Eden et Naël approchaient les deux semaines de vie. Deux semaines difficile en terme de fatigue, de cris et en terme d’organisation de biberon, mais en fin de compte, pour deux parents qui doutaient de leur compétence, je trouvais qu’on s’en sortait plutôt bien Noann et moi. Il nous arrivait fréquemment de nous disputer pour des bêtises, généralement parce qu’on manquait cruellement de sommeil, mais nous ne restions pas bien longtemps séparés l’un et l’autre, il suffisait qu’un des bébés pleure pour qu’on se retrouve autour de lui en même temps. Si je passais le plus clair de mon temps à la maison, Noann lui devait allier travail et paternité, ce qui était bien loin d’être facile, mais il s’en sortait plutôt bien. Nous avions trouvé le parfait équilibre : Durant la journée, je m’occupais des jumeaux, Noann prenait le flambeau en rentrant pour que je me repose et je reprenais le flambeau durant la nuit, afin qu’il conserve le peu de sommeil qui  lui restait depuis l’arrivée impromptue de son géniteur en ville. Une arrivée remarquée qui était loin de plaire à tout le monde et particulièrement à Noann qui le détestait et que je sentais plus nerveux.
Nouvelle journée de travail, malgré sa nuit presque blanche, Noann était prêt à partir. Petit déjeuné sous le bras, j’essayais tant bien que mal de lui donner des forces et de lui témoigner mon soutient et ma présence, mais Noann était un homme plutôt réservé, que j’étais sans doute la seule à pouvoir connaitre à peu près à la perfection. Tu es sur que tu ne veux pas que j’appelle ton chef pour lui dire que tu es malade ? Ca fait trois jours que tu ne dors plus Noann.. Tu risques de t’attirer des ennuis Bien entendu, c’est face à une bourrique que je me tenais. Comme il le répétait si bien, Ce n’est pas pour laisser mourir des gens que je suis devenu pompier, c’est pour les sauver. Un point. Bon.. Fais gaffe. Et appelle moi, Je t'aime.