Luke ne savait même pas comment il était censé réagir. Une jeune femme débarque dans sa chambre, toute guillerette et souriante, et lui balance sans crier gare qu'elle était sa petite amie. Celle qui faisait marcher quelqu'un dans l'affaire, c'était surement elle. Le blondinet était loin d'être idiot, et il ne lui serait jamais venu à l'esprit de plaisanter sur ce genre de sujet, c'était beaucoup trop grave pour pouvoir en rire. Si elle prétendait le connaitre, elle aurait dû savoir que Luke ne plaisantait jamais sur ce genre de sujet. Et il était certain de ce qu'il se passait dans sa tête. Il n'avait pas perdu la boule, il s'en serait rendu compte. Cette fille était une menteuse, où il lui faudrait raconter au jeune Branner des choses que lui seul pouvait savoir. Il arqua un sourcil lorsqu'il l'entendit parler d'un certain changement de filière. Elle délirait complètement. En fin de compte, c'était peut être elle qui avait subi un mauvais coup sur la tête et qui délirait complètement. Elle ne savait pas de quoi elle parlait, jamais Luke aurait osé changé de filière. Même si l'économie ne l'emballait pas du tout, il cherchait avant tout à faire plaisir à son père. "Je crois que vous délirez un peu. Je ne suis jamais aller à l'université, comment j'aurais pu changer de filière. Vous êtes sur que vous n'avez pas recu un coup sur la tête plutot?" C'était instinctif, le vouvoiement. Il s'entetait à dire vous, parce qu'il savait qu'il ne connaissait pas cette Wendy. Il la regarda bizarrement, et renchérie "Et puis, pourquoi le dessin? C'est absurde, je sais à peine dessiné!" Les paroles qui suivirent confirma au blondinet que c'était forcément elle qui divaguait, et qui s'était peut être inventé une sorte de seconde vie où elle sortait avec Luke. "Attendez... Une fusillade?" Il était prêt à rire. Lui, avoir vécu une fusillade. C'était plutot le genre de fait marquant dont on se rappelle toute sa vie. Nan, c'était claire pour le jeune homme, c'était elle qui avait un problème, pas lui. "Vous croyez pas que je m'en rappelerait si j'avais survécu à une fusillade? Vous êtes sur que ce n'est pas vous qui avez tout imaginé?" Il avait dépassé le stade de la politesse et de la douceur.C'était si improbable que Luke la voyait presque comme une folle.
Et encore un flot d'information que Luke ne se rappelait pas. Elle avait dû recevoir un sacré choc sur la tête pour inventer tous ca. Il fit une mine surprise, puis ne pu s'empecher de nier encore une fois. "Ecoutez... J'admets que je vous trouve plutot jolie et séduisante, mais en sachant que je ne vous ai jamais vu, je ne vois pas comment j'aurais pu vous embrassé." Mais devant tant d'informations qui partait dans tout les sens, le choc d'apprendre l'accident aggrémenté de cette demoiselle, Luke n'en pouvait plus. Les larmes coulaient toutes seules sur ses joues. Il n'en pouvait plus, il voulait lui crier d'arreter ce manège qui n'avait plus de fin. Comment pouvait-il être le petit ami de quelqu'un qu'il ne connaissait pas? C'était impossible. La seule explication était qu'elle avait tout faux depuis le début, Luke ne voyait que ca. "Vous croyez que je dis ca pour le plaisir, histoire de vous faire marcher encore un peu plus?" Il la regardait désespérément, en quête de vérité qui pourrait le rassurer. Il en avait marre, tous ce qu'il voulait, c'était rester seul, et rentrer chez lui pour laisser ce soi-disant accident derrière lui, mais cette Wendy ne semblait pas vraiment prête à le lacher. Les larmes avaient cesser de couler, mais le blondinet continuait à avoir les larmes aux yeux. "Si vous me connaissiez vraiment, vous auriez du savoir que je ne plaisante jamais sur des choses aussi graves... Et je ne vois aucune raison de vous mentir sur notre..." Et qu'est ce qu'il avait à dire là? Rien, puisqu'elle avait de toute facon tout inventé. "... rencontre, ou connaissance, enfin ce que vous voulez."

Luke ne voulait pas la blesser, mais il ne voulait qu'une chose: qu'elle parte pour le laisser tranquille. Toutes ces informations étaient très difficile à digérer, et c'était à n'y plus rien comprendre. Elle semblait tellement sur de ce qu'elle disait, il sentait dans sa voix comme une part de vérité. Mais il en voulait pas y croire, c'était tout à fait impossible. La vie qu'elle prétendait avoir avec le blondinet semblait fascinante, voir complètement irréelle. C'est surtout à cause de ca que Luke avait du al à y croire. Un bal d'Halloween, un changement de filière, et surtout une fusillade. Bientot, elle allait lui sortir qu'une vaisseau spatiale d'extra-terrestre avait débarqué à Los Angeles, et là c'était le pompon. Elle commencait à l'agacer, à s'enteter à lui dire de se rappeler des choses qu'il n'avait jamais vécu. "Et tu crois que je n'essaye pas? La première chose que j'ai faite, c'est d'essayer de me rappeler de toi! J'ai cherché, mais rien n'est venu..." Il avait été surpris lui même. Il l'avait tutoyer, comme si cette fille était passé d'inconnu à simple connaissance dans son esprit en l'espace d'une seconde. Il laissa peser le silence, il n'avait rien à ajouter. Il ne voyait pas pourquoi il devait se confondre en excuse, alors qu'il n'avait rien vécu de ce qu'elle avancait. Puis voila qu'elle était repartie sur son changement de filière. Elle planait complètement, il ne voyait pas pourquoi il aurait fait ca, surtout pour du dessin. Sa vocation était dans l'économie, son père l'en avait persuader et il comptait bien suivre la voix que celui ci lui avait tracé, même s'il savait que son père n'était pas une honnête personne. "Ca doit faire 4 ans que je n'ai jamais été devant une feuille de papier avec un crayon. Vous racontez des salades." A croire que le tutoiement de tout à l'heure n'était qu'une simple erreur qu'il avait fait dans l'énervement. Mais devant l'entêtement de Luke à nier tout en bloc, elle gronda à son tour. Luke trouvait ca tout simplement inutile, encore plus quand ce qu'elle disait n'avait aucun sens, et qu'il ne connaissait aucune des personnes qu'elle avait citée. Il fronca les sourcils, puis secoua légerement la tête. "Encore une fois, vous me parlez de personne que je ne connais même pas. Je ne connais pas de..." Il ne se rappelait même plus des noms qu'elle avait citée. "Béli je sais pas quoi ou encore cette Cal quelque chose. Alors faites moi plaisir, et parlez moi de personne que je connais, pas d'inconnus." C'était un peu étrange d'avoir pleurer devant une inconnue, mais le jeune Branner avait finit par se ressaisir. Il savait qu'il ne la connaissait pas, il en était certain. Par conséquent, il était impossible que cette jeune femme le connaisse. Il se serait souvenu de ce visage si... Bref. Dans une énième tentative, elle réussi enfin à capter l'attention du blondinet. Ce qu'elle venait de dire n'était qu'une simple coïncidence, personne à part lui savait que ses parents étaient des criminels. Pour ce qui était de l'abandon, c'était encore une autre affaire. Mais lorsqu'il voulu répliquer, il ne put même pas constituer une simple phrase. "Je... Je... Co... Mais..." Elle avait eu de la chance, voila tout. Il hésita tout à coup. Pourquoi une inconnue saurait ce genre de chose à son sujet? Il n'y avait aucune explication possible pour Luke. Cette Wendy débarquait de nulle part et venait tout chambouler dans sa vie. "Ne croyez pas que ca m'impressionne. Qui me dit que vous n'êtes pas un agent de police ou je ne sais quoi d'autres qui peut avoir accès aux dossiers de mes parents?" Crier à la conspiration, c'était pas du tout son genre. Il ne croyait pas du tout en ce qu'il disait, et savait très bien que cette fille allait s'en apercevoir. Le doute s'installa en lui. Les dernières informations étaient vraiment coriaces en leur genre. Pris au dépourvu, il arreta de s'enteter, à quoi bon de toute facon, la conversation tournait déja en rond. "Vous pouvez me dire quel jour on est?" Il avait dit ca avec le plus de sérieux possible. Il cherchait la date, pour prouver à cette demoiselle qu'elle faisait erreur sur toute la ligne, et qu'elle avait tout inventé.

