Hé oh ! Tu sais comment je m’appelle ? Mon nom est (Marshall) Taylor et mon prénom est Caleb Jorhàn. Tu aimerais en savoir plus sur moi ? Alors continue à lire. Je suis née en 1988 le 17 décembre à Los Angeles, j’ai bientôt 25 ans. Je suis de nationalité américaine. J’adoooore les femmes, je suis donc hétérosexuelle et je suis en couple. Cela fait 25 ans que je suis dans cette ville. J'ai choisie Adam Levine parce que Adam Leviiiiiine quoi

Point de vue de Lison (sa petite soeur) :  Jorhàn ? Jorhàn c’est une tuerie. C’est le meilleur. Je vous jure. J’dis pas ça parce que c’est mon frère, c’est vraiment le cas, il est exceptionnel. Si t’as besoin de quelque chose, d’un service, va le voir. Il a le cœur sur la main. C’est lui qui m’a sauvé, qui m’a rendu ce que je suis aujourd’hui. Jorhàn c’est l’amour de ma vie, je m’en contre fiche que ce soit mon frère c’est aussi mon homme. C’est lui qui quand il y a de l’orage et que je flippe comme une gosse qui vient me rejoindre dans mon lit et qui me réconforte.  C’est lui quand j’étais petite et que je tombais, qui venait me soigner. C’est lui le soir qui venait me conter des histoires. C’est lui qui vient me coiffer le matin. C’est lui qui me prépare de gros chocolats chauds avec des marshmallow quand je rentre de l’école toute glacer par l’hiver qui pointe le bout de son nez. C’est lui qui m’a appris à me battre. C’est avec lui que j’ai fait les 400 coups. J’vous jure si vous l’avez en ami, vous en avez pas besoin d’autre. C’est le meilleur mon frère. Il est toujours derrière moi à me soutenir malgré les échecs. Il reste là à me dire que ce n’est un échec mais une leçon, que je ferais mieux la prochaine fois. Et vous savez quoi ? Je fais toujours mieux la fois suivante. Non, je vous assure, c’est un type à part. C’est un prince. Il est doux, attentionné, peut-être un peu trop protecteur mais quand il aime, il aime à fond. Bon j’avoue que parfois il peut avoir comportement légèrement violent, mais pas avec moi, avec les autres. Non, franchement, mon frère, il est simplement, parfait.

Point de vue de Ryan (un jeune de son quartier) : Jorhàn ? Jorhàn, c’est qu’une saloperie. Il se croit au-dessus de tout. Un pauvre crétin, j’n’peux pas le voir ce type ! Il regarde tout le monde de haut, à croire qu’il se pense supérieur à nous. Il parle à personne, à part à sa sœur et la meilleure pote de celle çi. Ce mec il est dans son monde. En plus vla la réputation qu’il a. On dirait un gars des quartiers. Le genre violent, toxico. De toute façon ici on se demande tous comment il a fait pour devenir prof. Le mec d’abord il va en Afghanistan combattre et après il se retrouve professeur à l’université, c’est un gros délire ça.  

Je m’appelle Caleb Jorhàn Taylor. Plus exactement Caleb Jorhàn Marshall Taylor. La seule fierté que j’ai avec ce premier nom est que ma petite sœur porte le même. Lison Annabeth Marshall, ma petite sœur, mon bébé, ma poupée. Il nous vient de notre très cher enfoiré de paternel. Un bon salaud qu’on voit dans pas mal de famille mais dont personne ne parle. Parce que chacun vit des misères mais qu’ils ne peuvent aider les autres, car ils n’arrivent déjà pas surmonter les leurs eux-mêmes. Alors on préfère tous se taire et se dire qu’un jour ça s’arrêtera tout seul, tout en sachant que ce ne sont que des conneries. Pas mal de nos voisins voyaient ce qui se passaient à la maison, mais aucun d’eux n’avaient le courage ne serait-ce que d’appeler les flics. Chacun ça merde, pourtant quand ils ont besoins de vous, ou quand ils doivent s’offrir une conscience ils arrivent jouer les fières, les héros. De toute manière ils étaient tous aussi pourri que lui. Quand tu vois des choses et que tu ne dis rien, tu es davantage coupable que le bourreau. Maman était rarement là, étant une femme de travail elle passait plus de temps à l’extérieur qu’à la maison. Je ne lui en veux pas. Je ne lui en veux pas d’avoir privilégié le travail vis-à-vis d’un homme comme lui. Ou encore de n’avoir rien vu, au moins ça a pu la préserver un minimum des choses. Beaucoup diront que je suis con de la défendre, alors qu’elle n’a pas été là. Mais personne ne peut éprouver à ce jour ce qu’elle ressent de n’avoir jamais pris conscience de ce qui se passait dans son propre foyer. Alors oui je ne lui en ai jamais voulu, et jamais je ne pense lui en vouloir. Je me dis que de toute manière le vécu fait ce que tu es aujourd’hui, et sans cela, même après la douleur des actes je ne regrette rien. Je me dis que sans ça je n’aurai pas pu devenir aussi intouchable que je le suis à présent.

