Rien n’allait en ce moment. J’avais plus envie de rien. J’en avais marre de ma vie. Je ne voulais pas inquiéter mes proches, alors je prétendais que j’allais bien. Au fond, j’avais simplement envie de tout foutre en l’air. J’étais enceinte, et je ne savais pas trop comment j’allais faire pour jongler entre ma grossesse et mes études. J’étais paumée. J’avais envie de tout dire à ma sœur, mais d’un côté, je ne voulais pas lui mettre un autre problème sur le dos. Elle en avait déjà un avec sa fille. Si je me rajoutais, elle allait péter un câble. Malgré tout, sa présence me réconfortait. Elle m’avait manqué et ça me faisait du bien de pouvoir voir un visage famillier. Ça faisait beaucoup trop longtemps que nous étions loin de l’autre. Il était temps de se rapprocher. Je m’ennuyais du temps où nous étions tous les trois ensembles.

Assise sur le visage, je regardais un émission qui était plutôt ennuyante. J’entendis quelqu’un frapper à la porte. Pourtant, je n’attendais personne. Je me levais du divan, allant ouvrir la porte. Un sourire s’affichait sur mon visage. C’était ma sœur Moïra. Je me contentais de seulement prendre la prendre dans mes bras, enrouler mes bras autour de son cou. Je l’entrainais dans la maison sans la lâcher. « Tu m’as manqué... »  

Ma sœur était là et c’était ce que j’avais besoin en ce moment. J’avais besoin de voir quelqu’un de familier et me changer les idées. J’étais vraiment contente de la voir. Elle pouvait le devenir quand je lui ai sauté au cou. Je la serrais fortement contre moi, au point même qu’elle ne pouvait pas respirer. Je me détachais d’elle lorsqu’elle m’annonçait qu’elle avait amener un truc à grignoter, la laissant entrer et fermant la porte derrière elle. « Comme ça m’a manqué ces petites gâteries! Je vais me bourrer de pâtisseries je crois! » Je la laissais déposer la boîte sur la table à manger. J’allais ensuite dans la cuisine, nous prenant une assiette puisque les gâteaux n’allaient pas servir de décoration. Ils allaient plutôt être dans mon ventre. « Ça fait très changement de Toronto. Je ne suis pas encore habituée de l’ambiance d’ici, mais j’aime bien. Je m’y intègre facilement plus que je le croyais. » Je déposais donc les gâteaux dans l’assiette, les posant sur la table de chevet en face du divan. Je m’y installais, tapant la place à côté pour que ma sœur vienne aussi. « Toi aussi si tu savais! Je n’arrête pas de penser à toi ainsi qu’Alessa.. » Suite à mes dires, je venais la serrer dans mes bras, posant ma tête contre son épaule comme quand j’étais jeune. J’étais très câline envers mes proches surtout avec ma grande sœur. Elle m’avait horriblement manqué et me dire que j’habitais dans la même ville qu’elle me rendait heureuse. Je pouvais la voir n’importe quand et on pouvait passer du bon temps ensemble sans avoir une distance qui nous séparait. Je me redressais ensuite, prenant deux gâteaux, un pour moi et un pour Moïra. Je commençais à le manger et c’était le paradis sur mes papilles gustatives.

Ce visage m’avait tant manqué lorsque j’habitais à Toronto. On se parlait par skype lorsque nous avons une journée de libre en commun. Maintenant, je pouvais la voir face à face sans même que la distance nous séparait. Je pouvais la prendre dans mes bras ou même être câliner. J’aimais ma sœur inconditionnellement.  Elle était tout pour moi. C’était dur au début lorsqu’elle était partie vivre chez papa, mais c’était le mieux pour elle je crois. Malgré tout, notre complicité n’a jamais changé. Ma sœur jumelle et moi sont toujours aussi proches d’elle. On est très soudée ce qui était très dure de nous séparer. Moïra m’avait apporté pour me réconforter. Comme quoi, c’était la meilleure des sœurs. Ses petites attentions m’avaient manqués. « Oh non! Je ne vais pas rentrer à Toronto. Je compte bien me poser ici pour le moment. Après , je verrai ce que je ferai. J’aime bien L.A. et ça sera difficile de m’en séparer. » Je déposais les petits gâteaux soigneusement sur une assiette pour ensuite les amener à la table devant le divan. Je m’installais sur celui-ci à ses côtés, prenant un gâteau et un autre pour ma grande sœur. Je mangeais tranquillement le gâteau, ayant l’impression que mes papilles gustatives dansées. C’était divin. C’était peut-être du au fait que j’étais enceinte que je trouvais ces gâteaux si bon? En tout cas, je n’allais pas me contenter d’un seul gâteau. Je mangeais en même temps d’écouter Moïra me parler. « Ah oui? Comment ça se passe avec elle? Elle agit bien avec toi ou elle est un peu distante? » Je finissais le premier gâteau, en prenant un autre pour le manger. J’écoutais ma sœur me raconter comment Gabrielle agissait avec elle. Je ne l’interrompais pas, car je ne voulais pas manquer un seul détail. Après avoir mangé mon deuxième gâteau, je me sentais pas bien du tout. Je sentais le cœur me lever. Encore des nausées… Je posais une main contre mon buste comme si j’allais vomir. Je voyais Moïra me fixer, me demandant si j’allais bien. Avant même que je répond, je me mettais à courir rapidement vers la salle de bain, vomissant tout ce que j’avais mangé. J’allais ensuite me rincer la bouche et boit un verre d’eau. J’espère qu’elle ne pense pas qu’elle m’a empoisonné avec ses gâteaux. Je devais lui dire. Je ne pouvais plus lui cacher. Tôt ou tard, elle allait le découvrir par rapport à ma grossesse. Je n’ai pas envie qu’elle le découvre par quelqu’un d’autre plutôt que moi. Je sortais de la salle de bain, allant la rejoindre en lui rassurant que tout va bien… Enfin, c’est ce que je croyais.

Si j'y repense, ma grossesse avait quand même un avantage. Elle me permet de me rapprocher de ma grande soeur et d'être face à face d'elle. Par rapport à ce sujet, je n'ai encore rien dit. Personne n'est au courant sauf le père et le meilleur ami du père... Je souriais en l'entendant me dire qu'elle était heureuse de me voir ici. Je venais la prendre dans mes bras pour réclamer un câlin comme réponse que j'étais contente aussi. Je me séparais d'elle, l'écoutant de me parler sur sa vie à Los Angeles. « Tant mieux si elle commence à te côtoyer. J'aimerais bien la voir un jour quand elle sera prête bien sûr. » Moïra me tendit son portable pour me montrer une photo de ma nièce. Je regardais la photo, souriant en grand. « Non tu as raison. Elle est adorable cette petite fille.. La plus belle de toutes.. » Je regardais la photo et me mettant à penser que dans 6 mois, Moïra sera tante... Avant même que je pense plus loin, j'avais encore une nausée. Je me levais rapidement, allant vers la salle de bain pour ne pas faire de dégâts. Quelques minutes après, je sortais de la salle de bain, voyant ma soeur près de la porte. Je la regardais totalement perdue. Je ne savais pas trop par où commencer. « Je ne suis pas malade... En fait.. Je... Je.. » Mes mots ne sortaient pas comme je le voulais. Je prenais une grande respiration, m'approchant d'elle et finissant par lui dire. « Je suis enceinte... » Dis-je en posant une main sur mon ventre que je mettais à caresser.