Qui a-t-il de mieux que de sortir un peu prendre l’air durant la longue pause d’inter court ? Je n’ai que faire de me mélanger aux autres dans le fond, je suis nouveau ici et déjà j’ai eu droit à quelque remontrance par ci et là, franchement, vous croyez sincèrement que je suis venu ici pour cela moi ? [Allez, ne te prend pas la tête pour si peu, ces personnes sont si superficielles.] Je le sais, mais à quoi bon ce mélanger à des gens qui de toute façon auront du mal à t’accepter ? [Tu as eu deux remarques seulement, ce n’est pas non plus le bout du monde.] Certes mais ça reste blessant, je ne suis pas un monstre non plus merde, je suis sourd un point c’est tout, je n’y peux rien moi, en plus c’est un vrai bordel pour moi bien plus que pour eux, si moi j’ai fait avec pourquoi n’en ferait-il pas de même ? [N’en demande pas de trop non plus, tu viens d’arriver, c’est encore nouveau pour tout le monde, il faut un temps d’adaptation.] Mouais si tu le dit... Qu’ils s’adaptent vite alors. [Fais un effort toi aussi, tu as une sacré mauvaise foi aujourd’hui.] Je sais, je suis fatigué. [Pas besoin d’être agressif malgré tout.] Tu as raison, je vais me reprendre, ce n’est pas non plus si j’avais le choix de toute manière.

Mon court d’électricité approfondi se terminait tout juste, un peu trop rapide je dois dire, juste après la pause direction les laboratoires de chimie, ce que j’aime cette journée ma parole. [Et bien voilà, alors arrêtes de te la gâcher avec des stupidités.] Oui tu as raison, je garde la tête haute et je pense à mes histoires à moi. [D’ailleurs, pendant que j’y pense, ce ne serait pas l’heure du repas ?] Si bien entendu, mais je n’ai que faire de leur repas, aujourd’hui je me suis préparer un plat maison et je vais le manger dans le plus bel endroit du coin, attend je vais te montrer, la vue est magnifique, en plus on peut tranquillement prendre l’air. J’avais gardé ma blouse blanche sur le dos, après tout à quoi bon l’enlever pour la remettre juste après manger ? On en voyait entre autre dépasser mon jean bleu, en revanche mon T-shirt noir n’était pas apparent si je n’ouvrais pas ma blouse, chose que je ferais pour le repas évidemment, ne pas risquer de se tâcher. Saisissant mon petit sac, grand comme une sacoche d’ordinateur portable, largement suffisant, je pris le chemin inverse de pratiquement tout les élèves, sauf que pendant eux descendait, je semblais être le seul à monter finalement, tant mieux j’allais vraiment être bien là-haut, la tranquillité en personne.

Montant donc les marche une à une sans trop vraiment me pressé, je fini par arriver là, devant cette porte. Abaissant la poignée, je poussant habilement la porte et commençait à m’avancer là, sur le toit de l’université, la vue était superbe, on voyait de manière dégagé le tour de l’université, en m’approchant du bord et en cherchant bien, on pouvait voir le bâtiment dans lequel je louais mon petit studio en attendant de pouvoir m’offrir mieux. Du moins louer, c’est une location sur deux ou trois dizaines d’années, fini les loyers ensuite, ma mère à pu m’avoir un joli crédit pour me l’acheter, vite que je travaille vraiment et que je n’ai plus que ça à payer, je le solderais tellement plus rapidement. Après quelques flexion qui me dégourdirent largement les jambes, je pu retourner un arrière, un banc se trouvait là sous une arche de lierre, je le regardais, j’avais presque l’impression que c’est moi qu’il attendait là, mais il n’y avait que trop de place  pour moi seul ici, m’enfin je pourrais y poser mes affaires au moins. Allant donc m’y assoir, je sortis mon repas de mon sac, aujourd’hui je ne m’étais pas vraiment casser la tête, salade de pate jambon melon et crêpes nantaise, tranquillité pleine. Il fait chaud, on mange froid, assez simple comme déduction non ? En tout cas une chose est sur, je n’ai pas mis cinquante ans pour préparer ça, heureusement que ma mère m’a appris les bases de la cuisine, au moins maintenant j’ai beaucoup moins de mal à me faire à manger, ça sert quand on est tout seul chez sois après tout. Passants une jambe de chaque côté du banc, je pouvais ainsi guetter les allés et venues sur le toit qui ne semblait pas très nombreuses et c’est surement tant mieux après tout. J’ouvris ma boite et saisis mon premier jeu de couvert. Oui je sais vous vous demandez pourquoi j’en ai plusieurs, c’est assez simple en fait, je suis prévoyant, dans e cas où j’en perde ou casse un et bien j’en ai de rechange, trois jeux placés à trois endroit différent, idiot pour certains mais utile pour moi, je n’ai jamais de soucis au moins. Bon d’accord, pour la vaisselle du soir en rentrant j’en ai un peu plus à faire, mais peu importe en fait, je le vis bien. Chut, des pas dans les escaliers, monsieur le curieux débarque. [Tu ne parlais pas pourquoi chut ?] On s’en fou c’est comme ça. [D’accord, mais monsieur le curieux c’est qui ?] Ben moi, je vais faire mine de manger sans m’intéresser à ce qu’il y a autour mais je vais clairement observer l’arrivé à venir vois tu. [Subtile.] Oui je sais, la subtilité à tout à apprendre de moi. [Gaffe aux chevilles.] Ça va je plaisantais...