La colère. Ce sentiment qui m’a toujours bouffé. Cette rage qui me prenait mais que j’avais toujours réussi à contrôler pour ne pas aller trop loin. Au fil du temps elle avait commencé à faire partie de moi. Je me réveillais haineux, je m’endormais de la même manière, ça ne changeait rien. J’aurai pu me dire que je serais foutu toute ma vie, avec cette émotion qui n’était autre qu’une bombe à retardement. Mais quand j’étais auprès de Lison tout disparaissait, comme par magie. Rien, que de l’amour me possédait, alors je me rassurais ainsi. Dès que je le pouvais je restais auprès d’elle. Dès que je n’avais pas cours j’allai la chercher au sien. Je l’emmenais à sa danse. Je lui préparais son goûter. Je faisais tout pour ne pas la laisser seul, et encore plus quand lui était là. Le paternel était rarement à la maison, lui aussi. Heureusement d’ailleurs sinon je serais mort à cette heure çi. C’était un homme d’affaire, il ne savait que ramener du fric à la maison et le dépenser aussitôt. Parce que je peux vous assurer que ce que recevait ma petite sœur pour sortir ou pour s’acheter tout un tas de choses inutiles mais qui la rendait heureuse été grâce à l’argent que je pouvais me faire en travaillant en rentrant des cours ou les weekends. C’est dingue comme aujourd’hui encore je peux être fier de l’avoir aidé, et de la voir toujours innocente parce que j’ai été là. C’est le plus beau cadeau  qu’on ait pu m’offrir. Je sais je parle beaucoup d’elle, mais je l’aime tellement. J’avoue qu’en même temps ça évite de parler de moi. Mais pour parler de soi, il faut bien parler des gens qu’on aime non ?

Lison et moi avons cinq années de différence, pourtant dans sa tête j’ai l’impression qu’elle possède une maturité qui ne va pas avec son âge. Malgré qu’elle arrive regarder des Disney – sans princesses et histoires d’amour- , d’ailleurs son dessin animé préféré est Le Drôle de Noël de Scrooge, que l’on regarde chaque Noël. Malgré qu’elle rigole pour des choses totalement absurdes elle ne peut être en compagnie de ceux de son âge. Elle ne peut se moquer de tout ce qui se passe autour d’elle. Comme si une partie de son innocence s’était envolée avec son passé. Bien même si j’ai fait mon possible pour la protéger de tous. Contrairement à ce qu’on peut dire sur nous, elle n’a jamais été un poids bien au contraire. Elle a été l’unique soutien, qui m’a aidé à tenir. Dès son enfance elle est devenue ma raison de vivre. Cette personne pour qui tu donnerais tout. Pour qui tu serais prêt à te battre, et cela jusqu’au bout. Le plus grand mérite que je peux avoir aujourd’hui et auquel j’attache de l’importance et qu’à ses yeux je suis l’homme parfait. Même si pour moi c’est bien loin d’être le cas.

Au tout début la vie n’était pas si difficile que ça. Mes premières années étaient plutôt joyeuses, même si j’ai occultés la plupart de ces souvenirs en grandissant. Le paternel n’ont plus n’a pas toujours été qu’un connard. Au tout début il était même plutôt sympa, si je m’en rappelle bien. Il n’était pas aussi dominant avec maman qu’il a pu l’être par la suite. C’était un homme comme les autres, ou peut-être qu’il voulait un peu trop de fric, mais rien d’autre. Puis un jour, je ne sais pourquoi, je ne sais comment, tout à changé. Peu après la naissance de Lison, si je me souviens pas. Il est devenu nerveux. Sous pression. Toujours entrain de dire le contraire des autres. Toujours entrain de critiquer. De mauvaise fois. Une belle ordure. Dans un premier temps ses blessures n’étaient que mental est dirigée vers maman. Etant trop jeune pour tout comprendre, mais comprenant légèrement le problème je ne disais rien mais allait la consoler quand il n’était pas là. Je me rappelle encore des fois où j’allais la rejoindre dans la cuisine, pour simple aller dans ses bras et la laisser pleurer, jusqu’à ce qu’elle fuit la misère de la maison. A partir de ce jour, les représailles furent dirigées entièrement vers moi, il fallait une autre victime.

