Aujourd'hui était un jour spécial. Enfin j'avais tout fait pour qu'il le soit. Et j'allais tout faire pour qu'il le reste. Aux alentours des quinze heure, je suis allée toquer à la porte de chambre de Sanaa, celle qui se croit être la cheftaine des Alpha Zêta. Bien-sûr, elle ne l'est pas, pas à mes yeux en tout cas et c'est en partie pour ça qu'on n'a jamais su se parler convenablement. Mais aujourd'hui, tout cela devait changer... Du moins pour un temps car je n'aime pas avoir des amis, sauf quand ils sont du sexe opposé. Bref, si j'avais fait un pas vers elle, c'était pour lui parler de notre confrérie car qu'on le veuille ou non, nous étions toutes les deux des Alpha Zêta acharnées. Même si cette idée me révulsait.

Devant la porte de miss Keagan, j'attendais qu'elle daigne m'ouvrir. Je m'attendais aussi à ce qu'elle me la claque au nez lorsqu'elle aurait vu qu'il s'agissait de moi. C'est pourquoi j'ai préparé un petit laïus lui permettant de voir que j'étais là pour la bonne cause. Et quelle meilleure cause que notre confrérie ? Car même si Sanaa et moi, nous ne nous apprécions guère, nous avons tout de même un point commun : notre confrérie. Et l'une comme l'aitre, nous y tenons énormément. Sanaa s'applique même à nous qualifier de famille, ce sur quoi j'ai un avis bien tranché. Mais bref... Au bout de quelques minutes, j'ai entendu des pas derrière la porte d'où je me trouvais. Peut-être s'agitait-il de Zaphira ? J'allais très vite le savoir. Mais lorsque la porte s'ouvrit, Sanaa fit son apparition. Avant qu'elle n'ait eu le temps de me laisser dehors, j'ai tout de suite dit : « Ne t'avise pas de me claquer la porte au nez, tu le regretteras forcément... J'ai des choses à te faire part et ça concerne la confrérie. Alors laisse-moi entrer et je t'expliquerai tout ce que tu dois savoir. » Je ne m'attendais pas à ce qu'elle me prenne dans ses bras ou qu'elle fasse part de sympathie envers moi, j'aurais d'ailleurs trouvé ça bizarre si ça avait été le cas. Toujours est-il qu'elle avait tout intérêt à me laisser entrer dans sa chambre, chambre que je n'ai d'ailleurs jamais visitée... Je connais par cœur les chambres de tous les mecs de l'université, ou presque. Mais c'est bien différent en ce qui concerne celles des filles... Bref, j'attendais que Sanaa me laisse entrer avant de dire quoi que ce soit d'autre en gâchant ma salive inutilement.

Quelqu'un frappait à la porte... Bizarre elle n'attendait personne à cette heure de la journée, on était encore le matin.

Comme d'habitude Sanaa s'était réveillée tôt, depuis son accident dormir n'était pas vraiment son truc alors qu'avant s'était une vraie marmotte et que s'était un véritable défi de la faire sortir du lit. A présent ce problème était réglé, ses soucis la réveillé encore plus efficace que les réveils avec leur sonnerie qui vous agace dès le matin et vous explose les tympans. En ce moment, ce qui était au sommet de ses préoccupations s'était sa mère et son cancer. Comment passer du temps avec elle, sans être collante et en tentant de récupérer le temps perdu, en ravalant la rancoeur qu'elle a toujours envers elle depuis son abandon, la peur de la perdre, plus tôt que prévue. Ce n'était pas son seul soucis, mais il occupait une grande partie de son esprit.
Après avoir pris une douche, s'être coiffer, choisis sa tenue -aujourd'hui c'était short en jean et t-shirt sympa blanc avec un imprimé noir accompagné de bottes montante noire- après avoir fait tout ce qu'on fait dès que l'on commence sa jouer à la sortie du lit, se laver, se préparer, mangé un petit truc, elle s'installa sur son bureau pour retentait à ce remettre au dessin qu'elle avait abandonné, depuis sa sortie du coma. Elle avait était trop occupé à retrouver l'usage de ses jambes et cela avait fonctionné.
Elle était penchée sur des pages blanches, mais l'inspiration ne lui venait pas. Elle commençait les dessins les uns après les autres, mais tous s'étaient retrouvés à la poubelle, pour Sanaa il ne ressemblait à rien. Son manque d'inspiration et d'idée commencer à l'agacer quand... Quelqu'un frappait à la porte... Bizarre elle n'attendait personne à cette heure de la journée, on était encore le matin. Miss Keagan pris ses béquilles en main et se dirigea vers la porte d'entrée, Sanaa maîtrisait très bien ses béquilles et se déplaçait facilement avec celle-ci. C'est avec sourire qu'elle ouvra la porte, celui-ci disparu et se transforma en sourire forcer, poli le sourire qu'elle présentait aux personnes qu'elle n'appréciait pas particulièrement comme cette chère Wendy Lynn qui se présentait face à la porte de sa chambre. *Mais qu'est-ce qu'elle me veut celle-là ?* Cette pimbêche de Wendy ne laissa pas le temps à Sanaa de réagir qu'elle enchaînant à la prévenant de ne pas fermer la porte blablabla...

"J'avoue que te claquer la porte au nez et quelque chose de très tentant. Oh j'aimerais bien savoir comment je risquerais de le regretter ? Tu as des choses à m'apprendre sur la confrérie ? Très bien rentres."

Sanaa se décala pour la laisser entrer dans sa chambre. La demoiselle Keagan était curieuse de savoir ce que Miss Lynn avait à lui dire sur la confrérie. Elle espérait simplement que ce soit intéressant et qu'elle ne lui ferait pas perdre de temps inutilement.

