Mais qu'ai-je fais au bon D... pour mériter ça ...

	CALLIOPE
DREW

C'était une matinée comme toutes les autres. Pourtant, à l'inverse des autres jours, mes cours ne débuteraient que plus tard dans la journée. J'avais appris dans la soirée d'hier qu'un de professeurs serait absent. Néanmoins, cette absence ne m'empêcha pas de me lever toujours aussi tôt. En effet, comme à chaque fois que cela m'était permis, je me levais pour aller courir un peu avant d'entamer une journée qui serait alors bien chargée. Alors, comme avec des mouvements instinctuels, j'enfilais mon survêtement et sortis de ma chambre.
C'est après une petite heure de jogging que je revins. J'étais alors en sueur, mes cheveux étaient à présent emmêler et près à fuir dès qu'ils le pourraient, ce qui ne me rendais, en cet instant, que très peu séduisante. Je déposais ensuite mes affaires, me déshabillais et fini par enrouler une serviette autour de mon corps avant de me rendre sous la douche. Ce fut 30 min de pur bonheur, la chaleur de l'eau qui coulait sur ma peau m'apaisait, me relaxait.
Lorsque je revins dans ma chambre, le bouton de mon répondeur clignotait, une moue étonnée s'afficha à mon visage. Qui pouvait bien me téléphoner à une pareille ? Je décidais d'attendre un peu et filais dans ma penderie où je dénichais un jean et un tee-shirt propre où était écrit « I ♥L.A » un cadeau que m'avait fait mon père à notre arrivée ici. Puis, je saisis un noeud élastique pour faire un chignon avec mes cheveux encore humides. C'est alors que je vins m'asseoir sur mon lit dans l'idée d'écouter le message qui était clairement enregistré sur mon répondeur.

_ « Callie, ma chérie c'est papa ! Je ne serais pas la le week-end prochain, je vais avec Marta choisir de nouveau meuble pour son appartement, reportons notre déjeuner au week end d'après si tu veux bien. Bisous. Je t'aime ... Oh et j'espère que tout ce passe bien pour toi à L.A »

Encore une annulation, mon père ne faisait que cela en ce moment, annuler chaque fois que l'on avait enfin l'occasion de se voir, tout cela pour aller rejoindre cette Marta. Marta était une femme d'une quarantaine d'année qui faisait « revivre » mon père disait-il. Il m'avait expliqué que depuis mon départ, il se sentait seul et que Marta l'aidait à surmonter cette solitude, une bonne chose en soi, si Marta n'étais pas une femme arrogante et hypocrite et impertinente. Tout ce que moi je détestais le plus.
Après avoir lâché un énième soupire comme à chaque fois que j'avais ce style de message sur mon répondeur, je saisis mon manteau et mon sac à main où j'y rangeais mon portefeuille et sortis de ma chambre en direction du meilleur Café au monde : The Starbucks Coffee. Je m'y rendis à pied puisqu'il n'était qu'à quelques mètres de là, une marche qui me fit beaucoup de bien.

En entrant dans le café, je remarquais qu'il n'y avait pas grand monde pour une fois et qu'une table venait tout juste de se libérer. Je m'y installais alors, me débarrassant de mes affaires et fini par saisir la carte posée sur la table. Pendant que je la feuilletais, une jeune femme, probablement une des serveuses - si j'en crois le badge accroché au-dessus de sa poitrine - vint à ma rencontre. Je levais mes yeux à sa rencontre.

_ Bonjour. Avez-vous choisi ? demanda-t-elle avec un petit sourire timide.
_ Je prendrais un Caffe Latte noisette avec supplément crème et une assiette de Pancakes. S'il vous plait.
_ Pour les Pancakes, natures ou avec un accompagnement ?
_ Euh ... du Chocolat.
_ Bien, je vous apporte cela de suite.

La jeune femme s'éloigna de ma table et je saisis le journal que j'avais acheté en chemin, en attendant mon petit déjeuner. Il me fut apporté quelques minutes plus tard. Je pris mon temps, appréciant chaque bouché de Pancakes chocolat dans ma bouche. Puis je me rendis à la caisse pour payer, le reste de mon café en main, je pris le chemin de la sortie, quand sans m'y attendre je fus bousculer, me renversant dessus le reste de Café encore chaud. Plus par surprise que pour être méchante, je me mis à fulminer contre la personne qui m'avait percuté.

