Je crois qu’il est temps pour moi de vous racontez mon histoire. On doit tous passez par là un jour où l’autre, alors à quoi bon attendre et repousser à plus tard…

24 Septembre 1988

L’été avait fini par laisser place depuis quelques jours à l’automne. Les soirées commençaient légèrement à se rafraichir, mais cela n’empêchait pas de voir les rues de Los Angeles, toujours aussi bondé de monde. A cette heure-ci, M. et Mme Coleman auraient dû faire partie de ses milliers de personnes, mais cette année-là, ils étaient occupés à bien plus important. Le moment qu’il avait planifié depuis 9 mois maintenant était enfin à arriver. En ce soir du 24 Septembre 1988, Mme Coleman allait mettre au monde sa petite fille, Elisabeth…

25 Septembre 1989

Il était un peu plus de 9h, lorsqu’une femme tout de rose vêtu entra dans la chambre où ma mère et moi nous reposions. Installé bien confortablement dans les bras de ma mère, j’étais plongé dans le royaume des songes. Seulement, lorsque ma mère avait commencé à bouger un peu, je m’étais réveillé et avait ouvert les yeux. J’étais tombé nez à nez avec une femme dont à ce moment-là, j’ignorais encore à quel point elle compterait dans ma vie.
Mme Coleman : Maman, je te présente Elisabeth Coleman. Ta petite fille.
Ce fut ma première rencontre avec ma grand-mère …

Je ne suis pas le genre de personne à me plaindre. Je n’ai pas eu une enfance malheureuse, bien au contraire. J’ai toujours été choyé et aimé par ma famille, pour la simple et unique raison, que mes parents s’étaient battus pendant plus de dix ans pour essayer d’avoir un enfant. Alors quand leur rêve c’était enfin réalisé, il avait décidé d’en profiter au maximum.
Tout le monde aurait pu croire que le fait d’être fille unique et désiré depuis si longtemps, aurait fait de moi une fille pourri gâté, ayant le droit de faire tout ce que je voulais sans rien demandé à personne, mais ce n’était en rien la vérité. Mes parents sont des gens simples, ayant bel et bien connaissance de la valeur des choses, s’étant battu eux même, pour avoir un travail convenable qui payerait les factures à la fin du moi et tout ce qui permettrait de subvenir à mes besoins. Il était également bien plus protecteur que la majorité des parents que j’avais pu croiser dans ma vie. Loin d’eux l’envie de perdre le seul enfant qu’il avait.
Je ne m’en suis même jamais plainte, j’avais mes libertés et mes limites, celle qu’ils avaient tous deux fixé ensemble, comme des parents responsable et c’était comme ça et pas autrement. Au final, je ne m’en suis pas sorti trop mal que ce soit à l’école, au club extrascolaire ou même avec les copains.

18 Avril 2002

J’étais début, l’air ailleurs, mes pensées lointaine. J’étais toute vêtu de noir, comme la logique voulait que l’on porte cette couleur à la mort de quelqu’un. J’écoutais à peine le prête qui nous faisait tout un long discours sur l’honorable femme qu’était ma grand-mère. Je le savais déjà parfaitement et je n’avais pas besoin qu’un inconnu me le rappel, je n’avais pas besoin qu’un homme qui lui-même ignorait qui elle était, me dise quoi pensé d’elle ou comment tenté de gérer cette tragique perte. J’avais probablement passé toute la cérémonie à me rappeler, nos après-midi pâtisserie de chaque mercredi après-midi, quand elle me gardait. Entre les rires, les bêtises, les réussites et les échecs qu’on avait pu avoir ou faire. C’était tous ce que je pouvais faire de mieux, me souvenirs, me souvenirs de nos moments ensemble. Même s’il s’agissait des souvenirs qui bien qu’il me rendait heureuse, me rappelais que plus jamais je n’aurais l’occasion d’en avoir de nouveau …