Sanaa savait aussi bien que moi que lorsque la confrérie est en jeu, ni elle ni moi ne pouvions continuer à nous détester. Bien sur, la haine était toujours présente, c’est une évidence. Mais dès qu’il s’agissait d’agir pour le bien des Alpha Zêta, c’était une obligation d’unir nos forces. Sanaa me laissa donc entrer dans sa chambre, et je pus constater qu’elle n’avait toujours pas laissé tomber ses béquilles. J’avais bien sur eu vent de son coma, et dès que j’ai appris la nouvelle, j’ai tout de suite repris les rênes de la confrérie. Sanaa ne m’a jamais crue capable de diriger quoique ce soit, j’ai toujours su qu’elle était jalouse de mon talent naturel pour faire ces choses. Mais aujourd’hui, il fallait mettre les choses au clair et le plus vite serait le mieux. J’entrai donc dans sa chambre, n’attendant pas qu’elle m’offre de m’asseoir, puisqu’elle ne l’aurait jamais fait. Une fois installée sur sa chaise de bureau, je me suis raclée la gorge avant de commencer mon long récit… « Très bien alors allons-y… Tu sais aussi bien que moi que tu n’as pas été en état d’assurer tes fonctions de reine durant un petit moment… Coma oblige. Tu as pu constater à ton retour, que j’avais bien fait les choses. J’ai remis de l’ordre dans le bazar incroyable que tu nous avais laissé et tout fonctionne comme sur des roulettes aujourd’hui et c’est… Grâce à moi. N’applaudis pas trop fort surtout, je ne voudrais pas que tu te casses autre chose, les jambes c’est déjà bien assez… » Je savais que la provoquer de la sorte n’arrangerait rien. Mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Il fallait tout de même que je la brosse dans le sens du poile avant d’en arriver à ma proposition finale… Mais comment allais-je arriver à faire une telle chose alors que je n’éprouve que du dégoût à son sujet ?! J’allais pourtant bien devoir y arriver… J’ai donc pris sur moi avant d’ajouter : « Bon d’accord, quand je dis « bazar incroyable », c’est peut-être un peu excessif… Disons qu’il y avait deux ou trois petites choses, pour ne pas dire une centaine, qui n’allaient pas. Mais tout est arrangé maintenant. Alors voici ce que je te propose… » J’ai bien attendu avant de lui avouer mon plan. Au fond de moi, je voulais la faire enrager le plus possible… Et oui, que voulez-vous, tout le monde me connaît comme ça ! Mais voici ce que j’ai déclaré au bout de quelques minutes de silence : « Accroche-toi bien à tes béquilles parce que je doute que tu apprécies ma proposition mais je pense sincèrement que c’est nécessaire… Je te propose donc de devenir ta remplaçante attitrée. Je serais plus une co-reine ou reine suppléante qu’une reine remplaçante. Imagine ce qu’on arriverait à accomplir toutes les deux ! » Je savais pertinemment qu’elle n’accepterait pas tout de suite, mais j’avais bien plus d’un tour dans mon sac !

Ah Wendy, aussi loin que Sanaa s'en souvienne, les deux jeunes avaient toujours été en rivalité. Miss Lynn et Miss Keagan s'étaient rencontrée pour la première fois à leur rentrée universitaire et plus exactement en intégrant la fraternité Alpha Zêta. Toutes deux avaient comme projet d'un jour diriger cette confrérie qui regroupait les filles les plus populaires de l'université, mais aussi bien les plus envier aussi bien pour leur compte en banque que pour leur beauté et leur réussite auprès de la gente masculine. Wendy et Sanaa se livraient une guerre depuis que leur chemin se sont croisés et celle-ci est encore plus intense depuis que Sanaa a hérité ou plutôt a été élue dirigeante de la confrérie.
Sanaa venait d'invité Wendy, à rentrer dans sa chambre pour l'unique raison qu'elle devait discuter de la confrérie, mais aussi parce que la brunette avait encore du mal à rester un long moment debout d'autant plus qu'elle s'aidait de béquilles. La chefette des Alpha Zêta savait que sa consœur ne se serait pas brève et que leur discussion ne durerait pas simplement quelques secondes, car ses deux là étaient toujours ou la majeure partie du temps en totale opposition. Une fois dans la chambre Wendy ne perdit pas une seule seconde pour prendre place et Sanaa pris la seconde chaise présente dans la pièce, s'installant à son tour. La demoiselle Keagan écoutait le récit de "amie".

"C'est bien que tu es repris les rênes pour un temps, bien que personne ne t'ai rien demandé. Un bazar incroyable, tu penses pas que tu exagère un peu là. D'accord, j'avais laissé des choses inachevées ou en suspend, mais comme tu l'as précisé coma oblige ... Et ce n'est pas une chose qui se prévoit. Rassures toi, je n'avais pas l'intention de t'applaudir encore aurait il fallu que tu les mérites et là ce n'est pas le cas..."

Sanaa ne relevait pas toutes les provocation de Wendy, elle avait l'habitude et préférait ne pas trop rentrer dans son jeu, sans pour autant se laisser marcher sur les pieds par cette arrogante. Celle-ci continua son discours on croirait qu'elle l'avait préparé depuis un moment, elle était continuellement entrain d'exagérer les choses et Sanaa avait horreur de ce genre de personne qui aimait gonfler la réalité.

"Ah oui ? Qu'elle était les choses qui n'allait pas et que tu as arrangé. Hormis ta présence parmi les Alpha Zêta, mais ce problème n'a pas changé. Mis à part ça, tu te décides à me dire de quoi tu voulais me parler."

Wendy était quelqu’un qui tapait fortement sur les nerfs de Sanaa, mais la brunette n'était pas du genre à s’énervait rapidement en élevant la voix ou autre signe qui montre un énervement ou un agacement. Elle parlait calmement, Wendy cherchait à énervé Sanaa et la brunette l’énerverait en ne plus donnant pas satisfaction. En entendant la proposition de Wendy, Sanaa se mit à rire.

"Donnes moi une bonne raison d'accepter ta proposition, plus que ridicule. Et je te rassure tout de suite, je ne compte pas tomber dans le coma régulièrement, une seule fois m'a amplement suffit."

