Je me suis toujours promis de ne pas craquer mais je crois qu'au bout d'un moment, trop c'est trop. C'est comme ça que je me suis retrouvée à la plage, une bouteille de vodka à la main. Au début, je ne voulais pas la boire, juste voir ce que ça faisait que de tenir dans mes mains ce que certains appelaient la joie en bouteille. J'essayais de me raisonner mais la pression était trop forte. J'ai vite succombé. Au bout de deux gorgées, je n'étais déjà plus moi-même. Je n'ai jamais bu de ma vie, alors je vous laisse imaginer les dégâts... Il y a eu beaucoup trop de choses pour que je réussisse à tenir le coup, il fallait que j'évacue. Jamais je n'en étais arrivée à un tel extrême mais voilà... Je ne voyais plus le bout du tunnel.
Entre deux gorgées de bonheur liquide -comme certains se plaisent à l'appeler - j'ai réussi à envoyer, je ne sais pas comment, un message à ma meilleure amie, Skye-Ivy. Le message disait que si elle voulait sortir, je me trouvais à la plage. Peut-être n'aurais-je pas dû ajouter le "je t'aime fort", chose que je ne lui écris jamais. Mais peut-être ne viendrait-elle pas ? Tout ce que je voulais c'était oublier tout ce qui faisait que ma vie était minable. D'abord mon frère et son handicap à vie, ensuite toute cette histoire avec Mike, Nick et Eva et pour finir Matthew qui avait fait une crise juste sous mes yeux. Je n'ai pas été la meilleure amie que j'aurais dû être et ça me tue plus que tout le reste. Toujours est-il que je me trouvais là, une bouteille entre les mains, il faisait presque nuit et personne aux environs. J'étais seule et c'était tant mieux...

Skye-Ivy était une fois de plus seule dans la chambre Lambda Gamma. Elle se disait qu'Amanda devait se trouver encore une fois à la bibliothèque ou bien chez elle hors de l'université. La jeune rousse ne s'inquiétait pas pour elle. La demoiselle Bloomsbury ne connaissait personne de plus responsable et réfléchis de sa meilleure amie.
La jeune femme se trouvait sur son lit en train d'étudier comme quasiment tous les soirs. Elle était allongée sur son lit sur le ventre des bouquins ouverts, son ordinateur portable allumé, un cahier et un stylo à la main, elle prenait des notes et se creusait la tête pour comprendre certaine chose. Skye-Ivy était tellement absorbée par ses révisions qu'elle sursauta lorsqu'elle entendit son portable vibrer.
Elle eut la surprise de voir un message d'Amanda qui lui indiquait qu'elle était à la plage si elle voulait sortir et qu'elle l'aimait fort. C'était assez bizarre, mais la jeune rousse n'y fit pas plus attention. Elle regardait l'heure et elle se disait qu'elle avait assez révisé pour ce soir. Elle pouvait donc se permettre une sortie nocturne à la plage. Cela faisait un moment qu'Amanda et Skye-Ivy ne passaient plus de moment ensemble, des moments entre meilleures amies. C'est en voiture que la jeune rousse se rendit sur le parking de la plage. Elle s'aventura sur la plage à l'endroit où Amanda et elles se retrouvaient souvent. Elle devait certainement s'y trouver. Elle ne s'était pas trompée, de loin Skye-Ivy avait reconnu la silhouette d'Amanda assise sur le sable. En arrivant à sa hauteur, la rouquine avait été surprise de voir sa meilleure amie avec une bouteille d'alcool à moitié vide à la main, ce n'était pas du tout son genre. La phrase était sortie toute seule de la bouche de la demoiselle Bloomsbury. "Mais qu'est-ce que tu fais avec ça ?"