_ Ah c'est merveilleux ... merveilleux ! Merci beaucoup ! Bravo ! Félicitation ! !

La pauvre serviette que je pus me procurer, me servi seulement à étaler la tâche sur mon manteau, ce qui eut le don de m'énerver encore plus.

_ C'est malin ! Vous ne pouviez pas regarder où vous alliez ? Non ? C'est trop compliqué pour vous ...

Je finis par relever enfin la tête pour regarder l'individu envers qui je pestais.

Spoiler:

Mes yeux fixaient le jeune homme, je suis quasiment sûr que s'ils étaient des revolvers le jeune homme serait probablement mort depuis. Il s'excusa, une chose positive qui sur le coup me fit culpabiliser d'avoir été si méchante, néanmoins, le reste de son monologue, fit fuir tout soupçon de culpabilité. Jamais je n'avais rencontré un homme si prétentieux dans sa façon de se tenir. Et même lorsqu'il précisa que sa mère était à l'hôpital, je me radoucis légèrement mais, sans pourtant éprouver quelconque culpabilité, tout deux, étions à fleur de peau après avoir appris dans la matinée des informations plus ou moins énervantes ou inquiétantes, mais nous n'étions probablement pas les seuls sur terre.

Je ne répondis à aucune de ses remarques, préférant le laisser parler, néanmoins mon visage en disait long sur mon appréciation de la personne. Je n'étais pas une personne méchante ou qui se permettrait de juger sur les apparences, mais chez lui ma personnalité changeait du tout au tout, j'avais envie d'être méchante et de lui dire ce que je pense, seulement je n'étais pas ce genre de fille, je préférais donc me taire plutôt que de dire quelque chose que je pourrais regretter et détourna le regard pour reprendre mon activité pressing.

Alors que je tentais toujours d'enlever cette tâche, ou du moins de la minimiser, il me tendit une serviette. Je le fixais étonné et méfiante, lorsque je le regardais j'avais cette bizarre envie de crier toutes les injures possibles et inimaginables et même si son geste fut sympathique, son sourire hypocrite m'énerva au plus haut point. Voyant que je ne la prenais pas, il s'impatienta et déposa dans un geste brusque la serviette, je pivotais mon corps pour le voir s'éloigner et s'installer à sa table et en profitais pour lui faire mes yeux noirs terrifiants, malheureusement, il ne pris même pas la peine de s'en rendre compte. C'est alors que je me rendis compte que j'étais débout en plein milieu de l'aller gênant les uns et les autres qui voulaient passer, à vrai dire j'étais tellement sur le cul après cette discussion que mon esprit c'était fermé à toute autre pensé que celle de l'écrabouiller. Je me ressaisis alors, resserrait la serviette dans ma main et me dirigeait vers les toilettes, peut-être que de l'eau faciliterait la tâche -si je puis me permettre-. Une fois que j'eus vérifié que j'étais bien seule, je me fixais dans le miroir imitant la voix du jeune homme de façon hypocrite et mesquine.

_ « Je suis désolé, mais ce n'est pas ma faute » ... je lui en foutrais des « je suis désolé ». *Aaaaah* comment peut-on paraître si con et si prétentieux ! Lâchais-je.

Je maîtrisais mon énervement, dans une autre situation, je n'aurais rien dit, je n'aurais même élevé la voix mais l'appel de mon père m'avait mise furibond et malheureusement, il fut le premier sur ma route à pouvoir profiter de cette colère. En sortant des toilettes j'avais récupéré tout mon sang froid. J'observais les alentours pour voir s'il était toujours présent. Bizarement sa vue me fit perdre tout mon calme. Je m'avançais alors vers lui et me postais à ses côtés, le corps penché vers l'avant pour être à son niveau, un de mes doigts le pointant et le regard mauvais.

_ Vous savez, ce n'est pas parce que votre mère est à l'hôpital, même si pour cela je compatis, que vous avez le droit de me traiter comme une merde.

N'obtenant pas de réaction de sa part, je continuais mon petit speach.


_ Tout le monde à ses problèmes et cela ne les empêche pas de faire attention aux personnes qui les entourent. En fait, vous n'êtes qu'un pauvre mec prétentieux qui mériterait bien une bonne baffe dans la gu*ule.

