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Devant cet école, le temps semblait s’arrêter quelques instants. Lorsque je regardais mon fils partir en direction de cette cour, un sourire ne put s’empêcher de prendre place sur mon visage, comme si je regrettais les années passées. La nostalgie revenait souvent, je n’oublierais jamais le moment où il n’était qu’un bébé naïf, qui se contentait d’être enlacé au quotidien ! Je tentais de le protéger au maximum, mais le fait que son père et moi n’étions pas ensembles, que je m’absentais régulièrement dans le cadre professionnel, n’était peut-être pas la meilleure situation pour un enfant de sept ans ! Malheureusement, je ne pouvais pas faire autrement, il ne semblait pas malheureux pour autant  J’avais laissé mon fils s’en aller alors que je m’étais attardée quelques secondes en compagnie de mon beau-frère, j’avais l’habitude de voir ce jeune homme régulièrement. Mon fils avait décidé de s’amouracher de la jeune Dawson alors que ma soeur avait choisi le père ! Décidément, les Keller étaient reliés aux Dawson ! Je m’étais approchée de lui afin de pouvoir le saluer quelques instants. “Je vais bien” Une simple réponse lancée avant que je m’aperçoive de l’heure tardive qu’il était déjà. Bien que je n’avais pas de déplacements en dehors de la ville prévue, dans les prochains jours, mon travail ne se contentait pas aux voyages habituels. Je devais encore finir quelques préparatifs, continuer une campagne et surtout chaque décisions que les employés de Victoria Secret prennent, doivent avoir mon autorisation afin de pouvoir le faire ! Je regardais Logan quelques secondes avant que je fouillai au fond de mon sac à la recherche d’une adresse, lieu où je devais me rendre. Lançant un léger soupir à ce jeune Dawson. “ Ca va tu as encore du temps ! “ Bien entendu ce n’est que de la taquinerie, je fis mine de réfléchir avant de lancer. “ Quant à moi, j’ai exactement….. trois minutes pour me rendre de l’autre côté de la ville ! “ Bien entendu, ce fut peine perdue, après tout j’étais la directrice de l’agence, mais je gardais un point d’honneur à me montrer ponctuelle. Je tapotai doucement sur son épaule.
J’acquiesçai d’un hochement de tête à ses propos avant d’empresser le pas et de répondre rapidement.“ Avec plaisir, je vous appelle dans la journée afin de prévoir ça. Je file, à plus tard Logan, passe le bisou à ma soeur.” Lançais-je rapidement avant de prendre la direction de ma voiture. Arrivée devant le véhicule. “Purée, j’ai mis où encore ses clés ! “ Ces paroles furent prononcées dans un enième soupir, lorsque j’étais pressée je perdrais tout ! Une fois les clés trouvées, je les tenais dans la main et brusquement je me sentis bloquée contre le véhicule. Je poussai un léger cri avant de réaliser ce qui venait de se passer ! “ Donne-moi tes clés, tout de suite ! “ Il ne manquait plus que ça, un homme voulait me voler ma voiture. Un homme vêtu d’un sweet à capuche se tenait non loin de moi, mais lorsque je regardai dans ses mains, aucune armes, simplement la peur me gagnait tout de même. Je fis mine de chercher dans mon sac pour les lui donner, mais c’est cette petite bouteille à utiliser en cas de défense que je cherchais plutôt. Les insultes commencèrent à fuser de sa part. Je m’apprêtais à sortir cette bombe lorsque je sentis un nouveau coup arriver. Au lieu d’approuver et lui donner mes clés sans rechigner, j’avais réussi à mettre cet homme hors de lui, pourquoi faut-il que je sois aussi têtue. Après ça tout devient flou, je ne sentis que des coups, plusieurs coups, j’avais même du mal à réaliser où il frappait tellement je pensais que mon corps entier était meurtri. Que se passait-il exactement ?  

