Ruby a été à deux doigts ou plutôt à moins de deux lettres de faire une des plus grosses boulettes, qu’elle n’a jamais faite. Pourquoi c’est trois petits mots qui ont pourtant tant d’importe avait été sur le point de franchir ses lèvres ? Surtout que c’était une phrase qu’elle ne disait jamais. Elle ne l’avait dit que très rarement et généralement, elle attendait que l’autre lui dise, je t’aime pour simplement répondre un moi aussi sans devoir à dire ses trois mots. Mais là, elle l’avait presque dit à la personne à qui elle l’avait dit pour la première. La même personne qui lui avait également appris, qu’une fois qu’on le dit, on peut être détruit à tous moment. Il lui avait montré et l’avait fait malgré lui, peut-être involontairement, mais le résultat resté le même. La demoiselle Turner ne comprenait pas comment elle avait pu presque dire, je t’aime à Matthew. C’était vraiment insensé et ils étaient clairs tous les deux. Ils s’étaient mis d’accord tous les deux et c’était elle qui avait dit qu’ils ne seraient que deux personnes avec une amitié améliorée. Il n’a jamais été question de plus et là son inconscient l’emmener sur un terrain très glissant. Avant que Ruby finis de prononcer le dernier mot de la fameuse phrase et que Matthew réagisse, elle s’était reprise et avait modifié sa phrase tout aussi honnêtement. Elle espérait que malgré tout Mister Rider ne relèverait pas sa presque révélation.

Le Black Rose était un bar à ragot, Ruby entendait tout et n’importe quoi. Tellement de conneries que parfois, ça énervait la jeune brune, elle devait se retenir pour ne pas dire ce qu’elle passait aux langues trop pendues. La demoiselle Turner avait entendu dire que Matthew était de retour dans le cercle de dealer. La jeune femme doutait de la véracité de cette information. Il avait eu assez de mal pour en sortir la première fois, sans parler du pacte qu’il avait fait avec elle. Il n’aurait jamais brisé la promesse qu’il avait faite à Ruby. Surtout en sachant la difficulté qu’elle avait à faire confiance. Elle avait besoin d’en avoir le cœur net, donc elle posait la question à Matthew. Sa réponse n’avait pas plus à la brunette. Elle baissait les yeux et soupira en l’écoutant raconté son histoire. Est-ce que c’était une bonne raison ? Elle l’ignorait surement, pour protéger des proches, Ruby aussi serait prête à faire tout et n’importe quoi. Mais ça ne changeait pas le fait qu’il avait trahi sa confiance. « Tant mieux, si tu n’as pas été tenté une seule fois. Comment un truc aussi dangereux que le trafic de drogue pourrait être protecteur ? Tu as déjà eu de la chance de sortir de ce cercle sans encombre la première fois. J’avais confiance en toi… » Ruby ignorait si c’était toujours le cas.
Matthew se levait pour crier sur Jeffrey lui demandant d’ouvrir, mais c’était sans succès aucune réponse. Ruby en voulait réellement au blond. Il allait avoir du boulot s’il voulait de faire pardonner. « Je pense qu’il ouvrira avant. La police s’inquiète à partir de quand ? » Elle n’avait qu’une hâte sortir. Ça devenait beaucoup trop difficile et Ruby avait l’impression de commencer à avoir de la difficulté pour respirer. C’était surement psychologique.

Ruby parvenait à se surprendre elle-même. Parfois sans s’en rendre compte, elle laissait son inconscient parler pour elle. Elle avait failli regretter ses mots. Si elle avait fini de les prononcer la jeune Turner n’aurait pas pu faire machine arrière. Fort heureusement, elle avait réussi à se ressaisir juste à temps, en se demandant ce qui lui avait pris. Décidément, rien n’était vraiment clair dans l’esprit de la jeune femme. Ruby allait devoir réfléchir davantage pourtant elle était persuadée d’avoir déjà fait plusieurs fois le tour de la question.