Je me redressais alors, le détaillant une dernière fois, puis comme pour lui rendre son hypocrisie, je lui fis un sourire digne de ce nom avant de pivoter et de m'éloigner du jeune homme, je ne pus me retenir de sourire pour une fois que je n'avais pas laissé quelqu'un me rabaisser. Puis arriver à la porte, je pivotais une nouvelle, après avoir surveillé les alentours et un grandit sourire aux lèvres, je m'exprimai assez fortement pour qu'il puisse m'entendre.

_ Vous voyez, ce n'est pas si compliqué, tachez de vous en souvenir la prochaine fois ! Oh et j'espère que tout ira pour le mieux pour votre maman.

J'ouvris la porte, laissant passer une personne qui désirait rentrer, puis je sortis dans la rue. J'étais quasiment sûr que le jeune homme me rattraperais, s'il était prétentieux comme je le ressentais, il ne pourrait pas laisser une personne le rabaisser comme je venais de la faire publiquement. Je me préparais donc à une nouvelle confrontation.

Spoiler:

Spoiler:

J'étais encore en colère contre cet homme qui se croyait plus fort et plus grand que tous les autres, au point de croire qu'il ferait la loi dans ce duel. Il était certain, qu'il y a quelque année, je n'aurais rien fait, rien dit, j'aurais gardé pour moi les remarques désobligeantes et il était aussi certain à l'époque que je serais rentrée chez moi en pleurant, mais j'avais évolué depuis. J'étais devenu une femme indépendante et forte, j'étais bien décidé à ne laisser personne me détruire, me rabaisser ou me démoralisé. Et pourtant, encore aujourd'hui, j'avais cette peur de blesser les gens, au point que parfois j'y allais avec des pincettes, lorsque je voyais que la personne était blessée, mais pas ici, pas avec cet homme qui semblait insensible face à moi.

J'étais sorti du Starbuck, fière de moi et personne ne pourrait me retirer ça. Bien évidemment, je me doutais bien que lui n'en resterais pas là, si je ne me trompais pas, c'était un homme qu'on ne tentait pas de ridiculisé et je l'avais compris au premier abord. Je m'attendais alors à une réplique de ça part.

Lorsque j'entendis les pas d'une personne qui semblait courir derrière moi, je compris qu'il s'agissait de lui. Je me retournais alors pour lui faire face, mon regard en disait long sur ma façon de penser. Je n'avais pas plus envie de l'écouter que de le regarder, mais il semblait avoir à dire quelques choses et je me devais de l'écouter. Il parla encore et encore et moi je le regardais aussi indifférent qu'il l'avait fait dans le café. Et puis, sans même me laisser le temps de répliquer, il parti. Lorsqu'il me tourna le dos je secouais la tête en signe d'acquiescement, j'avais presque envie de rire.

Bien évidemment je devinais son visage plein de fierté et il pensait probablement avoir gagné, mais je n'allais pas me laisser faire. Je courus donc jusqu'à lui, bien plus discrètement que lui auparavant et alors qu'il s'approchait de sa voiture, je me glissais entre la portière de celle-ci et lui-même, un sourire aux lèvres.

_ Oui c'est encore moi ! Non vous ne rêvez pas. Dis-je pour détendre un peu l'atmosphère.

J'avais décidé d'utiliser une nouvelle approche avec lui puisque le combat plein de prétention ne marcherait pas, j'allais y aller en douceur et j'avais donc opté pour la délicatesse.

_ Tout d'abord, veuillez me pardonner pour mon attitude plus qu'inadmissible. Je vous l'accorde mon comportement laisse à désirer, je n'ai probablement pas dû être éduqué correctement. En effet, qui suis-je pour vous juger ? Bien que ce soit l'impression première que vous m'avez donné quand vous m'avez parlé comme à une merde. Mais, peut-être l'avais-je mérité, c'est vrai que se prendre un café bouillant à l'un des endroits sensibles de la femme n'a vraiment rien de désagréable et je n'aurais jamais du m'énerver. Vous savez ce que ça fait de se prendre un liquide bouillant. Qui ne le sait pas ?

Le jeune homme allais répliquer, mais je levais ma main et lui fis un signe avec mon index.