Avant l'accident, Luke était sur qu'il n'était pas possible d'oublier une personne, surtout une personne qu'il aimait autant que Wendy. Il était de ces gens qui devant une série ou un film, où le personnage principal réussissait à oublier la personne qu'il aimait, rigolait et proclamait que c'était totalement bidon, que ce n'était tout simplement pas possible. Et bien, malheur à lui, s'il retrouvait la mémoire un jour, il n'y rigolerait plus. Wendy semblait désemparer, et s'énervait de plus en plus devant l'incapacité du blondinet à se rappeler d'elle. Au fur et à mesure de la conversation, le garcon lui en voulait de plus en plus, quitte à la fusiller du regard s'il le fallait. Elle croyait que c'était facile peut être? Il voulait lui crier de se mettre à sa place juste une secondes, pour voir quel effet cela faisait de se retrouver face à une inconnue qui prétend être sa petite amie. Il la regardait d'un air mauvais, il en avait marre d'être celui sur lequel cette demoiselle déversait toute sa colère et sa peur. Elle croyait que lui n'avait pas peur? C'était pourtant Luke qui ne se rappelait d'aucun faits qu'elle racontait, et pas l'inverse. "Et vous croyez que c'est si simple? Mettez vous deux secondes à ma place avant de m'insulter de fainéant qui ne fait aucun effort..." Elle semblait nier l'évidence même, à savoir qu'elle mentait sur toute la ligne. Elle n'arretait pas de le crier presqu'à chaque fois, à force, les mots perdaient de leur valeur, et à force de prétendre qu'elle n'était pas une menteuse, Luke avait tendance à croire le contraire, il trouvait ca si facile de tout lui mettre sur le dos. "Et vous pensez que moi j'ai un interêt à vous mentir? Je ne vois pas pourquoi je mentirais!" Et voila qu'elle décidait d'entrainer d'autres personnes dans son mensonge. Autant de nom que lui ne connaissait même pas. Il était un garcon timide, presque reclu, qui ne parlait à pratiquement personne. Des connaissances, il en avait très peu. Mais en ayant très peu de contact, il se souvenait de chacune d'elle, et toutes ces personnes n'y figuraient pas, ni même cette fille qui prétendait être sa petite amie. Il aurait voulu lui dire de ne pas hésiter à les appeler, juste pour voir sa tête quand ils annonceraient qu'ils ne connaissaient pas le jeune Branner, mais il hésita... une nouvelle fois. Il avait peur que ce soit le contraire, et que ce soit lui qui soit dans le faux. Mais il avait encore quelques valeurs que lui avaient inculqués ses parents, à savoir qu'on ne pouvait avoir confiance en personne. "Appelez les si vous voulez, mais ca ne changera rien. Ils pourront dire ce qu'ils veulent, moi je saurais que je ne les connais pas." Il avait dit cela avec assurance, ce dont il manquait cruellement depuis le début de la conversation.
Elle avait vu juste, comme l'avait prévu le beau blond. Il n'était pas sur de lui, ses paroles s'en ressentaient, mais son argument était fort, presqu'imparable. Lui seul savait que ces parents étaient des criminels, même Sanaa, l'une des rares à connaitre la majeure partie de son histoire, ne savait pas ce que Wendy venait d'avancer. Pour toute réponse, il détourna le regard, il ne voulait pas avouer qu'il bluffait. Il regarda par la fenêtre, puis redéposa son regard sur elle quelques secondes plus tard. Lorsqu'elle lui dit la date d'aujourd'hui, Luke sentit la peur, dans tout son corps. Elle ne pouvait pas dire la vérité, c'était impossible. "Vous... Non! C'est pas possible. Nous sommes le 10 Juillet 2011!" Il sentit immédiatement la peur s'accumuler. Il recroquevilla ses jambes contre son ventre, puis passa ses bras autour, et commenca à se balancer lentement d'avant en arrière, comme s'il était atteint de folie. Il répétait dans un murmure. "C'est impossible, nous sommes le 10 Juillet 2011. C'est impossible, nous sommes le 10 Juillet 2011." Il ne savait pas ce qui était le plus dur à admettre: que cette fille avait surement raison depuis le début, ou qu'il y avait un vide dans sa mémoire, de presque 2 ans...

Je pouvais tout à fait comprendre que Luke prenne mal mon attitude. Mais j'étais désemparée, complètement paniquée à l'idée de l'avoir perdu. Car même si j'avais toujours l'espoir de le retrouver un jour, je n'arrivais toujours pas à croire que ça m'arrivait, que ça nous arrivait... Parfois on a l'impression que ce genre de situations n'arrivent qu'aux autres, eh bien c'est totalement faux. Et pour se débattre face à cela, nous n'en avions pas les moyens. Tout ceci allait trop vite pour moi. D'abord l'accident ensuite la perte de mémoire de Luke, puis mes jambes invalides. Tout allait beaucoup trop vite. Il commençait à s'énerver et je ne pouvais pas lui en vouloir vu la façon avec laquelle je m'adressais à lui. Il cria sur moi et ça n'arrangea rien aux larmes qui se déchaînaient sur mon visage. « Je n'ai jamais dit que tu étais fainéant ! Je dis juste que tout ça est vraiment incroyable et super compliqué ! » Super compliqué, c'était les mots qui convenaient. Ils collaient parfaitement à la situation. Lorsque Luke reprit en me criant qu'il n'était pas un menteur, il me fallut un certain avant de lui répondre. Je ne pensais pas qu'il me mentait. J'avais juste beaucoup de mal à assimiler les choses. « Je ne dis pas non plus que tu mens ! » Il fallait qu'on arrête de crier, ça n'arrangeait strictement rien à la situation. Je m'étonnais même qu'une infirmière ne soit pas venue nous dire de nous calmer. A croire que l'hôpital était plein à craquer... En attendant, je n'arrivais pas à cesser de pleurer. Si je perdais Luke, je perdais tout ce qui faisait de moi une bonne personne. C'est énorme de dire ça mais lorsque votre monde perd un de ses éléments, vous commencez à tout remettre en question. Tout se bousculait dans ma tête. Comme si plus rien n'avait de logique. Et justement, plus rien ne l'était, logique. Luke ne l'était pas non plus. Il persistait à croire que je lui mentais et le pire, c'est que ses paroles trahissaient une assurance qu'il n'avait pas jusqu'à maintenant. J'aurais voulu être à des milliers de kilomètres de lui à ce moment-là. J'aurais voulu ne jamais revenir de Las Vegas. J'aurais voulu tant de choses qui étaient impossibles à réaliser, malheureusement... Pour lui répondre au sujet des personnes qu'il disait ne pas connaître, je n'ai pas baissé le ton. Je savais que j'avais raison et il fallait que j'arrive à l'en persuader. Même si crier n'était pas la solution, je me retrouvais dénuée de raison. « Tu crois vraiment que je te mens alors... Super ! Magnifique ! » S'en suivit un moment de flottement où ni l'un ni l'autre ne prit la parole. Je ne savais pas s'il me croyait enfin, mais il détourna le regard et préféra regarder par la fenêtre. Je lui ai alors annoncé que nous étions en 2013, chose qu'il n'accepta pas. Il croyait toujours être en 2011. Je l'ai regardé comme s'il délirait, ce que je n'aurais pas dû faire. Je me suis vite reprise pour lui répondre le plus posément possible : « On est vraiment en 2013. » Et c'est là qu'il commença vraiment à délirer. Les stéréotypies sont apparues et je n'ai pas su comment réagir. J'aurais voulu pouvoir le prendre dans mes bras pour lui dire que ce n'était pas grave mais j'étais effrayée par le spectacle qui s'offrait à moi. Lorsque enfin j'ai réussi à me reprendre, je lui ai dit : « Luke, ça va aller. T'en fais pas, ça va aller, tout ira bien... »