Los Angeles, la ville de tout les interdits et pourtant je suis là, ne cédant à aucun d’entre eux, peut-être que tout cela aura finalement servit à quelque chose. Toujours étant que c’est en partie normal que je ne cède à aucune tentation, je passe mon temps en laboratoire ou à me défouler par n’importe quel sport puisque de toute façon je n’ai pas vraiment rencontré grand monde au final, faut le reconnaitre, j’aime le retrait, dans le fond, je me demande même parfois si ce n’est pas qu’un prétexte pour essayer de cacher ma maladie, je me déprime tellement par moment... Preuve est encore aujourd’hui, il est l’heure du déjeuner, on a une grande cafeteria où tout le monde se rejoint, mais moi je vais manger où ? Sur le toit waouh quelle belle preuve d’effort d’intégration. Pourtant ça fait un long moment maintenant que je suis à Los Angeles, mais je ne sais pas, je n’arrive pas vraiment à m’intégrer à ce système, c’est tellement étrange, ils ne sont pas tous très catholiques ici faut bien le reconnaitre. Je sais qu’il y en a de nombreux à être digne de confiance et tout le tralala mais bon voilà quoi. [Tu t’inquiète réellement pour peu de choses l’artiste, tu en es presque effrayant par moment.] Ah oui ? Ben tant pis écoutes, je ne vais pas me transformer pour le plaisir des uns et des autres, je suis moi un point c’est tout. [Pas besoin de t’énerver pour autant...] Je suis très calme, ne t’en fais pas.

M’enfin le sujet principal n’est pas là il me semble, le plus important c’est surtout ce qui vient ensuite, mais de quoi puis-je bien parler ? Simple, mon déjeuner, bon sang vous m’écoutez quand je parle ou quoi ? J’abandonne, vous me déprimez. [T’inquiète, moi je t’écoute.] Ah heureusement que tu es là. [On me le dit souvent.] Chevilles ! J’étais donc installé là tranquillement, face à l’épaisse porte en ferrailles qui donnait directement vu sur les escaliers une fois ouverte, commençant à manger tranquillement ma salade. Mais c’est là que je sentis cette présence, je ne sais guère comment l’expliquer, une présence dans un escaliers ce ressent en sol puis la porte fini par s’ouvrir, pas brusquement, bien au contraire même, quelqu’un fit donc son apparition, une jeune femme pour être plus précis, charmante qui plus est. Elle grimpa aussitôt sur le bord du mur ne semblant pas craindre le vide, ni même la chute, plutôt impressionnant je dois bien le reconnaitre, mais je ne voudrais quand même pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Je ne la quittais pas du regard, hors de question que je la lâche une seconde, faut que je trouve l’excuse parfaite pour qu’elle descende de là bon sang, que faire ? Mais pas le temps de chercher, elle prit déjà la parole me demandant si j’étais moi aussi venu profiter du soleil tout en m’adressant un sourire plein de bonne humeur et de bonne ondes, un sourire radieux comme on appelle cela par chez nous d’ailleurs.µ