Sanaa a toujours été le genre de personne que je ne peux pas voir en peinture. Elle se croit plus intelligente et plus forte que tout le monde et je n'ai jamais pu tolérer ce genre de comportement. Je sais que côté arrogance, je ne suis pas la dernière de la catégorie, mais de là à rabaisser les gens comme Sanaa venait de le faire avec moi, il y avait des limites. Bien que je n'y étais pas non plus allé de main morte en lui proposant de devenir sa co-cheftaine. Mais je n'allais pas non plus en démordre, j'étais faite pour ce poste, pas celui de co quelque chose, celui de dirigeante tout court mais il faut faire avec ce qu'on a comme disait toujours ma grand-mère. Et comme pour le moment je ne pouvais pas devenir la dirigeante des Alpha Zêta à part entière, j'ai trouvé un autre moyen d'arriver à mes fins. Mais fallait-il que Sanaa me prenne au sérieux, chose qui paraissait difficile à concevoir. Car même si je me suis auto-proclamée reine de la confrérie, il n'en reste pas moins que la véritable reine n'est autre que Sanaa, malheureusement... J'allais devoir faire preuve de tact et de patience pour enfin atteindre mon objectif. C'est pourquoi je ne me suis pas énervée pour répondre à ses provocations, j'ai simplement répondu : « Contrairement à ce que tu viens de dire, si je mérite que tu m'applaudisses. Qui aurait pu reprendre les rênes avec un désordre comme celui que tu nous avais laissé ?! Personne. Alors tu pourrais au moins te fendre d'un merci. Mais passons... » Si j'avais été à sa place et elle à la mienne, j'aurais certainement réagi bien plus violemment qu'elle n'était en train de le faire. Mais heureusement pour elle, je n'étais pas elle. Et les choses allaient changer qu'elle le veuille ou non. J'ai donc ajouté toujours en réponse à ses déclarations : « Ah ah, tu es drôle tu sais ?! Bref... Des tas de choses, bien trop nombreuses pour les énumérer. Et à moins d'être totalement sourde, voilà de quoi je voulais te parler. Depuis tout à l'heure on en parle alors je pense qu'il n'y a pas seulement tes jambes qui ne sont plus en état... » D'accord, c'était un coup bas et une très méchante réplique. Mais elle m'énervait hautement à ce moment là. Il fallait tout de même que je ne réplique plus de la sorte si je voulais avoir ce que je désirais. Chose que j'allais avoir beaucoup de mal à faire... « Je t'ai déjà donné une raison plus que suffisante et pas le moins du monde ridicule. Mais si tu en veux une autre, pas de problème. De toute la confrérie, je suis celle qui conviendrait le mieux à ce poste. J'ai le tempérament et les idées pour. Et non seulement ça, je pourrais t'aider dans tout ce qui est organisation d'évènements, chose qui est très difficile à faire seule. Te voilà un tas de bonnes raisons, mais si tu en veux d'autres, j'en ai beaucoup plus en stock. » Mais je savais pertinemment qu'elle préférait s'amuser avec moi plutôt que de me prendre au sérieux. Mais je ne suis pas une personne avec laquelle on s'amuse. Je suis plutôt celle qui s'amuse avec les autres. Alors je n'allais pas sortir de cette chambre avant d'avoir eu ce que je désirais, que Sanaa le veuille ou non. Et puis avec ses béquilles, ce n'était surement pas elle qui allait m'en empêcher, elle ne pourrait même pas me pousser à sortir.

L'arrogance n'était pas du tout un trait de caractère de Sanaa. La brunette détestait les personnes qui s'estimaient supérieur aux autres pour X raison. Les raisons pouvaient être diverses et variées comme un compte en banque bien garni, une popularité ou tout simplement sortir avec un sportif ou une pompom-girl, il y avait pire les personnes qui n'avaient rien de plus et qui se sentait obliger de rabaisser les autres pour se sentir exister. Pour Sanaa, les personnes qui s'amusaient à rabaisser les autres uniquement pour les plaisirs étaient des personnes qui avaient un complexe ou un problème et de peur que les autres s'en aperçoivent ils insistent sur les défauts des autres ou plutôt des plus faibles c'est tellement plus simple, pour masquer les leurs.
Il était vrai que Sanaa pouvait l'être de temps en temps avec les personnes qu'elle l'aimait pas comme Wendy. Tout simplement, parce qu'elle savait que si elle ne lui rendait pas la pareille, elle en profiterait pour la rabaisser d'avantages. Elle ne se gênait pas pour faire passer Sanaa une moins que rien et pour insistait sur ses défauts.

"Tu n'auras aucun remerciement de ma part. Ce n'est pas un exploit de ta part. Si tu avais fait une chose qui mérite un applaudissement crois-moi que je l'aurais fait même si ça m'aurait fait mal de le reconnaitre. C'est simple de critiquer le travail des autres et de dire que j'ai laissé un désordre."

Wendy agaçait fortement Sanaa, mais la brunette ne laissait pas transparaitre ses sentiments, elle était très douée pour cet exercice. Elle avait appris très jeune à le faire et avait eu pas mal d'entrainement. Miss Keagan continua donc et lui répondait toujours d'un ton calme. Quand Sanaa disait qu'elle adorait mettre l'accent sur les défauts des autres comme à ce moment même elle parlait des jambes de Sanaa qui commençait à se remettre de son accident.

"Ravie de te faire rire, même si ce n'était pas mon but. Mais bon,... il ne devait pas avoir tellement de choses étant donné que tu es incapable de me donner ne serait ce que quelques exemples. Et soit gentille, laisse mes jambes tranquilles"

C'était vraiment petit comme remarque, elle était obligée de parler de son handicap. Franchement en dernier recours c'était ridicule, elle pouvait dire n'importe quoi, mais pas assez futé pour trouver autre chose à dire. Le pire dans tout cela, ça n'atteignait pas Sanaa qui se fichait des moqueries des autres, elle passait totalement au-dessus. Personne n'est parfait et toujours il y aura une personne pour critiquer.

"T'en a beaucoup en stock je serais curieuse de les entendre. Bien que je n'ai pas besoin d'aide et quand il y a des événements à organiser, je ne suis jamais seule, c'est toutes les filles qui y participent depuis le temps tu devrais le savoir, mais tu es trop occupé par ta petite personne pour te préoccuper du groupe. Juste pour ça ce rôle ne te convient pas et depuis quand les confréries ont besoin de suppléant ou de co-président c'est une nouvelle loi, un nouveau règlement inventé par Mlle Lynn ?"

Sanaa ne voyait pas le moindre intérêt à son idée d'accord, elle avait été dans le coma quelques temps et encore c'était pendant les vacances, donc rien de dramatique et les Alpha Zeta cohabitait avec les Beta Psi. Mais Sanaa sentait qu'elle allait avoir du mal à se débarrasser de Wendy sans lui donner ce qu'elle voulait. La demoiselle Keagan n'était pas prête à lui céder ses caprices et ceux quoi qu'il arrive.