_ Non non ! Je n'ai pas fini. Je me doute que vous voulez rejoindre rapidement votre maman, qui je l'espère sincèrement ira pour le mieux, il ne m'est encore jamais arrivé de souhaite du mal à une personne que je ne connais pas, que Dieu m'en préserve et je ferais en sorte que vous la rejoigniez le plus vite possible. Néanmoins, je tiens quand même à vous dire que ma réaction pour vous est peut-être exagérée, c'est votre opinion après tout. Qui serais-je pour vous en faire changer ? Mais pour moi elle ne l'est pas. Je n'apprécie guerre qu'on me traite comme vous l'avez fait. Vous m'êtes rentrez dedans et aussi involontaire cela soit-il, j'aurais réellement apprécié des excuses comme j'avais l'intention de vous en faire pour égaliser les tords de chacun. Mais lorsque vous m'avez dit que ce n'était pas de votre faute, vous laissiez supposer que c'était la mienne et seulement la mienne et ça m'a mis dans une rage folle, vous ne pouvez pas savoir à quel point. Je nourris peut-être la société de mes préjugés, mais vous ne facilitez pas la tâche des citoyens en vous montrant sous cet angle. Il est fort probable qu'avec une autre personne que vous, j'en aurais ri un bon coup et j'aurais passé mon chemin, mais vous êtes loin d'être comme les autres, vous êtes uniques dans votre genre. Et enfin pour terminer, je ne vois pas pourquoi j'aurais honte de mes paroles, car si vous êtes encore là à tenter de me rabaisser, comme il y a quelques minutes et à faire semblant de ne pas m'entendre, bien que je sois sur du contraire, c'est que ce que je vous dis, vous importe, puisque que cela vous touche. Bien évidemment, je crois comprendre que vous êtes un homme qui n'apprécie guère qu'une femme ou même qu'un homme le remettes à ça place, si bien que j'en suis désolé pour vous. Acceptez vos tords, peut être même m'offrir de petites excuses, rien de bien méchant, comme moi je l'ai fait auparavant. Néanmoins, il est important que vous sachiez que comme vous, j'ai bien l'intention de ne pas abandonné, vous pourrez me haïr autant que vous le souhaitez après et puis honnêtement le ridicule n'a jamais tué personne.

Je me redressais et approcha mes lèvres près de son oreille pour chuchoter mes dernières mots.

_ Mais avouez-le ? Tout ceci, ça vous plait, au fond.

Je m'adossais à sa voiture, haussant les sourcils un grand sourire aux lèvres, je n'étais pas réellement fière, j'avais juste hâte que tout cela ce termine, j'étais loin d'être ce style de fille, une garce de première, mais je savais que cela passerait mieux que de montrer la fille fragile que je suis.

Il m'avait percé à jour et s'était rendu compte que sur ce coup je me cachais bel et bien sous une petite coquille, qui semblait fendu puisqu'elle laissait transparaitre ma fragilité. Mais bien qu'il l'ait remarqué, je ne me laissais pas abattre et je continuais à sourire. Parce que même s'il m'avait compris, j'avais moi aussi réussis à le déboussolé quelque peu. Sur son visage on pouvait lire l'agacement qu'il ressentait parce que justement moi aussi j'avais réussi à briser une partie de sa coquille, car sincèrement qui n'en a pas ? On se cache tous sous une image qui n'est pas forcément la nôtre par soucis de protection et il était clair que c'était aussi le cas pour Drew.

Il continuait à parler et je ne pris même pas le soin d'essayer de l'interrompre, il semblait bien parti, mais la réalité était qu'à l'intérieur de moi, je n'avais qu'une envie rire. Drew se prenait pour Dieu et il osait par la suite dire qu'il n'avait jamais connu le ridicule. Il continua se vantant de vouloir être unique comme je lui avais gentiment soufflé quelque seconde auparavant et se mit à parler de lui à la troisième personne. Je ne savais pas s'il fallait que j'en rigole où que j'en pleure, mais pour le moment c'était plutôt un rire que je tentais de contrôler. Alors qu'il continuait à parler, m'envoyant presque promener sans grand étonnement, j'avais beau ne le connaitre que depuis quelques minutes son comportement n'avait plus rien de choquant où d'étonnant à mes yeux. Il me poussa alors de sa voiture avec douceur aussi troublant cela soit-il et s'installa dans sa voiture. Je ne pouvais plus me retenir et je me mis à rire comme jamais. J'étais même en train d'applaudir après cette performance.