« Hum pas vraiment. Je suis surtout venu manger au calme loin de tous ces fauteurs de troubles. Vous ne mangez pas vous ? Au pire j’en ai bien assez pour vous aussi si vous voulez, il ne faut pas rester le ventre vide. »

Dire que je cherchais une solution de la faire descendre de son muret quelques minutes auparavant, je me surprend moi-même. [Ça va tranquille, il n’y avait rien de bien compliqué à trouver cela tout de même.] Oh quand même, il fallait y penser, ce n’est pas à la porter de tous après tout. A la mienne oui en tout cas et j’en suis fier. [Et pour elle on fait quoi ?] Tu ne la touche pas, laisses la tranquille, laisses moi profiter du paysage, la dernière fois que j’ai vu une ravissante demoiselle remonte à de nombreuses années...

Cinq déjà que je suis ici et je ne reprends les cours que depuis très récemment, franchement, il n’y a pas un souci là-dessous ? M’enfin avec mon petit soucis c’est peut-être compréhensible non ? [Petit soucis ? Tu es carrément sourd.] Bon d’accord gros soucis, mais rappelle toi ce que le médecin m’a dis. [Oh ne t’en fait pas, je n’ai pas oublié. Tu as environ 0,2 pour cent de chance de retrouver un jour l’ouïe c’est tellement insignifiant.] Oui c’est vrai, mais mes chances existes, j’ai confiance en ce peu de chance. [Tu ferais mieux d’espérer une évolution de la médecine tout simplement.] Mouais, ce serait surement plus concret. Toutefois, nous ne sommes pas là pour parler de médecine, surtout que ça n’a carrément rien à voir avec moi, je ne suis même pas dans ce domaine d’étude. [C’est que tu aurais pu faire un effort et étudier la médecine, cela t’aurais surement servis.] Oui c’est vrai, mais je n’ai jamais été attiré par ce genre de chose, tu devrais pourtant le savoir maintenant non ? [Oui ce n’est pas faux, mais tu aurais éventuellement pu, un jour, faire un effort pour cela.] J’aurais pu, mais je n’avais aucune envie de le faire de toute manière. [Compréhensible.]

Bref, c’est bien beau tout cela, mais le principal n’est pas là. Pour cause, je suis actuellement là, sur le toit de l’université, assis sur un simple banc une jambe de chaque côté, ma tête actuellement tourné en direction de la lumière. Cette même lumière d’où émanaient une silhouette, une ravissante jeune femme. [Wahou que c’est poétique... mais quand on sait en fait que la jeune femme en question se trouve devant le soleil ça gâche ton plane.] Hé tu n’avais pas le droit de faire ça ! [Le droit je le prend désolé.] Oui ça je l’avais remarqué bon sang, avec toi c’est toujours le même problème au final, je fini toujours par perdre, c’est tellement déprimant. [Courage, tu finiras par gagner... peut-être.] Ouyi c’est ça, je l’aurais un jour, je l’aurais ! [Ridicule.] Et toi donc. [Merci pour le compliment, bien que ça n’en soit pas un d’ailleurs.] De rien, ça me fais plaisir. En attendant, j’avais ma barquette de salade devant moi avec mes crêpes enrouler dans de l’aluminium et mes couvert en main, ajoutons à cela ma bouteille d’eau, un vrai pique-nique quoi. Par contre sur le toit de l’université ce n’est pas vraiment la vrai liberté, mais on fait avec les moyens du bord n’est-ce pas ? La jeune femme s’approcha et me montra la place sur le banc me demandant si elle pouvait s’y assoir et le fit sans même attendre ma réponse, en même temps je n’ai un, pas la possibilité de le lui interdire, deux, pas l’envie. Je la laissais donc s’installer tranquillement puis elle saisit son sac grâce à ses pieds et en saisit un sandwich. Je remuais ma salade histoire de bien éparé la vinaigrette du matin et lui adressa un large sourire.