Luke tombait dans la folie pure et simple. Il n'arrivait pas à l'admettre, sa mémoire s'était envolé en fumée, avec tout ce qu'elle contenait depuis 2 ans. Lui qui n'avait pas eu une vie mouvementée, il était très difficile de croire que le blondinet avait vécu tant de chose durant ces 2 ans. A commencé par elle, cette belle brune qui avait la prétention de se dire la petite amie. C'était dur à croire, Luke vivait dans le tourment, éloigner le plus possible de ce qu'on pouvait appeler l'amour. A juste titre, très peu était les filles qui était sorti avec le beau blond, et leur histoire n'avait durer que très peu de temps, juste quelques semaines, au mieux deux voir trois mois. Et aucune d'elle ne semblait si accroché au jeune homme comme le montrait Wendy. Ensuite, le plus incongru était la fusillade. Comment avait-il pu surmonter une fusillade? C'était vraiment déconcertant, il ne voyait même pas comment c'était possible. Ce qui le perturbait le plus, c'était tout ces gens. Même si elle n'avait rien dit à ce sujet, le blondinet sentait bien que tous les noms que Wendy avait cité devait lui être familier. Etait-il devenu si sociable? Ou du moins, avait-il réussi à surmonter son caractère réservé, pour devenir quelqu'un de moins discret? C'était très difficile d'y croire, lui n'y croyait pas du tout, c'était pratiquement impossible, du moins en si peu de temps. C'était à peine concevable qu'il ai évolué si vite psychologiquement.
Il avait cette curieuse sensation à l'intérieur de lui, celle qui tenait pour responsable cette pauvre demoiselle de cette situation. C'était injuste bien sur, mais c'était elle qui avait débarqué comme une fleur, et qui avait fini par lui avoué cette monstruosité. Il était tiré de l'intérieur, entre lui en demandé plus sur ce qu'il avait oublié, et lui demandé de partir pour de bon, lui demandé de partir à jamais et la bannir de sa vie. "Oui tout ca est incroyable comme vous dites! Tellement incroyable que j'ai énormément de mal à vous croire." Les paroles de la jeune femme était de moins en moins étoffé, elle semblait être à court d'argument, une aubaine pour le jeune Branner. Il semblait quand même satisfait de voir qu'elle ne le prenait pas pour un menteur. "Non bien sur! Mais vous ne me croyez pas pour autant quand je vous dit que je ne vous connais pas!" Bien qu'il n'ai pas crier, il avait utilisé un ton sec, plein de sarcasme. Si lui savait l'utiliser, Wendy semblait également parfaitement maitriser cet art car sa parole suivante dégageait un tel sarcasme qu'il était impossible de le manquer. "Mentir c'est un bien grand mot. J'ai en tout cas beaucoup de mal à croire à ce que vous dites, c'est tellement... surréaliste!" Mais le blondinet allait apprendre à ses dépend que surréaliste rimait avec choc émotionnel aujourd'hui. Lorsqu'elle lui avoua la date d'aujourd'hui, c'était vraiment surréaliste pour le coup. C'était presqu'impossible à croire. Alors que Luke avait pris une position qui frolait la folie, elle semblait vouloir le rassurer, même si elle s'y prenait très mal. Il ressentait tellement d'émotions en même temps qu'il avait l'impression d'exploser intérieurement. La colère, la peur, la tristesse et l'incompréhension parmi tant d'autre. Sa dernière réplique résonait dans son crane. Comment osait-elle dire que tout allait bien. "Bien? Vous trouvez que tout va bien? Vous débarquez comme une fleur dans ma chambre, vous me dites que j'ai un trou de 2 ans dans ma tête et tout va bien se passer?" Il le faisait inconsciemment, il ne se rendait pas compte qu'il avait pris un ton agressif pour lui répondre. Il était à la limite de se remettre à verser des larmes, mais devant cette agressivité qui ne lui ressemblait pas, et il était redevenu calme, se mettant à fixer un coin du lit, il avait la voix chargé d'émotion. "J'ai si peur..."

Comment est-on sensé réagir face à une telle horreur de la vie ? Même moi, Wendy Lynn, je n'avais pas la réponse à cette question. Moi qui avais toujours comment m'en sortir dans n'importe quelle situation, je me trouvais désemparée face à celle-ci. Et pourquoi ? Parce que j'étais amoureuse. Dire que je n'ai pas réussi à lui dire que je l'aimais avant ce tragique accident. Il ne le saura jamais plus maintenant... A moins qu'il recouvre la mémoire, chose qui semblait totalement perdue d'avance vu ses réactions réfractaires. Je ne pouvais que lui dire qu'il se trompait. Alors qu'il continuait de croire que je le menais en bateau. C'était bien trop compliqué pour arriver à trouver un terrain d'entente maintenant. Nous étions tous les deux bien trop affectés par tout cela. Mais je voulais pas quitter la chambre, je ne savais pas s'il me laisserait y revenir plus tard. Je ne voulais pas prendre le risque de le quitter comme ça. Pas sur une dispute, sur notre première dispute qui plus est. Mais il n'arrivait pas à me croire et je sentais la colère et la tristesse s'emparer peu à peu de mon coeur et de mon corps. La tristesse se traduisait par des larmes alors que la colère m'obligeait à lui crier dessus. Que répondre à votre petit ami lorsqu'il vous dit qu'il ne vous croit pas ? Je ne lui ai rien répondu. Je me suis contentée de pleurer, encore une fois. J'essayais tant bien que mal de retenir mes larmes jusque là, mais je n'arrivais plus à me retenir. Pas en l'entendant me dire qu'il ne me croyait pas. La confiance était pourtant un de nos points forts avant que cet accident ne vienne tout gâcher. Comment réparer cela ? Pire encore, comment le convaincre que j'étais une personne de confiance et que je ne me jouais pas de lui ? De son point de vue, tout ce que je lui racontais était surréaliste. Alors que ça ne l'était pas du tout. On m'aurait dit, deux ans plus tôt, que Luke deviendrait mon petit ami et que je ne m'amuserai plus à me jouer des garçons, j'aurais rigolé. Mais aujourd'hui j'avais plus envie de pleurer de voir que mon petit ami me riait au nez. "Ça n'est pas surréaliste, au contraire, tout ce que je te dis est bien réel." Je m'étais quelque peu calmée. M'énerver ne servait à rien même si mes nerfs pensaient le contraire. Luke, par contre, s'énerva très vite en apprenant que sa mémoire avait effacé deux ans de souvenirs. En temps normal, je l'aurais compris. Mais j'étais toujours dans un état second qui m'empêchait de raisonner normalement. Lorsqu'il cria sur moi une fois encore, je me suis reculée comme j'ai pu, n'ayant pas encore le contrôle du fauteuil roulant. Il se calma et réussit à dire qu'il avait peur. A cela, mes yeux s'embuèrent de larmes et ma voix trembla comme jamais. "Je suis là, tu n'as pas à avoir peur..." Mais il ne me connaissait pas. J'étais une totale inconnue à ses yeux. Une inconnue qui n'arrivait pas même à le rassurer... "Je vais t'aider, ne t'en fais pas." Je ne cessais de lui répéter que tout allait s'arranger mais je n'y croyais pas moi-même. Comment étions-nous sensés nous y prendre pour qu'il se rappelle deux ans de sa vie ? C'était une tâche fastidieuse et carrément impossible. En tout cas pour l'instant. Et j'aurais voulu pouvoir lui dire qu'il allait retrouver la mémoire très vite, mais j'en étais incapable. Tout ce que je souhaitais, c'était retrouver le Luke que je connaissais. Qu'il puisse me serrer dans ses bras et me rassurer à mon tour. Mais c'était impossible, et de très loin !