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Je ne contrôlais plus rien, j’avais l’impression de flotter au dessus de moi, j’avais tellement mal à différents endroits, que j’ignorais l’endroit exact où il était en train de frapper. J’avais tenté de me débattre, au début, de pouvoir essayer de me protéger, mais cela s’était révélé peine perdue. Je restais là, allongée sur le sol, légèrement recroquevillé, alors que je subissais la colère. Ce fut des paroles, lointaines qui me sortirent de ce moment. Je n’eus pas la force d’ouvrir les yeux, afin de pouvoir m’apercevoir de la scène se déroulant sous mes yeux. La seule chose, dont je me souviens, est le fait que cet homme avait cessé de me frapper, qu’une âme charitable était venu à ma rescousse. Je pouvais, enfin respirer, être moi-même. J’avais légèrement, été sonné par ces coups que je n’étais pas totalement consciente. Les yeux fermés, je n’eus pas le courage de les ouvrir, une voix familière, parvint alors jusqu’à moi : Logan. J’aurais reconnu cette voie entre mille, j’aimerais répondre à ses paroles, la seule chose que je réussis à dire, était presque inaudible. « Logan ! » Ma tête fut, doucement surélevé, à présent, je savais que j’étais en sécurité, je pouvais donc me laisser aller. Je laissais mes paupières se fermer petit à petit, le contre coup de cette agression. Malgré tout, je restais conscience, j’entendis la sirène de l’ambulance, je n’eus pas besoin d’avoir les yeux ouverts pour imaginer toutes les commères, présentes devant l’école et qui ont décidé de venir voir ce qu’il se passait. Je me laissais aller ensuite.
Lorsque mes paupières devinrent de moins en moins lourdes, de nombreuses minutes plus tard, je me trouvais à l’hôpital. J’eus énormément de mal à ouvrir les yeux, comme si mes paupières étaient collées l’une contre l’autre, je me râclai doucement la gorge afin de pouvoir appeler Logan. Ce fut l’infirmière qui vient se placer devant moi. « Mme Keller, vous êtes à l’hôpital, les secouristes vous ont injectés un sédatif, le temps de pouvoir arriver ici et aussi vous empêcher de souffrir. Comment vous sentez-vous ? » Voilà, ce qui expliquait que je n’avais pas mal, mais lorsque la douleur allait se réveiller tout allait être différent. Je discutai un peu avec l’infirmière, celle-ci m’annonça que je n’ai rien de grave ce ne sont que des blessures superficielles qui guériront avec le temps. Après plusieurs minutes à me faire examiner, je finis par lui dire : « Je veux voir la personne qui m’accompagnait ! » Au fond, je ne savais même pas si Logan m’avait suivi jusqu’ici, mais lorsque l’infirmière acquiesça d’un signe de tête, je compris que cela devait être le cas. Je tentais de me redresser un peu, même si mon ventre, mon dos, commençait un peu à me faire mal.

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Encore une journée où j’aurais mieux fait de ne pas sortir, une journée où j’aurais du rester enfermée en compagnie de mon fils, cela m’aurait évité de terminer ici. Pourquoi fallait-il que des hommes persistent à vouloir se montrer supérieur aux femmes en usant de violence. Si seulement, j’avais su cesser de jouer l’impertinente, de me considérer comme une super héroïne, j’aurais laissé ce voleur prendre ma voiture et peut-être que rien de tout ça serait arrivé. L’heure des remords n’était pas encore arrivé, pour le moment, seule la douleur, la souffrance des coups se fait ressentir. L’infirmière venait de m’expliquer les quelques minutes où mon corps n’avait été qu’une enveloppe corporelle, où je m’étais laissée assoupir par la douleur. La seule chose qui me fallait était une présence rassurante, familière, je venais de quémander à l’infirmière de faire venir Logan. Je devais beaucoup à cet homme, d’après les dernières choses dont je me souviens, les coups s’étaient mis à se stopper et la voix de Logan s’était faite entendre, après toute la scène ne fut qu’un simple bruit de fond. L’infirmière acquiesça avant de quitter cette salle et me voici seule dans cette pièce blanche. Je ne suis pas une adepte des hôpitaux, mais là je n’eus pas la possibilité de me concentrer sur ce qu’il se passait autour, l’anti-douleur ne ferait pas totalement effet et je sentais que les douleurs sur mon visage commençait à se faire ressentir ce qui me fit pousser ce petit gémissement.