« Désolé, j’ai gardé les vieilles habitudes de ma mère. Enchanté Zoé, moi c’est Bastian. Je suis en physique ainsi qu’en chimie, j’ai trouvé le temps pour gérer les deux. Tu fais quoi toi ? »

Maintenant que je repense à tout cela, voilà bien longtemps que je n’avais pas mangé tranquillement en compagnie de quelqu’un, moi qui mange toujours seul en quatrième vitesse, j’ai peut-être là de quoi pouvoir savourer mon repas histoire de changer. Plongeant alors ma fourchette dans mon tuperware , je pris une bouchée de ma salade dont je raffolais temps, en même temps ça me donne bien plus envie qu’un simple sandwiche je dois bien l’admettre. Toutefois on a pas tous les mêmes gouts et comme je le cris souvent, heureusement ! C’est alors que quelque chose m’avait jusque lors titiller et je devais savoir, si encore elle le souhaitait.

« Tu n’es pas d’ici initialement toi ? J’ai vu des américains parler, il y a quelque chose de différents chez toi j’ai l’impression je me trompe ? »

Certes, ce n’est qu’un détail, et le voire fait tâche je l’admet, mais c’est dans sa façon d’articuler, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui fait que je pense qu’elle n’est pas d’ici. Je me trompe certainement et dans ce cas précis j’espère ne pas la vexer, car cela n’est clairement pas mon but.

Du soleil, des oiseaux, un ciel bleu, un toit, une charmante demoiselle, un repas, pas de bruit, instant parfait. [Pas de bruit ? Idiot, il n’y a jamais de bruit avec toi !] Ah oui ça ce n’est pas faux, j’aime bien mettre ce détail de côté, mais il faut toujours que tu viennes me le refoutre en pleine poire. [Désolé, mais tu vas en perdre certains si tu ne le précise pas.] Mouais peut-être... En tout cas, je ne sais pas trop ce qu’il se passait à l’heure actuelle pour mademoiselle, mais je pense qu’elle ne devait pas savoir quel genre d’handicapé je suis. [Ce n’est pas un handicap bon sang !] Je le sais bien, mais tout le monde me considère comme un handicaper donc des fois je me pose activement la question vois tu ? [Oui je comprends tout à fait, mais peu importe ce que pense les autres, l’important revient à ce que toi tu en pense.] Oui tu as raison, mangeons avec elle. Zoé pris place sur le banc, impressionnant de voir le peu de place qu’elle pouvait prendre, donc pour résumer, charmante, m’a l’air plutôt sympathique et prend la place d’un lys, impressionnant tout de même. [Quelle comparaison de merde.] Oui je le sais, merci, mais c’est beau un lys. [Pas faux, je te donne le point sur ce coup-ci.] Merci bien. Toutefois, avec tout cela on n’avance pas vraiment tu ne trouves pas ? [En effet oui, rattrapons le temps perdu !] Après avoir elle aussi été enchantée, elle m’indiqua son orientation à l’université, intéressant semble t-il.

« De l’art ? Je te tire mon chapeau, moi qui ne suis même pas capable de dessiner une maison je me demande toujours comme vous faites pour vos œuvres... »

Ah oui, je suis une vrai catastrophe avec une feuille et un stylo, je peux vous expliquer le fonctionnement de l’atome et de la molécule au pire, je peux aussi vous expliquer la création de matière par l’assemblage de deux autres, mais le dessin je suis vraiment une crotte. M’enfin ça chacun à ses talents, nous ne sommes pas tous semblables pour mon plus grand bonheur. Par la suite elle sortit une canette de red bull, le contraste est flagrant entre elle et moi, red bull et sandwiche contre salade et eau, on a une classe d’écart semble t-il. Je sortis un verre de mon sac et le lui tendis, je n’aime pas voir les gens boire à la canette, qui sait ce qu’il y a eu avant... [Toujours à t’affoler] Mais c’est vrai attend, si ça se trouve ça fait trois mois que ça prend la poussière, des sauterelles sont venus procréer par-dessus et des rats l’ont prise pour leurs toilette, tu imagines le bordel que c’est ? [Tu regardes trop la télé.] N’importe quoi, j’ai raison et tu le sais. [Oui mais pas besoin d’en faire un drame pour autant.] Mouais je ne sais pas. Toujours étant que pendant cet élan de bordel entre mon narrateur et moi, tu as vu je parle bien de toi. [Oui génial tu veux que je te remercie ?] Non ça va aller ne t’en fais pas pour ça. Et bien pendant ce temps, elle venait de prendre la parole. A toute question sa réponse. Française débarquer depuis seulement quelque semaine ? Pour une coïncidence... C’est donc dans un parfait français que je m’exprimais à présent.