La demoiselle Turner décidait de poser une question à Matthew. Une question qui lui brûlait littéralement les lèvres depuis qu’elle avait entendu cette fameuse rumeur. En temps normal, Ruby ne faisait pas attention aux rumeurs. Elle avait appris à passer au-dessus lorsqu’elle exerçait en tant que mannequin. Mais elle avait également eu l’occasion de découvrir que parfois les rumeurs sont fondées et que finalement, elle était de réelles informations. Une fois de plus Matthew lui confirmait. Ruby était réellement déçue par son ami. Il lui avait menti et trahi une promesse en continuant à vendre de la drogue. Que ce soit à compte ou non, ça n’avait pas de grandes différences pour la jeune femme. Les risques étaient les mêmes et ça lui donnait une nouvelle raison de vouloir s’éloigner de lui. Même si cette décision lui déchirait le cœur. « Il était réellement aussi dangereux que cela ton beau-père ? Pourtant, tu m’avais assuré que je ne craignais rien en ayant la relation que j’avais avec toi. » Elle en avait déduit, qu’il pouvait être intimidant, mais pas dangereux au point que Matthew lui obéisse au doigt et à l’œil. Finalement, Ruby s’était plus voilé la face qu’autre chose depuis que Matthew était revenu marié du Brésil. « Je ne sais pas si je peux te faire vraiment confiance. Tu as quand même presque rompu la seule promesse que tu m’as faite. » Concernant le fait qu’il soit fréquentable ou non, Ruby ne répondait rien. Elle ne le pensait pas, mais elle ne dit rien après tout son avis n’avait plus d’importance pour le jeune homme.

Jeffrey ne semblait toujours pas décidé à venir leur ouvrir cette porte. Il allait surement attendre dix-sept heures au moment où Matthew serait obligé de rentrer chez lui. Ruby consultait l'heure sur son téléphone portable. « On n'est donc pas près de sortir. » Il avait encore quelques heures devant eux à vivre ce supplice. Ruby avait l’impression d’avoir du mal à respirer. Elle détestait être enfermée, ça lui rappeler une période assez difficile de sa vie : sa séquestration à New-York. Depuis, elle ne s’était jamais retrouvée enfermée dans de cette façon. Ruby pensait que cette difficulté de respirer se passait dans sa tête. Mais apparemment pas tellement puisque Matthew lui demandait ce qu’elle avait. « C’est rien… » Elle ne voulait pas l’inquiéter, c’était surement qu’une petite crise d’angoisse qu’elle faisait. Il fallait simplement qu’elle se calme et qu’elle arrive à la gérer. Elle essayait de reprendre un rythme normal de respiration…

Plus Ruby parlait avec Matthew, plus le jeune homme lui donnait raison inconsciemment. Pour être honnête, avec cette discussion, la jeune brune espérait que le contraire se produise. Qu’il trouve les mots qui puissent la rassurer, qui lui prouve que ses craintes étaient infondées. D’habitude, c’était toujours ce qui se passait avec Matthew. Après leur rupture et la longue année où elle l’avait évité, il avait réussi à la convaincre qu’une amitié était possible entre eux. Et il avait eu raison. Il y a deux ans lorsqu’elle refusait de rentrer à Los Angeles après la fin de la protection de témoin où elle était. Matthew encore une fois avait réussi à la convaincre de revenir. Que tout irait bien et pour le moment rien n’allait de travers dans la vie de Ruby. Si on excluait l’arrestation de Matthew, sauf ça ne la touchait pas directement. Mais assez pour qu’elle prenne peur et qu’elle ne veuille pas prendre le risque d’être associée de près ou de loin à lui. Le pire quand tout cela, c’est que Ruby savait pertinemment que Matthew ne la mettrait jamais en danger, du moins jamais volontairement. Il serait même près à la protéger, si c’était nécessaire. C’est un homme sur qui on peut compter. Mais la demoiselle Turner était dominée par ses craintes et ses peurs. Elle ne savait plus les dompter, il avait quelques choses qui s’étaient brisées. Elle avait atteint ses limites. « D’accord. » Qu’est-ce qu’elle pouvait lui répondre de plus ? Elle l’entendait et le croyait, mais ça ne changeait rien à sa décision, si ce n’est qu’elle se confortait dans son idée.

