blessé, d'après ses dires. Il enchaîna même sur une petite touche d'humour ce qui me rassurait, car la façon dont il s'était rattrapé aurait pus être fatal pour ses bras ou ses poignets. Mais s'il n'était pas blessé, alors tout allait bien et cette chute n'était à présent qu'une anecdote qui se finissait bien.

Alors qu'il était toujours au-dessus de moi et que je luttais pour ne pas perdre pied, je pus remarquer que lui aussi était assez troublé même s'il tentait tant bien que mal de le cacher. Ainsi, après quelques minutes d'un échange visuel intense et troublant à la fois, je nous sortis de cette situation en suggérant de nous relever. Il s'exécutait et m'aidait à me relever, bien que je sentis sa force puisqu'il me releva assez facilement, il fut d'une délicatesse rare, ce qui était plaisant chez un homme de nos jours.

Je lui souris et le remerciait aussitôt de son geste, je réajustais mon haut qui entre deux avait pris une allure bizarre, alors que celui-ci nous rappelas le but principal de notre journée, tout en me donnant un conseil de sécurité. J'en profitais pour lâcher un petit rire et lui donner un léger coup de coude dans le flanc, avant de lui faire faire une grimace. Ça pouvait être ridicule mais c'était ma marque de fabrique, lui c'était l'humour et bien moi c'était les grimaces toutes plus bizarres les unes que les autres.

_ Sache que d'habitude je ne tombe jamais, ce n'est pas habituel. Moi, c'est avec mes mains que je crée le danger ou que je détruis des objets !!

Je ne loupais pas son petit rire moqueur, qui le rendait si sexy sur le moment et en signe de « fausse » vexation, j'avançais sans me retourner, histoire de ne pas prendre le risque de tomber à nouveaux. Je sentis son regard sur moi, mais comme je n'entendais pas le son de ses pieds frapper le sol, je me risquais alors à regarder s'il était toujours là et je le vis quelques mètres derrière moi, toujours au même endroit, regardant en ma direction.

_ Bah alors qu'est-ce que tu fais ? Tu viens ? La route est encore longue jusqu'au café et si tu dois encore te retrouver à terre ça va prendre encore plus de temps !

Je lui souris en y ajoutant un petit air innocent. Je sentais bien que la gêne n'était plus là, en faites je commençais à redevenir moi-même, pas parce qu'il me laissait indifférente, mais parce qu'après cette demi-heure plus rien de pouvait lui laisser penser que j'étais une fille parfaite et sans défaut, ainsi ça soulageait de pouvoir redevenir normale.

J’aimais les taquineries de toby, elle était une distraction légère qui me permettait d’oublier les petits tracas de ma vie du moment. Être avec lui, c’était comme une libération et pourtant, j’étais loin de le connaître, nous n’étions même pas des amies ou des amants, simplement deux personnes qui allaient apprendre à ce connaître et pourtant, j’avais l’impression de déjà plus pouvoir me passer de lui, de sa façon d’être. Beaucoup de personnes à sa place se seraient moqués de mes chutes, ils auraient ri et seraient probablement partis, me laissant dans mon embarras. Lui était resté, il avait même effrayé deux étudiant rien que pour moi, en y repensant cela me fis sourire. La deuxième chute était encore plus embarrassante, mais il semblait l’avoir apprécié si je croyais ce qu’il me disait. Toby était donc ma bouché d’air frais de la journée et il me faisait rire, c’était un point de gagné pour lui, encore un, sur la route d’une relation quelqu’elle soit.
Lorsque je m’étais retourné, je remarquais qu’il avait un grand sourire, un sourire à en tomber par terre, mais j’avais décidé de ne plus être gaga devant son sourire ou son regard, même si l’envie ne m’en manquait pas. Je l’avais donc sortis de son observation prolongé de ma personne et le fit avancé. Arrivé à ma hauteur, il me demanda tout en riant si j’avais peur qu’il ne vienne pas. Peur je ne pouvais le dire, car il était celui qui m’avait proposé le café alors il était obligé de venir, déçu si au final il ne pouvait pas rester, ça j’en étais persuadé. Ce qu’il ajouta ensuite, me fis rire, j’allais finir par croire que seules mes catastrophes intéressaient, mais il avait dis « avec toi» et non « de toi », ce qui changea totalement la donne.