« Pour une coïncidence, moi qui pensais être le seul perdu de l’hexagone. »

Je la regardais de plus belle, elle m’intriguait un peu plus encore et j’avais envie d’en savoir vraiment plus, mais comme j’aurais pu m’y attendre, elle porta maintenant le sujet sur moi, chacun son tour semble t-il ? Si je fuis le monde ? En voilà une question pour le moins intéressante je dois bien le reconnaitre, mais malgré tout la réponse rien d’être choquante ou plutôt embêtante je devrais dire, tant qu’elle ne fuit pas, ce serait tellement merveilleux.

« Oh non, je n’ai rien contre le monde de manière général, j’ai juste un gros problème avec les coins trop fréquenter, tout le monde parle avec tout le monde, certains rigolent d’autres se disputent, mais je ne suis pas capable de gérer une conversation à plusieurs, je n’y arrive pas. Je suis forcer de regarder les gens qui parlent, dès que plusieurs y sont, je ne sais plus qui regarder et j’ai vite fait d’en avoir ma claque. »

Bon d’accord là j’ai surement l’air d’un grand malade, mais il faut préparer le terrain, on ne dis pas à n’importe qui que l’on est sourd tout de même. [Oui mais là il y a de quoi l’effrayer...] Ha ? Tu trouves ? J’espère que ça ira alors, je n’ai pas envie de la faire fuir moi...

[Une artiste, un scientifique, je croyais que cela ne faisait pas bon ménage moi...] Mais non, ce ne sont rien de plus que des idées reçu, tout ça parce que certains se servent de leurs cerveaux et d’autres de leurs mains, mais moi je trouve qu’eux comme nous, nous nous servons des deux. [Ah là je suis bien d’accord avec toi, mais reconnais que ce qu’ils font c’est merveilleux.] Certes, je te l’accorde, ils sont vraiment doués dans leurs domaines, mais nous autres scientifiques le sommes dans le notre. [Oui en effet, m’enfin toutes ces idées reçu me donne le tournis.] A moi aussi crois-le. En attendant, j’étais avec elle sur le toit de l’U.C.L.A. à l’heure du repas, deux repas complètement différents d’ailleurs entre elle et moi, mais je ne pu m’empêcher de lui tendre un verre quand je vis l’apparition de sa cannette, verre qu’elle accepta assez rapidement d’ailleurs et fort heureusement, je n’aime pas voir les gens boire à la cannette, comprenez moi, qui sait ce qu’il y a eu sur cette dernière après tout. [C’est vrai, mais tu ne la connais même pas, à quoi bon s’inquiéter ?] Ça tu ne peux pas comprendre, je ne sais pas si tu as déjà connu cette sensation, mais si ce n’est pas le cas je te souhaite de vite la connaitre, c’est fabuleux. [Ça dépend de quelle sensation, j’en ai connu des tas, mais décris là moi au moins.] Non je ne peux pas, je ne sais comment l’exprimer. [Ok c’est bon j’ai compris, je connais ça également.] Bon ben maintenant tu me comprends au moins, c’est plutôt rassurant dit en passant. Puis elle m’annonça qu’elle était française, n’est-ce pas merveilleux ? Dire qu’elle a été vendue par son "th" qui n’avait pas la même apparence que les gens d’ici, trompé sur un détail, je ne l’aurais surement jamais su sinon.