S'il le fallait, j'étais prête à squatter la chambre de Sanaa jour et nuit pour qu'elle me donne ce que je demande. Ce n'était pas quoi de se fendre de cela quand on est une reine de confrérie ? Mais non, Sanaa se croit toujours meilleure que les autres et elle le fait bien paraître. Alors lorsqu'elle me répondit que je n'aurai aucun remerciement de sa part, je ris d'un rire sarcastique. Ses remarques me faisaient bien rire. Mais passons. Je ne me suis d'ailleurs pas gênée pour lui répondre sur le même ton qu'elle venait d'employer : « C'est très simple en effet, mais c'est aussi simple de faire ce que tu as fait, partir en laissant un bordel sans nom. Oh et excuse-moi pour le terme, je n'ai nullement l'intention de choquer tes petites oreilles. » C'est bas de ma part de partir sur un chemin tel que celui-ci. Mais je n'allais certainement pas me laisser faire face à elle. Nous ne nous sommes jamais aimées. Et je savais très bien qu'elle ne me donnerait pas ce que je désirais mais le simple fait d'être là dans sa chambre à l'énerver, et qu'elle fasse tout pour ne pas le faire paraître, me contentait. Je prenais un malin plaisir à l'entendre me répondre de la manière la plus provocante qu'elle le pouvait. Mais jamais elle ne saurait le faire comme moi. C'est une chose que je sais faire depuis des années et personnes ne pourra jamais m'égaler. C'est ce qu'on appelle être sûr de soi, mais je n'ai pas peur de le crier haut et fort : je suis sûre de moi et quoiqu'en pense Sanaa, je ne laisserai jamais tomber l'affaire. La preuve en était lorsque Sanaa rétorqua que je n'étais pas capable de lui donner ne serait-ce qu'un exemple mettant en cause le bazar qu'elle a laissé derrière elle. Si elle croyait m'avoir avec une remarque aussi puérile, elle se mettait le doigt dans l'œil. Elle pensait vraiment que j'étais venue dans sa chambre comme ça, sans plan d'attaque ? Et non miss Keagan... C'est pourquoi j'ai pris un malin plaisir à lui répliquer : « Oh toi et tes exemples, tu n'as donc que ce mot là à la bouche ?! Ça en devient fatigant... Mais puisque tu veux des exemples, je vais t'en donner... Et ouvre bien tes oreilles parce que je ne les répéterai pas deux fois! Donc, commençons par le fait que la dernière soirée des Alpha Zêta ait été un vrai désastre, mais passons. Tu vas dire que tu ne t'en rappelles pas, mais le dernier lavage de voitures de la confrérie n'a pas vraiment porté ses fruits... Il y a également eu toutes mes requêtes rejetées, alors que le premier devoir d'une chef de confrérie est d'écouter ses confrères et de tout faire pour donner satisfaction à leurs demandes, et n'oublions pas le fait que tu nous mets toutes dans une horrible situation à cause de toutes tes frasques relatées par l'excellente Heartless. » Elle voulait des exemples, elle venait d'être servie. Et si elle en voulait encore d'autres, je n'allais pas me priver de lui en donner. Sa dernière remarque eut pour conséquence de me faire rire comme jamais. Toujours un rire sarcastique. Alors là, elle allait être servie. C'est pourquoi j'ai une fois de plus répliqué : « Je le sais mieux que personne puisque je suis toujours en train d'arranger tes ignobles bêtises qui nous mettent toutes dans une situation plus que gênante. Mais ça, tu n'as toujours pas remarqué, alors maintenant, qui est nombriliste ? Quant à tes exemples, change un peu de disque. Et tu as raison sur un point, ça me fait mal de l'admettre, mais oui, un nouveau règlement ne ferait pas de mal. La confrérie se porterait beaucoup mieux si je faisais partie de son gouvernement. » Au diable a gentillesse et les gants. Sanaa voulait me provoquer, elle n'allait pas être déçue. Tout comme elle, je ne montrait pas qu'elle m'énervait. Je savais rester calme en attitudes et oralement. Aucun signe ne trahissaient mon énervement intérieur. Même si je mourrais d'envie de prendre miss Keagan par les cheveux et de lui faire visiter la ville de cette manière...

Simple de laisser la confrérie en laissant le bazar, c'est ce qu'elle venait de dire enfin ... elle n'avait pas utilisé le même mot pour désigner le désordre. En entendant, cela Sanaa s'était demandée si Wendy était stupide ou si elle le faisait exprès. Sa consoeur savait très bien que la brunette avait eu un accident de voiture et évidemment ce n'était absolument pas volontaire.

"Mes oreilles ne sont aucunement choqués, ça m'étonne pas que ce mot sorte de ta bouche. Je te rappelle simplement que j'étais dans le coma. Donc partir comme je l'ai fait n'était pas du tout voulu."

Les deux brunes semblaient toutes les deux bien décidé à ne pas se laisser faire. Sanaa n'avait pas l'intention de laisser Wendy obtenir ce qu'elle voulait et qu'elle est la satisfaction d'avoir fait céder Miss Keagan. Les provocations fusaient des deux côtés et évidemment toutes les deux commençaient à s'énerver. Wendy et Sanaa, étaient de personnes qui savaient contenir la colère et leur émotion donc tous les deux pouvaient continuer des heures entières comme cela. La seule qui les arrêterait serait l'intervention de quelqu'un ou que l'une des deux explosent ce qui serait reconnaitre que l'on est moins forte que l'autre. Sanaa voulait des exemples de ce qu'il n'allait pas dans la confrérie et malheureusement Wendy avait réponse à tout, elle l'écouta dans son monologue et la dirigeante des Alpha Zêta fut ravie de l'entendre se taire.

"Je reconnais que tu n'as pas tord au sujet de la fête ce n'était pas très glorieux. Le dernier lavage de voitures remontent à bien longtemps, je venais d'obtenir mon titre de dirigeante. Sauf qu'à ce moment-là, j'étais enceinte et à la suite j'ai eu des problèmes et j'avoue que pour moi la confrérie était la dernière de mes préoccupations. Si tes requêtes ont été rejetées c'est que je les ai écoutées et je ne suis pas la seule à prendre des décisions on procède par vote et la confrérie à décider que c'était non et non uniquement moi. Ce n'est pas de ma faute, si je suis dans le site d'Heartless je n'ai rien demandé. Mais, je ne suis pas la seule à y apparaitre toi aussi tu y es aussi donc on peut dire la même chose de toi."

Pour trouver les points négatifs Wendy était la meilleure, cela devait faire un moment qu'elle avait préparé sa liste d'argument et ça ne s'annonçait pas très bien pour Sanaa. Mais la brunette avait assez confiance en elle pour trouver quoi répondre à Wendy.

"Sinon, ces derniers temps tu as pu remarquer que le dernier évènement que j'ai organisé la vente aux enchères à plutôt bien fonctionner. Donc on peut dire que j'ai repris les choses en main. Tu me sors que du négatif, mais n'oublies quand même pas le positif."

Le rire de Wendy tapait sur les nerfs de Sanaa. La brunette l'avait entendu des centaines de fois, mais ne s'y était pas encore habituée, elle le détestait tout autant si ce n'est plus et il l'agaçait à un point...

"C'est toi qui répare mes bêtises, non mais n'importe quoi. Il n'y a rien à remarquer Wendy, tu t'inventes des vies, si je ne te connaissais pas aussi narcissique et nombrilisme comme tu dis, j'aurais peur. Oui je répète le mot exemple pour être sûre que tu percutes lorsqu'on avance quelques choses, il faut des preuves. Ça c'est toi qui le dis, mais ce n'est pas forcement vrai, le changement n'est pas toujours bon."