Après une demi bouteille de Vodka, mon cerveau n'était plus à même de réfléchir de façon convenable. Ni même de réfléchir tout court. Moi qui n'avais encore jamais bu de ma vie, je me retrouvais complètement saoule après deux gorgées. Je n'avais pas remarqué Skye-Ivy avant qu'elle ouvre la bouche pour parler. Et la question qu'elle me posa fut légitime. Il suffit de me connaître un minimum pour savoir que je ne suis pas du genre à boire, ni même à succomber à toutes ces substances dangereuses. Et ma meilleure amie le savait mieux que personne. D'une voix pâteuse et le sourire aux lèvres, je lui ai répondu : « C'est ma nouvelle meilleure amie, après toi bien sur. » Alors là, c'était certain, j'étais complètement bourrée. « T'en veux un peu ? » Et complètement folle aussi.

En arrivant sur la plage, Skye-Ivy ne s'attendait pas à retrouver sa meilleure amie dans cet état. Elle aurait plutôt pensé la trouver sur la plage un livre à la main ou à la limite avec un jus de fruit. La jeune rousse était à des années lumières de se douter de ce qui se passait vraiment. Elle avait donc été très surprise de découvrir Amanda une bouteille de vodka à la main. C'est donc naturellement qu'elle la questionna à ce sujet, d'autant plus que ce n'était pas son genre de boire. A vrai dire, elle ne buvait jamais. "Ah eh comment est-elle devenue ta meilleure amie ?" Skye-Ivy voulait comprendre comme elle en était arrivé là. Il avait dû se produire quelques choses de terrible. Amanda lui proposa de boire. "Je n'en veux pas, mais je te la prends quand même. Je crois que tu as eu ta dose pour un moment." elle avait dit cette phrase en lui prenant la bouteille des mains.

Je n'étais plus moi-même. Comment expliquer ce que l'on ressent lorsqu'on est saoul ? Pour tout dire, j'étais sur un nuage factice duquel je ne voulais pas tomber. Et Skye-Ivy ne semblait pas vouloir me rejoindre dessus, mais elle voulait plutôt comprendre ce qui se passait. Le sourire aux lèvres, je lui ai alors répondu : "Ma deuxième meilleure amie." Commençais-je par répondre. "Elle et moi on est presque soeurs maintenant. Et je sais plus vraiment comment c'est arrivé mais l'important c'est qu'elle m'aide." J'avais du mal à parler. Mais lorsque ma meilleure amie me pris la bouteille des mains, j'ai crié ou plutôt montrer mon mécontentement. "Eh ! Non ! J'en veux encore !" J'ai essayé de me lever, mais sans grand succès. "Rends-la moi s'il te plait." Ajoutais-je en tendant les mains vers elle.

La seule vision de voir Amanda avec une bouteille dans la main indiquait que quelques choses n'allaient pas. C'était certainement quelques choses très graves. Cela faisait quelques années que Skye-Ivy connaissait Amanda, elle connaissait même très bien, elles étaient meilleures amies et partageaient la même chambre chez les Lambda Gamma. La jeune blonde disait vraiment n'importe quoi. Skye-Ivy ne savait pas vraiment comme agir, elle-même n'avait jamais été ivre et elle n'avait jamais dû gérer seule, quelqu'un se trouvant dans cette situation. La jeune rousse lui avait retiré la bouteille des mains ce qui avait créé le mécontentement d'Amanda qui n'arrivait même pas se tenir debout. "Non, je ne te la rends pas tu en as assez eu ou aujourd'hui." La jeune Bloomsbury regardait un instant sa meilleure amie avant de lui dire. "Je ne te reconnais pas Amanda, qu'est ce qui ne va pas."

Je savais que le lendemain allait être terrible mais tout ce qui comptait à ce moment-là, c'était mon bien-être, chose à laquelle je n'avais jamais pris le temps de penser. L'alcool rendait tout plus facile et en étant sobre, j'aurais détesté cette idée. J'ai toujours reproché à Matthew, mon meilleur ami, son addiction à la drogue et voilà que je me mettais à boire. Bien-sûr, ce n'était que la première fois que ça arrivait mais vous pouvez être certain que j'allais m'en vouloir pour le restant de mes jours.
Alors que ma meilleure amie tenait ma bouteille de vodka dans ses mains, je n'ai même pas réussi à me relever. Elle ne voulut pas me rendre la bouteille et me demanda ce qui n'allait pas. A cela, je lui ai répondu sur un ton triste et mon sourire effacé : "Il y a trop de choses pour toutes te les expliquer et c'est trop triste pour ce soir." J'ai toujours réussi à tout gérer mais j'en étais arrivé à un point de non retour.