La toute première fois que je subissais sa perversion je n’avais que huit ans. Je me souviens encore de la première gifle. Du premier coup de poing. Du premier coup de pied. Du premier bleu. De la toute première cicatrice. J’en garde d’ailleurs des séquelles, un peu partout sur ma peau. Pour la plupart elles sont quasi invisible à l’œil, pour d’autre c’est un peu plus facile de les remarquer. Certaines sont maigrement dessinées, d’autres sont biens profondes. Mais aucune je ne les ai oubliés. Le pire dans tout ça, c’est que rien n’avait prédit qu’il deviendrait ce genre d’homme. Il n’a jamais été alcoolique ou drogué. Il n’a jamais été battu, plus jeune, bien au contraire. D’après ce que je sais, il a même toujours tout eu. Cela a duré presque 7 ans. 7 ans sans rien dire. 7 ans à encaisser. 7 ans, jusqu’au dérapage.

C’était atroce. La douleur était partout. Dans la tête, dans le ventre, dans le dos… Ma peau me brûlait, et je restais allongé sur le carrelage froid pour essayer d’apaiser le peu que je pouvais. Le goût rouille de mon sang avait envahi toute ma bouche. Les yeux à moitié ouvert je pouvais voir des traînées de celui çi sur le blanc du sol, qui faisait tâche. J’osais à peine bouger tant le mal me bouffait. Mes oreilles sifflaient si violemment que je n’arrivais que sentir les battements de mon cœur plutôt que de les entendre. Je m’étais à nouveau laisser faire, me disant que ça passerait plus vite et que ça serait sûrement moins horrible. Me rappelant que la toute première fois où je m’étais défendu ça avait été tellement pire. J’avais pris l’habitude, maintenant je savais que je ne devais rien faire à part subir. Jusqu’à entendre un cri, presque inaudible. Et ensuite mon prénom répété plusieurs fois. « Jorhàn… Jorhàn… Jorhàn… » par la voix de ma sœur. Je n’ai pas réfléchis plus. J’ai, d’un seul coup, tout oublié. Occulté la douleur. Et par, je ne sais quelle force je me suis relevé. Et me suis mis à courir. Courir jusqu’à sa voix, faible. J’ai vu sa joue rouge, ses yeux mouillées, et son visage d’enfant entièrement de larmes. Puis lui, au-dessus d’elle, près à refrapper. Toute la colère mise de côté, gardé me prit entièrement. Contrôla la moindre de mes pensées et chacun de mes gestes. « Espèce de fils de pute » crachais je avant de lui sauter dessus, d’une telle rage qu’il vacilla au sol. Sans aucun remord. Sans aucune once de gentillesse je me mis à le frapper. Pas une seule seconde je relevais mes mains de sa peau. Je ne lui laissais aucune chance de s’en sortir. Il pouvait sans prendre à moi sans que je ne bronche. Mais jamais, il n’aurait dû ne serait-ce que lever la main au-dessus, de Lison. Jamais. Et cette unique pensée me poussait à continuer chacun de mes coups, à vouloir le buter.  « Caleb arrête ! Caleb tu es devenu dingue ! Arrête » entendis je hurler « Arrête tu vas le tuer » insistais à nouveau maman. Pourtant je l’entendais mais ne l’écoutais pas et continuais toujours plus fort, toujours inhumainement. Jusqu’à sentir une main sur mon épaule. Petite, douce. Celle de mon bébé. D’un seul coup, comme çi je redevenais normal, apaisé, je me suis redressé. Je l’ai prise dans mes bras et l’ai emmené dans sa chambre. Pendant plus d’une heure j’ai gardé ma petite sœur dans les bras avant que les flics ne viennent m’arrêter.

