Tout avait été très silencieux. Jamais un silence ne m'avait paru aussi long pour tout vous dire. Une fois qu'il m'avait pris par la main, sur le port, nous avions marché. J'avais regardé partout autour de moi car ma peur revenait petit à petit. Mais bientôt, nous trouvâmes un taxi et, sans lâcher ma main, Taylor & moi rentrâmes dedans. Je regardais par la fenêtre, puis nos mains, puis lui : il semblait dans ses pensées, perdu. Comment voyais-je ça ? Grâce à ce plis entre ses deux yeux. Avant, lorsqu'il était comme ça, j'arrivais vers lui et me blottissais contre lui pour lui demander à quoi il pensait. Mais quelque chose me dit qu'il n'avait pas envie d'en parler alors je me tus. Nous arrivâmes au bureau de la police scientifique où Taylor m'amena vers un 4x4. Je fronçais les sourcils et fis la moue : ce n'était pas l'ancien 4x4 que j'aimais tant ... Il m'ouvrit la portière, m'aida à monter et, comme autrefois, il attacha ma ceinture. Comme si rien n'avait changé. Sauf son sourire qui avait disparu. Je me pinçais les lèvres une fois qu'il eu fermé la voiture. Il fit le tour, et pendant ce temps, je jouais avec mes mains. Il finit par monter, Mettre sa ceinture, se tourner vers moi et me dire que l'ancien 4x4 était mort. Oh.. Je hochais la tête positivement et regardais devant moi lorsqu'il démarra. Je me sentais encore plus minuscule maintenant, dans cet encore plus gros véhicule. Puis, au bout de quelques secondes, je tournais la tête vers lui et l'observais : comment avais-je pu lui faire ça ? Comment avais-je pu vouloir le quitter à jamais ? Je penchais la tête vers mes manches légèrement relever ( assez pour faire apparaître mes cicatrices ) ; je les cachais en tirant sur la veste de mon Taylor (♥). Je tournais assez vite la tête pour essayer qu'il ne voit pas ce que je venais de faire. Et je le regardais. Pendant tout le trajet. Alors il soupira : je vis, en tournant de nouveau la tête vers le pare brise, que nous rentrions dans un garage plutôt .. Immense. Je me pinçais les lèvre : ce n'était vraiment pas mon truc, je ne me sentais jamais à l'aise dans des endroits très luxueux. Mais il était là. J'entendis un clic et ma ceinture s'enleva. Je tournais la tête vers le conducteur qui venait de claquer la porte. Je retirais alors mon bras de la ceinture pour qu'elle se mit bien, puis la porte s'ouvrit sur Taylor. Je souris légèrement et descendis. Il claqua la porte derrière moi, glissa sa main dans la mienne ( main que je serrais ), et ferma la voiture. On se dirigea vers ce qui me semblais être un ascenseur : pas de bouton d'étage, mais le nom des occupants. Lorsque je vis Mr Anderson, je souris et baissais la tête ; ça faisait tellement bizarre de le voir dans un appartement de luxe quand on savait qu'il aimait juste la simplicité. Nous montâmes dedans et je serrais sa main dans la mienne. Dernier étage. Les portes s'ouvrirent. Alors, j'ouvrais de grands yeux : mais c'était juste ... IMMENSE ! Je sentis qu'on me tirait par la main et j'entrais alors dans cet appartement luxueux. Mais avant, dans l'ascenseur, je retirais mes chaussures pleine de truc qui aurait pu salir cet endroit immaculé. Je les posais dans un coin, repris la main de Taylor, et avançais avec lui dans son Loft. Il regarda d'un côté et je tournais la tête vers le même endroit : de grandes baies vitrées donnaient sur la mer. C'était juste Féérique. Le jeune homme sourit, parla, lâcha ma main, retira ses chaussures et partit vers un endroit : la cuisine. Dès qu'il avait retiré sa main de la mienne, j'avais sentis un vide et mon cœur s'était serré. Il m'avait demandé si j'avais mangé, je n'avais pas eu le temps de répondre. En même temps, attendait-il vraiment une réponse ? Il me dit de faire comme chez moi, de visiter si j'en avais envie. Alors je tournais sur moi même, des grands yeux écarquillés. J'avançais vers les vitres, caressant la vue du bout des doigts : avec les étoiles, c'était juste magnifique. Puis, en tournant la tête, le piano attira mon attention alors j'avançais vers celui ci que je caressais du bout des doigts. Il était magnifique. J'avançais vers le clavier ouvert, appuyais sur une note et, en sentant le regard de Taylor sur moi, je relevais la tête vers lui en m'éloignant du piano, pinçant mes lèvres entre elles. Personne, pas même Taylor ne savait que je jouais à la perfection du piano. Ma tante, lorsqu'elle m'entendait jouer sur son piano, m'appelait la Prodige. J'inspirais au souvenir de ma tante, décédée elle aussi pendant ces 3 ans loin de Taylor.

- Ma tante, Charlotte, est morte.

Je ne regardais pas Taylor et me dirigeais vers les escaliers que je gravis avec un peu de mal : en effet, toutes les 5 marches, je m'arrêtais, épuisé. Je n'avais ni mangé, ni bu ( car oui, au café, je n'avais pu boire ) et ce n'était pas mes 40 kilos ( peut être moins depuis ? ) qui allait me supporter. Une fois en haut, j'avançais vers le lit, et le souvenir de l'autre homme arriva : c'était des images qui m'avaient hantés pendant des années .. Tout me revint en tête. Du début de soirée où ma tante m'appela pour me dire que mes parents étaient mort, aux paroles de Taylor qui disait que je le dégoûtais. Je reculais ; pourquoi maintenant ? Pourquoi là alors que j'étais avec lui, et bien au chaud. Je reculais ; je n'avais pas envie de tout gâcher là. Il était en bas, il faisait à manger, pourquoi repenser à tout ça ? Je reculais et tournais vite sur moi pour redescendre ; alors je dévalisais les escaliers, en ratais quelques uns et me cassais la gueule comme un gros caca. Je soupirais et levais la main.

- C'est bon, t'inquiètes pas, j'ai l'habitude. Ça va ! Continu ce que tu faisais.

Je soupirais, me relevais et ramassais la veste de Taylor que je posais sur le dossier d'une chaise. Je retirais aussi la mienne. Et je regardais mes bras à l'endroit où Taylor avait posé ses mains pour me secouer. On pouvait voir toutes ses traces de doigts, et les bleus commençaient à apparaître. Je soupirais et levais la tête en voyant Taylor me regarder.

- Ça va je te dis. Easy ! Je vais bien.

Je lui souris de pleine dents et avançais vers lui. Je me mis à côté de lui, mais de façon à ne pas le déranger. Une bonne odeur de manger vint à mon nez et mes yeux se mirent à briller de milles feux. J'en étais persuadé : il avait encore fais un truc de dingue qui allait limite me faire pleurer, ou au moins me rendre heureuse comme jamais. Je souris et le regardais faire en souriant.

- Il est beau ton appartement. C'est vrai que ça change de l'ancien.