L'inquiétude montait chez Skye-Ivy qui n'aimait pas voir des personnes tristes et encore moins lorsqu'il se noyait dans l'alcool. Inutile d'expliquer que ce sentiment augmentait lorsqu'il s'agissait de sa meilleure amie. Surtout qu'Amanda n'était pas le genre de femme à boire jusqu'à l'ivresse. Il n'y avait aucun doute, il y avait quelque chose qui n'allait pas.
La jeune rousse maintenant la bouteille de vodka éloignée de son amie. Il était hors de question qu'elle lui rend, elle en avait assez abusé pour ce soir. "J'ai tout mon temps pour t'écouter Amanda. Ça pourrait te faire du bien d'en parler, mais si tu ne veux pas ce n'est pas grave." Skye-Ivy n'était pas du genre à forcer la main malgré sa timidité, elle respectait le silence des autres. Elle aidait Amanda à se relevait et à tenir debout. "On va rentrer, il se fait tard." La plage commençait à se plonger dans la pénombre et la mer apparaissait noire, seule le reflet de la lune éclairait le paysage ainsi que les lampadaire de la jetée.

Skye-Ivy de nature anxieuse était très inquiète pour sa meilleure amie qu'elle ne reconnaissait pas dans cet état là. La jeune rousse tenait le plus loin possible la bouteille d'alcool d'Amanda, en l'aidant à se levait pour qu'elle aille ailleurs. Sur la plage, le soleil se couchait et bientôt il ferait tellement noir qu'on ne distinguerait rien. La jeune Bloomsbury décidait donc conduire sa meilleure amie, jusqu'à la voiture et de la reconduire dans leur chambre sur le campus. Elles seraient toutes les deux beaucoup mieux là-bas. Mais avant tout cela, Skye-Ivy cherchait des réponses. Elle ne tardait pas à les obtenir. La jeune femme était assez stupéfaite parce qu'Amanda lui révélait. Elle avait tout ça à gérer et la rouquine n'en avait pas pris conscience et avait été une mauvaise meilleure amie en lui apportant aucun support. Ces derniers temps, la demoiselle avait encore une fois fait passer ses cours avant tout le reste. "Je serai toujours là pour toi, Amanda et cela, quoi qu'il arrive. Ton frère passe une mauvaise passe, je suis certaine qu'il ira mieux. Ce n'est pas à cause de toi si Matthew se drogue, il avait commencé avant que tu le rencontres. Puis pour Mike c'est qu'une erreur tout le monde en fait." Skye-Ivy tentait de la rassurer aussi bien qu'elle le pouvait.

Skye-Ivy tentait tant bien que mal de me rassurer. Ses paroles étaient réconfortantes mais pas assez pour me persuader qu'elle avait raison. Je me sentais mal et plus jamais je ne voulais me sentir comme ça. mais en attendant, je ne tenais pas vraiment debout et nous devions rentrer je ne sais où. Et pour répondre à ma meilleure amie, je n'y suis pas allée de main morte. L'alcool n'était vraiment pas une bonne chose pour moi. "Merci beaucoup miss. Mais je ne veux pas t'embêter, tu as trop à faire." Ce n'était pas méchant, loin de là. "Et pour mon frère, c'est ce que je me dis tous les jours. Qu'il ira mieux et que tout rentrera dans l'ordre mais ça n'arrive jamais. Il est là, dans son fauteuil à rêver d'être comme tout le monde. Mais finalement le monde est cruel. Mais au moins il ne se drogue pas comme Matthew ou ne deale pas comme Mike. Et c'est loin d'être une erreur avec Mike. Ça devait arrivé. mais je me déteste de l'avoir fait, c'est dégueulasse et ignoble." La trahison, l'infidélité, deux choses que je ne cautionnerais jamais. Mais que j'avais fini par faire. Et jamais je ne m'en remettrai.