On imagine que lorsqu’on a une enfance tranquille comme la mienne, l’adolescence devrait être un peu similaire. Aussi tranquille et apaisé que notre enfance et bien ce n’est pas forcément le cas. La perte de ma grand-mère à provoquer en moi une intense douleur, une douleur que je n’ai jamais su surmonter. J’étais tellement perdu que durant plusieurs mois, j’avais passé chaque mercredi à m’enfermer dans ma cuisine pour reproduire chacune des recettes que l’on avait faite ensemble. Balançant le tout à la poubelle avant même que quelqu’un y ai gouté. J’étais tellement effrayé à l’idée que ce ne soit pas à la hauteur de son talent. Puis ce rituel c’est arrêté et j’ai finalement passé chaque mercredi après-midi à rester enfermer dans ma chambre, à ne voir personne, à ne rien faire.

Telle une conséquence, mon niveau au lycée avait bien évidemment baissé et il était loin le temps où l’on pouvait me prédire de longues études et une carrière de femme indépendante. En réalité, c’est comme si une partie de ma vision de l’avenir était parti avec ma grand-mère. J’avais l’impression de n’être plus bonne à rien. Je n’étais plus la même, j’étais différente de celle que j’étais destiné à devenir et évidemment, ça n’a pas énormément plus à mes parents qui ont tout essayé pour me remettre dans les bonnes rails, bien que je n’en sois pas vraiment sorti, mais que j’ai juste pendant un long moment changer de voie.

Vous allez probablement trouver ça idiot, mais c’est un garçon qui est parvenu à me redonner l’impression que je n’étais pas une sous merde et que je n’étais pas destiné à finir avec un job où l’on me traiterait comme tel. On voit ça que dans les comédies romantique et on a beau se mentir à nous-même, on sait bien que dans la vrai vie c’est jamais comme ça que ça se passe et pourtant … Entre Andrew et moi ça avait été le véritable coup de foudre. Il cernait bien mieux mes sentiments, mes ressenti que moi-même je n’arrivais à le faire. On était amoureux, fou amoureux et pas un seul moment on avait perdu pied. Il était à l’origine de mon entrée dans une des plus grandes écoles de pâtisseries, où j’avais pour désir de faire honneur à ma grand-mère. Il était à la fois l’homme que j’aimais et mon meilleur ami, celui qui me dis qu’il est fier et celui qui m’encourage.
Seulement c’est quand tout semble aller bien, qu’une mauvaise chose vous arrive.