_ C'était ridicule ! J'en suis presque déçu !! Ah non mais si on m'avait dit que je rencontrerais l'homme le plus taré du monde aujourd'hui je ne l'aurais pas cru ! Dieu ... A la la. Mais, c'est pathétique, c'est nul comme raison ! Je suis Dieu et Dieu ne fait pas d'erreur, mais sincèrement vous y croyez ? Ah non mais ...

Mon rire ne se calmait pas, c'était même s'il ne s'amplifiait pas à mesure que je me repassais la scène dans la tête, puis je repris.

_ ... Je comprends pourquoi ça vous tue le ridicule !! Tout simplement parce que ce que vous avez dit est pire que ridicule, c'est juste pathétique. Mais qu'est-ce que c'est bon ! Merci, franchement merci pour ça !

Je lâchais un Aah de satisfaction, puis je reculais. Je n'allais pas accabler ce pauvre jeune homme plus longtemps, il venait de s'humilier tout seul. Je n'étais pas la seule à rire de lui, les passants qui avaient écouté notre conversation brièvement riaient aussi. Je montais sur le trottoir et tentais de reprendre mes esprits. Puis, parce qu'en réalité, une nouvelle confrontation n'en valait plus réellement la peine, je me mis en route pour rejoindre le parc, je passais juste à côté de sa voiture, mais ne m'arrêta pas. Le pauvre, il s'était assez rendu ridicule comme ça. Cependant, alors que j'avais quelques dizaines de mètres devant lui je l'entendis hurler, je le regardais brièvement et repris mon chemin. Un sentiment de plénitude, je n'avais pas besoin d'excuse de sa part, il m'avait offert bien mieux.

En laissant tomber, j'étais alors à peu près sûr que mes chances de retomber sur lui seraient plus que faible, ce qui me rassurait d'autant plus, c'est qu'il n'allait probablement pas répliquer puisqu'il était sur le point de partir. J'avançais donc tranquillement, essayant d'oublier ce début de journée catastrophique, préférant penser au reste de la journée que je pouvais encore améliorer. Mais pour cela, il fallait d'abord que j'enlève cet ignoble personnage de ma tête. J'avais conscience que je n'avais pas été des plus sympa, mais lui ne l'avait pas non plus été et il avait mérité que je lui rende la pareille.

Alors que je m'apprêtais à tournée à la prochaine rue pour rejoindre la résidence universitaire, j'entendis quelqu'un hurler derrière moi, je n'eus pas besoin de chercher plus loin, j'aurais reconnu sa voix parmi des milliers d'autre. Elle était maintenant gravée à jamais dans mon esprit comme la voix à éviter et à fuir le plus vite possible. Je ne savais pas réellement pourquoi je m'étais arrêté lorsqu'il me le demanda, mais je le fis. Je m'attendais à une critique désobligeante, des paroles grossières ou toutes autres choses des plus désagréables encore une fois. Pourtant, ce fut tout l'inverse. Jamais je n'aurais cru cela possible venant de cet énergumène et pourtant les paroles qui sortaient de sa bouche bien que semblait-il paniqué et presser était plutôt gentille, il n'y avait rien de méchant et c'était comme-ci le jeune homme avec qui j'avais parlé quelques secondes auparavant avait disparu pour laisse apparaitre un homme sensible.

Lorsqu'il eut fini son speech, je ne me retournais pas de suite, pourquoi devrais-je l'aider alors qu'il n'était pas foutu de s'excuser, pourquoi devrais-je l'aider, lui qui ne m'a pas montrer un tant soit peu de respect. Pourtant, je me souvins alors de ses paroles, sa mère était à l'hôpital et il devait lui-même y aller, ça fit tilt dans ma tête, je compris le sens de la phrase qu'il avait hurlée dans la voiture et je comprenais pourquoi ce revirement de situation. Je laissai échapper un soupir, je ne sais pas si à ma place, il en aurait fait autant, mais à croire que j'avais bien été éduqué dans l'ensemble.

Je me retournais et alors que j'avais envie de l'envoyer balader, son regard inquiet me fit changer d'avis.

_ OK OK ! C'est bon, je vous emmène, suivez-moi ! C'est bien parce que je sais ce que c'est d'avoir un membre de sa famille à l'hôpital. Et vous avez raisons, je ne vous apprécie pas ! Mais votre mère n'y est pour rien.