Matthew et Ruby étaient partis pour rester un bon moment enfermé dans cette pièce. Mais les choses ne se passaient pas comme prévu. Ruby savait que passé autant de temps ici serait compliqué, mais pas à ce point. Les craintes qui la rongeaient. Le fait de l’évoquer, la remémoration de ses souvenirs dans un endroit aussi clos que le lieu où ses peurs avaient commencés… Tous ces éléments déclenchaient en Ruby de la panique. Une panique qui se transformait en crise d’angoisse. La jeune femme avait du mal à respirer, elle avait l’impression de ne pouvoir rien contrôler. C’est son corps qui avait le contrôle, elle sentait son cœur battre de plus en plus fort à mesure que sa respiration se faisait plus irrégulière. Elle faisait de l’hyperventilation. Finalement, l’épisode New-York avait toujours ses effets sur Ruby comme une bombe à retardement. Elle eut énormément de difficulté, mais elle avait réussi à répondre à Matthew. « Une crise… d’angoisse. » Plier en deux sur sa chaise les mains posait sur sa poitrine, Ruby essayait de respirer. C’était la première fois que ça se produisait donc elle ne savait pas du tout comment agir.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’était vraiment pas la journée de Ruby, aujourd’hui. D’abord, elle s’était fait avoir bêtement pas Jeffrey qui l’avait enfermé avec Matthew dans la salle de repos de son garage. Avec cette situation, elle n’avait pas eu d’autre choix que de parler avec le jeune homme. Ruby avait révélé à Mister Rider les raisons de son éloignement, exprimé ses craintes et toutes ses citations avaient conduit, la jeune brune à se remémorer des souvenirs. C’était la première fois que la demoiselle Turner mentionnait tout cela a haute voix et encore elle n’était pas rentrée dans les détails. Elle avait été bien plus que vague. Elle n’avait quasiment rien dit, mais les souvenirs étaient vifs. C’était comme si toutes mésaventures s’étaient produites, hier alors que cela remonter à des années. Tous ses souvenirs enfuient qui remontent à la surface n’avait pas un bon effet sur la jeune femme. Le fait d’être enfermé dans une pièce d’où, elle ne peut pas sortir n’arranger en rien à situation. Ruby était prise d’une crise d’angoisse. Elle n’arrivait pas à respirer, elle était prise d’hyperventilation. Elle avait l’impression que l’air qu’elle inspirait n’atteignait pas ses poumons et elle avait la sensation qu’ils brûlaient de l’intérieur. C’était la première fois que ça lui arrivait depuis qu’elle était revenue à Los Angeles. Ça lui été arrivé quelques fois à Little Rock, mais elle avait un médecin à proximité qui lui faisait des injections de calme. Elle essayait de se remémorer ce que le médecin lui avait dit si jamais ça lui arriver comment agir. Mais impossible pour la jeune femme de trouver la solution, elle était bien trop occupée à reprendre en quelques sortes le contrôle de son corps. Son était l’effrayait davantage, c’était vraiment affreux de ne pas pouvoir respirer.

La demoiselle Turner avait vaguement conscience de ce qui se passait autour d’elle. Elle sentait une présence près d’elle, celle de Matthew. Elle entendait sa voix en distinguant difficilement ce qu’il disait. Elle sentait sa main qui lui relevé le visage et lui caresser la joue. Mais elle avait toujours autant de mal à se calmer. À un moment, quelques choses lui revenue, pour calmer sa crise, elle devait respirer dans un sac en papier ou en plastique. Autant faut-il qu’il y en ait dans la pièce et qu’elle réussisse à la demander à Matthew.

S’il y avait bien une chose que Ruby détestait, c’était bien paraitre faible. Elle ne voulait pas avoir besoin d’aide ou montrer ses craintes. À cet instant précis, elle vivait tout ce qu’elle haïssait. Elle perdait le contrôle sur son propre corps, elle n’arrivait pas réguler sa respiration. Pour l’unique raison qu’elle ne savait pas gérer ses craintes et ses peurs, son état actuel amplifié les choses. Elle avait besoin qu’on lui apporte son aide. Ce n’était pas sa faute, mais la demoiselle Turner était en colère contre elle-même, d’être apparue aussi faible et apeuré face à Matthew. Mais la colère qu’elle ressentait envers Jeffrey était encore plus forte et elle s’amplifiait au fur et à mesure qu’elle vivait sa crise d’angoisse. Évidemment, tout cela se passait dans un coin très reculé de son cerveau. Pour l’heure, la plus grande partie de son cerveau pensait, a comment réussir à respirer normalement, avant de manquer totalement d’air.

