Hé oh ! Tu sais comment je m’appelle ? Mon nom est Ribeiro et mon prénom est Harmony. Tu aimerais en savoir plus sur moi ? Alors continue à lire. Je suis née en 1995 le 13 janvier à San José, j’ai 19 ans. Je suis de nationalité américaine. J’adoooore les hommes, je suis donc Hétérosexuel et je suis célibataire. Cela fait un paquet d'année que je suis dans cette ville. J'ai choisie Shelley Henning parce que j'adore le scénario et que Shelley et Dylan c'est cute  

Si je devais me décrire en quelques mots, j'essayerais surement de m'idéaliser. Depuis enfant, un sourire niais s'affiche sur mon minois. J'aime rire, ne pas prendre la vie au sérieux. Ma grand-mère vous direz que je suis la gentillesse incarnée. Je ne refuse jamais d'aider les personnes qui m'entourent, c'est instinctif. Même lors de ma dépression, j'étais à l'écoute des autres. Bien sûr, nous ne sommes pas tous des enfants de choeur. Je possède un côté garce qui reste souvent enfui. Je n'aime pas blesser quelqu'un. Mon plus grand défaut ? L'addiction à la drogue qui a rongé ma vie durant une longue année. Je souffrais en silence, masquant mes larmes à travers des rires faux et étouffés. Je ne montre que rarement mes faiblesses. Les garçons ? C'est un terrain inconnu pour moi. Je ne m'y intéresse pas forcément. Par manque de temps surement. Je travaille dans un supermarché en attendant d'obtenir une place en école de commerce. Sinon, je m'occupe de ma grand-mère et elle semble encore tenir sur ses pieds. C'est bon signe . Non ? .

Le regard se figeait. Quatre mûrs blancs, une table ronde et une dizaine de personnes qui rivaient leurs regards sur cette jeune femme. Harmony. Douce colombe qui flirtait avec le diable comme tous les individus présents dans la pièce. Du moins, dans le passé. Depuis plus d'un an, la belle brune sacrifiait une partie de son samedi pour des réunions entre drogués et anciens consommateurs. Elle voulait qu'ils s'en sortent, qu'ils comprennent que la vie est bien trop belle pour être gâchée. Silencieuse, la gamine tapotait nerveusement ses doigts fins sur le bord de la table. Se pinçant les lèvres, Harmony prenait une grande inspiration. Parler de ses vieux démons laissait toujours un goût amer. Au sens propre. Elle sentait encore la poudre blanche gagner ses narines comme si cela ne représentait qu'un jeu. La chaleur puis la brûlure. Les idées brouillées, ce sentiment de ne plus faire partie de ce monde. Elle fuyait ses problèmes, ses plaies béantes qui lacéraient son palpitant. Des heures et des heures pour atterrir avant de renouveler l'opération. Harmony se frottait le nez. Un geste instinctif. Se levant pour prendre la parole, elle adressait un sourire sincère au groupe.

« Beaucoup me connaissent déjà. D'autres pensent sûrement que je me suis trompée de salle. Je m’appelle Harmony et je suis en vie. Du moins, j'essaie de survivre. La drogue a ruiné ma vie. Pourquoi se pourrir la santé ? Une mère inconnue qui adorait apparaître et disparaître à sa guise. Le deuil de mon paternel, une épreuve que je n'accepte toujours pas. »

La jeune femme baissait les yeux avant de renifler. Il ne se passait pas une journée sans qu'elle ne pense à lui. Père peu présent mais qui comptait à ses yeux. Un modèle, un exemple. La belle brune soupirait avant de froncer les sourcils en faisant quelques pas. Elle avait pour habitude de faire le tour de la table en répétant son discours. Tous les ans, Harmony devait soulever les cadavres de sa vie pour que les patients se sentent en confiance. Les bras croisés sur sa poitrine, elle continuait avec assurance.

« Qu'est-ce que la drogue m'a apporté ? J'ai délaissé ma grand-mère qui se battait pour retrouver sa petite fille. Aujourd'hui, elle est malade et fatiguée. J'ai perdu ses moments de bonheur pour un rail de coke. C'est stupide. Je travaille comme caissière depuis ma réinsertion sociale en attendant de pouvoir accéder à des études supérieures. J'ai gâché une année de ma vie, des moments où je pouvais toucher mes rêves. »

Harmony soupirait à nouveau. La gamine arrêtait l'école tôt pour prendre soin de sa grand-mère. Elle resterait à jamais son seul point de repère. Se raclant la gorge, elle finissait son discours.

« Je suis ici pour vous aider et apprendre de ceux qui, comme moi, on réussit à vaincre. Sachez que nous ne sommes pas seuls. Il y aura toujours une main tendue à vous. »

Elle regagnait sa place et jetait un coup d’œil à sa montre. Harmony n'aimait pas laisser sa grand-mère trop longtemps seule. Regardant de droite à gauche, elle observait les visages de ses interlocuteurs. Elle était la plus jeune, comme d'habitude. La belle brune voyait ses minois abîmés par la drogue, ses cernes qui différenciez-les sauver des naufragés. Elle ne s’habituerait jamais à ce frisson qui parcourait son dos quand ses âmes perdues posaient leurs regards lointains sur elle. Harmony n'aimait pas voir ce vide dans les yeux de ses compagnons de route. Elle détestait ce sentiment d'impuissance qui la gagnait.