Spoiler:

Lorsque je relevai la tête, Drew ne semblait véritablement pas dans son meilleur jour. Je ne savais pas ce qui allait se passer à l'intérieur de cet hôpital, mais je savais que ce n'était pas quelque chose sans conséquence, de toute manière être ici était déjà quelque chose à ne pas négliger, mais à la tête qu'il faisait, je savais qu'il se passerait quelque chose que personne ne voudrait avoir à vivre. Puis, il me demanda une chose que je n'aurais jamais crue possible, après tout ce qui s'était passé, tout ce que l'on s'était balancé au visage, il me demandait à moi, une parfaite inconnue de l'accompagner voir sa mère et c'est lorsqu'il ne réussit pas à terminer sa phrase, que je compris que ce n'était pas qu'une simple visite de courtoisie, mais probablement la dernière fois qu'il la verrait. Je sentis mon estomac se resserrer et une boule assaillir ma gorge. Je ne savais pas quoi répondre, mais surtout je ne savais pas quoi faire. Son visage se décomposais petit à petit, je fermais alors mes yeux et respirais un bon coup. Je remis le contact et je me stationnais quelques mètres plus loin, alors que Drew semblait surpris. Une fois garé, je me retournais à nouveaux vers Drew et avec un petit sourire que je savais triste, je m'adressais à lui.

_ Dites-moi quand vous êtes prêt à y aller, je vous suis. Personne ne devrait avoir à vivre cela tout seul.

Le temps était compté, ainsi Drew et moi étions à présent en dehors de la voiture et avions déjà pris la direction de l'entrée de l'hôpital. Le Wilshire Memorial Hospital, ce grand bâtiment qui quelques années auparavant avait changé ma vie à tout jamais. Comme Drew, c'est dans ce lieu que j'avais dû dire au revoir moi aussi à ma mère, à la seule différence que la mienne n'était qu'un cadavre sans vie, que l'on avait pris plaisir à marteler. En réalité, je n'avais même pu lui dire au revoir, tout simplement parce que je n'avais que 10 ans à l'époque et je n'étais pas autorisé à entrer dans la morgue. C'est probablement ce qui m'a offert presque quatre années de thérapies avec un psychologue et l'absence d'une mère quand j'en aurais eu le plus besoin. Mais, en réalité je me disais que j'avais eu cette chance, de ne pas la voir mourir, de ne pas l'avoir vu « dans son état ».

Nous étions à présent face à la porte, je lançais un regard vers Drew, je ne savais pas à quoi il pensait, mais j'arrivais à lire la peur dans ses yeux, je vins alors saisir sa main pour qu'il voit qu'il n'était pas seul et bien que l'on ne se connaisse pas, je serais à ses côtés. Les portes s'ouvrirent et nous étions à présent à l'intérieur de l'hôpital.

_ Ca va aller. Lachais-je dans dans l'idée de le rassurer, bien que je savais que ça n'aurait pas grand effet.

Spoiler:

Nous avions à présent passé les portes du Wilshire Hospital, lieu de vie mais aussi et malheureusement de mort. Alors que je lui tenais toujours lamain, le jeune homme s'éloigna quelques instants. Il s'avança vers l'accueil, où une dame d'une quarantaine d'années pris le temps de le renseigner. J'en profitais pour essayer de chasser les mauvais souvenirs de mon esprit, ce n'était pas le moment de repenser à ma dernière venue dans ce lieu et puis étais-ce acceptable d'y penser à cet instant alors que Drew, bien que je ne le connaisse à peine, vivait un instant dramatique. Quelques minutes plus tard, il me fit enfin signe et machinalement je m'avançais jusqu'à lui, je ne savais à quel endroit nous nous rendions, mais je le suivis sans un mot. L'ascenseur fut la première étape et alors que nous l'avions envahis, je vis le jeune homme appuyer sur le bouton, j'en conclue alors qu'elle se trouvait à cet étage. Je n'avais pas encore ouvert la bouche, je me terrais dans un silence, à vrai dire aucun mot ne changerait quoique ce soit, alors par respect, je ne disais mots.

Puis, à peine les portes ouvertes, le jeune homme parti en courant, surprise je ne bougeais pas de suite, ce ne fut qu'au moment où les portes s'apprêtaient à se refermer que je sortis totalement de l'ascenseur, scrutant le couloir pour retrouver le jeune homme. Il s'adressait, quelques mètres plus loin, à une infirmière, je me rapprochais alors, mais à peine l'avais-je rejoins, que en compagnie de la professionnelle, ils avançaient déjà. Sage comme une image, je les suivais jusqu'à la chambre. Il s'arrêta quelques instants alors que je restais en retrait. Puis, il s'encouragea après avoir ouvert la porte. Je tâchais véritablement de me faire toute petite, être dans cette pièce ne m'était pas destiné et j'avais réellement l'intention de me faire oublier durant le dernier moment qu'aurait le jeune homme avec sa mère. Alors que Drew s'approchait de sa mère, je me positionnais dans le coin de la pièce juste à côté de la porte, je voyais tout ce qui se passait, mais surtout je voyais cette mère sur ce lit, plus affaibli. Je sentis alors une boule se former dans ma gorge, mon cœur se serrer. J'alternais mon regard entre le jeune homme et sa mère, j'hésitais à ressortir pour les laisser seules, mais je restais et baissais alors les yeux, j'avais beau ne pas les connaître, être confronté à la mort restait quelques choses de bien difficile...

