Il était 8h00, pour une fois je m'étais réveillée à l'heure et j'étais même en avance pour la journée qui m'attendait. Lorsque ces occasions rares arrivent, j'en profite toujours pour aller me prendre un petit déjeuner digne de ce nom au Starbucks Coffee, j'adore leurs cappuccinos et leur pancakes au miel. Je savoure toujours ces pures moments de plaisir, cette sensation lorsque vous vous retrouvez presque seule dans cet endroit qui sent si bon les croissants tout chauds et le café. Seules quelques personnes dans le business ou certains étudiants viennent prendre le premier repas de la journée ici mais généralement à 8h00 il n'y a encore pas grand monde.

Je venais donc de prendre ma commande et me retourna sans regarder devant moi, persuadée que le café était encore désert. Je me pris quelqu'un de plein fouet et mon café fût projeté en l'air nous aspergeant, la personne que je venais de bousculer et moi. Je réussis tant bien que mal à sauver quelques pancakes et resta sans voix de ce qu'il venait de se passer. Je regarda la personne à qui je venais malheureusement de gâcher la journée. C'était une jeune femme, je dirais étudiante d'environ mon âge, les cheveux assez longs châtains et désormais aromatisés au café. Elle avait un style que j'adorais, bien à elle tout en étant très branchée. Nous étions toutes deux dégoulinantes de café et la seule chose que j'ai fais a été de rire. Je suis donc partie dans un fou rire et la jeune fille en face de moi ne tarda pas à me rejoindre dans mon hilarité. Une fois ce fou rire passé, je me confondis en excuses:

- « Je suis vraiment désolée, tu ne peux pas savoir à quel point je m'en veux d'avoir gâché ta journée. Ça m'apprendra à ne pas regarder où je vais. Je m'appelle Summer, lui dis-je en lui tendant ma main pleine de café collant qu'elle serra. »

Elle se rendit compte que ma main était pleine de café qui avait collé et cela nous valût un deuxième fou rire. Je ne connaissais pas cette personne mais j'appréciais le simple fait de rigoler avec elle alors que notre journée avait mal commencé. Nous sommes ensuite retournées au comptoir où le serveur me resservit la même chose que la première fois. Ma nouvelle acolyte passa sa commande et le serveur nous fît cadeau de ces petits déjeuners en guise de compensation pour ce qu'il venait de se produire. Nous partirent à une table toutes deux enchantées. Nous nous sommes assises l'une en face de l'autre sur ces fauteuils matelassés typiques des bars américains et nous sommes partis dans une conversation sans fin.

« Audriana! Réveille-toi, tu vas être en retard au cours sinon. »

Okay, je n'ai vraiment pas envie d'aller à l'école ce matin. J'aurais voulu resté dans mon lit pour faire la grasse matinée. J'aime dormir, alors l'idée de me faire lever tôt, ça je déteste. De toute façon, c'est bientôt les vacances et je pourrais enfin dormir.

Je descendis de l'escalier en portant un short en jean et un débardeur blanc avec un dessin en noir et blanc en avant. Je n'avais pas tellement faim ce matin. Comme je connais mon père, il va m'obliger à manger. Il dit que louper le déjeuner, n'est pas bon pour la santé et cela va me déconcentrer dans les cours.

« Papa, je vais manger au Starbuck. Bye , je t'aime »

Je suis sortie immédiatement de la maison en n'ayant même pas le temps d'entendre la réponse de mon père. De toute façon, il n'aura jamais accepter. Il faut quand même qu'il me laisse un peu. J'ai quand 21 ans maintenant et non 12 ans. Pour lui, je suis encore une petite jeune fille naïve. Oui, c'est un père protecteur , mais je l'adore. Je sais bien qu'il y a certains moments , dont j'aurais envie qu'il me fiche la paix. Je n'y peux rien si ma mère est morte et qu'il est devenu comme ça. Il dit qu'il fait cela pour mon bien. En parlant ma mère, j'ai rêvé à elle cette nuit.

J'étais dans ses bras et on se disait qu'on s'ennuyait de l'un l'autre. On dirait que je la sens parfois à mes côtés. J'aimerais la voir ... Je voudrais savoir comment elle est... Je l'ai simplement vu sur des photos ou des vidéos... Mon père me disait que je lui ressemblais comme deux gouttes d'eau. Je sentis des larmes montés aux yeux. Je les ravalais pour ne pas avoir les yeux tout rouge. Le monde aurait cru que je me suis drogué.