Luke avait peur. Une émotion qu'il n'avait pas tant connu que ca. Il n'avait pas connu de sentiment si intense depuis qu'il avait décidé d'entrer dans la chambre de ses parents, espérant trouver des réponses à ses questions. Quand le garcon alors agé de 14 ans avait compris le vrai visage de ses parents, il avait eu peur, très peur. Il avait essayé tant bien que mal de caché sa peur à ses parents, mais eux en avait décidé autrement et était parti. Avait-il vu et su ce qu'avait fait le blondinet pour partir si vite? C'était possible. Mais aujourd'hui, c'était une peur encore plus intense. Il avait surtout peur que cette fille ai raison, et dans le cas échéant, qu'il ne se rappelle jamais de ce qu'il lui était arrivé. Il savait qu'il ne pourrait pas vivre en sachant qu'il lui manquait 2 ans de sa vie dans la tête, c'était inconcevable. Voir des gens qu'il était censé connaitre s'approcher de lui et commencer à parler, alors que lui ne se souvenait pas d'eux, cela risquait d'être trop dur à gérer. Il commencait à paniquer, la vie que décrivait Wendy était presqu'une idylle pour le jeune Branner, à quelques coups durs prêt. Une petite amie à qui il semblait avoir confier l'un de ses plus précieux secret, un bon nombre de gens avec qui il semblait s'être rapproché, et un décoincement caractériel hors norme. Il voulait tant de cette vie qu'elle s'entêtait à décrire, mais c'était trop gros. Une partie de lui continuait à nier l'évidence même, un changement si radical dans sa vie en si peu de temps ne pouvait se traduire que par une supercherie. Mais l'autre moitié était convaincu du contraire. Il voulait bombarder de question celle qui semblait savoir tout ce qui lui était arrivé pendant les 2 ans qu'il lui manquait, celle qui semblait faire son bonheur avant. C'était trop dur.
Le beau blond voulait lui crier de partir, de déguerpir avant qu'il dise quelque chose qu'il regretterait immédiatement après. Il ne voulait pas lui faire de mal, mais la pilule était bien trop grosse pour pouvoir être avalée. Alors pourquoi n'arrivait-il pas à lui dire de partir? Malgré toute sa volonté, aucun mot de ce style ne semblait vouloir sortir. Face à ce blocage, il ne trouvait qu'une chose pour faire transmettre sa rancœur: l’agressivité. C'était la seule manière qu'il avait trouver pour lui montrer qu'il lui en voulait, qu'il n'arrivait pas à lui pardonner le fait qu'elle était le messager d'une horrible information qui brisait le pauvre Luke. "Mais je ne m'en souviens pas! Réel pour vous peut être, mais moi je ne me souviens de rien de ce que vous me racontez, c'est comme si je n'avais rien vécu." Il n'arrivait pas à retrouver son calme, son ton était sec et agressif, un ton qui ne semblait pas lui aller... Il ne cessait de la disputer, elle était son bouc-émissaire. Mais allait-elle accepter de le rester longtemps? Il n'en savait rien, elle semblait vraiment tenir à lui. C'était peut être ca qui l'empechait de partir à toute vitesse pour arreter cette dispute inutile. Elle restait là, à s'enteter sur une chose déja perdu d'avance. Elle ne voulait pas en démordre, et tentait tout et n'importe quoi pour arriver à se faire comprendre. Face à cette situation, le blondinet ne savait plus comment réagir. Tout indiquait qu'elle avait raison. Mais devant sa peur, elle semblait vouloir le rassurer. Il ressentit quelque chose d'étrange quand elle parla et qu'elle lui dit de ne pas avoir peur. Cela raisonna dans sa tête, comme si ces simples mots sonnaient comme une évidence. Elle semblait tellement croire à ce qu'elle disait qu'elle avait un grand pouvoir de persuasion. Le jeune homme fut totalement dérouté. Il ne comprenait même pas pourquoi ca se produisait, mais ses paroles semblait l'apaiser, même s'il n'arrivait toujours pas à la croire.
Il décida de baisser les armes. Cette fille avait eu un accident, et un choc émotionnel créer par le jeune Branner. Son coté humain le poussait à arreter, elle semblait déja à bout et avait eu son lot de malheur pour la journée. Il arreta de parler quelque secondes, laissant le silence s'installer. Il finit par s'asseoir en tailleur. La partie de lui qui voulait nier tout en bloc semblait avoir perdu la manche. "Je... je..." Il se ravisa, il ne savait même pas quoi lui dire, ni par où commencer. "J'ai du mal à croire que j'ai tant changé que ca durant ces 2 ans. Vous voulez bien me raconter ce qu'il s'est passé?" Il faisait cela avec douceur. Il ne voulait plus crier. Il ne voulait pas lui créer de faux espoir. Rien ne garantissait qu'il croirait ce qu'elle allait lui raconter, il cherchait juste à avoir plus d'informations et essayer de mieux comprendre la situation.

Luke avait toujours été quelqu'un de méfiant. C'était l'une des premières choses que lui avaient appris ces monstres de parents. *"Personne ne sera jamais digne de ta confiance mon chéri." Ses parents le regardaient dans les yeux. Il était assis sur la canapé, ses parents avaient prétextés une lecon de vie mémorable à lui apprendre. "N'oublies jamais que chaque personne que tu croiseras fera privilégié sa petite personne avant toi. Et pour y remédier, ta confiance doit être quelque chose que tu n'accordes que très rarement, c'est le moyen le plus simple de ne jamais être décu de tous les hypocrites qui se baladent dans la rue..."* Une lecon de vie que Luke s'était empressé de garder en mémoire, si ses parents le disaient, c'était forcément la vérité. Alors pourquoi eux avaient décidé de montrer que même des parents, ses parents, ne pouvaient pas être digne de confiance? Peut être qu'ils regrettaient l'éducation si poussé qu'ils avaient donné à leur fils, ou par simple esprit d'égoïsme. Luke était perdu dans ses pensées. Son regard dans le vide traduisait son absence avec évidence. Il espérait que son absence soit passé inapercu par Wendy. Il ne voulait pas qu'elle lui pose des questions, surtout si elles étaient indiscrète. Il n'avait pas l'habitude de partager ses doutes et ses interrogations, il les gardait pour lui, et ca s'arretait là. Beaucoup de ses questions étaient encore sans réponse jusqu'ici, il se disait toujours qu'il finirait par avoir les réponses adéquates le moment venu.