15 ans et je suis entré dans un centre de redressement pour jeune délinquant. J’y ai passé un mois. Un mois sans parler. Un mois paniqué en ne sachant pas ce qu’il en était de ma sœur. Chaque foutu jour je me demandais si il était rentré à la maison. J’avais simplement appris qu’il avait survécu à mes coups. Et je l’avais regretté, pas ce que j’avais fait, oh non, regretté qu’il ne soit pas mort. J’étais terrorisé à l’idée que Lison soit toute seule. Qu’elle soit malade. Qu’elle soit mal. Qu’elle souffre de tout ce qui était arrivé. Je n’en voulais pas à maman de m’avoir envoyé là-dedans. Elle ne savait rien de tout cela après tout. Et c’était mon choix. Je n’avais même pas le droit de lui en vouloir de toute manière. 31 jours plus tard j’avais reçu la visite de maman. Elle pleurait, sans cesse. Durant une heure elle était là à verser des larmes. Lison n’était pas avec elle, elle était à l’école. Et jamais je n’avais été aussi heureux que quand elle me dit que je lui manquais. Que depuis mon départ, chaque jour elle m’écrivait une lettre, et qu’elle attendait mon retour pour me les donner. Que chaque soir elle allait se coucher dans mon lit et qu’elle priait dieu pour que son frère sorte rapidement de là. Qu'elle m’aimait, et que tout serait en suspend tant que je ne retournerais pas auprès d’elle. Puis maman s’est soudainement mise à s’excuser de tout. A me dire qu’elle était au courant, qu’elle, Lison, lui avait parlé de ce jour. Du pourquoi elle m’avait retrouvé entrain de tabasser son mari, mon propre père.

A partir de ce jour tout devint normal. J’avais retrouvé ma poupée. Je l’avais aidé à oublier. J’avais repris les études, je l’aidais pour les siens. Maman essayait de réduire ses heures de travail. Mais peu importait, elle n’avait rien à changer. Tout était devenu, presque, parfait. Il n’était plus là, et c’était tout ce qui comptait. Peu à peu j’avais appris à aimer la vie, et par la même occasion à mettre de côté tout ce qui avait pu se passer. J’étais devenu serein. La colère avait disparu. Et tout allait dans le meilleur des mondes. Je n’avais besoin de rien de plus. Jusqu’à ouvrir les yeux.

Arrivé dans l’adolescence, et moi alors âgé d’une vingtaine d’année, Lison commençait enfin à s’ouvrir véritablement à la vie. Elle rencontrait des gens. Ce faisait des copines, des copains. Je restais toujours derrière elle, en retrait, mais j’étais là. Surtout quand elle me parlait de ses copains. Plus les jours passaient et plus souvent je la voyais invité Robbyn. Une de ses amies, pour ne pas dire sa meilleure. Elle était un peu plus âgée qu’elle et de trois ans moins que moi. Plutôt jolie aussi, je devais bien avouer. C’était l’une des seules que j’appréciais véritablement. Elle n’était pas là à se donner un genre face à moi. Parce que oui combien de nanas j’ai vu défiler sous mes yeux, se faisant passer pour l’amie de ma sœur juste pour réussir à m’adresser la parole, et combien avais-je déjà rejeté de notre vie à tous les deux. Mais elle, c’était différent. C’est vrai qu’elle était plutôt timide, mais j’avais toujours trouvé ça attachant et craquant d’ailleurs. Elle osait pas trop me parler, gardait ses distances. Et se mettait même soudainement à rougir quand je lui adressais la parole. Pas comme si elle avait peur de moi, mais plutôt de mon jugement.