Bref, j'arrive enfin au Starbuck. Au moment d'aller faire ma commande, une personne me hurta et j'avais le débardeur rempli de café. J'aurais voulu être colère, mais ça m'a donné le fou rire. Je regardais mon dessin qui était différent qu'au départ ce qui m'a fait rire. Je relevais ma tête vers la personne en ayant le sourire sur le visage. Nous nous serrons la main remplie de café.

Elle s'exusait et je lui disais que ce n'était rien. J'allais commander mon café à la vanille française . Je voyais que le serveur riait un peu de notre situation. Summer m'invitait à aller s'asseoir avec elle. J'avais encore un fou rire qui n'allait jamais s'arrêter. Je finis par m'asseoir en face d'elle en lui tendant ma main tout propre.

« J'avais oublié de me présenter. Moi, c'est Audriana. Tu peux toujours m'appeller Ana, Dridri , bref tout les surnoms que tu veux. Mais ne m'appelle surtout pas Nana. »

P.S. : C'est nul , je le sais. Je n'avais aucune idée x)

Spoiler:

Elle s'appelait Audriana et elle avait un sourire éblouissant. Nous nous sommes donc assises l'une en face de l'autre dans ce Starbuck Café. Elle me proposa plusieurs surnoms comme Dridri, Ana, mais celui qui lui convenait le mieux était Aud.

- Je pense que je t'appellerai Aud, enfin si cela te va évidemment.

Je lui expliqua que j'étudiais à UCLA, que je me spécialisais dans la filmographie et tout ce qui rapporte à l'art du film. Je lui parla de mon tour du monde avec ma famille et que cette découverte de tous ces lieux m'a fais découvrir la face caché de ce monde dans lequel nous vivons, que mon envie de devenir cinéaste m'est venue de tous ces paysages inconnus de beaucoup. Elle me parla elle aussi de ses études, j'ai été quelque peu soulagé quand elle me fit part de sa sororité, elle n'appartenait pas aux Alpha Zeta mais aux Beta Psi. Pas que je n'aime pas les Alpha, mais les Beta sont plus sérieux et prennent plus souvent conscience de la vie et qu'il faut travailler pour réussir. En revanche je n'en fais pas une généralité, beaucoup d'Alpha sont adorables et savent très bien ce que la vie leur réserve.

Elle a donc 21 ans, étudie à UCLA depuis quelques années déjà. Audriana s'étonna que nous ne nous soyons pas rencontrées avant mais je lui expliquai que j'étais arrivée seulement à ma deuxième année, sans donner plus de détails, je ne m'attardai pas sur ce sujet...

Nous parlions depuis maintenant un bon bout de temps. Assez en tout cas pour que, lorsque je trempa mes lèvres dans mon café, celui-ci soit froid. Je regarda discrètement ma montre, il était déjà 9 heures et la première heure de cours avait commencé. En revanche, l'ambiance était tellement bonne en sa compagnie que je ne dégageai aucune inquiétude vis à vis de notre retard. Je lui fis juste remarquer :

- Et bien, il est déjà 9 heures, nous sommes en retard pour notre premier cours et nous ne serons pas acceptés, donc à ce stade, autant que nous restions encore un peu ici, non ?

Sa réponse m'étonna. Elle accepta volontiers et pour une Beta Psi je la trouvais particulièrement détendue de savoir qu'elle loupait un cours. Nous sommes donc reparties de plus belle dans notre discussion de tout et de rien. Arriver à un moment, elle commença à me parler de sa famille, de son père très protecteur avec elle qui ne la laissait pas partir de la maison sans déjeuner (ce qui me valut un léger sourire) mais également de sa mère, de son cancer et de ses longues années passées sans elle...

L'ambiance s'était tout à coup refroidie et un malaise s'était créé. Je ne la sentais tout à coup plus très ouverte, comme si elle savait qu'elle n'aurait pas du me parler d'elle, en tout cas, pas maintenant. Je décida de la faire rire de tout autre chose histoire de détendre l'atmosphère et de passer outre. Je montra donc du doit Franck en rigolant, le premier élève de la promotion qui a réellement l'allure du premier élève. Bien qu'il soit sûrement très sympa, l'action était en réalité très comique car il courrait sur le trottoir derrière la vitre, ses cahiers à la main, essayant de rattraper son bus qu'il venait de rater. Tous ses cahiers s'éparpillant par terre au fur et à mesure, il courrait en remontant ses lunettes pour ne pas le perdre elles aussi. Audriana rigola avec moi. Je savais que ce n'était pas bien de se moquer et je détestai les personnes qui faisaient cela mais dans ce cas là je n'avais pas vraiment eu le choix et puis disons que c'était plus un rire de compassion qu'autre chose... L'ambiance s'apaisa et je me dis au fond de moi que nous avions beaucoup plus de choses en commun qu'elle ne pensait.