Dans le coin de cette chambre où je mettais tranquillement installé pour laisser un peu d’intimité à Drew et sa mère, je regardais mes pieds. Je ne savais réellement pas où me mettre. Drew dut remarquer ma gêne parce qu’il m’invita à approcher. Ca me surpris d’autant plus que moi, à sa place, j’aurais préféré être seule et je n’aurais certainement pas voulu qu’une personne me voit dans un moment de faiblesse et de vulnérabilité, alors que je m’apprétais à dire au revoir à un être chers. Néanmoins, à ca demande je m’approchais un peu, ainsi je me positionnais au bout du lit et je fixais Drew qui commença à parler à sa mère. Chacune de ses paroles était ampli d’émotion et la boule que j’avais dans la gorge s’amplifiait de plus en plus. Je n’aurais jamais pensée que dans pareille situation, une inconnue pourrait ressentir tant de peine, peut-être cela me rendait-il plus humaine.

Quand j’avais rencontré Drew j’avais imaginé un homme insensible et arrogant et depuis notre discussion dans la voiture et cet instant à l’hôpital, je voyais tout le contraire. Je comprenais encore plus que je l’avais mal jugé et n’avais regardé qu’un seul côté de sa personnalité. Voir les larmes qu’il tentait de cacher me montrait son courage et son envie de rester fort devant sa mère, néanmoins à mon tour je sentais les larmes venir bien que je ne perdais rien dans cette histoire, je détournais le regard pour ne pas m’effondrais aussi, je n’en avais pas le droit. C’est alors que, contre toute attente, il parla de moi à sa mère, il me présentait à sa mère, sans comprendre pourquoi il le faisait. Je le regardais à nouveaux, les yeux écarquillé et humide, alors qu’il me fit signe de la rejoindre, je m’approchais alors de lui, pendant que Drew expliquait notre rencontre et ce que j’avais fais pour lui, je ne pus m’empêcher de sourire d’autant plus qu’il finissait par un compliment qui me fit de suite rougir comme à mon habitude.

Suite à cela, je ne savais pas réellement quoi dire ou quoi faire, alors je souris à sa mère, puis à lui, j’étais gêné à présent plus parce que j’étais dans cette pièce, mais parce que je découvrais Drew d’une façon que je n’aurais jamais imaginé. Mon visage ce tourna à nouveau vers Drew et il montrait mon incompréhension

_ Qu’es ce que … ? Dis-je en chuchottant pour tenter de saisir ce qu’il était en train de faire.

Spoiler:

J’avais l’air d’une idiote, la bouche grande ouverte à me demander ce que Drew était entrain de faire, en train de mijoter. Il ne voulait soit disant pas me laisser dans mon coin, j’en étais pas réellement convaincus, bien qu’il paraissait sincère. Néanmoins, je lui laissais la possibilité d’être tranquille pour dire au revoir à sa mère, j’aurais pensé qu’il saisirait sa chance. Et bien que son geste fut honorable, je trouvais cela ridicule, on s’en fichait de la jeune fille qui avait permis d’être ici, le plus important était de profiter des derniers instant sans soucier d’un petit brune qui avait décidé de faire la bonne samaritaine. Les mots qui sortirent de sa bouche furent pourtant très agréable à entendre pour moi, mais aussi pour sa mère. Elle lui lançait même de magnifique sourire en réponse aux siens.
Puis, alors qu’il se retourna vers mois, il me la présenta, en oubliant pas d’y glisser une petite touche d’humour probablement pour détendre l’atmosphère et pour se rassurer au passage, car je le voyais, bien qu’il le cache à la perfection, je pouvais lire dans ses yeux, dans ses traits, qu’il était très mal. Je laissais tout de même échapper un petit rire discret et secouais la tête, Drew était fou, voilà ce qui me passait par la tête, Drew était un gentil petit fou. Ma pensé ce confirmais lorsqu’il exprima son souhait, mais je le comprenais, il était certain que cette mère tiendrais encore et il fallait en profiter, pour cela je le comprenais très bien. Il regarda à nouveaux sa mère un très long moment et sa mère fit de même, c’était touchant et une scène qui malgré les circonstances était belle. Puis, il avoua avoir besoin de se rendre au toilette, je lui souris et l’observait quitter la salle.
Après que la porte se soit refermée derrière lui, je me tournais vers la mère de Drew. Encore positionner au bout du lit de Judy Miller, je me décalais pour prendre la place qu’occupais Drew quelques secondes auparavant, j’attrapais un petit fauteuil et m’installais. Sa mère ne me quittait pas des yeux et semblait même prendre plaisir à me sourire.

_ Votre fils est un sacré spécimen, il m’en à fait voir de toute les couleurs je dois dire. Dis-je avec une petite touche d’humour, bien que je n’inventais rien.
_ Oh, Drew est comme ça, il n’est pas mauvais en soi, il a juste son caractère à lui.
_ Oui j’ai pu le remarquer. Dis-je en souriant.

Quand Judy Miller m’avait répondu, elle montrait une certaine fierté en parlant de son fils. Il était certain qu’elle l’aimait plus que tout, il était son fils, sa fierté et bien qu’elle ne me l’ait pas dis clairement, cela ce lisait dans son regard, dans sa façon de parler de lui.