Alors pourquoi les vibrations dans la voix de la jeune femme le touchait tant? Cette lecon de vie avait construit la sienne sur le même modèle. Il était perdu, il sentait dans ses paroles comme un réconfort, mais tout se chamboulait dans sa tête en un même instant. La peur, la colère, la compréhension et la tristesse se mélait en même temps. ce souvenir était si douloureux à revivre, à chaque fois il avait l'impression de se prendre mille coups dans la poitrine, une douleur bien douce largement accentué par le sentiment de trahison. C'était donc cela qui l'avait transformé tant? Il n'y croyait pas, ce changement se serait opérer dès qu'il aurait été seul, complètement seul. Ce changement aurait du être déclenché bien avant, lorsqu'il avait rencontré Sanaa, celle qui l'avait aidé parmi tout les autres. Et si c'était cette Wendy qui avait tout déclenché? La considération qu'il avait pour Sanaa n'était peut être pas suffisante pour lui. Cette fille serait devenue sa priorité numéro 1? Celle qui était synonyme de changement? Le blondinet était encore dubitatif. Sa voix était si déterminé... Face à l'entêtement de Luke, elle semblait vouloir lui prouver par tout les moyens qu'elle était bien ce qu'elle prétendait. Encore une fois, il voulu lui crier de partir quand elle prononca sa phrase. Tout ce qu'il voulait elle disait. C'était claire dans son esprit, il ne voulait plus la voir, c'était trop dur, ses paroles étaient trop incisives. Il ouvrit la bouche pour lui prier de déguerpir, mais... il s'énerva contre lui même, les mots ne voulaient pas sortir. Il voulut se taper la tête contre le mur pour essayer de dominer ce blocage. Il bredouilla quelque chose de totalement inutile pour toute réponse. "Je... Je ... Je sais pas!" Dit-il en fermant les yeux et en secouant la tête. "Je n'arrive pas à faire le vide dans ma tête. C'est comme si votre présence m'empechait de réfléchir correctement et de rester maître de moi-même. Je... Je..." Il s'arreta là, c'était déja bien assez.
Le jeune Branner, devant cette situation qui tournait en rond, décida d'arreter les frais ici. Il n'aimait pas crier, s'énerver et se disputer, encore plus quand la personne avec qui il se disputait était une inconnue. Il décida d'écouter ce qu'elle avait à dire. Peut être serait-elle convaincante... Il lui demanda de raconter ce qu'elle savait. Il était curieux de voir jusqu'à quel point ce mensonge probable pouvait aller. Il l'écouta avec un air neutre, montrant que ca ne lui faisait ni chaud ni froid. Intérieurement, il sentait l'émotion que traduisait son récit. L'étincelle et la joie qui apparaissait dans sa voix quand elle racontait les souvenirs qu'elle avait. Luke était si sur de ne jamais pouvoir être cette personne qui avait enfin pu se libérer de ses chaînes... Il se surprit à en vouloir davantage, comme s'il manquait des petits détails dans l'histoire, surement sans importance, mais qui pouvait avoir une signification. "Mais alors... Tu penses que c'est grace à toi que j'ai pris confiance en moi?" Il n'avait même pas fait attention à l'emploi du "tu". Il ne se rattrapa même pas, il continua, il se surprit même à sourire quand il entendit le mot protecteur. C'était si surprenant venant de lui. "Et qui sont ces... Calliope et euh... Bélinda c'est ca? Elles ont une signification particulière pour moi?" Il cherchait maintenant la petite bête qui pourrait tout raviver, les moindres détails. La théorie du complot semblait bien loin désormais. Quand elle évoqua son souvenir du bowling, il souria bêtement. "Hum... Tu es partie parce que je faisais peur à voir?" Il ne comprenait pas du tout, il y avait tant d'informations que son cerveau avait forcément des ratés. Il mis sous silence son évocation de Las Vegas, il ne voyait pas du tout ce que ca pouvait représenter. Il décida d'oublier cette information, tout simplement. Devant la tristesse de Wendy, Luke tenta enfin une approche. Il ne pensait même pas à ce que ca pourrait représenter pour le belle, il le faisait, c'est tout. Il se leva tant bien que mal, ses jambes craquant devant le nombre d'heures passé dans un lit. Il s'emmela les fils qui le reliait à des machines, mais reussi enfin a poser les pieds par terre. Il s'avanca à petit pas, pour ne pas tomber, et se mit à genoux devant elle. Il mit une main sur son menton, et releva sa tête pour la regarder dans les yeux, et essaya avec son pouce les larmes qui coulait sur ses joues. "Je suis désolé... Je... Je..." Il béguayait, parce qu'il ne voulait pas faire de faux pas. "Je suis prêt à te croire, même si ca semble complètement fou. Mais le soucis, c'est qu'il va d'abord falloir que je réapprenne d'abord qui je suis réellement. Je ne sais pas si je pourrais redevenir celui que tu as aimé. Je sais que ca va te faire peur, mais je ne garantis pas pouvoir t'aimer comme... comme..." Il n'avait plus de mot pour décrire ce qu'il pensait. Il espérait juste ne pas l'avoir blesser. Le beau blond voulait juste être sincère, et lui expliquer le fond de sa pensée. Mais ce qu'il disait était vrai. Le choc qu'il avait recu lors de cet... accident avait tout remis à zero. Il sentait que quelque chose le liait à elle, mais cela pouvait très bien se traduire par une simple amitié. Il voulait juste la tenir au courant des risques, pour pas qu'elle se fasse d'illusion dans le cas où Luke ne soit finalement plus celui qu'il était. Il avait seulement peur d'en faire trop. De faire un geste anodin qui pourrait déclencher chez Wendy un sentiment d'enthousiasme, comme un signe qui lui dirait que celui qu'elle voulait était sur le point de revenir. Il ne pouvait le lui garantir, il y avait déja assez de mensonge comme ca pour aujourd'hui selon Luke.

La vie est cruelle, elle finit toujours par montrer son aspect le plus négatif. Luke se demandait ce qu'il avait bien pu faire pour mériter tout ces problèmes. Des parents minables, une éducation qui le forcait à rester à l'écart de tout, une vie sociale pathétique, et maintenant ca, un trou béant de 2 ans dans sa mémoire. Le blondinet savait très bien que la vie était cruelle, à chaque fois qu'il réussissait à se relever, un autre problème lui tombait dessus. c'était comme ca que sa vie s'était bâti, un combat sans relâche pour réussir à survivre parmi tant de problème. Il n'était pourtant pas quelqu'un de mauvais, ni de méchant, et absolument pas quelqu'un qui méritait tous ces problèmes. Alors pourquoi cela lui arrivait-t-il à lui? Il était persuadé qu'il n'était pas assez fort pour devenir celui que Wendy décrivait. Un garcon qui avait réussi à tout surmonter en même temps, à tout oublier et réussir à en faire sa force pour vivre un véritable rêve. C'était inconcevable et totalement impossible. Pourquoi le sort s'acharnait-il autant sur lui dans ce cas là? S'il avait réussi à s'en sortir, le destin lui, voulait que les choses se passent autrement. C'était pour cela que Luke avait du mal à y croire. Il vivait l'idylle, ce qu'il avait toujours voulu, et un beau jour, le destin décidait de tout lui enlever. Nan, le jeune Branner avait du mal à croire à ces choses, les coïncidences, le destin, tous ces éléments que l'ont prend comme prétexte pour expliquer des choses inexplicables. Ce que disait cette belle brune n'était rien, c'était certain.
