Cela faisait exactement 6 mois que j'étais enceinte. Je commençais à apprécier de porter mon enfant. Bien sûr, au début, j'avais pensé plusieurs fois à avorter. Maintenant, j'ai hâte de pouvoir voir mon petit bout de chou se pointer le nez, respirer pour la première fois, me regarder et aussi pouvoir le prendre dans mes bras. Mon côté maternel ressortait souvent et c'était une partie de moi qu'on voyait rarement. Aujourd'hui, je passais la journée entière avec ma soeur. Ça faisait un moment qu'on ne s'était pas. Moïra passait la majorité de son temps avec Gabrielle sa fille. Je ne lui en voulais pas, car c'était tout à fait normal après sept ans d'absence, elle voulait renouer les noeuds avec sa fille. De toute manière, on passait nos temps libre à s'envoyer des messages pour prendre des nouvelles ou à se parler au téléphone. Et puis, elle n'allait pas se débarasser de moi aussi vite. Je marchais sur le sable nu pied et tenais mes chaussures d'une main. Je discutais avec ma soeur de tout et de rien jusqu'à ce que j'entendais une masse tombée. On se retournait vers le bruit. Mon sourire se perdait rapidement. Qu'est-ce qu'il faisait ici? Il me suit partout ou quoi? En le voyant, je fis un petit rire. Comment je pourrais m'empêcher de ne pas rire? Voir mon ex se foutre la honte, c'était quelque chose qui me faisait marrer. Je me tournais finalement vers ma soeur lorsque celle-ci commençait à me parler. « Oui je le connais... C'est le mec dont j'essaie d'oublier. » Plutôt directe comme réplique. Disons que je n'avais pas ma langue dans ma poche au bon moment. Je n'avais pas besoin de me contrôler devant lui après notre rupture.

Tout se déroulait bien jusqu'à ce qu'on tombe nez à nez avec mon ex. C'était la dernière personne que j'avais envie de voir en ce moment surtout que je voulais consacrer tout mon temps à ma soeur et non à cet abruti. En le voyant tomber, une partie de moi avait envie de venir le redresser, par réflexe, mais ma haine était beaucoup trop grande pour faire ça. Surtout, j'avais un très gros orgueil. Je n,allais pas me rabaisser pour lui. Je l'écoutais parler en poussant un petit rire. Avant même de dire quelque chose, Moïra avait pris ma défense. Je souriais en coin, appréciant ce qu'elle venait de faire. « S'il te plaît Dylan, tu fais pitié. Je t'ai aucunement harcelé. Si je suis venue ici, c'est peut-être parce que j'avais besoin d'aide et non qu'on me dise qu'il veut rien savoir de son enfant. Je passe pas sept jours sur sept à t'espionner. J'ai bien autre à faire que m'occuper d'un immature comme toi. Et puis, ça sert à rien que je m'explique avec toi. Tu en as rien à foutre de ce que je ressens. »