_ Calliope, c’est cela ?
Je hochais la tête pour confirmer
_ Je vous remercie de l’avoir amener ici. Bien d’autre n’en aurait pas fait autant à votre place
_ Oh… non ! S’il vous plait ne me remercier pas. En réaliter bien que notre rencontre ai été … explosive, lorsqu’il ma demander de l’amener ici, je n’ai simplement pas pus dire non, cela aurait été beaucoup trop cruelle, pour moi.
_ Mon fils avait peut-être raison …
_ A propos de quoi ?
_ Vous semblez une jeune femme remarquable.
_ Oh … je ne pense pas être remarquable, je pense qu’on a tous nos défauts et nos qualités, notre façon d’être. J’ai agit comme mon éducation me l’a appris. De la à être remarquable, c’est un bien grand mot.
_ En tout cas, vous connaissez bien la modestie.

Je laissais échapper un petit rire qui était accompagné par celui de sa mère. On me disait remarquable, mais à côté de cette femme, c’était complètement différent.

_ Vous êtes une femme forte ! Une femme courageuse. Ma mère était comme vous, enfin de ce que mon père m'a dit.
_ Mon fils est ce que j’ai de plus cher et je n’ai pas forcément été toujours présente pour lui, mais j’ai fait en sorte de me battre pour reculer au maximum l’inévitable… Il le fallait.

Que pouvais-je dire de plus à cela, cette femme, cette mère était une mère aimante bien qu’elle pense parfois le contraire. Et si Drew tenait de sa mère, alors ce serait un homme bien. Je ne voulais pas que Drew revienne et voit deux femmes attristé. Alors, je saisi la main de Judy Miller, fit le plus beau sourire que je n’ai jamais fait de toute ma vie et tout en la regardant je partis dans une conversation joyeuse pour en connaitre d’avantage sur la femme remarquable que j’avais devant moi. Notre conversation, enchaîna sur nos passions, nos meilleures souvenirs et sur tout un tas d’autres sujet qui pouvait être ridicule mais qui pendant quelque minutes nous ferait rire et sourire, jusqu’au moment où Drew reviendrai dans la pièce.

Spoiler:

Alors que, Judy Miller et moi-même étions en train de rire à plein poumon, la porte s’ouvrit, laissant apparaitre Drew. Alors qu’il nous surprenait pendant que nous racontions nos histoires frivole, nous nous calmions, comme si nous avions un secret à caché alors que ce n’étais pas du tout notre cas.
A la question qu’il nous posait, je fis non de la tête, tout en lui souriant, mais la réponse de sa mère qui était à l’inverse de la mienne, me fit replonger dans léger fou rire qui je réussissais tout de même à calmer assez rapidement. Il se rapprocha alors de nous, puis nous expliqua qu’il avait attendu à l’extérieur, cela me fit sourire plus qu’autre chose. Je l’écoutais parler avec sa mère, sans les interrompre et je me rendis compte que ça présence me troublait légèrement, lorsqu’il était présent, je n’osais rien dire, rien faire, je devenais la Callie introvertie que je ne me connaissais pas encore.
Lorsqu’il entama ses grimaces, je fus d’abord surprise, je n’aurais jamais imaginé Drew faire ce genre de chose, puis je finis par en rire doucement, c’était plutôt mignon. Il s’en excusa auprès de moi et je levais les yeux au ciel.

_ Il ne faut pas ! Et il me faut bien plus que des grimaces pour avoir peur.

Le regard que Drew me lança, m’incita à détourner le regard, il venait de me faire un de ses regards troublants et indéfinissable. Un blanc s’installa alors dans la pièce et ce fut la mère de Drew qui le brisa. Elle lui parlait de son père, j’avais l’impression d’être alors à nouveaux de trop dans cette pièce, peut-être que Drew aurait-il souhaité que je ne sois pas là pour entendre ça, ni même pour voir la larme qui lui avait coulé sur la joue. Je ne savais pas s’il pleurait de joie ou de tristesse, mais j’avais pus voir une nouvelle partie sensible de lui. Je le fixais quelques instant, en réalité je n’arrivais pas à le quitter des yeux, j’étais comme hypnotisé par lui. Je ne comprenais pas ce qui pouvait me faire agir ainsi, mais il était certain que je le trouvais attachant et que je lui trouvais une part attirante, en ce moment même. Il du sentir mon regard puisqu’il détourna les yeux de sa mère à qui il avait parlé, pour me regarder, néanmoins il n’en fit pas allusion et me parla juste des confidences qu’il m’avait faite. Comme gêné d’avoir pus être démasqué, je hochais la tête, me forçant à sourire. Je fus plus sereine, lorsqu’il s’adressa à nouveau à sa mère sur un sujet bien différent. Il voulait savoir ce que l’on avait dis sur lui, il était convaincu qu’on parlait de lui et bien que l’on ait dis quelque petite chose à son sujet, il n’y avait rien de bien important.

_ Oui je confirme, je lui ai juste confié mon ressenti à ton sujet, mais ça s’est arrêté là. Après, on a divagué sur d’autre sujet, et on s’est même trouvé quelques points communs. Dis-je en regardant Drew. N’est ce pas ? Ajoutais-je en direction de Judy Miller.

_ Tout à fait Calliope.

_ Tu vois Drew, tu n’as aucuns soucis à te faire !

Je lui souris et me levais de ma chaise, sous les yeux des deux autres protagonistes. J’avais un petit creux et je n’étais pas contre l’idée de me mettre quelque chose sous la dent.

_ Je vais aller chercher quelque chose à manger, vous désirez quelque chose ?

En réalité, en plus de satisfaire ma faim, j’avais dans l’idée de laisser Drew quelque minute avec sa mère, sans personne pour entendre ce qu’il avait à lui dire, s’il avait quelque chose à lui dire. Après avoir écouté leur réponse, je leur fis un sourire sincère et sortis à mon tour de la pièce.