16 Juin 2008

Je venais d’obtenir les résultats de mon examen de fin d’année et je n’avais qu’une hâte, retrouver Andrew pour lui annoncer. J’avais donc décidé de lui donner rendez-vous à la plage.
Je l’y attendais impatiemment, dégustant sagement une glace à la noix de coco, mon parfum préféré, parce que je savais qu’il ne pourrait pas être la avant une bonne dizaine de minute. Etonnamment, il ne tarda pas trop à arriver ce qui me laissait supposer qu’il devait déjà être dans le coin.
Lorsque je l’aperçu, je ne pus me contenir plus longtemps et dans l’hystérie la plus totale, je lui sautais dans les bras.
Lizzy :-Je l’ai euuu ! J’ai mon diplôme.
En guise de réaction, il avait esquissé un simple sourire. C’était bien loin de ce que j’avais imaginé et immédiatement, je me doutais que quelque chose n’allait pas. J’avais repris pied sur le sol, sans qu’il ne s’y oppose et l’air soucieuse je lui avais demandé ce qu’il se passé. Je me souviendrais toujours de son regard à ce moment-là. Il était froid et distant et je n’en étais que plus inquiète.
Andrew :Lizzy, je viens de décrocher un contrat, celui dont j’ai toujours rêvé et j’ai accepté. .
Lizzy :C’est génial ! Toi et moi on réalise enfin nos rêves… Alors pourquoi tu as l’air si mal, si c’est ton rêve. Avais-je dis avec un certain enthousiasme bien qu’il fut rapidement caché par l’inquiétude..
Andrew :Le poste est à Londres, je pars à la fin de la semaine..
Je me souviens parfaitement de la tête que j’avais faite à ce moment précis. Je me souviens aussi parfaitement de ce que j’avais ressenti et c’était loin d’être du bonheur. Je m’étais remémoré chacune de ses paroles et je n’en croyais toujours pas mes oreilles. J’eu soudainement un vertige, la sensation de ne plus pouvoir respirer, j’avais l’impression d’étouffer.
Lizzy :A Londres ? A Londres en Angleterre ?
Andrew :Oui en Angleterre. C’est l’opportunité de ma vie, je ne dois pas la laisser passer...
Lizzy :Et moi alors ? Je croyais qu’on avait des projets, tu voulais faire ta vie avec moi, tu m’as dit que j’étais la femme de ta vie et maintenant tu t’en vas ? Tu pars sans même m’en avoir parlé, sans même m’avoir demandé ce que j’en pensais ?.
Andrew : Je voulais t’en parler, mais ça s’est fait tellement vite et ils m’ont dit que c’était à Londres, comment je pouvais leur dire non c’est le poste le plus convoiter et c’est moi qu’ils ont choisi ?
Lizzy :Je n’arrive pas à y croire. C’est un cauchemar.
Andrew :Mon amour, si je pouvais faire autrement, je le ferais, je te jure.
Lizzy :Non ! Ne me dis pas ça, tu pouvais faire autrement, tu pouvais dire non ! Ou leur dire que tu devais en parler avec tes proches, mais tu l’as pas fait parce que depuis le début, tu savais que tu voulais partir. Tu n’as pas pensé à nous une seule seconde, tout ce qui t’importait c’était ta fichu carrière à la con et moi j’étais plus dans le tableau depuis bien longtemps.
Andrew :Ne dis pas ça… Lizzy .
Lizzy :Pourquoi je ne le dirais pas ? Prouve-moi que c'est faux !
Andrew :-Lizzy ?
Lizzy :C'est ce que je pensais ! Tu sais quoi ? Pars, pars à Londres, si c’est ce que tu veux, mais toi et moi c’est fini ….

A cet instant précis ce fut la toute dernière fois que je le vis. Ce fut la toute dernière image que j’avais gardé de celui que j’avais toujours considéré comme l’homme de ma vie. Il avait tenté de me voir, de m’appeler, de se trouver des excuses, mais je l’avais toujours ignoré, il m’avait éjecté de sa vie en partant pour Londres et j’avais pris la décision d’en faire de même.
Evidemment j’avais compris que c’était bien plus difficile à faire qu’à dire et les semaines qui avaient suivi son départ, furent plutôt difficile, que dis-je les mois et ce peut-être autant qu’à la mort de ma grand-mère. Je ne sais pas si j’aurais su tenir bon sans l’aide de Jordan. Il n’avait pas compris la décision et surtout, le départ précipité de son ami lui non plus. Mais heureusement pour moi, il c’était révélé être un véritable soutien et au fil du temps nous nous étions beaucoup rapprochés et nous sommes devenus de très bon ami.

Je me remettais encore très difficilement du départ d’Andrew, heureusement Jordan venait assez régulièrement me voir et me sortait de mon trou pour me faire relativiser un peu et m’empêcher de me morfondre. Cependant, depuis quelque jours, j’annulais régulièrement nos sorties. Je ne me sentais pas très bien et mon médecin m’avait fait passer une prise de sang pour vérifier que je ne manque de rien. Plus têtu qu’une mule et refusant de se prendre un nouveau refus pour aujourd’hui, il avait lui-même décidé de venir à la maison. Nous étions en pleine recherche d’un travail pour moi quand je reçu le coup de fil qui vint bouleverser toute ma vie.