Entre temps j'avais commencé à marcher en direction du parking universitaire et le jeune homme me suivait. Néanmoins, puisque le jeune homme semblait presser, notre marche se transforma en course rapide et nous atteignîmes ma voiture en quelques minutes à peine. Une fois installé dans ma voiture, je mis le contact et je pris la route en direction de l'hôpital.

Alors que je ralentissais ma course devant ma voiture, Drew me passa devant pour ouvrir ma portière que j'avais peu de temps avant déverrouiller. Un geste qui malgré m'avoir surpris, fut très appréciable de sa part. Je n'oubliais pas de le remercier et m'installa au volant. Je pensais le voir faire le tour pour se mettre à mes côtés, comme toutes personnes l'auraient fait, mais il décida de s'asseoir à l'arrière de la voiture, ce qui me fit lâcher un soupir d'exaspération. Lorsque je mis le contact la musique retenti, j'avais oublié qu'il s'agissait de mon CD de glee, mais aussi que j'avais mis le son au maximum, ce qui ne me gênait point, mais semblait gêner le jeune homme et son mal de crâne soudain, je m'exécutais et m'excusais pour la gêne occasionné.

J'étais concentré sur la route, j'étais une de ces conductrices qui faisaient plus attention à la route et à ce qui pouvait venir de chaque coté plutôt qu'aux personnes ou divertissement non volontaire. J'avais ainsi cette capacité d'abstraction, qui pouvait être à la fois une qualité ou un défaut selon les points de vue, ainsi je ne répondis pas aux questions du jeune homme, bien que je les ai entendus. Il me prendrait surement pour une jeune femme malpolie, mais la sécurité avant tout. Puis, il arriva à son histoire, il me parle de ses parents et de sa relation avec son père plutôt conflictuel. Il me parla de beaucoup d'autres choses encore, tel que sa personnalité et son caractère. J'avais pus l'observer aujourd'hui, je ne fus donc pas surprise de savoir qu'il avait souvent des sautes d'humeur et qu'il n'était pas le genre à s'excuser, j'avais cru le comprendre plus tôt. Néanmoins, tout comme lui l'étais, je fus surprise qu'il se confie à moi, il était clair que lui et moi étions loin de nous apprécier et même si je lui rendais ce service, je ne pensais pas que cela changerait quoi que ce soit, qui penserait le contraire ?

Après tout ceci, je ne pouvais pas ne pas parler, ne rien dire, peut-être cela aurait-il été la meilleure chose à faire, mais moi je ne pouvais pas rester le laisser parler et faire comme si je ne l'entendais pas alors que bien au contraire j'avais tout entendu. Et même si c'était différent et beaucoup moins conflictuel ou autre avec mon père, en ce moment j'étais en froid avec et il me permettait de me rappeler que mon père avait toujours été là pour moi, à l'inverse du siens. Je me risquais donc à lui parler en même temps que je conduisais. Seulement je ne m'attendais pas à ce qu'il mette ses écouteurs, mais tan pis.

_ Je m'appelle Calliope et je suis originaire d'Orange, mais je suis arrivé à Los Angeles pour mes études, il y a un peu plus d'un an et demi et devinez quoi j'étudie comme vous à U.C.L.A en section Art. Je suis désolé de ne pas vous avoir répondu avant j'ai beaucoup de difficultées à conduire et à parler à quelqu'un en même temps, ça peut paraitre bizarre, mais je préfère la sécurité en voiture plutôt que la distraction. Pour ce qui est du reste, sachez que j'ai bien tout entendu et je suis sincèrement désolé pour vous, principalement pour ce qui est de votre relations avec votre père, je suis loin d'être dans ce cas, mais je suis en froid avec mon père en ce moment et je ne sais pas si je peux le dire, mais je peux comprendre ce que vous ressentez, la peur de tout faire foirer ou de tout gâcher, ça je le comprend. Mon père veut refaire sa vie et ça ne me plait pas, parce qu'il passe plus de temps avec elle qu'avec moi maintenant et ça peut paraitre ridicule, mais lui et moi étions juste tous les deux pendant des années et j'ai peur qu'aujourd'hui, ce ne soit plus nous, mais lui et moi. Enfin, vous en avez probablement rien à foutre et je ne sais même pas si vous avez entendu quoi que ce soit, mais tout ça pour dire que moi je vous ai entendu et que vous n'avez pas à avoir honte, après tout on ne se connait pas et après cette journée on ne se reverra peut-être jamais, alors ... Enfin.