Tout ceci allait aller très loin, beaucoup trop loin… Si je dois mettre un mot sur la relation que j’entretiens avec Sanaa, ce serait probablement « conflictuelle » sans oublier « dialogue de sourds ». Car elle s’en donne systématiquement à cœur joie pour démolir toutes mes répliques et je devais bien avouer qu’elle est assez forte dans son genre. Même si de ce côté-là nous sommes les deux mêmes, et aucune ne veut laisser gagner l’autre. C’est pourquoi cette discussion allait peut-être durer toute la semaine, ce que je ne souhaitais pas. Mais je n’allais pas non plus partir en laissant satisfaction à Sanaa. Ce n’était même pas une option. Et lorsque la brunette me répondit en prétextant son coma, je ne pus faire autrement que de lui rétorquer à mon tour : « Je peux comprendre qu’un coma n’est pas voulu, quoi que de ta part plus rien ne m’étonne… Mais le bazar était réel. Coma ou non, le désordre était là. Tu ne peux pas dire le contraire, prends donc ton coma pour te décharger de tes responsabilités si tu veux, mais n’oublie pas que tu es celle qui nous as toutes mises dans la merde, coma ou non. » Si vile que je suis, je ne voulais pas en arriver à de telles extrêmes. Je ne suis pas du genre à ne pas prendre en compte la gravité de certaines choses comme un coma. Mais là, Sanaa m’énervait tellement que je n’ai pas pu faire autrement. Le plus étrange, qui finalement ne l’est pas tellement, étant que j’étais restée très calme pour prononcer ces quelques mots. Pas un sourcil de travers, pas une respiration plus haute que l’autre. Je savais rester maître de moi quand il le fallait. Ce que, malheureusement pour moi, Sanaa faisait très bien elle aussi. Elle se mit alors à reprendre mes exemples un par un pour me contredire, chose à laquelle je m’attendais. Mais j’ai toujours réponse à tout et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle. J’ai alors attendu qu’elle ait terminé de tout énumérer, avant de rétorquer : « Tu peux dire ce que tu veux, les réponses que tu me donnes ne sont pas des excuses. Aucune de tes répliques n’est juste. Prenons Heartless par exemple… J’apparais peut-être une fois dans ses articles, mais ça n’a fait que mettre en valeur la confrérie. On ne m’a pas prise sur le fait en train d’essayer de ruiner ma relation avec mon meilleur ami alors que sa petite amie se trouvait je ne sais où. Tu l’as fait. Et que puissent en dire les gens, les relations amicales restent précieuses chez les Alpha Zêta. » Déjà que nous n’avons pas beaucoup d’amis du fait de notre réputation de bitch, les rares que nous possédons sont assez précieux pour être conservés. Mais Sanaa ne s’arrêta pas là, elle exposa fièrement la vente aux enchères, chose à laquelle je m’attendais aussi. Et c’est avec un petit sourire narquois que je lui ai répondu, lui démantelant bien toute son argumentation inutile : « Il faudra que tu vérifies les notions de « bien fonctionnée » dans le dictionnaire. Car ton dictionnaire ne doit pas être à jour… Car si je me souviens bien, et je suis certaine de bien m’en souvenir comme tu le sais déjà, cette soi-disant vente aux enchères s’est retrouvée être très prévisible et très décevante. Mais si Sanaa Keagan est satisfaite pourquoi chercher plus loin ?! » Mais la phrase qui m’énerva le plus de la part de miss Keagan, étant sa dernière. Dans laquelle elle inventait des choses extraordinaires, et tout droit sorties de son imagination. Je savais que son imagination était très fertile, mais à ce point là, elle battait des records. Ce que je n’ai pas oublié de lui rappeler : « Ouaou, je m’invente des vies maintenant. Tu devrais retourner à l’hôpital d’urgence parce que tu n’as pas dû récupérer toutes tes fonctions vitales… Et concernant les preuves, je ne fais que ça, t’en donner depuis tout à l’heure mais je commence vraiment à croire que tu es sourde. Et le changement est toujours bon, la preuve, oh encore une ! Tu es partie, j’ai repris les rênes et hop ! Tout est redevenu normal ! Et ne commence pas à me sortir une excuse bidon incluant de la magie ou une force surnaturelle quelconque, parce que là, je t’emmène de moi-même à l’hôpital. »

Lorsque les deux jeunes femme commençaient une conversion, ils étaient quasiment impossible de les arrêter. Pas parce qu'elles s'adoraient et qu'elles avaient des tonnes de choses à se raconter, non s'était tout le contraire. Miss Lynn et Miss Keagan ne s'appréciaient pas et si leur discussion durait une éternité c'était parce qu'elles étaient toujours en opposition, rare étaient les jours où les deux femmes avaient une opinion similaire. On pouvait presque croire qu'elles le faisaient exprès seulement, pour faire embêter l'autre et lui rendre la vie impossible. Pour Sana, ce n'était pas le cas, elle ne le faisait pas exprès et pourtant elle n'était pas d'accord avec sa consœur pour la simplement et bonne raison, qu'elles avaient toutes les deux une vision différente de la vie et de tout ce qui la construit comme par exemple la confrérie. La fraternité Alpha Zêta n'était pas indispensable pour leur survie et ce n'était pas elle en soit qui construisait leur vie, mais cette confrérie était importante pour toutes les deux. C'était d'ailleurs la seule raison pour laquelle Sanaa, avait laissé Wendy rentrer dans sa chambre universitaire, un endroit où on ne pouvait pas les déranger, ni les interrompre, ce qui n'était pas nécessairement biensûr ce coup. Quand elle parlait, il était difficile de les arrêter, de temps en temps il y avait même besoin qu'une personne vient les interrompre dans leur conversation pour qu'elles taisent enfin, oui parce que quand elles commençaient, elles ne s'arrêtaient plus.