28 Aout 2008

Je venais de raccroché le téléphone. Je ne revenais toujours pas ce que venait de m’annoncer mon médecin. Le visage dépité, je relevais la tête vers Jordan et vint m’installer à côté de lui.
Jordan :Qu’est ce qui se passe Lizzy ? .
Lizzy :Je suis enceinte !.
J’avais lâché l’information tel quel, sans passé par quatre chemin, sans pesé l’importance de mes paroles. Je l’avais même répété une seconde fois, comme pour m’imprégner la nouvelle dans le crâne. Au regard de Jordan, je compris qu’il était lui aussi sous le choc.
Lizzy :Qu’est-ce que je vais faire ? .
Tout naturellement, la première chose que j’avais faite fut de fondre en larmes, réaction typique lors d’une annonce telle que celle-ci…
Autant vous dire que les mois qui ont suivi furent dans un sens les plus beaux, mais aussi les pire mois de ma vie. J’ignorais parfaitement comment j’allais pouvoir affronter tout ça. J’avais beau avoir énormément de soutiens de la part de mes parents et de Jordan, j’ignorais même ce qu’était d’être maman, qu’elle en était les responsabilités et comment je devais m’en occupé. Aucun employeur ne voulait d’une jeune femme enceinte, c’était bien trop d’emmerde, alors j’ignorais même si je pouvais subvenir à ses besoins. J’étais loin de l’image modèle de la famille que mes parents m’avaient offerte à moi.
Durant un moment j’avais longuement hésité à le faire adopté, mais mes parents avaient refusés, ils ne voulaient pas que je porte en moi le regret d’avoir abandonné mon enfant et celui de le perdre par la même occasion, même Jordan avait presque crié au scandale quand je lui avais parlé de cette possibilité. C’est alors que mes parents, comme Jordan se sont proposé de m’aider. Mes parents jusqu’à ce que je trouve un travail pour pouvoir subvenir à nos besoins et Jordan en jouant les nounous quand j’en avais besoin.
C’est à ce moment-là, que j’ai cru réalisé à quel point j’avais de la chance….

Cinq années ont fini par passés. A la fin de ma grossesse, je suis parvenu à me trouver une place dans une grande enseigne de pâtisserie, où j’ai travaillé d’arrache-pied pour gagner un salaire potable à la fin du mois. Chose que je ne serais jamais parvenu à faire sans l’aide de mes parents et surtout de Jordan. Mon petit garçon, que j’ai baptisé Noah, en l’honneur de son «tonton préférée », à finit par grandir et est entré à l’école et il s’en sort parfaitement bien, même s’il n’est encore qu’en maternel. A la rentrée prochaine, il passera en primaire et il sait déjà ce qu’il répondra à sa maitresse lors qu’elle lui demandera ce qu’il veut faire plus tard. Son rêve étant de devenir médecin ou pilote d’avion, en fonction de ses chicaneries avec son formidable parrain et tonton Jo’.
L’année dernière j’ai dû faire de nouveau face à la dure réalité de la vie, lorsque mes parents m’ont annoncé qu’il divorçait. J’ai alors appris que ma mère avait trompé mon père et que l’homme qui s’était tué à m’élever toute sa vie, n’était pas mon véritable père. J’en ai longuement voulu à ma mère et je crois qu’au fond je lui en veux encore un peu. Quant à mon père, je lui ai bien fait comprendre qu’il n’avait beau pas avoir le même sang que le mien, il resterait à tout jamais mon papa. Quand à mon véritable père, je ne sais pas si je veux le retrouver, j’ai beau savoir qu’il répond au nom de Carlos Rider, je ne connais rien de lui. Enfin, mon âge et ma maturité, m’ont permis de gérer les choses et de ne pas me laisser à nouveau abattre par tous évènement qui peuvent bouleverser notre vie.
Pour finir mon histoire, Andrew ne sais pas qu’il a un fils et j’ai pris la décision de ne pas lui dire. Vous trouverez peut-être ça injuste, mais moi je n’ai pas eu mon mot à dire dans ses décisions, ils n’aura pas le siens à dire dans les miennes. Pour ma part, je n’ai pas refait, pour autant, ma vie, ni même tenter de sortir avec d’autre homme. J’ai décidé de faire passer Noah avant moi, même s’il m’a dit il y’a de ça quelque mois que je devrais ouvrir un magasin de gâteau pour qu’il puisse venir tous les manger tellement ils sont bon. Je suppose que son parrain lui a soufflé cette idée, mais en tout cas, ils m’en ont donné une. J’ai finalement pris mon courage à deux mains et je suis en train de créer mon propre magasin. Manque plus qu’à attendre les idées farfelu de mon fils pour le nom de pâtisserie.[/size]