Mais alors, pourquoi s'obstinait-elle? Et pourquoi Luke n'arrivait-il pas à la rayer de sa vie? Ca devait pourtant être simple de rayer de sa vie une personne que l'on a jamais vu. Mais il n'y arrivait pas. Il ne la connaissait pas, il ne l'avait jamais vu, et pourtant il n'arrivait pas à lui dire de partir. Le destin était un beau salop, il lui enlevait tous les souvenirs que Luke avait d'elle, pour le forcer ensuite à subir cette situation. Il lui criait dessus, car elle était la seule personne à qui il pouvait s'en prendre. Car elle était la première personne qu'il voyait, et il vivait un vrai paradoxe, tiraillé entre la colère et la compassion. Ce sentiment double le poussait à crier encore plus, car il n'aimait pas ca, et il vivait ca uniquement à cause de Wendy, ce qui en faisait la coupable idéale. Il voulu donc rester sincère, et lui avoua qui c'était entièrement à cause d'elle qu'il criait, en lui disant qu'elle l'empechait de réfléchir correctement, en le forcant à croire des choses qu'il ne voulait pas entendre. Mais encore une fois, il fut tiraillé par ce double sentiment, qui ressurgissait à une vitesse folle. La question de Wendy était beaucoup trop forte en émotion. Elle traduisait de la peine, de la peur, et beaucoup d'autres sentiments. Luke n'arrivait pas à lui répondre, car il ne voulait pas la blesser, ou du moins, il n'y arrivait pas. Pourquoi son coeur lui empechait-il de faire de mal à cette jeune femme? Elle ne représentait rien pour lui, il le savait. Sa respiration s'accèlera, il ne savait pas quoi lui répondre. Pourquoi ne voudrait-il plus d'une fille qu'il ne connais pas? Il était dans une impasse, et il ne savait plus par ou sortir. Il regarda les plis de ses draps, et laissa le silence s'installer. Il prit une grande inspiration, mais savait qu'il allait bégayer. "Je... Enfin.... Je..." Il ne voulait pas la blesser, un sentiment qui l'énervait encore plus. "Je n'ai jamais dit ca. Mais la question n'a aucun sens pour moi. Je ne vois pas pourquoi je ne voudrais pas de quelqu'un que je ne connais pas." Il se sentait coincer, car il savait que quoi qu'il pourrait dire, la jeune femme se sentirait blesser. De quoi avoir une bonne migraine...
Le revirement de situation tournait plus à l'avantage de la belle. Le jeune Branner n'était pas nécessairement prêt à la croire, mais de toute facon, il n'avait plus rien à perdre. Et si elle disait vrai, il avait encore beaucoup à apprendre, car il lui faudrait beaucoup de temps pour redevenir le Luke qu'elle décrivait. On sentait bien qu'elle avait vécu des moments intenses, très forts avec le blondinet, sa voix la trahissait à chaque mot qu'elle prononcait. Luke avait de plus en plus de mal à rester de marbre devant elle, elle avait un tel pouvoir de conviction quand elle parlait, ca en devenait même agacant. Les larmes qui coulaient sur ses joues montraient forcément une déception, une peur et une tristesse causé évidemment pour le beau blond. Il ne savait pas ce qui le poussait à la croire, allant même jusqu'à en demander. Ce qu'elle décrivait ressemblait à un rêve pour Luke, c'est peut être pour ca qu'il tenait à continuer. Elle racontait qu'il avait été prêt à avancer. C'était un peu flou, ca faisait longtemps qu'il n'avait pas avancer, à cause de ses parents, plus exactement à cause de son père, qui l'enchainait malgré la distance incroyable qui les séparait. Il voulait lui montrer que lui était digne de confiance contrairement à lui, c'était peut être ce qui l'empechait d'avancer justement. Mais il sourit en entendant le nom de Sanaa, celle là, il ne l'avait pas oublié, ce qui fut source de motivation pour le garcon. "Sanaa a toujours su trouver les mots qu'il fallait pour rassurer les gens. Enfin, ca a toujours marcher sur moi en tout cas. Elle m'aide à chaque fois qu'elle le peu, mais pour un tel revirement de situation, il me fallait quelque chose de beaucoup plus fort de ce que je vivais avec elle. Et si ce que tu dis est vrai, je pense que ca viens essentiellement de toi." Luke adorait Sanaa, mais il savait qu'elle ne faisait qu'éliminer les doutes qu'il avait en lui quand il hésitait sur quelque chose, elle n'était pas forcément l'élément déclencheur. Le récit se poursuivit, et à la demande de Luke, Wendy raconta les liens qui l'unissait à Calliope et Bélinda. Il souria, les amies n'étaient pas monnaie courante pour le blondinet, savoir qu'il avait apparemment réussi à se défaire de ses chaines lui plaisait. Il sentit que parler de Bélinda ne plaisait pas à Wendy, mais lui voulait en savoir plus. "Tu n'as pas vraiment l'air de l'apprécier cette Bélinda..." Il regarda Wendy. Les confréries ca ne lui disait rien, il connaissait l'histoire de UCLA et de la guerre que l'université vivait depuis longtemps maintenant, mais rien de plus. "Les confréries font vraiment tant de ravages que ca?" Cette partie l'interessait. Il avait déja sa propre opinion sur la question. Il trouvait ca idiot et utile à la fois. Il savait qu'il devrait faire un choix sur la confrérie qu'il voudrait intégrer, et l'avait déja choisit. Mais la partie la plus intéressante du récit était cette partie de bowling. D'après Wendy, ce fut l'endroit de leur premier baiser, même si apparemment, Wendy avait vraiment paniqué, ce que Luke trouvait amusant. Il laissa échapper un rire en l'entendant compter son sentiment de peur. "Ton seul ami? Tu a plutot l'air sympa comme fille... J'ai du mal à croire que tu n'ai pas beaucoup d'ami Wendy. Même si je ne te connais plus, je suis sur que tu es une fille géniale. Bon, j'avoue que les circonstances sont un peu spéciale mais dans un autre contexte, je pense que j'aurais pu t'apprécier à ta juste valeur."
Ce qu'il voulait, c'était avant tout la prévenir. Mais il voulait faire les choses sans cri, sans histoire. Il cherchait juste à lui dire ce qu'il ressentait à l'instant T. C'était pour cela qu'il s'était levé de son lit. Il voulait la regarder dans les yeux, être le plus prêt possible. Ce n'était peut être pas une bonne idée de le faire, mais il le jugeait utile pour elle, comme pour lui. Les genoux à terre, il sentait qu'ils étaient endoloris, à chaque mouvement, un endroit de ses jambes craquait dû au temps passer dans son lit. Il souria en entendant la réplique de la belle. "Ne t'en sens pas obliger. Je comprendrai très bien que tu n'en ai pas envie. Dans ta situation, je ne suis pas sur que j'aurais eu la force de le faire" Il resta à genoux devant elle. Il cherchait une autre question qui pourrait faire avancer les choses, au détriment du mal qu'il pourrait causer à cette jeune femme. "Qu'est ce que je t'ai apporté à toi? Je veux dire, d'après ce que j'ai compris, tu m'as apporté de la confiance en moi, entre autre. Est ce que moi, j'ai réussi à t'apporter quelque chose?"