Skye-Ivy essayait de faire au mieux pour rassurer sa meilleure amie. En disant les mots rassurant, la jeune Bloomsbury s'efforçait d'y croire pour, qu'il est le plus d'impact dans l'oreille d'Amanda. Mais la jeune rousse avait la drôle d'impression, qu'elle parlait dans à une personne sourde, la jeune blonde ne croyait pas en ce que disait la jeune femme. « Je n'ai rien à faire, mis à part être là pour toi. » Si elle ne pouvait pas être la pour sa meilleure amie lorsqu'elle en avait besoin, à quoi pouvait bien servir Skye-Ivy. « Il faut rester optimiste pour ton petit frère, c'est certain que rien ne s'arrangera si tu te décourages. » Il était surement impossible que son frère reprenne une vie normale sur ses deux jambes comme autre fois, mais ça pouvait s'améliorer et il fallait qu'il ne fasse pas de son handicap une fatalité, mais une force. « Si ça devait arriver, alors tu ne pouvais pas l'empêcher Amanda. Maintenant dis-toi que c'est une erreur que tu ne reproduiras plus jamais. » Les deux jeunes femmes se dirigeaient doucement vers la voiture.

J'ai toujours détesté me confier à qui que ce soit. Mais être saoule changeait la donne. Et mes inhibitions tombées, je pouvais parler librement à ma meilleure amie qui faisait de son mieux pour me réconforter et me porter jusque dans un endroit plus sûr. « J'ai toujours fait de mon mieux pour ne rien laisser transparaître de mes émotions. Mais là j'en ai assez et oui, je suis complètement découragée. Mais mon frère ne doit pas le savoir, chut c'est notre secret. » L'alcool me faisait complètement perdre les pédales pour parler vulgairement. Et le fait d'avoir embrasser Mike n'arrangeait rien aux choses. « Mais je veux pas que ça se reproduise ! En plus il est avec Ruby maintenant. Et je suis la méchante de l'histoire ! » Skye-Ivy avait raison, c'était une erreur qui ne se reproduirait pas. Même si mes sentiments pour Mike étaient bien réels, je ne devais pas replonger. Il avait Ruby et moi, j'étais seule. « Tu sais ce que ça fait que d'être amoureuse d'un mec qui t'aime pas ? Eh ben ça fait mal ! » Tout le monde pouvait le deviner et le dire n'y changerait rien. Mais voilà, l'alcool ne m'aidait pas à me taire, malheureusement.

Comment pouvait-on aidé quelqu'un dont on ignorait absolument tout de ce qu'elle ressentait. Skye-Ivy ne savait pas ce que s'était pour son frère atteint d'un handicap et voir ses espoirs pour celui-ci s'envoler jour après jour. Bien entendu, la jeune rousse garderait le secret de sa meilleure amie concernant son frère. Quel intérêt aurait-elle a divulgué tout cela. "Tu peux compter sur moi. Et je ferais en sorte que tu ne perdes pas espoir. Il y a des solutions à chaque problème, c'est seulement que certaines solutions prennent plus de temps pour apparaître." Les deux jeunes femmes étaient presque à la voiture, elles marchaient doucement, mais surement vers le parking parce qu'à une certaine heure, la plage n'était plus du tout le lieu paradisiaque qu'on découvrait lorsque le soleil était haut dans le ciel. Les erreurs étaient humaines et la jeune Bloomsbury ne jugerait pas Amanda sur ce qui s'était produit avec Mike, elle ne connaissait absolument rien de l'histoire. Skye-Ivy pouvait très bien imaginé ce que ça pouvait être d'avoir des sentiments pour quelqu'un dit n'en a pas. Elle avait toujours été la fille invisible, elle avait eu quelques coups de coeurs pour des garçons qui ne savaient même pas qu'elle existait ou qui la voyait simplement pour l'intello de service, le rat de bibliothèque. "La douleur finie toujours pas s'atténuer ..." Skye-Ivy savait que ses paroles n'avaient aucun impact, mais au moins Amanda pouvait constater qu'elle l'écoutait et qu'elle ne parlait pas dans le vide.