« Moi je suis vendéen, les Sables d’Olonne pour être précis, pas sur que tu connaisses, ce n’est pas très réputé et c’est un coin que les français évite à cause des idées reçus. Tu es d’où toi ? »

C’est vrai ce que je dis, Normandie, Bretagne et tout ce qui les touches sont constamment pris par la pluie, du moins c’est ce que l’on essaie de faire croire à tout les français et dieu ça marche. Ô rage, Ô désespoir, ma région va s’appauvrir sans touriste, bien que je ne sois plus là-bas, à quoi bon m’en soucier ? [Règle d’or, ne jamais renié ses origines !] Je le sais parfaitement, pas d’inquiétude. Cette ville est vraiment pleine de surprise, d’après ma mère, j’ai un cousin qui habiterais également dans le coin, j’aimerais tant le retrouver, mais je ne sais par où commencer mes recherches et aujourd’hui je fais cette rencontre, avec Zoé. [Tu ne vas tout de même pas t’en plaindre ?] Oh non surement pas, je n’aurais jamais pu rêver mieux je pense, à quoi bon m’en plaindre dans ce cas précis ? [Laisses moi deviner, sa boum quinze fois plus vite que d’habitude, le temps passe à une allure folle, tu as chaud, tu ne sais pas trop quoi dire ou faire, tu es hésitant ?] Hein ? Quoi ? Pourquoi tu me sors ça comme ça toi ? Ce n’est pas du tout ce que tu crois. [Mouais, c’est bien ce qu’il me semblait, il va encore falloir que je roule des "r" moi.] Tu n’y es pas obligé tu sais !? Mais doucement la conversation tournait à mon désavantage, que faire pour inverser la courbe à présent ? Je ne savais guère, mais dans le fond, pourquoi lui mentirais-je ? [Tu ne la connais même pas !] Peut-être, mais j’ai l’impression du contraire. [J’avais raison.] Je détournais alors les yeux de son charmant visage.

« Disons que l’on a tous nos petits problèmes et que les miens sont assez embêtants pour ce genre de situation. »

[Pas très clair tout ça.] Oui je le sais, mais tu ne crois tout de même pas que je vais lui dire que je suis sourd et que je profite de devoir lire sur ses lèvres pour admirer son visage sans pareil, je suis peut-être fou, mais pas à ce point vois tu ? [Parfaitement, mais tu ne peux pas la laisser dans un tel flou non plus !] Je le sais bien, mais tu me propose quoi ? De lui révélé ma surdité et prendre le risque de la voir partir ? Surement pas !

« Tu as un surplus de pause entre le repas et la reprise des cours ? »

[Changement de conversation ?] Oui, mais pas que, j’essaie de voir un peu les choses, je suis un grand programmeur, j’aime que tout soit bien carré et si je peux profiter d’elle un peu plus longtemps alors ce serait parfait pour moi vois tu ? [Oh oui, parfaitement.]

En direct du toit de l’université à l’heure du déjeuner c’est la grande classe quand même non ? Habituellement je suis le seul à penser venir manger ici, mais aujourd’hui nous sommes deux pour mon plus grand bonheur. J’avais déjà imaginé cette situation, j’avais imaginé plein de choses dans ma tête, mais jamais je n’aurais pensé à partager mon banc avec une si charmante demoiselle qui avait un repas aussi déséquilibré, si ça se trouve elle ne sait pas cuisiner ? [C’est fort possible...] Oui peut-être, je lui donnerais des cours alors. Ou peut-être qu’elle n’a juste pas envie de se prendre la tête à cuisiner pour le repas de l’université et qu’elle veut juste mieux manger que ce que l’on a au self, c’est fort possible également. En tout cas ce n’est pas le genre de question que l’on pose ça, ne jamais demander à une jeune femme ni même à une femme qi elle sait cuisiner, cela revient à vous faire automatiquement une ennemie car elle va s’imaginer plein de chose, je ne sais pas vraiment comment ça mijote dans leurs tête, mais parfois c’est effrayant je vous jure. Puis bon de vous à moi, je ne risque pas de faire une quelconque bêtise avec une personne si charmante. Je connais bien des jeunes femmes plus qu’agréable à regarder, mais à aujourd’hui, pour moi, Zoé les bats toutes, y compris Shannon et Alessia, même elles ne peuvent pas rivaliser avec Zoé, pourtant ça aurait dû être mission impossible, mais Zoé possède quelque chose de spécial, je ne saurais trop vous dire quoi, mais c’est comme ça, elle est spéciale dans le bon sens du thermes. En plus elle est française.