Un soir, alors qu’il pleuvait à torrent et que l’orage se manifestait violemment elle était venue retrouver ma sœur. Sauf que celle çi depuis son petit ami oublié pas mal l’heure. Et avait sûrement du oublier son rendez-vous avec Robbyn. Qui elle, pendant près d’une bonne heure était resté dans la chambre de Lison, à l’attendre, tandis que moi j’étais en bas dans le salon à regarder la télé, et fumer. Après un énième éclair, l’électricité sauta. Le joint au bec je m’étais relevé pour aller tout remettre en place et m’étais rassis dans le canapé sans pour autant rallumer la télé, trop fainéant pour me pencher jusqu’à celle çi. A un moment j’avais entendu les pas de Lou dans les escaliers, qui y descendait. J’avais levé les yeux sur elle quand elle m’adressa enfin la parole « Bon, je pense que ta sœur ne va pas venir, je vais rentrer. » La voix tout douce. Elle me faisait craquer, à ce moment même. Son côté innocent. Son visage légèrement enfantin. Longuement je l’avais regardé et avais basculé ma tête de gauche à droite en signe de négation. J’avais tapé sur la place à côté e moi dans le canapé. « C’est trop dangereux dehors, viens plutôt à côté de moi. Ce soir tu dors ici. T’inquiètes pas même ci Lison ne rentre pas, moi je reste ici » avais-je soufflé d’une voix tendre avant qu’elle ne s’assoit à côté de moi. Tranquillement je finissais mon joint, tandis que je laissais s’installer un silence calme, et apaisant. Puis je tournais ma tête vers elle, et lui souriais toujours avec cette douceur que je n’avais encore eue qu’avec ma petite sœur. Et comme çi c’était normal je prenais son visage entre mes mains et murmurais avant de l’embrasser « Tu me fais craquer » La nuit entière elle la passa dans mes bras. Entre baisers et caresses. Je savais que c’était sa toute première fois et j’avais pris la plus grande des douceurs pour lui faire l’amour. Pas une fois je n’avais arrêté de la rassurer par des gestes. Que ce soit en caressant ses cheveux ou en embrassant délicatement la peau. C’était la première fois que je couchais aussi tendrement avec une fille. La toute première fois que je faisais l’amour avec l’une d’elle. J’avais d’ailleurs tout fait pour l’éterniser. Parce que je savais ce qui allait se passait lendemain. Et on avait fini par s’endormir lover dans les bras de l’autre. Je me rappelle encore de la force que j’avais mise pour la garder contre moi. Au petit matin, elle s’était réveillée en me voyant entrain de faire mon sac pour l’armée. Depuis déjà plusieurs mois je devais partir. Je m’étais engagé pour partir en Afghanistan. Ne sachant pourquoi j’avais besoin de découvrir ça. De passer cette épreuve. De faire quelque  chose de bien, et pour moi l’armée était un salut.

Je venais de sacrifier un an de ma vie. Un an à vivre, à voir des choses que je pensais inimaginable. A comprendre que la plupart des gens n’étaient que des merdes, et que ce qu’avait fait mon paternel n’était rien comparé à là-bas. Un an loin de ma sœur, un an loin de Robbyn, pour rentrer changé, et pire qu’avant. Tout juste arrivé aux Etats-Unis j’avais appelé ma sœur pour lui prévenir que le lendemain matin je serais à la maison. Dans sa voix j’avais entendu son soulagement. Ses mots aussi, adressé à Robbyn qui lui disait que son grand frère allait rentrer. Je l’avais entendu, elle, rire presque avec une once de culpabilité mais en même temps d’envie. Et bizarrement à l’autre bout du fil, j’avais souri. J’étais persuadé qu’elle aussi, m’avait attendu.

Tout juste arrivé, les sacs à peine tombés au sol que je voyais Lison me sautait dans les bras. Je me mettais à rire en embrassant tout son visage. Puis tandis que je l’écoutais me dire que je lui avais manqué, je voyais derrière elle, Robbyn me regardait, gêné, et qui se mit à baisser la tête quand elle remarqua que je ne la quittais pas du regard. Ma petite sœur partit dans la cuisine pour me préparer quelque chose à manger, Lou se mit enfin à avancer vers moi. Naturellement, je l’avais elle aussi prise dans mes bras. J’avais enfoui ma tête dans ses cheveux et avais respiré son odeur avant de discrètement l’embrasser. A partir de ce jour on ne s’était plus quittés. Ils nous avaient tout de même fallut plusieurs semaines pour dire la vérité à Lison. Qui au début à plutôt mal vécu l’ignorance jusqu’à ce qu’en fin de compte elle nous félicite de ce retournement de situation, bien trop heureuse de faire de Robbyn sa belle-sœur. Mais au fil des jours, l’amour grandissant devenait si fort, si solide qu’il en était presque étouffant. Mais délicieusement. Et chaque sentiment, encore inconnu et donc incontrôlable se transformait en rage amoureuse. En haine de vouloir posséder l’autre entièrement, et de n’être qu’un avec. Alors pour se protéger de l’autre, de ces émotions encore difficile à vivre car trop passionné on s’est mis à instaurer un jeu. La jalousie. Etant devenu professeur de langues à l’université où étudiait Robbyn, on avait commencé à se cacher tout en prenant un malin plaisir de se jouer de ça.