"Il y a des solutions pour chaque problème." Cette phrase retentissait incessamment dans mon esprit, sans que je ne puisse rien y faire. Je voulais y croire mais j'en étais incapable. Puis l'alcool ne m'aidait pas à raisonner de manière sensée. J'étais triste et fataliste, résultat d'une première cuite réussie. Pour répondre à ma meilleure amie, j'ai fait de mon mieux pour ne pas crier. Même si j'étais sous l'emprise de l'alcool, je me rendais encore compte qu'elle n'y était pour rien et que je ne devais pas m'en prendre à elle. « C'est pas vrai. J'ai attendu trop longtemps pour des solutions qui viendront jamais. » Ma grammaire s'en trouvait perturbée mais ça ne m'a empêché de continuer : « La vie est cruelle. Je m'en rend compte maintenant. J'ai toujours voulu croire à une vie meilleure, mais elle arrive jamais. La preuve en images avec tous mes problèmes. » Puis nous avons presque réussi à atteindre la voiture de Skye. Et ses mots se voulaient aidants, mais au fond, ça ne m'aidait pas du tout. Mais au moins, je savais qu'elle m'écoutait. Je savais aussi que le lendemain m'allait être très difficile et honteux. Mais je n'en étais pas encore là. « C'est faux. » Répétais-je, imperturbable. Depuis des années, la douleur présente dans mon coeur pour toutes les choses citées précédemment ne s'était jamais atténuée. Elle n'a fait que s'accentuer. On a beau dire que c'est la vie, qu'on y peut rien, la fatalité a bon d'eau. Et même si j'étais tentée de m'y résoudre, j'en étais incapable. C'est pour quoi je me retrouvais dans un état pareil, si dépravé et pitoyable. « Si j'aimais les filles, ça serait bien plus facile. » Cette réflexion était idiote. Mais elle me fit rire. Chaque personne a ses problèmes à résoudre, même les filles qui sont amoureuses d'autres filles. Mais je suis vite revenue à mes problèmes. Et je me suis rendue compte que m’apitoyer sur mon sort n'était pas juste. C'est pourquoi j'ai repris : « Je suis pitoyable, hein ? Je parle de moi depuis tout à l'heure, et toi tu m'écoutes sans rien dire. T'es un ange. »

C'est vrai qu'il avait des solutions à chaque problème, mais malheureusement trop souvent on trouvait beaucoup trop tardivement ces fameuses solutions. Skye-Ivy essayait au maximum d'être rassurante pour Amanda, mais elle n'était pas très douée dans ce domaine, cependant elle aurait bien aimé. "Les problèmes ne s'arrangeront peut-être pas tous, mais la plupart. C'est ça qu'on appelle la vie, elle est faite de hauts et de bas, on ne peut rien y faire, seulement y faire face." Les deux jeunes femmes se trouvaient devant la voiture. Amanda parlait et elle s'emmêlait les pinceaux. Elle disait des choses qui n'avaient pas sens ou aucun rapport comme le fait d'aimer les femmes. Ça ne changerait rien à sa situation. Amanda se trouvait pitoyable et elle remerciait Skye-Ivy de l'écouter. "Non tu es loin d'être pitoyable ma belle. Puis je t'écoute parce que je sais que tu ferais de même pour moi." La jeune Bloomsbury installait sa meilleure amie dans la voiture.

