à la salle de sport, il y a cette petite salle en retrait où on peut danser en paix. silencieuse. il n'y a pratiquement jamais personne. alors mickey elle est là, au milieu de cette salle de danse au plancher lisse et un peu dur, à danser sur le rythme d'une MUSIQUE mise au hasard. elle porte un de ses justaucorps noir, ses cheveux sont relevés en un chignon parfait. l'alerte canicule est déclarée depuis maintenant un petit moment à los angeles mais mickey, elle s'en fiche. tout le monde avait l'air de la prendre très au sérieux, elle n'avait croisé personne dehors. ses années de danse contemporaines et de ballet se font voir, ses mouvements gracieux coupent l'air humide de l'endroit. la musique envahie tous les recoins de la pièce. elle ne fait qu'un avec son corps, avec son esprit. elle est maître de ses mouvements, maître de sa vie qu'elle ne contrôle pas totalement. elle est libre. elle vole à chaque pas, à chaque saut. ses chaussons de ballerine roses amochés ne lui avaient pas servis depuis qu'elle était partie de chicago. ses pieds lui faisaient un peu mal quand elle les pointait trop, mais on lui avait apprit à endurer la douleur. danseuse immunisée. elle est dans son monde, dans son univers. elle brille, elle danse sa vie, sa peine, son bonheur. elle danse ses émotions.

elle n'entend que le sang dans ses tempes. que le rythme de la musique qui la fait bouger gracieusement. elle a l'impression de traverser les océans,  les vents, les marrés. elle aimerait vivre de danse et d'eau fraîche. elle n'aurait même pas besoin d'amour. tout serait beau, tout serait bien plus simple. mais c'est pas la réalité, non. alors elle reste ici, dans ce monde qu'elle essaie de colorier, ajoutant un peu de rose, et puis du bleu, du vert, du jaune dans cette vie en noir et blanc. la température commence à grimper, elle devrait s'arrêter insouciante, mais elle continue, encore et encore. et puis elle entend des pas qui troublent son rêve. mickey se retourne rapidement, surprise d'avoir un public. rapidement un sourire fait son apparition sur son visage. la jeune femme semble admirative de sa vie, de sa misère, de son mal être. elle défait sa coiffure et regroupe sa chevelure presque brune en un haut chignon mal fait, s’essuie le front et adresse un sourire  « c'est gentil, ça me fait plaisir, vraiment. restes, tu ne me déranges pas. » bien sûr que mickey veut bien d'elle. elle qui avait toujours été la fille intéressante et ennuyeuse, elle ne se lassait jamais d'avoir un public. pourtant, elle n'avait jamais vraiment été en mesure de pouvoir expliquer ce qu'être admirée lui apportait, peut-être se sentait-elle mieux dans sa peau. à mesure qu'elle danse, elle décrit un arc-en-ciel de sentiments de l'amour à la tristesse, de la honte à la joie. elle se sent grande et forte sur ses pointes, mais, au fond ; elle n'est qu'une enfant. une enfant devenue adulte un peu trop tôt. mais elle n'est pas malheureuse mickey, peut-être juste un peu dépressive. les souvenirs lui montent à la tête et lui donnent le tournis « qu'est ce qu'il fait chaud » elle prétexte. essoufflée, elle attrape sa bouteille d'eau et s'appuie contre un mur. attendrie, elle observe les petites danseuses de la pièce d'à côté virevolter en parfaite osmose. « elles sont douées... tu es là pour laquelle ? »