Je ne peux pas dire que mes expériences sentimentales pouvaient m'aider à résoudre le problème qui s'imposait à Luke et à moi. Autant dire que je n'ai vécu aucune histoire sentimentale, pas au sens de l'amour véritable et des relations de couple que tout le monde connait. Je n'ai jamais été le genre de fille à vouloir sortir avec un garçon, à vouloir être cataloguée comme "la petite amie de". Je ne pouvais donc pas trouver la moindre aide du côté de mes relations amoureuses, puisqu'elles étaient inexistantes. Je me retrouvais seule face à Luke, complètement démunie, totalement affaiblie par ses paroles et par le choc de l'accident. Il ne me reconnaissait pas mais le pire dans tout ça, c'était qu'il ne voulait pas apprendre à me connaître. Toute trace de son amour pour moi avait quitté sa mémoire, son esprit à jamais. Comment était-ce possible ? Je n'ai jamais aimé la science et autant dire qu'elle me le faisait payer très cher. Lorsque enfin j'ai osé lui demandé en larmes s'il ne voulait plus de moi, mon coeur se mit à battre la chamade. Rien n'aurait pu l'arrêter si ce n'est Luke en train de me dire "mais oui, tu es Wendy ! Et je t'aime." Mais cela semblait totalement surréaliste vu la situation actuelle. Un miracle était de rigueur. Moi qui n'ai jamais été croyante, je m'en retrouvais à prier intérieurement pour que mon Luke me soit rendu. Oui, seul un miracle pourrait arranger les choses. Si on m'avait donné à choisir entre retrouver l'usage de mes jambes, que je ne savais pas encore paralysées, et retrouver le Luke que j'aimais tant, je n'aurais pas hésité une seconde. Et nous aurions pu continuer à nous aimer contre vents et marées. Comme quoi notre amour n'était pas invincible.
Lorsqu'il répondit à ma question, mon coeur s'emballa de plus bel. Il n'aurait pas pu me faire aussi mal autrement qu'en prononçant ces mots... Il ne me connaissait pas et ne pouvait donc pas ne plus vouloir de moi. Certes sa réflexion avait du sens, mais mon coeur en pâtissait. La voix toujours pleine de larmes, je lui ai donc répondu : « Tu... » Je n'ai pas pu terminer ma phrase. Je ne savais d'ailleurs pas quoi dire. Comment pouvait-il avoir oublié tout de moi et se rappeler uniquement de Sanaa et des années juste avant notre rencontre ? La mémoire a ses secrets que j'ignorais complètement. Je me fichais bien de savoir pourquoi il avait oublié cette période là de sa vie. Je ne voulais qu'une chose : qu'il se souvienne m'aimer.
Malgré sa détermination à penser que je lui mentais, Luke concéda tout de même à me demander les détails de notre relation. J'étais contente qu'il fasse ce pas vers moi. Cela montrait qu'il ne se désintéressait pas totalement de moi, ou en tout cas de notre relation. Lorsqu'il répondit que Sanaa avait un certain pouvoir sur lui, je ne pus que sourire. La jeune femme et moi n'avons pas toujours été amies. Et encore aujourd'hui, il m'arrive de marcher sur des œufs en sa présence, de peur de réveiller nos vieilles querelles du passé. Mais elle a joué un rôle primordial dans la vie de Luke et pour ça je ne pouvais que l'en remercier. « C'est vrai qu'elle est forte en matière de persuasion. Mais je ne sais pas si ça vient essentiellement de moi. Je ne te cache pas que j'en serais flattée. Toujours est-il que tu as changé. Tu es devenu cet homme confiant qui a réussi à changer de voie universitaire. » Il est vrai que je l'ai aidé à changer de voie pour qu'il quitte l'économie. C'est d'ailleurs de cette façon que nous nous sommes rapprochés. Mais de là à dire que j'étais l'élément majeur de son changement de comportement, je n'irais tout de même pas jusque là. Ensuite, j'en suis venue à tout lui raconter au sujet de ses relations amicales. Tout du moins sur celles que je connaissais. Il devina tout de suite que je n'appréciais guère Belinda. A cela je lui ai souri, contente qu'il s'intéresse à mes relations personnelles. « Disons que les confréries nous séparaient mais en dehors de ça, je ne la connais pas donc je ne peux me baser seulement sur nos points de vue divergents au sujet des fraternités. » Aujourd'hui que ces dernières étaient dissoutes, peut-être pourrais-je apprécier Belinda à sa juste valeur. Qui sait ? Justement, Luke voulut en savoir plus au sujet des confréries, chose à laquelle je lui ai répondu naturellement : « Chacun a son point de vue là-dessus. Belinda pense justement que oui, elles font énormément de ravages. De mon côté, je pense que les fraternités nous permettent à tous et à toutes de nous rassembler, d'apprendre à nous connaitre, de nous faire des amis. C'est une part importante de la vie étudiante. Mais malheureusement, un tas d'étudiants ne connaîtront pas ce bonheur... » Les confréries étaient le dernier de mes soucis à ce moment-là, mais il fut un temps où j'y consacrais ma vie. Puis vint le récit de notre premier baiser. Lorsque Luke répondit qu'il ne me connaissait plus, ce fut comme une délivrance. Il concédait enfin à me croire. En partie tout du moins. Un sourire apparut sur mon visage en entendant la suite de ses paroles. « Tu me crois alors ? Tu me crois vraiment ? » Il me fallut un certain temps pour me reprendre et ajouter : « Désolée, tu as dit que tu ne me connaissais plus, tu n'as pas dit "pas" mais "plus", c'est idiot je le sais c'est juste que tu as dit "plus"... » J'étais à la fois heureuse et confuse. Et si il n'avait pas eu l'intention de prononcer ces mots là ?
Il se leva et se positionna juste devant moi pour me regarder dans les yeux. J'avais tellement envie de l'embrasser que je dus me persuader que ce n'était pas la chose à faire. Je l'aimais et c'est pour ça que j'allais l'aider de mon mieux à recouvrer la mémoire et à avancer dans la vie. « Si si je le veux. » Répondis-je à sa remarque sur le fait que je n'étais pas obligée de l'aider si je n'en avais pas envie. Non seulement je le voulais, mais en plus il le fallait. S'il y avait la moindre chance qu'il se souvienne de moi, je devais la saisir. Sa question suivante me fit sourire. Il m'avait tellement apporté que je ne savais pas par où commencer. Il me fallut un certain temps pour rassembler mes idées et lui répondre : « Evidemment que tu as réussi à m'apporter quelque chose ! Tellement de choses que je ne saurais toutes les citer... Disons qu'avant de te connaître, j'étais la peste de service. Je commençais peu à peu à me ranger du côté des filles sages mais ce n'était pas encore ça. Tu m'as aidée à comprendre que l'amour existait. Que moi aussi je pouvais être une fille comme les autres et être la petite amie de quelqu'un. C'est idiot à dire mais avant toi, je n'aurais jamais pensé ça possible. Chaque jour, tu m'as aidée à m'exprimer. J'ai toujours été très réservée en matière de sentiments, je ne dis jamais ce que je ressens. Mais avec toi, c'est différent. Dès notre premier rendez-vous, j'ai réussi à tout te dire, c'était magique... » J'en avais tellement plus à lui dire que je ne savais pas par où continuer. Je lui ai alors pris les mains, espérant qu'il ne m'en veuille pas pour ce geste qu'il aurait pu prendre comme étant déplacé.