Je ne pouvais qu'être d'accord avec ma meilleure amie lorsqu'elle disait que les problèmes, c'était la vie. Mais ces derniers temps, ma vie était faite de problèmes et j'en avais plus qu'assez. La coupe était pleine comme on dit. J'ai toujours réussi à ne rien laisser déborder mais aujourd'hui, c'était différent. Je n'y étais pas arrivé. Comment allais-je m'en sortir, telle était la question. Mais je n'en étais encore pas là puisque je me trouvais être saoule et complètement hors de mes moyens. "Dans la mienne, y a plus de bas qu'autre chose, faut le dire." Répondis-je à mon amie, en ayant de plus en plus de mal à articuler. La voiture, ou tout du moins ce qui y ressemblait, me semblait être énorme. Mais je n'ai rien dit, je parlais déjà assez pour ne rien dire. "T'es sure ? Oh c'est génial, parce que j'ai vraiment l'impression d'être idouiote, idiote." Voilà que je butais sur les mots. Une fois assise dans la voiture, j'avais peur de vomir. Mais heureusement pour la voiture de Skye, le moment n'était pas encore venu. "Dis, tu diras rien à personne hein ?" Lui demandais-je presque en l'implorant.

Skye-Ivy se sentait inutile pour Amanda et elle détestait cette sensation. La jeune rousse avait une vie vraiment parfaite et voir que tout le monde ne pouvait pas avoir la chance qu'elle avait, l'attristait vraiment. La demoiselle Bloomsbury essayait de la rassurer le mieux, qu'elle le pouvait. Malheureusement, elle n'était pas très convaincante dans ses propos alors qu'elle efforçait à penser réellement à la véracité de ses paroles. "La roue finie toujours par tourner. C'est obligatoire." Les deux jeunes femmes étaient arrivées à la voiture. Skye-Ivy aidait Amanda à s'installer notamment en s'occupant de lui attacher sa ceinture de sécurité, avec l'alcool qu'elle avait ingéré ce n'était pas évident pour elle. La rouquine rejoignait à son tour sa place de conductrice. "Tu n'es pas idiote, seulement un peu ivre." lui dit elle avait un petit sourire aux lèvres qui se voulaient rassurant. La Miss Bloomsbury démarrait en prenant la direction de leur chambre sur le campus. "Bien sûr, que je le dirais à personne. Je te ramène au campus."

La roue tournait, c'était certain. mais plus dans le mauvais sens en ce qui me concernait. Sinon comment expliquer tous les malheurs que j'essuyais en ce moment ? "J'espère qu'elle va le faire vite alors, parce que j'en ai marre de devoir me battre dans le vent." Répondis-je à ma meilleure amie, plus sérieuse que jamais. La voiture me semblait tanguer mais ce n'était que l'effet indésirable de l'alcool ingéré. Skye-Ivy me corrigea en disant que je n'étais pas idiote mais un peu ivre. Autant dire que j'étais complètement ivre. Je n'avais pas l'habitude de boire de l'alcool alors la moindre petite goût me faisait tourner la tête. "Un peu beaucoup ivre en fait." J'en riais. C'était stupide mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Puis Skye démarra la voiture et j'espérais ne pas vomir. "Merci." Lui répondis-je simplement. "Tu crois que c'est possible qu'un mec aime deux filles en même temps ?" Repris-je sans vraiment rester dans le sujet de notre conversation.

Amanda en avait marre de se battre, Skye-Ivy comprenait, mais elle restait persuadé qui ne fallait pas qu'elle perd espoir et encore moins qu'elle baisse les bras. "Elle va tourner, il n'y a aucune raison." La jeune Bloomsbury avait installé sa meilleure amie dans la voiture afin de la reconduire chez elle, ce n'était pas très bon de traîner, en pleine nuit encore moins en étant ivre. Elle eut un petit sourire quand Amanda la reprit pour lui dire qu'en faite elle était beaucoup plus qu'un peu ivre. "En effet, mais ce n'est rien ça arrive à tout le monde." Skye-Ivy démarra la voiture en direction du campus, pendant le chemin Amanda posait une question assez étrange. Un homme peut il aimait deux personnes en même temps. La jeune rousse n'avait jamais réfléchi à ce problème, mais elle partageait sa première idée avec sa meilleure amie. "Je pense que c'est possible, mais ce ne doit pas être de la même manière. Mais je ne me suis jamais posé la question." Skye-Ivy garait sa voiture dans le parking face aux résidences universitaires. Elle espérait que sa meilleure amie n'allait pas si mal qu'elle en avait l'air, elle espérait que ce n'était que l'effet de l'alcool. Elle ouvrait sa portière.