_ Comme tu l’as dis toi-même Toby, tu ne pourrais pas te passer de mes catastrophes, alors pourquoi aurais-je peur que tu ne viennes pas avec moi. Dis-je avec un sourire triomphant. Et puis avoue-le maintenant que tu m’as dans ta vie, tu n’arrive pas à t’imagine comment tu pourrais te passer de moi, bien que tu ne saches rien de moi et vice versa ! Mais, ne t’inquiète pas je fais souvent cet effet, tu t’y habitueras, comme mes amis l’on fait avant toi ! Dis-je avec une fausse prétention.

J’avais dis ça pour rire et pour preuve je rigolais, tout en le regardant de côté alors que nous marchions toujours, pour autant je le vis qui ne savais pas quoi répondre à cela.

Je l’écoutais parler, ce jeune homme qui quelques minutes auparavant m’étais encore totalement inconnu. Tout dans ça façon d’être était appréciable, physiquement comme mentalement et même si mes connaissances à son sujets étaient encore et toujours limité, j’avais le pressentiment qu’il s’agissait d’un gars bien. Bien que je m’attendais à ce genre de réponse de ça part, je ne pus m’empêcher de rougir. Je n’avais pas réellement l’habitude des compliments, où peut-être étais-ce juste moi qui ne les appréciais pas grandement, puisque mes amis ne se retenaient pas de m’en faire de temps à autres et qu’à chaque fois il me mettait mal à l’aise. Néanmoins, malgré le changement de couleurs de mes joues je tentais de ne rien laisser paraître et je laissais même échapper un rire calme et serein.Ce que je retenais surtout c’était qu’il me faisait rire. On dit souvent que pour séduire une femme, un homme doit la faire rire et bien il est clair que pour moi ça marchait.

_ Tu devrais envisager de faire carrière en temps que clown ou en temps que comique, je te laisse le choix. Dis-je avec humour.

Tout en parlant nous avions franchis les portes du lycée et avions tournés au coin dans une allée, il semblait que nous nous dirigions vers le café ambulant, qui était soit dit en passant, le meilleur de la fac, en plus le gérant me mettais toujours un peu plus de crème que normalement. J’avais probablement un tiquer avec le jeune homme mais, il était bien trop vieux pour moi et pas vraiment à mon goûts, mais je ne refuserais rien pour plus de matière grasse dans mon chocolat, car oui j’étais une anti-café. Nous étions arrivés devant le café et Toby salua le vendeur, il semblerait que je n’étais pas la seul à aller ici, ce qui était assez logique. Puis, le vendeur m’apperçut et me lança un sourire coquin. Je lui souris en retour, tentant de ne pas laisser paraître mon angoisse.

_ Qu’est ce que je vous sers les jeunes ? Lança Marco, le vendeur sans me quitter des yeux.

Je regardais quelque instant Toby et lui lançais un sourire que bien évidemment il me rendit sur le champ. Puis, je détournais la tête à nouveaux.

_ Comme d’habitude pour moi, Marco.

_ Bien joli demoiselle et pour toi ? Ajouta-il en regardant à présent Toby

J’avais commandé ma boisson chaude, sous le regard insistant de Marco pour moi et de Toby envers Marco, puis ce fut le tour du jeune homme de passer commande. Comme moi, il avait ses habitudes, ce que je trouvais assez chou pour le coup, mais ce que j’adorais aussi, c’était son regard laissant transparaitre un léger soupçon de jalousie. C’est donc amusé que je le regardais, tout en essayant de le rassurer un peu. Lorsque ses yeux croisèrent les mieux, je me surpris à me détournée de lui et a mordiller ma lèvre inférieur. Le jeune homme n’avait probablement pas conscience de l’effet qu’il me faisait, ou au contraire il en avait pleinement conscience et en jouait avec plaisir et surtout sans aucun remord. Le temps que je lui fasse à nouveau face, il avait sorti son portefeuille et payait nos deux boissons. Sous la surprise, je me précipitais pour prendre mon portefeuille, il était hors de question qu’il me le paie, d’autant plus que c’est moi qui devait m’en charger pour la bousculade que j’avais maladroitement orchestré sans le vouloir. Je le fixais ahuri et faussement vexé qu’il est fait ce coup en douce et je lui donnais un petit coup dans le bras.

