Le 15 septembre 1990 à Madrid, on aurait pu prétendre à une journée ordinaire et bien non ! Ce fut ce jour où je décidai de pointer le bout de mon nez. Je suis la fille de Hector, dirigeant de Johnson & co, l'une des plus grosses chaînes d'hôtels et de restaurants et de la très célèbre photographe hispanique Lorella Sanchez. Nous formions une famille unie tout du moins en apparence. A vrai dire, je ne connais que très peu mes parents, les seules moments où j'ai pu profiter de leur présence, c'étaient lors des fêtes, mon anniversaires et les vacances d'été et encore quand ils n'étaient pas appelés pour une réunion de dernières minutes ou alors lorsqu'ils envisageaient de passer des vacances rien qu'à deux. Apparemment leurs carrières professionnelles étaient leurs priorités, depuis ma naissance et jusqu'à l'âge de douze ans, j'ai été élevée par ma grand-mère, celle qui avait le rôle de mère à mes yeux, c'était grâce à elle si j'étais restée dans le droit chemin. Mes parents pour combler leur absences et me montrer qu'ils m'aimaient, ils m'offraient une multitude de présents, tous les uns plus chers que les autres, j'étais une gamine pourrie et gâtée et à cette époque, cela me convenait.

Lors du décès de ma grand-mère, mes parents prirent la décision de me faire intégrer dans un des plus prestigieux pensionnats d'Espagne. c'était là-bas que j'avais vécu mes plus belles années, quatre années de pures délires. J'avais fait la connaissance d'un garçon prénommé Tyler, très vite, il était devenu mon confident, mon meilleur ami, si l'amitié avait été possible entre nous, c'était tout simplement parce qu'il était semblable à moi, lui aussi, il avait été plus ou moins délaissé par ses parents. Avec lui, j'avais vécu toutes mes premières fois, mon premier vrai baiser avec un gars oui car j'avais déjà expérimenté la chose avec ma meilleure amie de l'époque, mon première orgasme, ma première relation sexuelle. Pendant tout notre cursus scolaire, les pensionnaires s'imaginaient que nous étions en couple, il faut dire qu'on ne faisait rien pour faire taire les rumeurs, c'était un service qu'on se rendait mutuellement, je ne voulais pas m'amouracher d'un garçon et lui non plus.

A seize ans, je quittai le pensionnat avec mon diplôme en poche, je n'avais eu aucune difficulté à l'obtenir, il faut dire que j'étais une élève studieuse et puis je n'avais pas le choix surtout que dès la rentrée, j'avais décidé d'apprendre le journalisme et la photographie, passionnée par celle - ci depuis ma plus tendre enfance, sûrement que inconsciemment, je voulais suivre le même chemin que ma mère pour être plus proche d'elle. Pour me féliciter de l'obtention de mon diplôme, mes parents m'offrirent un voyage de trois semaines à Cancun, avec mon meilleur ami. Mon rêve depuis le temps que je désirais y aller, danser jusqu'à tard dans la nuit, boire bien sûr avec modération et rencontrer pourquoi pas des garçons. Ces trois points furent exaucés mais à la place de rencontrer des garçons, j'avais rencontré "le garçon", j'avais passé trois semaines merveilleuses à ses côtés, temporairement il avait réussi à me faire oublier tous mes soucis mais la vieille de notre départ, une chose en entrainant une autre, nous nous étions laissés tenter par les désirs charnels.

Quelques semaines plus tard, je devais rentrer à l'école de journalisme au mois d'octobre seulement, j'eus un empêchement qui m'obligea à mettre entre parenthèse mes études pendant un an, certes rien de bien alarmant, mais mon état ne me le permettait pas, enfin c'était surtout pour la notoriété de mes parents. Quelques mois plus tard la famille s'était agrandit, je n'étais désormais plus la fille unique, j'avais une petite sœur répondant au doux prénom de Lily enfin je devais la considérer comme tel. Après mon année sabbatique, je repris comme je l'avais envisagé mes études. Même si tout au début, tout se passa très bien, très vite le manque de mes proches se fit et ce fut à ce moment là, la descente aux enfers, peu à peu livrée à moi-même. De plus, les cours étaient ardus, les professeurs nous mettaient la pression, l'accumulation du stress et le manque de sommeil, il fallait que je retrouve le meilleur de ma forme. Mon petit ami de l'époque étant très manipulateur, il n'eût aucun mal à m'influencer pour prendre des produits stupéfiants, très vite j'en devenais dépendante. Je sombrai peu à peu, mes études n'avaient plus autant d'importance, je me divertissais par d'autres moyens, des choses pas très catholiques, j'enchaînai les bêtises et la dernière me valut une exclusion définitive de l'école. Ce fut à ce moment là, où je pris réellement conscience que j'avais tout foutu en l'air, il était temps pour moi, de me reprendre en main. Mes frasques n'étant pas passées inaperçues dans l'entourage de mes parents, ceux - ci décidèrent de refaire mon éducation peut-être un peu trop tard surtout que j'avais atteint la majorité. Il avait fallut quelques mois pour que je redevienne la Kimberley d'antan.

Alors que tout était redevenu plus ou mois normal, j'appris par les journaux que j'allais dans un futur proche m'unir à un fils d'un notable madrilène, je savais que mes parents étaient responsables de ce fait et il était hors de question que je leur donne ce plaisir. Après une bataille acharné avec eux, je trouvais un compromis, ils me laissaient trois ans pour obtenir mon diplôme de journalisme au bout de ce délai, si je revenais sans ce diplôme et sans un travail en poche, je n'aurai pas le choix de respecter leurs décision. C'est ainsi que je rejoignis le pays de l'oncle Sam pour terminer mes études.