Skye semblait persuadée que la roue allait tourner, en ma faveur cette fois-ci. Mais je n'en croyais rien. Avant, je l'aurais crue sans argumenter mais pas aujourd'hui. Puis l'alcool me faisait tourner la tête et m'empêchait de raisonner de façon conventionnelle et surtout normale. "J'espère." Répondis-je simplement. Nous étions désormais assises toutes les deux dans sa voiture, en direction de ma chambre de l'université. "Pas à tout le monde. Pas à moi." Répondis-je au sujet de l'alcool et de ma consommation excessive du jour. Jamais encore je n'avais bu un verre de trop. J'ai toujours été raisonnable. La petite fille modèle. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui j'ai pété les plombs et ma meilleure amie en faisait les frais. Puis Skye-Ivy répondit à ma question sur l'amour. Sa réponse avait tout pour être juste. "D'accord alors il doit quand même choisir à la fin ?" Ça s'apparentait plus à une affirmation qu'à une question mais je l'ai tout de même posée de façon interrogative. "Oh, on est arrivées." Repris-je en rigolant. Lorsque ma meilleure amie ouvrit la portière de mon côté, j'ai souri et répliqué : "Wow, c'est très noir la nuit." L'alcool, encore l'alcool.

Skye-Ivy essayait de rassurer Amanda sur l'état dont elle était suite à sa consommation d'alcool . "T'es humaine Amanda. Tu as eu comme n'importe qu'un moment de faiblesse." La jeune rousse n'avait jamais été dans le même état que sa meilleure amie, elle avait toujours évité la consommation d'alcool. Elle jugeait l'alcool plus néfaste que bénéfique donc elle préférait s'en abstenir. Arrivée sur le campus, Amanda posait une question à Skye-Ivy qui tentait d'y répondre le mieux, qu'elle le pouvait. "Certainement, je suis presque sûre qu'aucune femme accepterait de partager l'homme qu'elle aime." Amanda réalisait, qu'elles étaient arrivées à destination, elle perdait aussitôt son air sérieux et les symptômes d'euphories dûes à l'alcool revenait au galop. Skye-Ivy sortait de la voiture et ouvre la portière d'Amanda attendant qu'elle descente, elle la surveillait au cas où elle perdrait l'équilibre, elle pourrait lui servir d'appuie. "Oui on va aller dans un endroit plus lumineux."

Tout le monde savait, où tout du moins toutes les personnes qui me connaissaient, que j'ai toujours détesté l'alcool et toutes ces substances addictives dont le monde regorge. Mais ce soir, j'avais succombé. Comme une idiote, je m'étais laissée aller à en boire. Et bien sur, comme ce n'était encore jamais arrivé, je m'étais retrouvée complètement saoule au bout de deux gorgées. Ma meilleure amie s'efforçait de me rassurer sur le fait que j'étais comme tout le monde, et que j'avais moi aussi mes faiblesses. Mais justement, ce n'était pas le cas. J'ai toujours mis un point d'honneur à ne jamais toucher à cette chose qu'est l'alcool. Je ne connaissais que trop les effets néfastes qu'elle pouvait avoir sur les gens. C'est pourquoi j'ai répondu à Skye-Ivy en grimaçant : « Je n'ai jamais de moment de faiblesse ! C'est pas moi ça ! J'arrive toujours à me contrôler et là pouf, j'ai succombé. Tout ça à cause de la vie... » Et la vie me gâtait en ce moment, je peux vous le dire. Skye-Ivy répondit ensuite à ma question au sujet de Nick, mais son prénom n'avait pas encore été prononcé jusque là. « Exactement ! Et je fais partie d'une de ces femmes ! » Mais la vie avait encore frappé, malheureusement... Une fois arrivées à destination, Skye-Ivy stoppa le moteur de sa voiture et nous descendions pour rejoindre nos chambres respectives. « Cool, parce que le noir c'est pas beau et c'est triste, super triste même. » Je passais d'un état affectif à un autre en un rien de temps. Parler de mecs ne m'avait pas non plus aidée à me sentir joyeuse.