« Non, je vais te rassurer tout de suite Wendy, je n'ai pas fait exprès de tomber dans le coma et à quoi ça m'aurait servis de faire ça, sérieux ? D'accord peut être que la confrérie était un peu dans le bazar, mais si tu regarderais un peu plus autour de toi, tu remarquerais que c'est la même chose pour toutes les autres maisons. Je te rappelle seulement que pendant un an, il a eu une sorte de trêves entre les confréries et qu'on a tous cohabité ensemble. Cela fait seulement quelques semaines que les cours ont repris et la vie en confrérie avec. Le seul soucis réel de la confrérie, c'est sa côte de popularité. Les Bêta Psi, nous dépasse largement ce qui n'était pas le cas avant la tempête de décembre 2010. Mais je ne suis pas la seule fautive, c'est la totalité de la confrérie et c'est un problème que l'on doit arranger toute ensemble parce que même toi, seule tu ne pourras rien y faire... »

Sanaa essayait d'énerver Wendy, la brunette voulait qu'elle perd son sang froid la première et c'est pour cela que Miss Keagan ne se gênait pas pour la provoquer et lui lancer des vacheries tout comme elle le faisait. Pourquoi s'en priverait elle, alors que Miss Lynn s'en donnait à coeur joie. Mais toutes les deux Alpha Zêta étaient fortes à ce jeu la, elles savaient resté de marbre et très calme lorsqu'elle le voulait. Dans leur comportement et le son de leur voix on ne pouvait pas déceler de la colère et de l'agacement, c'était la violence de leur propos qui les trahissaient. Elle devenait de plus en plus désagréable et ne manquait pas de se manquer de respect alors que c'était quelques choses de primordiale, même chez les Alpha Zêta qu'il faut l'avouer se considérait légèrement supérieur aux autres.
Pour Wendy, Sanaa racontait n'importe qui, mais la brunette n'était pas du même avis. Elle avait pris l'exemple d'Heartless, ce satané site qui racontait la vie de chaque habitant de Los Angeles en racontant des choses vraies et fausses la plupart du temps. Comme elle s'y attendait, tout ce que racontait Heartless commençait à se retourner contre elle, alors qu'elle n'avait jamais demandé à apparaître dedans.

« Pour moi aussi, l'amitié est très importante. Et je te pensais moins stupide que ça, tu crois ce que dit Heartless alors que tu sais très bien que Logan et moi sommes amis de longue date et qu'on se considère comme frère et sœur, jamais j'essayerais de détruire son couple. Tu penses que tu fais de la bonne publicité à la confrérie, je ne pense pas t'allier avec Julian pour détruire le couple de ton futur demi-frère y a pas de quoi être fière. »

Comme si elle voulait sortir avec Logan, non mais c'était n'importe quoi premièrement parce que Logan était plus qu'un ami c'était son frère de coeur et c'était pareil pour elle que son frère de sang. Avoir une relation amoureuse avec lui serait pour Sanaa comme une relation incestueuse. Deuxièmement, parce qu'il était en couple avec Leana et que contrairement à Wendy, la demoiselle Keagan n'était pas une briseuse de couple. Et pour finir, la brunette était folle amoureuse de Mickael Mester et elle est heureuse avec lui.

« Tu ne peux tout de même pas dire qu'elle était chaotique, c'était déjà pas mal. C'est vrai que le chiffre que tu as rapporté, toi n'était pas très élevée mais ce n'était pas le cas pour tout le monde. Avec la somme rapporter on a pu remeubler une partie de la résidence.»

Wendy commençait réellement à énerver Sanaa elle en avait assez de discuter avec elle.

« T'en fais pas je vais très bien. Seulement cette discussion devient lassante. Tu as profité de mon absence pour prendre les rênes très bien et tu as du mal à lâcher prise dommage, mais tu n'as pas vraiment le choix. T'en fais pas tu pourras toujours mettre ton grain de celle et critiquer comme tu le fais déjà. Désolé mais, maintenant j'ai d'autre chose à faire.»

Sanaa savait qu'elle ne se débarasserait pas facilement de Wendy, mais bon il faut quand même essayer et à un moment, elle serait bien obligée de s'en aller.

Si nous continuions sur ce terrain là, ça ne m'étonnerait pas que nous en arrivions aux mains. Quoique nous sommes bien trop entrainées, elle et moi pour nous laisser prendre à cela. La finalité de cette discussion, que nous pouvions qualifier de très corsée, n'allait certainement pas être la violence physique. Et puis n'oublions pas que Sanaa est en béquilles, et que je ne suis pas du genre à frapper lorsque ce n'est pas nécessaire. Bien que de mon point de vue, notre petit cheftaine mériterait d'être remise en place de toutes les manières existantes. Je m'occupais déjà de la partie « verbale » de la chose, et je n'en viendrai jamais aux mains avec elle, ou en tout cas pas aujourd'hui. Ce qui était également son cas, je n'en doutais pas un instant. Plus fort tempérament que les nôtres, ça n'existe pas. Nous ne sommes pas des Alpha Zêta pour rien. Le truc étant que Sanaa commençait réellement à me taper sur les nerfs. Tout ce qu'elle disait n'était que pure calomnie. Chose que je ne pouvais décemment pas accepter. Je me suis alors fait un plaisir de lui rétorquer au sujet de son coma : « Ne cherche pas à te trouver des excuses, car tout ce que tu me donnes reste vraiment sans fondements. La trêve n'a rien à voir là-dedans. Je te parle de ton travail, de ton rôle en tant que reine de confrérie, rôle dont tu es loin de remplir toutes les fonctions. La preuve, tu es en train de rejeter tes fautes sur toute la confrérie! Quelle reine digne de ce nom ferait une chose pareille ?! Tu es tombée bien bas Keagan... » Peut-être y allais-je un peu fort avec elle. Peut-être aurais-je dû me contrôler. Mais c'est véritablement une chose que je ne sais pas faire en sa présence. Et je n'allais certainement pas y arriver du fait qu'elle retourna une fois de plus mes paroles à son avantage. Si elle croyait m'énerver ou m'avoir de la sorte, elle se mettait le doigt dans l'œil. Jamais je ne rendrai les armes devant elle. Surtout devant elle... J'ai donc pris une attitude désinvolte et un ton dégagé pour lui répondre au sujet de Heartless : « Que je crois ou non cette fille n'a aucune importance. Le fait est que tu détériores notre image à toutes en t'affichant de la sorte. Et ce que je fais de ma vie ne te regarde pas. D'ailleurs, je te retourne le compliment puisque tu es la première à croire cette tarée anonyme. La fierté n'a pas son rôle là-dedans. Le fait est que tu dois faire plus attention à tes actes. Au cas où tes parents n'aient pas fait leur devoir, pauvres de toi, je t'apprend que tous nos actes ont des conséquences, alors arrête d'agir bêtement! » En parlant d'agir bêtement, Sanaa s'en donna à cœur joie lorsqu'elle cita fièrement mon chiffre d'affaire récolté lors du lavage de voitures. Mais si elle se croyait vainqueur dans l'histoire, une fois de plus elle ne faisait que se tromper, et sur toute la ligne. J'ai alors bien pris mon temps pour lui répondre : « Non seulement mon chiffre était le plus élevé, mais en plus, tu es la seule qui a réussi à attirer les foudres de l'administration. Reviens sur terre Keagan, arrête de prendre tes rêves pour des réalités. Quant aux meubles, il faut encore que je dispense quelques leçons de décorations aux filles. Leurs fautes de goûts sont impardonnables. » Je ne pouvais pas nier que me battre de cette façon avec Sanaa me déplaisait. J'en ressortais contente et revitalisée. Rien de tel pour me redonner le moral. Mais miss K. essayait de me mettre dehors. Chose qu'elle n'arrivera certainement pas à faire avant de m'avoir donné satisfaction. Et elle le savait. Mais qui ne tente rien n'a rien comme on dit, et Sanaa avait très bien saisi le sens de ce dicton. « Tu sais quoi ? Je me plais bien ici. Et à part épousseter tes béquilles qui auraient grand besoin d'un nettoyage à sec, je ne vois pas bien ce que tu dois faire d'autre. A part évidemment donner suite à ma requête. » Et comme les dictons ne sont pas là que pour faire joli, « on peut toujours rêver » était celui qui me caractérisait le mieux face à Sanaa. Car je me doutais bien qu'elle donnerait une suite négative à notre affaire.