On aurait dit que Matthew avait lui dans ses pensées. Au moment, où Ruby pensait qu’il fallait qu’elle trouve un sac dans lequel respirer. Le jeune homme se levait et allait chercher un petit sac en papier qu’il donnait à la brunette. Elle le prit entre ses mains et elle se mit à respirer à l’intérieur. Doucement, sa respiration se fait moins forte. Elle reprenait doucement, mais surement son souffle. Elle sentait enfin l’air parvenir jusqu’à ses poumons. Pendant quelques minutes qui paraissaient extrêmes longues. La demoiselle Turner respirait dans le sac en papier. Une méthode qui avait l’air totalement ridicule, mais qui était efficace. Elle ne savait pas comment cela se faisait ou comment ça fonctionnait, mais elle s’en fichait de le savoir. La seule chose qui lui importait, c'était de savoir que ça avait les effets voulus. Ruby déposait le sac sur la table qui était tout près d’elle. Elle leva son regard vers Matthew. Elle attendait quelques secondes avant de parler. « Désolé, ça m’était plus arrivé depuis Little Rock. Je n’aurais jamais cru que ça se serait reproduit un jour. Il faut vraiment que Jeffrey nous ouvre. » La jeune femme avait cela d’une voix toute petite, doucement voire lentement. Elle se sentait lessivée comme si elle avait couru un marathon. Elle tendait de se lever de sa chaise pour phraser à la porte, mais elle perdait aussitôt son équilibre et retomber sur la chaise. « Oulah ! Bon, je vais attendre. » Elle attrapait son portable et commence à appeler Jeffrey. Le téléphone portable du blond, se mit à donner. Il l’avait laissé dans la salle de repos, où il se trouvait. Il était vraiment sérieux ?

Ruby regardait Matthew d’un air triste quand il lui demandait si c’était par sa faute. S’il était le responsable de sa crise d’angoisse. Comment pouvai-t-il croire qu’il était la personne qui l’effrayait ? La jeune femme avait confiance en lui, elle savait qu’il ne lui ferait jamais de mal. Ce n’était pas lui qu’elle fuyait en s’éloignant de lui, mais tout ce qui l’entourer. Les dangers qui pouvaient le guetter. « Non, ce n’est pas de me retrouver avec toi. Toi, tu n’as jamais été une personne que j’ai crainte. Je pense que c’est la remémoration de souvenir et le fait d’être enfermé qui à déclencher ma crise d’angoisse. » Ce n’était jamais produit avec Matthew. Lorsqu’elle était à Little Rock, c'était le simplement fait d’y penser qui la faisait paniquer. La demoiselle Turner essayait de se lever, mais ses jambes flanchaient aussitôt et elle retombait sur sa chaise. C’était trop tôt pour se mettre debout, elle n’avait passé repris ses esprits. Elle avait encore un peu mal aux poumons et elle se sentait un peu tremblotante, mais elle savait que ça allait passer. Mais ce serait beaucoup mieux si Jeffrey décidait de les libérer. Ils n’avaient plus rien à se dire de plus. Les raisons et les causes maintenant, Matthew les connaissait. S’il fallait que maintenant Ruby change d’avis, ce ne serait pas aujourd’hui que cela allait se produire.

Ruby essayait d’appeler Jeffrey sur son téléphone portable pour lui demander d’ouvrir, mais il ne l’avait pas sur lui. Matthew proposait alors de téléphoner au garage. « Ça va merci. Désolé de t’avoir fait peur. » En lui tendant le portable, elle ajoutait. « Je n’ai pas le numéro du garage. Avec un peu de chance, tu as raison. Il répondra. »

La crise de Ruby était totalement passée. Elle commençait à se sentir un peu mieux. Elle la sentait encore, mais c'était trois fois rien. La jeune femme avait déjà connu bien pire que cela. La brunette donnait son portable à Matthew pour qu’il appelle le garage. Il réussit à avoir directement Jeffrey à qui il demandait immédiatement d’ouvrir. Pendant la durée du coup de fil, le regard de la jeune femme n’avait pas quitté un seul instant Matthew. Quand il raccrochait et lui rendait le téléphone, Ruby lui demandait. « Il arrive ? »

Quelques minutes plus tard, la demoiselle Turner entendait la clé de la serrure. Il avait pris son temps pour venir et pour ouvrir. Il apparaît et faisait comme si de rien était en récupérant son portable. Ruby lui lançait un regard noir. Elle n’avait même pas envie de lui répondre. La jeune femme se levait doucement de sa chaise. Elle faisait attention pour ne pas risquait de tomber comme quelques instants auparavant. Elle voulait également être certaine qu’elle avait de l’équilibre. La jeune brune prit ses béquilles et se dirigeait vers la porte où Jeffrey était adossé à l’encadrement. « Laisses-moi passer. » Lui dit-elle froidement. Ruby était vraiment en colère contre Jeffrey. Elle ne supportait pas qu’on lui mente et qu’on la manipule. Ça avait toujours été le cas, mais ça s’est amplifié avec la révélation à propos de sa famille. Elle avait réellement envie de le frapper, mais elle se retenait, la violence ne sert à rien. La jeune femme l’utilisait seulement avec Matthew, mais c’était pour l’humour. Mais ce n’est plus quelques choses qu’elle refera aujourd’hui.