Skye-Ivy était un peu perdu, elle n'avait pas l'habitude de ce genre de situation. Elle n'était pas le genre de fille qui buvait et qui fréquentait des personnes qui devenaient souvent ivre. La rouquine d'ailleurs était surprise en découvrant Amanda dans un tel état. La demoiselle Bloomsbury faisait au mieux, qu'elle le pouvait pour l'aider et pour la rassurer. Mais en ce moment, la vie d'Amanda était tellement compliquée que même Skye-Ivy ne croyait pas vraiment à ses dires, mais elle faisait comme si. Elle espérait du fond de son coeur que les choses s'arrangent pour Amanda. C'était une femme bien et elle ne méritait pas tout ce qui lui arrivait. "On ne peut pas être toujours forte. Aujourd'hui tu as faiblit, demain tu te relèveras et tu seras encore plus forte que la veille." Cette phrase, Skye-Ivy y croyait vraiment, elle avait foi en sa meilleure amie et elle savait qu'elle était forte, qu'elle surmonterait ce moment de faiblesse.
Amanda amenait le sujet sur les garçons, un sujet qui était assez inconnu pour Skue-Ivy qui n'avait jamais eu de la relation amoureuse. Selon elle, elle était trop inintéressante et pas assez jolie pour intéressait le moindre garçon. Mais elle tentait de répondre à sa meilleure amie à l'aide de ce qu'elle pensait et de ce qu'elle avait entendu ou lu. "Ce qui est normal." Toutes les femmes voulaient trouver un homme qui porte leur amour à une seule femme, à nous seule et pas à d'autres, donnant le sentiment que nous ne sommes assez bien et insuffisante pour lui.
Les deux jeunes femmes sortaient de la voiture et Amanda changeait d'émotion et d'attitude comme si on changeait les chaînes d'une télévision. Elle lui indiquait qu'elle allait rejoindre la résidence universitaire où il y aurait plus de lumière. "Oui c'est triste les endroits sombres." Skye-Ivy raccompagnaient Amanda jusqu'à leur chambre. En ouvrant, la porte elle dit "On est arrivé".

Skye-Ivy semblait réellement croire à toutes ces histoires de roue qui tourne, que la malheur a toujours une fin et que tout le monde arrive à relever les épaules une fois l'horreur passée. J'y croyais moi aussi avant de me retrouver dans une telle situation de lamentation et de pleurs. « J'espère vraiment que tu as raison. » Répétais-je sans vraiment y croire. Et parler de garçons n'arrangerait pas vraiment les choses. Pourtant j'avais besoin d'en parler. Je savais que ma meilleure amie n'était pas vraiment calée dans ce domaine, mais peu m'importait. J'avais besoin de son réconfort et elle me l'apporta.
Une fois en dehors de la voiture, je me mis à parler de la nuit et de la tristesse qu'elle m'apportait. Skye-Ivy abonda dans mon sens. Puis nous sommes arrivées dans ma chambre. Elle semblait aussi triste que la nuit et son noir ténébreux. Je me sentais oppressée et complètement démunie face à cette chambre qui était pourtant la mienne. « J'aimerais pouvoir remonter le temps. » Enfin une parole sensée et presque éclairée. Mais tout le monde savait que remonter le temps était une chose impossible et surtout inconcevable. « Merci beaucoup d'être venue me chercher. » Ajoutais-je à l'intention de ma meilleure amie. Elle m'aida à atteindre mon lit. « Merci. » Répétais-je comme pour que ce mot s'inscrive dans l'air et pour qu'elle comprenne combien sa présence comptait pour moi.