La porte passé, je me dirigeais vers la cafétéria. N’ayant pas mis les pieds dans cet hôpital depuis des siècles, je mis un certain temps à la retrouver et j’avoue que ce petit infirmier, plutôt mignon, soyons honnête, m’avais bien aidé. La porte de la cafétéria passée, je m’approchais du coin snack et commandais un plat de macaroni et quelques petits trucs en guise de dessert et de boissons, histoire de ne pas tomber à côté, puisque après tout je ne connaissais pas leur goût. Le temps d’attendre que l’on me réchauffe mon plat, j’attrapais le journal du matin et m’installais sur une petite table ronde pour le lire tranquillement. Il n’y avait pas que des bonnes nouvelles pour la journée, mais à vrai dire ça ne changeait pas de d’habitude.
Lorsque mon numéro de commande retenti dans la pièce, je dû abandonner ma lecture. Je pliais le journal et saisi le petit sac où était entreposé toute la commande.

Durant le chemin, du retour l’odeur de la nourriture fit gargouiller mon ventre à plusieurs reprises, j’avais véritablement faim. En effet, je n’avais rien avalé de la journée à part une petite assiette de pancakes, rien de bien nourrissant pour une sportive comme moi.
J’ouvris la porte de la chambre et constatais que Mme Miller était toute seule, je haussais un sourcil perplexe et alors que je posais le sac sur la chaise, je m’empressais de poser la question inévitable aussi idiote soit-elle.

_Drew n’est pas là ?
_ Non, il est sortit prendre l’air, il ne se sentait pas bien.
_ Oh d’accord ! Bon j’ai pris, un plat de macaroni et plusieurs desserts, donc n’hésitez pas à vous servir.
_Calliope ? Pourriez-vous me faire une faveur ?
_ Oui, bien sûr. Dis-je surprise de cette demande.
_ S’il vous plaît, arrêtez de me tutoyer et appelle moi Judy.
_ Comme vous voudrez. Enfin tu…. voudras.

Je me mis à rire, il n’était pas si simple de tutoyer une personne, d’autant plus quand elle était de plusieurs années notre aînés, mais j’allais tout de même essayer, puisque cela semblait être important pour elle.
Je me penchais et fouillais dans le sac, je sortis le plat de macaroni et en versais dans une petite assiette, sans oublier d’en proposer à Judy, qui refusa gentiment. Je lui souris et rangeais le plat dans le sac. Puis, après que Judy me fit un signe, je m’installais au bout du lit, malgré une longue hésitation. Les jambes croiser et l'assiette sur les jambes, Judy et moi recommencions à parler.

_Alors Calliope, parle-moi un peu de toi ?
_ Parler de moi ? Que voudrais-tu savoir ?
_ Je ne sais pas trop. Parle-moi de toi, de ta famille, de tes passions.
_ Oh ! Et bien, je ne sais pas quoi vous dire. Je viens à l’origine d’Orange et je suis arrivé à Los Angeles pour les études. J'étudie la danse à U.C.L.A. Mon père est resté sur Orange, il n’a pas voulu s’éloigner, même si ce n’est pas si loin d’ici. A part sa ma passion, c’est ce que j'étudie, enfin voilà.
_ Et ta mère ?
_ Oh euh … ma mère est morte quand j’avais 7 ans, donc je n'aie pas beaucoup de souvenirs à part ceux que mon père m’a racontés.
_ Je suis désolé, c'était indiscret de ma part.
_ Non ce n’est rien, ne t’inquiète pas.

Je souriais pour lui montrer que ça ne me gênais en rien, puis alors qu’un blanc semblait s’installer, Judy repris la parole.

_ Alors pourquoi la danse ?
_ Parce que j’aime ça. J’aime la liberté des mouvements, pouvoir faire ce que je veux, quand je le veux et parce que je trouve ça magnifique. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais j’aime ça et j’aime les sensations que ça me procure.
_ Une vrai fanatique !
_ Une vrai de vrai.

Nous laissions échapper un rire commun qui restait néanmoins discret, quand la porte s’ouvrit pour laisser place à nouveaux à Drew. Je lui offris un sourire, avant de me replonger dans mon plat de pâtes. Tout en l’écoutant parler avec sa mère d’un désir exaucé. Je ne savais pas de quoi, il s’agissait, mais je tentais tant bien que mal de surpasser mon pire défaut, la curiosité. Puis, il s’adressa à moi avant de rire. Je lui répondis par un sourire et détournais la tête en lui montrant le sac posé sur la chaise.

_ Tu as des macaronis et des desserts dans le sac, il y a une assiette et une fourchette et j’ai pris différentes petite boisson. Je ne savais pas ce que tu voulais alors tu as le choix.

Alors que Drew, s'approchait du sac pour se servir, je détournais mon regard vers Judy, puis, ce n’étais pas mon grand défaut pour rien, je ne pus m’empêcher de poser la question qui bien sûr était destiné au deux Miller.

