Lucas & Calliope

"L'idée nait de notre esprit et meurt dans celle des autres."

Aujourd'hui, je pouvais dire sans crainte que tout allait pour le mieux pour moi. Mon fils était en parfaite santé, j'avais une homme de rêve à mes côtés et par dessus tout, je m'en sortais très bien dans mon nouveau spectacle. Les salles étaient remplis tout les soirs de représentation et la critique était plutôt positive d'en l'ensemble. Le ciel était donc encore bleu à l'horizon.

Encore plus bleu, depuis qu'une certaine personne, d'une certaine maison de disque "Capital Record", était venu me voir quelque jours auparavant pour me proposer de signer un contrat avec leur label. J'avais passer de longue journée à me demander si je devais me lancer dedans. La chanson, je n'y avait jamais vraiment pensée, même si tout les soirs je me retrouvais à chanter devant une foule de spectateur, c'était surtout pour la danse que j'étais là. Néanmoins, je ne devais pas me le cacher, une carrière de danseuse professionnelle, ce n'était plus possible pour moi et je devais penser à l'avenir. J'avais donc pris la décision de me rendre aux rendez-vous de cette après-midi, afin de voir ce qu'il me proposait concrètement.

C'est au alentour de 14h que je pris la route jusqu'à la maison de disque, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre lors de ce rendez-vous, j'y allais un peu les mains dans les poches, mais maintenant que j'étais arrivé, je ne pouvais plus faire marche arrière. Je me présentais à l'accueil et la secrétaire, m'invita à patienter. La salle d'attente était déjà accaparé par un petit groupe de musique, qui s'arrêta net de discuter, quand j'entrai dans la pièce. Je souriais timidement et allait gentiment m'asseoir sur l'une des places libre. Heureusement, très vite, on vint me chercher pour m'emmener dans une petite salle d'enregistrement où m'attendais l'homme qui était à l'origine de ma présence ici. L'homme sembla ravis de me voir et s'avança vers moi pour me serrer la main. "Bonjour Calliope. Comment aller vous ?". Je lui répondis avec un grand sourire. "Très bien, merci". Il m'invita à m'asseoir d'une signe de main et je m'exécutais. "Je suis ravie que vous ayez accepté de venir. Malheureusement, j'ai un rendez-vous en extérieur cet après-midi, mais mon assistant va s'occuper de vous. Il vous expliquera tout." J'acquiesçai d'un hochement de tête. Puis, quelqu'un frappa à la porte et entra dans la salle. "Justement en parlant du loup".

Codes par Wild Hunger.

Lucas & Calliope

"L'idée nait de notre esprit et meurt dans celle des autres."

J'étais en tête à tête avec le directeur de la maison de disque Capital Record. J'étais prête à parier que des personnes tuerais pour être à ma place, ce qui me permettais de réaliser que c'était réellement une chance pour moi que d'être ici aujourd'hui. Il est vrai que la chanson n'était pas mon objectif de carrière à la base, j'étais né pour être danseuse et je n'avais jamais rien envisagé d'autre, mais il en a été décidé autrement pour moi et aujourd'hui, le choix se faisait à moi. Les mots qu'avait pu me dire le directeur de la maison de disque lors de notre première rencontre, m'avais fait réfléchir, une réflexion qui m'amenait ici même à cet instant.

Cependant, il m’annonça que son assistant prendrait la relève ce qui ne me dérangeait pas le moindre du monde, tant qu'on ne me laissait pas seule, perdu dans cette univers que je ne connaissais pas plus que cela. J'entendis alors la porte s'ouvrir et instinctivement je me retournais pour regarder la personne qui arrivait et restait alors sans voix. Alors qu'il me tendis la main, je la lui tendis en retour, ne sachant comment réagir. Je souriais alors timidement. "Callie Veracruz, enchanté." L'idée était donc de faire comme si on ne se connaissait pas et je jouais le jeu sans bronché, c'est alors que le producteur, satisfait, nous salua et quitta la pièce. Je restait silencieuse, me tournant vers Lucas, attendant un geste, un mot qui ne tarda pas à arrivé. "Je ne l'envisageais pas il y'a encore plusieurs jours". J'avais oublié à quel point il pouvait être intimidant. "Je savais pas que tu travaillais ici ! Tu es donc officiellement de retour à LA , si je comprend bien !".