« Ah oui, ce ne sont pas des portes très proches non plus ça, au moins tu auras pu voir un peu de pays. C’est bien de voyager, mais si à chaque fois il faut tout recommencer à zéro ça n’a pas du être hyper évident pour toi ? »

J’avais fini par lever les yeux au ciel comme pour éviter le sujet le plus sensible me concernant, ça se comprend en même temps non ? A une parfaite inconnu bien qu’elle ne m’en paraisse pas une je devrais tout révéler ? Dur, beaucoup trop dur même et pourtant pour une raison que je ne connaissais pas elle me semblait amicale et toute la clique, c’est assez étrange. Mais pour l’heure la situation n’était pas du tout à mon avantage et j’étais hésitant, devais le lui dire ou non ? Ce qui me posais problème c’est surtout que je craignais sa réaction, je n’avais pas envie de la voir partir, je ne sais guère pourquoi, mais sa présence semble réconfortante, il y a des gens comme ça qui vous inspire parfois plus que d’autre je présume. J’avais levé la tête, regardant le ciel et profitant de la petite brise qui passait par moment et qui me rafraichissait un peu, mais je fus bien vite ramener à la réalité, quand elle guidait ma tête avec sa main pour que je sois maintenant amené à la regarder. J’avalais ma salive et je regardais avec toute mon attention ses lèvres qui allaient surement s’ouvrir pour parler, mais la chose qui me choqua le plus la dedans fut la température de ses mains. Puis à nouveau elle insista pour savoir, jolie, sympathique mais têtu, après tout personne n’est parfait même si dans son cas la perfection ne semble pas bien loin.

« D’accord, je vais arrêter de tourner autour du pot, la vérité c’est que je n’entend plus rien... »

Voilà c’est fait, je n’avais plus qu’à attendre, allait elle partir ? Je ne suis pas un monstre bon sang, arrêtons de me fuir parce que je n’entends pas, ce n’est rien, ce n’est même pas contagieux à la fin. [Hé oh elle n’est pas partie encore.] Je sais, mais elle va surement le faire. [Je paris que non moi, fais moi confiance un peu bon sang.] Oui peut-être. Je vais tenter quelque chose alors. En tout cas il y a un truc qui me chiffonne chez elle, c’est ses mains. En parlant j’avais placé mes mains au dessus des siennes comme pour espérer les réchauffer un temps soit peu.

« Tes mains sont bien froides, tu veux quelque chose pour te les réchauffer ? »

C’est tellement étrange d’avoir les mains aussi froides alors qu’il fait bon aujourd’hui... J’avais du mal à tout assimilé, mais quoi qu’il en soit, je devais profiter du moment présent car qui sait si elle voudra un jour me revoir, après tout je suis sourd et vu que ça fait fuir la moitié des gens je ne peux qu’espérer sans franchement être sur de moi.

« 4 heures ? Voilà qui est parfait, moi j’ai fini ma journée, c’est un cours facultatif cet après-midi donc j’ai largement le temps, si tu veux on peut y aller oui. Ça me ferait plaisir de t’y accompagné. »

A la plage avec Zoé, comment voulez-vous que je refuse ça moi ? Elle qui me semble si sympathique, si merveilleuse, je ne peux qu’accepter si elle veut bien que j’y aille avec elle. Je levais la tête pour contempler le ciel, bon et beau, le temps idéal pour aller se baigner ou même bronzer peut-être pour elle si c’est un passe temps qu’elle apprécie. Enfin ça nous aurons bien le temps d’y voir en temps et en heure. Je la regardais toujours, j’admirais le paysage si je puis dire cela ainsi, il fallait bien que j’en profite après tout non ?

« Par contre il va falloir que je passe chez moi car je n’ai rien pour aller à la plage là. »

Je lui annonçais cela avec un léger sourire amical qui pourrait surement la mettre plus à l’aise et lui faire éventuellement oublier ma surdité...