_ Alors, qu’elle désir Drew à exaucé. Enfin … si ce n’est pas trop indiscret, je ne voudrais pas sembler malpolie si cela ne me regarde pas…

Il pensait que je l’avais oublié, entre le temps de sortir de la chambre et de rejoindre la cafétéria, il ne s’était écouler que quelques minutes à peine, donc très peu de temps, pas de quoi oublier qu’il avait répondu positivement à la question que je lui avais posé. Je ne fis aucune remarque, mais montrais tout de même mon amusement. Puis, alors que je tentais de comprendre la raison de sa remarque à son retour de la chambre, il commença à m’expliquer.
A sa première réplique, Drew pris un air sérieux et resta flou dans ce qu’il allait me dire, à en croire que c’était plus qu’important. Je ne cessais pas de le fixais, je l’écoutais lui, comme si nous n’étions plus que tout les deux, j’en oubliais presque ça mère. Lorsqu’il se tut, cela ne fit qu'amplifier mon incompréhension, mais cela ne dura pas bien longtemps puisqu’il reprit assez vite ses explications. Je bus chacune de ses paroles, de ses phrases, chacun de ses mots.
J’observais chaque geste, chaque mimique. Il parla alors de sentiments, j’en conclu qu’il s’agissait d’une relation avec une femme.

Mon visage ce décomposait. Je n’en croyais pas mes oreilles, il s’agissait de moi, de sentiments qu’il avait pour moi. Quel genre, il n’en savait rien, mais il en avait. Cet homme, que je ne connaissais que depuis quelques heures à peine, avouait tout, qu’il était tombé sous son charme, néanmoins il parlait aussi d’amour. Si mon visage s’était décomposé, à présent c’était au tour de tout mon être. J’étais sidéré, abasourdis par toutes ses révélations. J’aurais du dire quelque chose, je voulais lui dire quelque chose, mais je n’arrivais à rien, mon esprit était complètement chamboulé. Sans me quitter du regard, il conclue que j’étais maintenant au courant et s’excusa pour son désir de sortir de la chambre. Lorsqu’il eut disparu de mon champs de vision, je baissais la tête, essayant d’avaler se flux d’information.

J’avais véritablement oublié la présence de Judy, puisque je fus surprise lorsque sa voix retenti dans la pièce.

_Calliope ? Ça va ?

Je fixais son regarde et je m’obligeais à sourire pour faire bonne figure, il s’agissait de sa mère et elle avait agit aussi pour qu’on en arrive à cette situation. Je ne lui reprochais rien, ni même à Drew, mais je me demandais pourquoi ? Pourquoi les choses avait tournée ainsi.

_ Je … euh…

Je ne finissais pas ma phrase, puisque Drew entrait à nouveaux dans la pièce. Je me levais du lit et m’avançais vers la porte, Drew qui se tenait juste devant m’empêchait involontairement de passer. N’osant pas le regarder en face, je fixais mes pieds, néanmoins, étant assez proche de lui, le malaise amplifia, tout du moins pour ma part. Je me tournais vers Judy.

_ Vous nous excusez ?

J’avais repris un langage respectueux parce que j’avais l’impression que tout était allé trop loin. Je ne laissais pas le temps à Judy de répondre, que déjà, j'avais saisis alors la main de Drew et je l’emmenais avec moi dans le couloir. Je pris soin de fermer la porte derrière moi. Et alors que quelque seconde auparavant c'était de l’incompréhension qui régnait en moi, celle-ci se transforma en une colère mêlé à de l'incompréhension.

_C’est quoi ce bordel Drew. On se connait pas, on ne sait rien l’un de l’autre à par que l’on est capable de se tenir tête l’un et l’autre et au bout de je ne sais pas combien d’heure, tu arrive et tu me balance que tu as des sentiments pour moi.

Je sentais que je perdais mon calme, c’est pour cela que je me détournais de lui, j’essayais de me calmer, j’étais réellement perdu, ça ne m’étais jamais arrivé auparavant d’être dans l’incompréhension total, je ne savais donc pas comment agir ou réagir face à cela. Je lui fis face à nouveaux et le suppliais du regard pour qu’il m’explique.

Je voyais bien que Drew était en colère, mais je ne comprenais pas pourquoi. Je ne comprenais plus rien. Quelques heures auparavant, il me disait qu’il ne m’appréciait pas et là il me disait qu’il avait des sentiments pour moi, de quoi être perturbé non ! J’avais vraiment besoin de comprendre, qu’il m’explique comment il avait pu passer de la haine à l’amour en quelques heures. Mais, lui-même devait être surpris, alors je regrettais déjà de mettre emporté. Je sentais la colère dans sa voix, bien qu’il semblait essayer de se contrôler. Il me reprochait d’avoir posé la question et supposais des choses dont il n’avait aucune connaissance. Il supposait même sur ce que j’allais faire, en l’occurrence partir. Puis avant même de me laisser le temps de répondre, il s’était détourné et était retourné dans la chambre. Je l’observais à travers la fenêtre de la chambre, il parlait à sa mère qui elle semblait lui faire un regard désolé. Alors, que je tentais de gérer cette nouvelle situation, je cru que j’allais devenir folle. Je ne savais plus quoi penser de Drew, il pouvait être un jeune homme sensible et adorable, un jeune homme charmant et la minute d’après, il était horrible et blessant. Je sentais les larmes submergé mes yeux et ma vision se troubla légèrement.

Après quelques petites minutes à essayer de me calmer en vain, j’ouvris la porte de la chambre, mon sac et ma veste était à l’intérieur. Il avait décidé que je devais partir, il n’avait pas formulé sa volonté clairement, mais c’était ce que cela voulait dire à mes yeux. Bien évidemment, je n’avais pas réussis à cacher mes larmes, mais j’espérais qu’il ne le remarquerait pas le temps que je puisse récupérer mes affaires. Je mis à peine quelques secondes pour aller récupérer celles-ci, à aucun moment je n’avais relevé la tête, je regardais le sol, il était hors de question qu’il voit mes larmes.
Lorsque j’eus atteins à nouveaux la porte, ma main se posa sur la clenche, mais je fus incapable d’agir dessus. Je me retournais pour lui faire face, mes yeux embués de larmes et avec ma voix la plus calme, j’exprimais mon ressenti.