_C’était à moi de payer. Maintenant vas falloir que je trouve un autre moyen de me faire pardonner ! Méchant !

Toby me tendis alors ma boisson et je lui offris un sourire en guise de premier remerciement.

_En tout cas, merci pour le chocolat viennois. Peut-être qu’avec un peu de chance, tu me verras avec une moustache de lait, il n’est pas rare que je me ridiculise à cause de mon adoration pour le lait et la crème fouetté.

J’haussais les épaules amusé et nous sortîmes du café. Je n’avais jamais réellement
remarqué, mais Toby était plutôt grand dans son genre, beaucoup plus grand que moi, j’atteignais à peine ses épaules et ce malgré mes talons. Mes anciens petits amis ou mes amis hommes étaient, en général, pas plus grand que moi, à part certain qui me faisait paraitre minuscule à côté d’eux. Toby était le plus grand d’entre eux, j’allais devoir faire attention au torticolis si je m’évertuais à trop le regarder.

Nous étions lancés dans une conversation bien sympathique lorsque Benjamin Sander fit irruption dans mon espace personnel. En effet, il vint à ma rencontre et m’embrassa dans la commissure des lèvres. Surprise je restais de marbre et j’attendis qu’il se recule pour réagir, mais avant même que mon esprit se remette de ses émotions, il me parla. Je restais là, la bouche grande ouverte, sans rien dire, interloqué et me rappelant que j’avais deux spectateurs, je m’efforçais de répondre.

_ Ça va et toi ? Qu’est ce que tu fais là ?

Ma question était ridicule mais trop tard, elle était posée. Je lançais un regard furtif vers Toby qui avait probablement dû voir où m’avait embrassé Ben et je me sentis gêné, bien qu’il n’y ait rien entre nous. Je fis semblant de rire à sa seconde remarque, histoire de détendre l'atmosphère, e mais surtout de me détendre moi. Ben était en réalité mon dernier petit ami « officiel » en date et il n’avait pas réellement accueilli avec plaisir notre rupture et me l’avais fait comprendre plusieurs fois durant les derniers mois passés.

_ Alors tu ne nous présente pas ? Dit-il en me regardant avec insistance.

_ Oh euh, Benjamin, je te présente Toby. Dis-je surprise de cette demande et gêné par son regard.

_ Enchanté ! Alors nouveau petit ami ? Me demanda-il. Tu verras c’est la petite amie parfaite, mais attention elle se lasse très vite et elle est doué pour briser un cœur. Dit-il cette fois en direction de Toby, essayant de mettre ses pics sur un ton de rigolade.

J’étais en train d'écouter la scène, mais mon regard était baisser. Le pire, c’est qu’il ne disait rien de faux, tout était véridique, mais l’entendre à voix haute me fit me sentir très petite. Néanmoins, je ne me laissais pas abattre, après tout j’étais une fille forte et avait affronté bien pire qu’un ex petit amis jaloux.

_ Écoute Ben, Toby et moi on n’est pas ensemble, c’est juste un ami et s’il a envie d’en savoir plus sur moi, il est assez grand pour me poser des questions ou aller à la pêche à l’information. Il n’a pas besoin que tu les lui balance en pleine figure…

_ C’est lui ou c’est toi qui n’en a pas besoin ? Me demanda-il après m’avoir coupé la parole.

Exaspéré, je me contentai du silence pour répondre à sa question, puis je me tournais vers Toby confuse, je lui mimais un « désolé ».