Logan apparut, soudainement, sur la porte, je ne pouvais pas lui sourire, je le laissais me prendre la main et répondre à sa question d’une voix très douce, comme pour ne pas forcer. “ Pour le moment, je suis encore un peu sous anti-douleurs, repose-moi la question d’ici une heure ! En tout cas, Logan je te remercie énormément, je m’en veux de t’avoir entraîné là-dedans ! ” Malgré cette situation, je me refusai de me faire plaindre, je serrais la main de Logan comme pour réaliser que tout cela était terminé. Puis, en tant que mère avant tout, je pris cette mine offusquée tentant de me lever. “ Je ne me suis pas encore vu, ce n’est pas trop horrible, je dois récupérer Samuel à midi ? Je dois aussi appeler le boulot, je dois aussi... ” Je ne m’étais pas encore regardé dans un miroir, profitant que la douleur ne soit pas encore totalement éveillée. Je m’empressai de tenter de me lever, comme pour reprendre mes occupations, n’ayant pas encore totalement réalisé ce qu’il venait de se passer.

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Les premières paroles que je lui prononçai fut par rapport à mon fils, comment allait-il réagir s’il ne me voyait pas à la sortir de l’école ce midi. Allait-il croire que le travail m’avait retenue encore une fois, je ne voulais pas que cette peine se lise sur son visage. Pourtant, je n’avais pas encore vu à quoi je ressemblais après cette agression. Les anti-douleurs me donnèrent la force nécessaire afin de me lever, tenter de me lever, prête à quitter les portes de cet hôpital et reprendre ma vie comme si de rien n’était. Je n’étais pas encore, totalement, consciente, de la situation qu’il venait de m’arriver. Je ne pus me lever, Logan m’en empêchait, je soupirais, un peu comme le ferait une jeune femme agacée, mais je retrouvais vite un léger sourire. « Tu n’es pas obligé de rester ici Logan, si tu veux aller rechercher les enfants à midi, tu peux. Tu sais que jamais je ne te forcerais à rester ici. » Je tentais de grimacer légèrement, mais l’effet des anti-douleurs commençait à s’estomper petit à petit et je ressentais la douleur présente sur mon visage s’intensifier petit à petit. Je n’eus pas besoin de me regarder dans un miroir pour imaginer mon apparence, il me suffisait de ressentir la douleur et de percevoir le regard de Logan pour y comprendre que je ne devais pas être irrésistible en cet instant précis. J’étais encore sous le coup de cette agression, au plus profond de moi, que je fis comme si rien ne s’était passé. « J’ai besoin de me voir, je veux voir à quoi je ressemble. » Comme si j’en avais besoin afin de réaliser clairement ce qu’il venait de se passer.
Je m’étais allongée de nouveau sur le lit et attrapai mon sac présent non loin. En temps que femme, je possédais toujours un miroir de poche, je n’eus pas besoin de regarder dans mon sac, seule ma main se mit à fouiller et y ressortir ce miroir. Le tenant au creux de la main, je ne lâchai pas Logan du regard, comme si je cherchais la force nécessaire afin d’oser affronter mon regard. Je conservais ma main dans la sienne, tout en exerçant une pression supplémentaire lorsque je viens approcher ce miroir de mon visage. Je crus avoir un raté lorsque mes yeux se posèrent sur mon reflet, ce n’était pas moi, ce n’était pas possible ! C’est à cet instant que je réalisais pleinement ce qu’il m’arrivait. Je ne pus me contenir de laisser les larmes s’échapper. « Je vais demander à Declan de garder Samuel quelques jours, je refuse qu’il puisse me voir comme ça ! Comment un homme peut-il être assez ignoble pour faire une chose pareille.» Ma deuxième main passait sur mon visage, du bout des doigts, sur chaque gonflement, ces traces présentes comme marquée par ce moment, comme s’il avait cherché à ce qu’elle puisse se souvenir constamment de ce moment.

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