_ Quand, j’ai posé cette question, je ne pensais pas qu’elle me concernerait, je ne pouvais pas savoir que se serait par rapport à moi et encore moins sur des sentiments amoureux provenant de toi. Tu dis que je contrôle les sentiments des autres, mais toi, tu crois pouvoir dire ce que je ressens et ce que je vais faire, tu supposes des choses que tu ne connais pas. Tu sais ce qui est malheureux Drew, c’est que je pensais que l’histoire de ce matin au café serait dépassée, que ce serait oublié. Je commençais sincèrement à t’estimer. Je découvrais un gars que je pensais clairement pouvoir apprécier, mais je me rends compte que j’ai fais une belle erreur en le pensant. Et tu dis m’aimer, ou du moins avoir des sentiments pour moi et alors que je te demande juste de m’expliquer, que je demande juste à comprendre, même si c’est impossible, tu m'envoie balader et tu fuis. Mais Drew, tu ne pourras pas toujours fuir. Tu sais, un jour, il va falloir que tu affronte la vérité en face. Il y à peine quelques heures, on était dans la rue à se balancer des horreurs en pleine face et là tu me parle d’amour. Comment tu veux que je réagisse…

Je me tus quelques secondes pour tenter de ravaler les nouvelles larmes qui venaient d’envahir mon regard.

_ … Comment crois tu que j’aurais dû réagir ? Tu voulais que je face quoi ? Que je te regarde et que je te dise « Oh Drew c’est merveilleux ». Je suis désolé, je suis sincèrement désolé, tu m'en vois navré, mais j’en suis incapable. Je ne sais même pas quoi penser de tout ça, je ne sais plus quoi penser de toi et qui est tu pour me juger, en faite qui est tu tout simplement ? Maintenant, tu veux que je parte, alors c’est ce que je vais faire. Je suis désolé Mme Miller, loin de moi l’envie de gâcher ses derniers instants.

Je me détournais de leurs regards et j’ouvris et passais la porte. Jamais je m’étais sentis blesser et perdu à ce point là. Les larmes perlaient sur mon visage et bientôt ma vue ne fut qu’une masse brumeuse. Je décidais donc dans ce même couloir de me laisser glisser le long du mur le temps que mes larmes cessent de couler.

Alors que j’étais assise dans ce couloir, blanc et désert, je pus constater que la porte de la chambre à quelques mètres s’ouvrit et que Drew en sortis. Je le regardais approchais, je me demandais ce qu’il me dirait. Il s'accroupie devant moi et se mit à parler. Je le fixais droit dans les yeux, des yeux bleus parfais. Il parla calmement, il me disait que je ne l’avais pas traité comme je l’aurais dû, il avait peut-être raison, après tout il m’avouait ses sentiments et je lui avais demandé ce qui lui prenait, rare était les hommes qui en aurait été capable. Puis, il me disait qu’il n’avait jamais prétendu savoir ce que je ressens, pour ce qui était de ça, je n’étais pas tout à fait d’accord, après tout il avait supposé que je ne l’appréciais pas, alors que je pensais depuis notre arrivé à l’hôpital que j’avais montré l’inverse, car je commençais sincèrement à apprécié le Drew que j’avais pu observé durant les heures précédentes. Il pensait aussi que je l’avais envoyé balader, peut-être mais c’était seulement parce que ça me faisait peur, je ne comprenais pas et ne pas comprendre me faisait peur. J’aimais que les choses soit simple, mais l’être humain était doué pour rendre les choses plus compliqué que cela ne devait être.

Avant même qu’il ne s’arrête quelques instants, je vis les larmes qui commençais à envahir son regard, puis ses joues. Tout comme les miennes n’avaient jamais cessé. Lorsqu’il reprit la parole, je ne cessais pas de le regarder, je fixais toujours son regards. Il répondit alors à une question rhétorique que je lui avais posée. Comment j’aurais du réagir. Je l’écoutais attentivement, parce que sur ce point j’aimerais vraiment savoir, ce qu’il attendait de moi. Il voulait que tout d’abord que j’accepte ce qu’il ressentait et si ce n’étais que ça, j’étais prête à le faire, je ne voulais pas le juger parce qu’il avait des sentiments pour moi, je ne voulais en aucun cas, le juger pour quoi que ce soit. Je tentais juste de comprendre, mais comme il prit le soin de le dire, il ne me devait pas d’explication et aussi confuse cela me laissait-il s’était ce qu’il voulait, alors je l’accepterais. Il dit ensuite que je ne cherchais pas à savoir qui il était, c’était totalement faux, je voulais véritable savoir qui il était, après tout bien qu’il pense que je ne l’appréciais pas c'était tout l’inverse. Je l’appréciais bien plus que je ne l’aurais, cru et ça me brisais presque le cœur d’en arriver à ce point. Une fois qu’il eu finis de parler, je pris soins d’essuyer une larme qui glissais le long de sa joue.
 