L'amour idyllique dont décrivait Wendy était impensable pour le beau blond. Lui n'avait jamais eu de relations sérieuses, il ne s'était jamais dit qu'il était assez intéressant pour pouvoir attirer une fille bien qui pourrait le combler. Il le savait, sa vie amoureuse était un vrai désastre, mais en fin de compte il le vivait plutôt bien. Il ne cherchait pas à tout prix à se caser, il restait persuader que la fille qui lui fallait allait se manifester d'un jour à l'autre, au moment on s'y attends le moins. Oui, Luke était de ces gens qui croient que ca ne sert à rien de chercher à tout prix, parce que c'est en cherchant qu'on passe à coté des plus belles occasions, pouvant aller jusqu'à passer à coté de la fille de ses rêves. Il le savait, son éducation y était pour quelque chose, il était méfiant envers les autres et ca il le devait avant tout à ses parents. Ce n'était certainement pas une qualité, et il en voulait à ses parents de l'avoir obliger d'être aussi égoïste et méfiant envers les autres, car il en ressentait les conséquences aujourd'hui. A chaque rupture, il se disait que ce n'était pas la bonne et qu'il trouverait à coup sur une fille plus adapté à lui la prochaine fois. Mais les prochaines fois se succédaient sans succès. Le jeune homme avait fini par se poser des questions sur lui même. Il était en ce moment en lutte avec lui même, car il pensait que le problème venait peut être de lui en fin de compte. Qu'est ce que Wendy avait pour changer tout cela? Il se le demandait, et était sur qu'une fille ne pouvait pas lui effacer tout les doutes et incertitudes qu'il avait dans la tête, cela relevait de l'impossible pour lui.
La question de la belle l'avait assez perturbé. Il ne voyait pas vraiment ce qu'il pouvait répondre à cela. Après tout, on ne peut pas dire qu'on déteste réellement une personne sans la connaitre. Et c'est pour cela qu'il lui avait répondu cela, sans même imaginer que ca pouvait la blesser ne serais ce qu'un petit peu. A vrai dire, il ne pensait pas d'abord à son bien être, mais surtout au sien. Il en avait marre de lutter, phrase après phrase, réplique après réplique, et surenchérir sur le fait qu'il ne la connaissait pas. Il voulait lui crier de voir la vérité en face, il ne voyait pourquoi il mentirait sur ce sujet, et voulait lui montrer qu'il était sur de lui. Il vu que Wendy allait commencer une phrase, mais elle se ravisa. Elle commencait enfin à battre en retraite, un bon point pour le blondinet.
Mais la lutte avait continuer, et face à un tel engouement et une tel violence dans les propos, Luke avait céder. Il ne voulait plus lutter, tant moralement que physiquement. L'accident l'avait affaiblie, et Wendy semblait la seule à savoir ce qu'il s'était réellement passé. A sa connaissance, seule elle et Luke avait été blessé, il était donc que tous les deux dans la voiture. Et il y avait forcément une raison pour qu'il soit en voiture avec elle, il n'était pas assez idiot pour partir avec une inconnue dans une voiture. Il concéda donc à Wendy le bénéfice du doute, et il lui demanda de raconter ce qu'elle savait. La conversation avait bifurquer sur Sanaa, la seule personne dont il se rappelait réellement. Il ne savait pas pourquoi il se souvenait d'elle et pas du reste, mais après tout pourquoi n'avoir oublié que deux ans de sa vie? Peut être que la réponse était là, Sanaa était une fille qu'il avait connu bien avant son entrée à l'université, la réponse était surement là. Dans tout les cas, parler d'elle le rassura un minimum, il n'était pas devenu fou non plus. Il souria aux paroles de Wendy, l'entendre dire qu'il était devenu un homme fort qui avait réussi à s'émanciper psychologiquement de ses parents lui donnait envie, même très envie. Il souria légèrement, et ne put s'empecher de dire "Ce que tu me dis me fais tellement envie..." Il ne savait pas quoi ajouter, elle se souvenait de ce moment vécu, lui non... Mais une fois qu'il se pencha sur la question, Luke se rendit compte qu'elle disait la vérité. L'économie ne lui faisait pas du tout envie, il faisait ca sur la demande de son père, pas de son plein gré. Avoir le courage de lui tenir tête et de se liberer de ses chaines avait du être éprouvant, et pour pouvoir le faire, il allait devoir refaire tout depuis zéro, et surmonter encore une fois cette épreuve. Chanceux le jeune Branner...
Parler de choses qui ne le concernait pas directement lui permis de souffler un coup. Les confréries n'était pas non plus le sujet le plus intéressant, mais il valait mieux qu'autre chose. Le seul hic, c'est que Wendy évoquait des noms qu'il lui était inconnus, Bélinda, Calliope, et pleins d'autres. Il avait sentit dans sa voix que Wendy et Bélinda n'était pas très amies, il n'avait pas pu s'empecher de le faire remarquer. Il attendit sa réponse aux sujets des confréries, et voulu donner son avis sur la question. "Moi mon avis diverge entre les deux... Je pense qu'elle peuvent être utiles et dangereuses à la fois. Le tout est de savoir bien dosé la chose selon moi.. Enfin ce n'est que mon avis après tout." C'est ensuite que la belle brune commenca à s'emballer. Luke n'avait pas réellement tout suivit, son excitation se basait sur un mot qu'il aurait prononcé. A vrai dire, il n'avait pas vraiment réfléchit à ce qu'il disait. Il fit un air las, en se disant que les choses allait se compliquer s'il devait peser chaque mot qu'il prononcait au risque de voir naitre chez cette jeune demoiselle une vraie hystérie. Il se reprit, puis décida de ne pas en tenir rigueur. "Je... Je ne m'en suis pas vraiment rendu compte. Mais je me dis que je devais bien te connaitre si on était ensemble lors de l'accident... Ce n'est pas vraiment mon genre de rester avec quelqu'un que je ne connais pas." Il décida de prononcer cette parole de facon neutre, et une fois prononcé, il se la remémora dans sa tête, histoire de vérifier qu'un autre mot n'allait pas être l'objet d'une nouvelle excitation de sa part.
C'est ensuite que le beau blond s'est décidé à se lever. Il voulait être plus près de la belle, pour lui dire quelque chose de réellement sincère. Il voulait l'informer de son état d'esprit actuel, qui était disons le franchement, très compliqué. Mais il tenait à le faire car il trouvait cela important à ses yeux. Il lui souria en entendant sa réplique. "C'est gentil à toi, merci" Il voulut ensuite en savoir plus sur elle, comment elle avait ressentit les choses à ses cotés, en imaginant que toute cette histoire soit effectivement vraie. Il trouvait cela très impressionnant. Son passé avait l'air assez compliqué, et le blondinet n'en revenais pas d'avoir apporté autant de chose à la fois à cette jeune femme. "Et bien... Je trouve ca étonnant que j'ai réussi à t'apporter autant. Si c'est vrai, j'en serais même fier, pour une fois que j'arrive à faire quelque chose de bien..."
Mais lorsque Wendy décida de lui prendre la main, Luke sentit comme un électrochoc s’engouffrer dans sa peau. Il eu une sensation bizarre, et eu un hoquet de surprise. Les yeux dans le vide durant quelques secondes à peine, un souvenir brumeux se manifesta. Il vit une salle vide, avec un... un homme cagoulé. Lui était près d'une jeune femme brune et non loin d'une blonde. Ils étaient assis en ligne et l'homme pointa son fusil sur la brune. L'image s'arreta là et une seconde s'enchaina. Il vit... un paquet de bonbons. Assez surréaliste, certes, mais un paquet de fraises tagadas lui était venu en tête. Il secoua la tête comme pour se débarrasser de cet électrochoc, puis regarda Wendy, un peu apeuré. "Je... j'ai... Vraiment... assisté à une..." Il tenta d'avaler la boule qui s'était formé dans sa gorge, sans succès. "...à une fusillade?"