Codes par Wild Hunger.

Lucas & Calliope

"L'idée nait de notre esprit et meurt dans celle des autres."

Il fallait être honnête, j’étais légèrement mal à l’aise de me retrouver seule dans une pièce avec Lucas et ça ne m’aidais pas qu’il soit aussi distant, même si ça pouvait se comprendre . Il est vrai qu’on avait fait la mise au point sur notre histoire, mais depuis ce jour, on en avait plus reparlé, je devrais même dire qu’on avait plus parlé du tout. C’était en quelque sorte nos premières retrouvailles aujourd’hui, si on pouvait parler de retrouvaille, je me doutais que j’étais surement loin d’être la personne qu’il aurait aimé voir aujourd’hui. D’un autre côté, c’était le destin qui nous faisait nous retrouver et ça ne devais pas forcément être aussi mauvais qu’on le pense, si le destin décidait de nous réunir dans la même pièce après tant de temps.

C’est de façon très professionnel que Lucas enchaina la conversation avec une nouvelle question en lien avec ma précédente réponse, j’en profitais alors pour me relaxer un peu, j’avais le cœur qui battait aussi vite qu’une ferrari roulant à plein puissance, les mains moites et la boule au ventre et j’étais loin d’être de nature anxieuse, Lucas était bien placé pour le savoir. « Oui, euh … en fait, il est venu voir un spectacle dans laquelle je joue et à la fin de la représentation, il m’a proposé de venir le rencontrer ici pour qu’on parle d’une carrière de chanteuse. » Intrigué par sa présence ici, j’avais détourné rapidement la conversation et appris qu’il était donc bel et bien de retour sur Los Angeles. « Ok ». Très vite il reprit son rôle de producteur et le laisser me poser toute les questions qu’il jugeait nécessaire sans l’interrompre. « Oui c’était plutôt une comédie musical. Mais euh, disons que j’étais surveillé de près, le médecin à donner son accord, mais avec des conditions. ». On arriva rapidement aux questions que je redoutais le plus, mes motivations, mes atouts et tout ce qui allait de paire. C’est donc mal à l’aise et gêner que je répondais. « Je peux être totalement honnête ? Sans que ça me porte préjudice. Sans que tes aprioris sur moi ne jouent sur ta décision. Parce que soyons honnête, peut-être que ton patron aurait décidé de me faire signer ou peut-être que non, mais il aurait été impartial et je sais que tu fais très bien ton travail, c’est vrai de ce que je vois tout ça est très professionnel, mais je ne veux pas que notre vieille histoire et ta rancœur n’influence tes décisions, surtout que tu n’es pas complètement absent des raisons qui m’ont poussé à être là aujourd’hui et je ne pensais pas avoir à te dire tout ça à toi ! »

Codes par Wild Hunger.

Lucas & Calliope

"L'idée nait de notre esprit et meurt dans celle des autres."