_ Je suis désolé Drew. Je veux pas que tu pense que je t'envoie balader, je ne veux pas que tu pense que je ne t’aime pas, parce que c’est faux. Et peut-être que je ne montre pas ce que je ressens vraiment, mais je t’apprécie énormément et surtout depuis qu’on a parlé dans la voiture, j’ai vu que tu n’étais pas le garçon arrogant que je pensais que tu étais, j’ai vu que tu étais sensible et humain. Je t’apprécie beaucoup. Je t’ai écouté et j’accepte que tu ais des sentiments pour moi, j’accepte ce que tu m’as dit, mais j’espère que toi aussi tu as accepté que je puisse avoir été surprise et que mon comportement vis-à-vis toi en ai découlé. Je ne t’ai pas parlé comme ça parce que je n’acceptais pas tes sentiments, mais simplement parce que je ne les comprenais pas. J’espère sincèrement que je ne te blesserais pas avec mes paroles, mais je t’apprécie beaucoup, mais je ne te connais pas assez pour ressentir de l’amour pour toi, mais je ne suis pas contre l’idée, si tu le désir, d’apprendre à te connaitre, peut-être pourrions nous commencer par essayer d’être ami. Je veux apprendre à te connaitre parce que je me suis rendu compte que tu es un homme génial.

Je lui lançais un sourire sincère, j’en profitais pour essuyer les dernières larmes qui coulaient sur mes joues.
 
_ Est-ce que ça te gênerais si je te prenais dans mes bras ?

J'écoutais attentivement le beau jeune homme devant moi, ces paroles me faisait culpabiliser, culpabiliser de ne pas avoir eu les même sentiments pour lui que lui pour moi, culpabiliser de voir que je venais de lui foutre un coup en plein face en refusant ses avances, en refusant d'être plus qu'une simple amie. C'est probablement cette culpabilité et tout un tas d'autre émotions entre mêlé qui me donnèrent envie d'être dans ses bras. Lorsqu'il ajouta que je ne comprendrais jamais pourquoi il m'aime pour la raison que je n'avais jamais dû aimer, mon cœur se serra, les larmes reprirent le chemin de mes joues rougit, ils venait de me blesser et même s'il tentait de se reprendre en parlant de ne pas faire de suppositions, il avait supposer. Je ne pus m'empêcher de me demander si c'était volontaire de sa part ou non. Je desserrais mon étreinte et m'accola à nouveaux au mur, tout en essayant de faire face à ce pic qui me poignardais en plein cœur, je ravalais les larmes et tentais de sourire, mais seule une personne sans âme n'aurait pu remarquer la blessure qui s'était ouverte.

J'avais eu plusieurs petits amis durant mon adolescence, j'avais eu des histoires qui avait durée quelques jours et d'autre qui avait durée quelques mois, mais il y 'en a une et une seule qui avait véritablement compter jusqu'à ses derniers mois. C'était Mickael Mester, il avait été mon premier véritable amour, le garçon qui faisait battre mon cœur plus vite que la normal, celui qui me faisait rougir a chaque fois qu'il posait les yeux sur moi et m'envoyait un sourire. Il était aussi le premier et le rare homme avec qui j'avais partager plus que de simple baisés, parce qu'il est celui qui m'a fait devenir femme. Alors oui, j'avais déjà connu l'amour et même si Drew n'avait fait que supposer, il venait de « transformer » cette histoire en une banale amourette de plage.

Je ne réagissait pas de suite, je n'eus même pas l'opportunité de réagir puisqu'il m'annonça qu'il allait retourner voir sa mère. J'opinais et me relevais. Puis le cœur toujours endolori, j'essuyais d'un revers de la manche les larmes et décidais qu'il serait mieux que je sortes, je ne me sentais pas capable de pouvoir le regarder pour le moment. Vérifiant qu'il était bien rentré dans la chambre quitte à partir comme une lâche, j'entendis des paroles inquiétantes et des personnes s'alarmèrent au même instant alors que Drew était plus paniquer que jamais, je me rapprochais alors de la pièce pour tenter de comprendre ce qu'il se passait bien que j'en eus une idée, idée qui finit par ce confirmer au fur et à mesure que j'avançais vers la porte de la chambre. Je n'entrais pas dans la pièce, mais j'observais, sans un mot, sans un regard pour quelqu'un autre que Judy Miller, inquiète de ce qui pourrait lui arriver, souhaitant que tous ce finissent par une bonne nouvelle et non par un drame. Un regard vers Drew me fit comprendre qu'il était encore plus paniqué que quelque seconde encore auparavant. Je me faufilais alors, m'approchant discrètement derrière lui et je posais mes mains sur ses épaules avec délicatesse avant de l'entourer de mes bras dans un geste que je voulais réconfortant, oubliant qu'il ait pus me blesser auparavant.

Comme par instinct j'avais approché de Drew paniqué, comme une mère voulant protéger son enfant fragilisé. Avec toute la délicatesse dont je pouvais faire preuve je l'enlaçais, avec toute les ondes positive qu'il me restait, je tentais de la rassurer. L'infirmière lui avait conseillé de sortir dehors, peut-être étais-ce une bonne idée, voire l'état de sa mère à cet instant, le plongerait dans une plus grande angoisse encore, mais il préférait rester, tel était sa volonté. Moi je tentais de faire de mon mieux et même s'il m'avait blessé quelques minutes auparavant, il n'en restait pas moins qu'il avait besoin de moi et partir dans ce moment de panique n'aurais été que mauvais pour lui et pour moi. Après tout j'appréciais Judy Miller, elle était une femme adorable et honorable et le sera encore longtemps, il le fallait.

