Vous connaissez tous une mauvaise journée. Le genre de journée où dès le matin, ça commence mal. Le café est pas fait, il est trop froid ou trop chaud, il y a plus de beurre pour les tartines ou le réveil a pas sonné. Eh ben moi, j'ai eu une horrible journée mais pire que plus avoir de beurre pour ma tartine, je n'ai pas de tartine. J'ai rien dans ma vie, rien à part le souvenir de mon viol qui est aussi un secret comme seul deux personnes le savent, mon violeur et moi, les vêtements que je porte et mon ventre qui crie famine, comme tout les jours.

Nous sommes le soir, pas loin de 19 heures 30 je dirais et je meurs de faim. J'ai rien mangé depuis plus de 24 heures et j'ai réellement faim. Vos journées de merde sont rien à côté des miennes, votre patron vous fait chier ? Au moins, vous avez un boulot, de l'argent et de quoi manger et pas moi. Je vis dans la rue depuis quelques mois et j'ai l'impression que ça fait des années, le temps s'écoule lentement dans la rue. *Bon allez, il faut que tu te trouves à manger Anas* Je me levais et pris le chemin des habitations, c'est fou ce que les gens peuvent jeter comme nourriture, la date de péremption à peine dépasser alors que ça peut durer encore 3 ou 4 jours enfin bon, je vais pas me plaindre, c'est ce qui me permet de survivre. Sauf que je m'y suis pris trop tard, les poubelle sont vides, les éboueurs passent le mardi en fin de journée et nous sommes mardi, super, ben je mangerais pas ce soir. J'étais partis pour retourner passer la nuit là où je vivais mais à une intersection, je faillis percuter quelqu'un, heureusement que je l'avais entendu, je relevais la tête pour regarder cette personne et le temps s'arrêta autour de moi. Je connaissais cette personne mais c'est pas ça le plus frappant c'est que je ressentis une sensation étrange en moi comme si ... comme si je tombais amoureux :

- Lissandre ? Mais qu'est-ce que tu fais à Los Angeles ?

Je le croyais encore en France, je l'imaginais pas à Los Angeles, je le voyais pas vivre ici. Malgré ces 5 années où je l'avais pas vu, je l'ai reconnu, il a grandit, un peu changé mais je l'ai reconnu. Je pensais jamais le revoir de toute ma vie et je dois reconnaître qu'il est vraiment très mignon.

Des fois, je me dis que ma vie aurait était plus simple si j'avais simplement cassé avec Lissandre sans rentrer dans un gang, je serais encore avec ma famille, j'aurais encore ma virginité et j'aurais pas était obligé de fuir dans un autre pays et même dans un autre continent. Je ne peux plus retourner en France, pas à Grenoble et ses environs en tout cas, ça m'est impossible, je suis recherché pour trafic de drogue, oui, j'y ai touché, pas longtemps parce que ça coûte cher et que j'ai pas beaucoup d'argent et même si j'en ai gagné avec le trafic, je voulais pas mourir d'overdose. J'ai fuis car il était pas question que j'aille en prison et il était hors de question que je me refasse violer encore une seule fois. C'est pour ça aussi que j'ai pas porté plainte, une fille qui se fait violer, hélas c'est courant mais un mec de ma carrure en particulier, c'est la honte, les policiers ne m'auraient jamais crû et ce serait moqué de moi et puis j'aurais dû dire que j'étais dans le trafic et là, le pire, c'est pas la prison, c'est si ont te retrouve. Ont rigolent pas dans les gangs, c'est un peu comme dans la mafia et disons que j'ai pas envie de me retrouver du mauvais côté de la mafia. Je dois avouer que revoir Lissandre m'a fait un sacré choc un coeur, il avait toujours ce quelque chose qui m'avait fait craqué mais pas au point de tomber amoureux de lui. Il semblait aussi surprit, si ce n'est plus, que moi de le croiser à Los Angeles :

- Je suis arrivé ici il y a deux mois, j'ai fuis la France. Un trafic de drogue qui a mal tourné.

J'ai fuis la police française plus précisément. Je baissais la tête quand je le vis me détailler, j'avais honte, honte qu'il me voit dans cet état. Honte aussi de l'avoir fait souffrir même si à l'époque, je m'en foutais totalement. Il semblait plutôt bien vivre, contrairement à moi mais je l'avais cherché, c'est ça aller contre la loi. Mon ventre se mit à gargouiller assez fort pour que Lissandre l'entende, j'étais affamé mais j'avais absolument pas un seul centime, je ne faisais pas la manche, j'avais trop de dignité pour m'abaisser à ça quitte à mourir de faim mais vraiment mourir.

Lissandre leva les yeux au ciel quand je lui dis que la justice française me rechercher pour trafic de drogue, je suis pas étonné de sa réaction. A l'époque, il avait tenté de me dissuader d'entrer dans un gang et moi, toujours plus malin que tout le monde, j'en avais fait qu'à ma tête. C'est parce que j'étais entrais dans un gang qu'ont avaient rompu. Je le regardais et soupirais :

- Crois-moi ou pas mais c'est grâce à ça que ma famille a pû manger à sa faim et qu'ont avaient de quoi payer le loyer. Mais tu aurais plus jamais revu ton premier amour.

Même si ce n'était réciproque, lui était amoureux de moi, c'est surtout pour me garder près de lui qu'il avait voulu me dissuader, j'aurais étais amoureux de lui, je pense que je serais pas entré dans ce gang, peut-être plus tard si notre histoire n'aurait pas tenu mais il m'aidait juste à passer le temps. Il remonta son regard sur mon visage. Il se retint de rire en entendant mon ventre gargouiller, il s'approcha de moi et me prit par le bras, je tentais de retirer mon bras :

- C'est gentil mais je peux pas, regarde-moi, aucun restaurant ne m'acceptera, pas à Los Angeles. Merci mais ont se fera refouler à l'entrée, moi tout du moins.

Je baissais la tête, ça se voyait que j'étais un SDF et puis j'avais était méchant avec lui, lui avouant qu'il était qu'un passe-temps, je méritais pas d'être invité au resto, pas par lui en tout cas.