Lucas avait fini par me demander les motivations qui me poussaient à devenir chanteuse et même si tout cela semblait être très professionnel, j’avais en quelque sorte besoin de m’assurer que quoi que je dise fasse ou même ne fasse pas, il ne me jugerait pas sur notre passé mais bien sur ce que j’allais lui raconter. Evidemment je ne répondis pas à sa question immédiatement et Lucas me le fit très gentiment remarqué, j’esquissai alors un sourire, je m’y attendais, mais la suite m’intéressait davantage. J’avais ma réponse et celle-ci était convaincante. J’acquiesçai alors d’un signe de tête. « Merci, j’avais besoin d’en être sur » Je lui souriais et m’installais confortablement à ma place. Je pris un bon bol d’air avant de parler histoire de détendre mes muscles qui restaient encore un peu crispé. « Donc, pour répondre à ta question … Disons que jusqu’à présent, j’avais jamais pensé au chant comme ça, en tant qu’artiste chanteuse à part entière. J’étais resté sur l’idée de chantonner sous la douche et pour l’occasion chanter dans une comédie musicale. Puis le producteur du label est venu me voir et il m’a dit que j’avais une très belle voix et que si j’envisageais de faire carrière, il fallait absolument que je vienne le voir. Ca m’a fait beaucoup réfléchir. Je sais que ma vie en tant que danseuse professionnel est terminé, même si je fais une comédie musical de temps en temps, c’est loin d’être la même chose et il arrivera un jour ou je devrais complètement arrêter la danse. Donc il m’a fallu penser à l’après. Au début l’idée de devenir chanteuse ressemblait plutôt à : « Moi chanteuse, ah la blague ». Mais, ça cogiter là-haut et quelqu’un m’a demander si c’était si invraisemblable que je puisse devenir une chanteuse et alors j’ai pensé à toi. » Je m’arrêtais un moment, observant sa réaction, un peu inquiète mais maintenant que j’avais commencé autant aller jusqu'au bout. « Je me suis souvenu d’un jour où j’avais chanté devant toi à Julliard, je sais plus comment j’en étais arrivée là mais tu avais eu ce regard qui voulais tout dire, je t’avais mis KO. » Je mis doucement à rire.
« Je crois que c’est ça qui me motive aujourd’hui. Le chant c’est comme la danse au final, on exprime ce que l’on ressent mais d’une manière différente et je sais que je peux le faire et que j’en ai envie aujourd’hui. Je regrette presque de ne pas avoir songé à le faire plus tôt. Et honnêtement, une part de moi payerai cher pour pouvoir ressentir cette excitation quand vous laisser un public sans voix. » Je lui souriais timidement et j’en était d’autant plus mal à l’aise de lui dire ça à lui. «Voilà je sais pas si c’est ce que tu voulais comme réponse et si c'est pas le cas je tâcherais de faire mieux, mais disons que je fais comme je peux, parce que je n’imaginais pas que tu serais la personne qui entendrais ça. »

Codes par Wild Hunger.

Lucas & Calliope

"L'idée nait de notre esprit et meurt dans celle des autres."

Alors que Lucas venait de m'assurer qu'il ne me jugerait pas sur notre passé, mais bien sur les motivations que je lui donnerais, je senti une légère pointe d'agacement dans sa voix, je semblais l'avoir légèrement irrité. J’avais donc encore raté une occasion de me taire. Je souriais alors gêné, avec l’idée que cette tête n’allait peut être pas partir de sitôt. « Ouaip ». Bref,  je devais me résoudre au fait que cette situation serait la meilleure que l’on puisse vivre dans cette pièce aujourd’hui. J’enchainais donc avec mes motivations, plus ou moins gênante elle aussi, mais peu m’importe, j’allais être honnête, dire ce qui avait été mes vrais motivations et lui prouver que j’avais une véritable volonté de faire de la chanson. Alors que j’étais bien avancé dans mon récit, il me rappela comment j’en étais venu à chanter et j’acquiesçai d’un signe de tête. « C’est vrai ». Je continuais alors mon histoire, concluant sur le sujet avec le sourire, malgré le fait que c’était encore plus gênant de lui raconter cela à lui. Mais au final , même si entre nous ça s’était mal terminer, je n’en oubliais pas qu’on avait vécu de très bon moment ensemble et celui-ci en était et qui plus est, c’est ce qui me motivait aujourd’hui.

Lucas nota quelque truc sur son dossier et je restais silencieuse pendant ce temps là, observant un peu l’environnement dans lequel je me trouvais. Je me levais et me dirigeais vers la vitre du studio d’enregistrement, m’imaginant alors derrière le micro et une vague de stress, mais de bon stress, je dirais même d’excitation m’envahis. Lucas relança la discussion et je virevoltais sur moi-même pour l’écouter. « Hum, j’ai ramené l’enregistrement d’un de mes solo dans la comédie musical, mais  à part ça, j’ai pas grand-chose » Dis-je en allant récupérer le CD pour le lui donner. « Sinon j’ai peut-être un ou deux enregistrement de moi en train de chanter sous la douche si ça peut servir ». Dis-je avec une touche d’humour. Mais je repris très vite mon sérieux, me raclant la gorge avant de parler « Question maquette, non j’ai pas grand-chose, désolé. » Je haussais les épaules désolé. « Mais j’ai peut-être un semblant de morceau. Mais comme je suis pas une compositrice, je préférais attendre de l’avoir fini et travailler un peu, avant de la faire écouter, si ça ne te dérange pas. Donc si tu veux faire un essais, je chanterais un chanson que je connais, enfin c’est toi qui décide.»

Codes par Wild Hunger.