Je n'avais jamais cessé de pleurer depuis le clash avec Drew, mais en cet instant les larmes qui coulaient sur mes joues avait une raison bien différente, tout un tas d'émotion jouaient en moi. Drew se retourna pour me faire face et s'effondra dans mes bras. Je sentais ses larmes glisser le long de mon décolleté. Puis, je passais une de mes mains dans sa nuque que je caressais tendrement alors que l'autre câlinait son dos, je resserrais notre étreinte et glissais ma tête dans le creux de son cou. Il en profita pour me dire quelques mots que je savais sincère. Je me pris à vouloir crier qu’il « arrête de dire que je ne ressens rien pour lui » car même si je n’avais pas de sentiment amoureux pour lui, je l’aimais beaucoup plus que je ne l’avais imaginé … mais je ne fis rien, je laissais couler, il n’était pas dans son meilleur état et je préférais ne plus parler de ça, la question était réglé. Ma tête dans son cou tourné vers la sienne, je lui chuchotais quelques mots à mon tours.

_ Ta mère est une femme forte, je suis certaine qu’elle va s’en sortir Drew. Je le sens au fond de moi. Peut-être que comme la conseillé l’infirmière, il serait préférable de sortir un peu d’ici, tu ne peux rien faire pour l’instant, c’est à ta maman de gérer, de se battre et la peur, l’angoisse n’arrangeras rien. Allons dehors, prendre l’air, il faut qu’on se change un peu les idées Drew et on nous appellera s’il y a du changement. L’infirmière te la dit, elle devrait s’en sortir, c’est une bonne chose, c’est une excellente nouvelle. Je pense que prendre l’air ne nous feras que du bien et surtout à toi.

Desserrant un peu notre étreinte, je saisis son visage de mes deux mains, « l’obligeant » ainsi à me regarder. Mon visage montrait mon inquiétude, mais lui montrait que je pensais ce que je disais, sortir de cet endroit serait bénéfique pour lui comme pour moi. J’avais le souvenir de mon enfance en tête, le jour où j’avais dû accompagner mon père pour qu’il identifie ma mère, du moins ce qu’il en restait, le jour où dans un des couloirs blanc, il m’avait annoncé qu’elle était « monté au ciel » et que je ne la reverrais plus. Je n’aimais pas les hôpitaux, personne ne les aimais. Ce souvenir avait pris l’assaut de mon esprit et j’avais l’impression d’étouffer dans cette pièce, d’où mon envie de sortir moi aussi, mais à la seule condition que Drew en face autant.
Je tendis ma main à Drew et si et seulement s’il la saisissait alors je l’entrainerais vers l’extérieur. Dans une dernière tentative de le convaincre je lui soufflais un « Ça va aller » que je voulais apaisant.

Drew avait capitulé et je pensais sincèrement que cela lui serait bénéfique, ça n'effacerait malheureusement pas sa douleur ou ses craintes, mais ça lui permettrais de souffler un peu, durant quelques petites secondes. Il finit par saisir la main que je lui avais tendue et avec mon pouce je lui caressais tendrement le dessus de la main, un geste que je voulais affectueux. Nous étions dans l’ascenseur quand Drew s’effondra au sol, je l’entendis bien évidemment, mais je le sentis aussi puisqu’il n’avait pas lâché ma main une seul seconde, je m’accroupissais donc à ses côtés, lui caressant les cheveux tendrement et je m’évertuais à le regarder inquiète de son état actuel. Il était à bout, je déposais un délicat baiser sur sa joue, alors que les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Je me relevais suivit par Drew et nous en sortîmes.

Drew parla alors, de sa l’importance que ça mère avait pour lui, de sa relation « chaotique avec son père », de notre rencontre et de son besoin de se défouler durant cette journée, je comprenais aussi mieux la situation de ce matin au starbuck. Il libéra une grande partie de ce qu’il avait sur le cœur, puis il fini par quelques mots, je me catégorisais dans cette partie, celle qui semblait ne pas le comprendre et qui s'évertuait à crier partout que tout allais bien alors que ce n’étais pas le cas. Je grimaçais sans m’en rendre compte. Drew quant à lui, pris quelques minutes pour se remettre de ses émotion si je puis dire. Quant à moi, je m’avançais tranquillement vers la sortie, passant la porte. Etre à l’extérieur de l’hôpital, fit disparaitre tout mes mauvais souvenirs, mais ne m’empêchais pas d’être inquiète pour Judy Miller et pour son merveilleux fils, bien courageux. Lorsque Drew arriva à ma hauteur, je sursautais surprise et ne pus m’empêcher de laisser échapper un petit rire que je pris bien soins de chasser aussitôt.

_ Tu sais, je pensais à ce que tu viens de dire, je comprends en quelques sortes se que tu ressents, bien que la situation fut différente pour moi, mais soyons honnête pour une femme qui ne sais pas ce qu’elle a comme maladie, elle résiste vraiment bien. Bien évidemment, elle est loin d’aller bien, mais elle résiste et je pense qu’il ne faut pas que tu l’oublie, elle tient bon parce que c’est une femme forte et probablement parce qu'elle sait que tu as encore besoin d'elle et les gens veulent peut-être croire que tout ira bien pour elle parce qu’ils veulent trouver ce qu’elle a et la soigner et pour ça il faut qu’elle se porte bien. Mais peut-être suis-je trop fleur bleue. Mais parfois, je me dis que j’aurais préféré voir ma mère dans un lit d’hôpital, faisant tout pour se battre contre la mort, plutôt que d’apprendre qu’elle était morte sur le coup, bien qu’au moins elle n’ait pas eu à souffrir beaucoup. Mais c’est juste mon avis…

Je lui fis un timide sourire en coin et me positionnais devant lui. Je posais mes mains sur ses hanches avant de reprendre.

_ Veux-tu aller quelques parts en particulier ?