[HJ : pas de souci ]

Que ce soit Wendy ou Sanaa, elles avaient toutes les deux quelques choses à répondre à l'autre pour soit faire tomber son argument à l'eau, soit pour le retourner donc celle qui l'avait formulé. Dans ce jeu, les deux jeunes femmes avaient un très bon niveau, même excellent et il allait être difficile de mettre un terme à cette conversation qui ne serait pas concluante. Elles pouvaient continuer des heures cela ne changerait rien, aucune modification ne serait faite, les Alpha Zêta continueront à fonctionner avec le même règlement. Pendant des années le règlement et les habitudes étaient restées les mêmes pourquoi les changer d'un seul coup. Parce que Wendy l'avait décidé surement pas. Pour Miss Lynn, la présidente actuelle des Alpha Zêta Mademoiselle Keagan ne remplissait pas ses fonctions et tout ce qu'elle disait, était pour Wendy, faux.

« J'aimerais bien t'y voir à ma place, reprendre la confrérie alors que pendant un an, il n'y a eu aucune confrérie. Tout remettre en place et revenir après avec ses problèmes personnels en les mettant de côté pour se donner à fond pour la confrérie. Je ne forme pas toute seule les Alpha Zêta, j'ai ma part de responsabilité, mais c'est facile de mettre tout sur le dos sous prétexte que tu as arrangé certaines choses. N'importe qui aurait pu faire ce que tu as fait. »

On ne pouvait pas nier que Sanaa avait eu quelques problèmes personnels ses derniers temps et qu'il était vrai pour elle de règles certaines choses dans sa vie privée et celle au sein de la fraternité. Ces derniers mois, elle avait dû se remettre de son accident ce qui n'avait pas été facile, elle avait passé un certain temps dans un fauteuil roulant et elle n'avait pas super bien vécu ce changement soudain, mais tout redevenait dans l'ordre pour son plus grand bonheur malgré les séquelles qu'elle gardait d'où ses béquilles. Puis encore plus personnel, le retour de sa mère et l'annonce de sa maladie qui avait donné une sacrée claque à Sanaa. Tout cela avait été difficile pour la brunette, mais elle ne se lamentait pas sur son sort et continuer à aller de l'avant. Wendy se servait d'Heartless, -une vraie plait celle-là- pour enfoncer davantage la dirigeante des Alpha Zêta. Il était vrai que ce site donné une très mauvaise image à Sanaa, une image d'une femme que la jeune Keagan n'était pas. Il était vrai qu'elle avait certaine chose qui était racontée dans ce site, elle ne pouvait pas le nier, mais Heartless exagéré toujours tout comme les vacances passées chez Logan comme si elle essayait de sortir avec son meilleur ami. C'était la chose la plus stupide que ce site de potins avaient sorties.

« Ce que je fais de la mienne ne regarde pas également. Je ne crois pas tout ce que dit Heartless, mais ça m'étonnerait pas de ta part que tu essayes de récupérer Logan par n'importe quel moyen. Et je t'interdis de parler de mes parents.»

Sanaa détestait que l'on parle de ses parents surtout parce qu'elle les avait perdus très jeune l'un était décédé et l'autre partie même s'il était revenu, il y a peu de temps, mais ne tarderait pas à rejoindre le premier. Pour Ces raisons, elle ne supportait pas qu'on parle d'eux et c'était pire lorsque c'était une personne qu'elle n'appréciait pas qui le faisait. Miss Keagan en avait assez de cette conversation qui n'avait ni queue, ni tête et comme elle l'avait toujours pensé ne mènerait à rien, seulement à une perte de temps, c'est pour cela que Sanaa invita gentillement Wendy, à quitter la chambre. Comme elle s'y attendait Wendy refusa et fit une nouvelle remarque à propos de ses béquilles. Elle avait un sérieux problème avec celle-ci apparemment.

« Crois le ou non, j'ai des tonnes de choses à faire et je suis certaine que toi aussi. Si nous sommes à l'université, il me semble que c'est pour travailler. Donc au lieu de perdre ton temps ici, tu ferais mieux d'aller réviser, se serait plus utile je pense. Il est hors de question que je donne suite à ta requête. Je ne me suis pas auto proclamer, dirigeante des Alpha Zêta, il y a eu un vote. Si tu veux être la co-dirigeante, mets en place un vote et si toutes les filles sont d'accord. Je n'aurais pas d'autre choix que de me plier à leur volonté. »

La proposition de Sanaa, était le seul moyen pour elle de se débarrasser de Wendy, sinon il était certain qu'elles y seraient encore pendant des semaines. Mais la brunette ne savait pas si cette proposition conviendrait à sa consoeur qui s'arrangeait toujours pour faire le contraire et trouver les idées de Sanaa mauvaise.