J'achevais mon monologue et je me concentrais à nouveau sur la route. Nous n'étions plus très loin de l'hôpital maintenant.

Je compris qu'il m'avait entendu lorsqu'il rangea ses écouteurs et son portable. Je me demandais bien où cette conversation nous mènerait, car je ne savais plus réellement quoi penser du jeune homme qui semblait s'être forger il y a bien longtemps une carapace impénétrable. Il semblait si sensible et si dure à la fois. Il prit à nouveau la parole, il avait belle et bien entendu chacune de mes parole, j'en étais certaine à présent. Je l'écoutais alors attentivement, il s'étonnait de ma présence à U.C.L.A, mais pas moi, à vrai dire le campus était tellement immense que ça ne m'étonna pas plus que cela. Puis il enchaîna sur mon père, en réalité il était tombé juste, en même temps ce n'était pas réellement compliqué à deviner, mais l'entendre de quelqu'un d'autre c'était différent. Puis il en vient à lui à sa personnalité, je l'écoutais attentivement, il était vrai que je m'étais fait une mauvaise opinion de sa personne, parce que justement c'était son arrogance, son narcissisme et son humeur de chien qui transparaissait le plus et nous incitais à le voir ainsi.

_ Je vous mentirai, si je vous disais que ce n'est pas mon cas, notre duel en est la preuve même, mais je n'ai jamais douté que vous aviez votre part de sensibilité quelque part. Chacun montre ce qu'il veut montrer, mais je suis certaine que vous vous étiez fait une opinion de moi, bien différente de ce que je suis réellement, c'est la magie de la carapace ! Et je suis bien d'accord avec vous, tout le monde s'arrête à ce que l'on parait. Donnez-moi la preuve que vous n'avez jamais pensé que j'étais une emmerdeuse, une garce ou quoi que ce soit d'autre, en réalité je suis loin d'être la jeune femme qui va chercher des poux aux gens. Regarder pour preuve, vous vous êtes installée à l'arrière ! Ne me dites pas que c'est parce que vous n'aimez pas être à la place du passager.

Je fis un léger sourire en le regardant à travers le rétroviseur. Ça faisait bizarre de se dire que depuis quelques minutes nous nous n'étions pas envoyé une pique en pleine face alors que ça semblait être notre signature tout à l'heure.

J'esquissais un sourire gêné suite à sa remarque, il est vrai que je le trouvais narcissique et arrogant et j'avais peut-être légèrement abusé en me confrontant à lui. Mais, nous ne pouvions pas revenir dans le passé et je n'en avais pas forcément envie pour différentes raisons ! J'avais pu percevoir son sarcasme, j'en conclue qu'intérieurement bien qu'il ne le laisse pas paraitre, il était blessé. Puis il reprit là parole, en confirmant mes pensées à moi. Je ne savais pas si je pouvais aussi me sentir blesser par ses paroles, car bien que je sois certaine qu'il avait bel et bien pensée que j'étais une garce ou pire encore, l'entendre de sa bouche, du moins l'entendre le confirmer, ça me laissait croire que j'étais réellement ce genre de personne et mon égo en pris un coup. De plus, la raison de sa présence à l'arrière et le ton qu'il prit, me laissèrent un arrière goût amer dans la bouche. Je ne me sentais pas très à l'aise et bien que l'hôpital approchait, que tout ceci ne serait qu'un souvenir, je ne m'en sentis pas plus soulager. En réalité, j'en étais presque attristé, bien que nos débuts fus fort conflictuelle, les peu de temps ensemble dans la voiture avait été plutôt agréable.

Alors que je m'insérais dans le parking de l'hôpital, je constatais que Drew à l'arrière était visiblement très inquiet, il avait à la fois hâte et à la fois peur. Je m'approchais jusqu'à la porte et me garais sur la place « arrêt minute », puis alors que j'éteignis le contact, je défis ma ceinture et me tournais vers lui.

_ On y est ! Courez voir votre mère ! Et croyez-le ou non, ça m'a fait plaisir de vous parler.

Je lui fis un sourire que j'aurais espéré rassurant. Puis, ne sachant quoi faire quoi dire de plus, je fixais mes mains en attendant.

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Edit: SUITE A L'HOPITAL