Tout ceci m’amusait au plus haut point. Voir Sanaa s’énerver tout en restant calme m’agaçait quelque peu, mais me trouver dans sa chambre, comme ça à parler de la confrérie m’amusait pas mal. Et je prenais un malin plaisir à prendre le contre-pied de tout ce qu’elle me disait. Chose à laquelle je jugeais judicieuse d’agir de la sorte. Alors lorsque ma consoeur se mit à dire que tout le monde aurait pu faire ce que j’ai fait, je ne me suis pas gênée pour lui répliquer : « N’importe qui sauf toi apparemment… Mais ne t’inquiète pas, un jour tu te rendras compte que je suis indispensable à la confrérie et tu viendras mes supplier à genoux de la diriger. Et quand ce jour là arrivera, je serai prête à en assumer les conséquences, ce dont tu n’es pas capable à l’évidence. » Et tout ceci nous menait inévitablement nulle part. Je savais pertinemment que miss Keagan ne voudrait jamais donner suite à ma demande. Elle ne prendrait même pas la peine de chercher une solution à ma requête. Elle détestait ne serait-ce que l’idée de me donner satisfaction, chose que nous avions en commun du fait qu’en ce qui le concernait, j’étais pareille. Mais ça ne m’empêcherait certainement pas de continuer sur cette voix. C’est alors que Heartless fut citée et je n’eus d’autre choix que de lui rétorquer à son sujet : « Hum hum, miss K. devient curieuse. Tu sais comme moi que si je devais me confier à quelqu’un, ça ne sera certainement pas à toi. Alors n’essaye pas te savoir ce que je mijote. Et je parle de tes parents si ça me chante. On dirait que tu n’as pas tout régler avec eux, dommage, ainsi va la vie. » J’aurais très bien pu rajouter un truc du genre « oh et au passage, tu présenteras tous mes encouragements à ta mère » mais je suis loin d’être aussi méchante. Enfin si je le suis, mais pas en ce qui concerne la maladie et la famille. Bien que ça ne me gênait pas de parler des parents de la jeune brune si je le souhaitais. Mais je ne me retrancherai jamais derrière de pareilles bassesses surtout lorsqu’une quelconque maladie est en jeu. Et comme Sanaa voulut me mettre dehors, elle avait tout de même fait l’effort de trouver une solution à mon problème, bien que ça ne soit pas tellement un problème en soi. Je ne pus que sourire à son initiative, à laquelle j’ai répondu toujours aussi mesquine : « Contrairement à toi, j’ai bouclé tout ce que j’avais à faire avant de venir te voir. Mais peu importe… On se reverra donc le jour du vote. Tu vois quand tu veux, tu aurais soumis cette idée en premier lieu, tu n’aurais pas eu besoin de te trouver des excuses toutes plus stupides et infondées les unes que les autres. » Je me suis alors levée de son lit. Prenant la direction de la porte. Elle voulait qu’un vote ait lieu, il aurait lieu, elle pouvait en être certaine. Et j’espérais bien que la confrérie assurerait mes arrières. Chose qui n’était pas donnée d’avance du fait que je ne suis pas réellement la fille que tout le monde porte dans son cœur… Mais j’allais très vite arranger les choses comme je sais si bien le faire. Et tout abondera dans mon sens. Et si jamais ça n’était pas le cas, je recommencerais jusqu’à ce que ça le soit. En attendant, je me trouvais encore devant la porte de la chambre de ma consoeur lorsque je me suis retournée pour ajouter une dernière chose : « Et souviens-toi que si tu as besoin de quoi que ce soit, je serai toujours là pour toi. Mais assure-toi de bien avoir nettoyé tes béquilles avant de m’appeler. Allez, arivederchi ! »

C'était que l'on pouvait dire, Wendy n'était pas du tout convaincu par le travail de Sana en tant que dirigeante. Les critiques de Miss Lynn, n'étonnait pas Sanaa, n'était la meilleure des dirigeantes que les Alpha Zêta est connue et ça ne serait jamais le cas certainement, mais elle faisait de son mieux. Miss Keagan avait été élue à un moment de sa vie où la confrérie était la dernière de ses préoccupations et c'était certainement pour cette raison que quelques personnes comme Wendy trouvait que Sanaa ne méritait pas sa place, il avait peut-être raison, mais à présent la brunette s'occupait de la fraternité comme elle le pouvait. Aujourd'hui, les Alpha Zêta était l'un de ses préoccupations principales et elle n'était pas prête à céder sa place et surtout pas à Wendy Lynn.

« Peut être bien, ne prend pas tes rêves pour des réalités. J'aimais je ne viendrais à genoux devant toi. Et je sais faire autant de choses que toi contrairement à ce que tu sembles penser. »

Se mettre à genoux devant quelqu'un Sanaa ne ferait jamais cela même si sa vie en dépendait. Jamais, elle accepterait de se rabaisser à ce niveau. Encore moins devant cette consoeur prétentieuse, celle-ci profitait de ce que racontait le site Heartless pour trouver des points négatifs, à Sanaa.

« Je n'ai aucune envie que tu te confies à moi, ta vie ne m'intéresse pas. Arrête de parler de quelques choses que tu ne connais pas. »

Sanaa faisait allusion à sa relation avec ses parents en formulant cette dernière face. Si Wendy était une lectrice de Heartless et apparemment c'était le cas, elle savait que les parents étaient un sujet délicat pour la demoiselle Keagan, elle se servait donc de l'un de ses points faibles, qui devenait d'ailleurs de plus en plus nombreux avec le temps.
Sanaa n'avait qu'une envie se débarrasser de Wendy elle proposa donc une solution à Wendy, elle y pensait depuis un moment, un vote avec les Alpha Zêta pour savoir s'il voulait que Wendy soit la co présidente de la fraternité.

« Très bien, c'est parfait pour toi que tu n'es plus rien à faire. C'est ça, on se retrouve le jour du vote, la seule stupide c'est toi Wendy et tout ce que j'ai dit est fondé que tu le veuilles ou non. »

Bien entendu Wendy ne pouvait pas sortir tranquillement sans lancer des piques à Sanaa. La brunette se leva également et se dirigea vers la porte qu'elle ouvra à Wendy

« Bien sûr Wendy Bye bye, »

Je n'ai même pas pris le temps de répondre à ma chère consœur alors que son but premier était de me démonter, et nous avions le même but je ne pouvais donc pas lui en vouloir. Je me suis donc contentée de rejoindre la porte de sa chambre, sans oublier de lui lancer une dernière petite remarque désopilante. Tout ceci agrémenter d'un grand sourire. Je ne voulais pas que Sanaa croit que ses remarques me faisaient mal ou je ne sais quoi d'autre. Car c'était bien loin d'être le cas. Autant dire que j'adorais jouer à cela avec elle. J'ai beau lui trouver tous les défauts du monde, elle n'en reste pas moins une adversaire à ma taille. Je ne pouvais donc pas lui enlever ça. Et à sa petite réplique d'au revoir, j'ai simplement rétorqué : « Je t'enverrai un message pour que tu n'aies pas d'excuse concernant le vote. Je ne veux pas que tu te trouves d'excuses pour ne pas y venir. Alors sur ce, bye bye, et un petit conseil, la javel. Même si je suis certaine que ça ne changera rien pour tes pauvres béquilles, mais bye! » Je me suis alors faufilée en dehors de sa chambre, seulement à moitié satisfaite de ce qui venait de se passer. En y entrant, je savais pertinemment que la jeune brune ne me donnerait pas ce que je désirais. Cependant, j'ai quand même eu un début de solution, ce qui n'était pas rien venant de miss Keagan. C'est un sourire aux lèvres que j'ai arpenté le couloir de la confrérie tout en prenant mon temps pour rentrer chez moi.